Mon Dieu, le cas Ukraine pourrait faire école

TRIBUNE. Par devers les gesticulations et autres longues tirades théoriques de la Communauté Internationale, l’Ukraine, dans sa configuration d’Etat Ukrainien, s’efface, peu à peu, de la carte du monde, face à l’irrésistible avancée des troupes russes contre l’armée ukrainienne, dans le grave conflit qui oppose les deux camps. Est manifeste la détermination du Président Vladimir Poutine de réaliser son projet sur l’Ukraine et d’y atteindre tous les objectifs fixés quoiqu’il en coûte. Et l’on sait le prix lourd qu’en ont déjà payé les populations des zones de combat.
Dans cette guerre qui dure près de trois ans, entre la Russie et l’Ukraine, tout porte à croire, au regard des positions acquises par la Russie, que l’on tendrait vers des négociations, sous l’égide de la Communauté Internationale, entre les deux parties. Une Communauté Internationale qui, nul n’en doute, au nom de la paix, fera le jeu des acquis et prétentions russes pour garantir la sécurité de la Russie face à l’Occident. Et à coup sûr, l’Ukraine actuelle ne serait plus, au final, l’Ukraine de demain, la Russie campant sur l’émiettement de l’espace ukrainien pour mieux faire disparaitre l’Ukraine, en tant qu’Etat-Nation. Un règlement qui pourrait, royalement, ouvrir la porte à une ère de revendications territoriales de certains pays sur d’autres.
Les Etats et Royaumes, à travers le monde, visant l’expansion territoriale ou économique au delà de leurs frontières ne manquent pas. En Afrique, des cas de cette attitude sont connus.
Oh! Ciel, épargnes nous d’inutiles autres guerres. De leurs bureaux, aux airs conditionnés, les repas complets fournis, les Chefs d’Etats et autres Chefs d’Etat Major des Armées commandent et dictent des ordres incitant à la guerre. Et sont sur les fronts pour combattre, servir leurs patries et remplir leurs obligations de services militaires, les soldats. Ceux-ci n’en peuvent plus, selon les sorts cruels que leur réservent les champs de batailles, d’en être les victimes, de laisser des veuves, des orphelins et des familles dans d’atroces souffrances.
Tout ceci mis bout à bout, l’Organisation des Nations Unies(ONU) est à remodeler pour lui insuffler un contenu plus rationnel, plus humanitaire et plus juste. Instituée, le 24 octobre 1945, par la ratification de la Charte des Nations Unies, signée le 26 juin 1945, par les représentants de 51 Etats, l’ONU regroupe 193 Etats, depuis le 14 juillet 2011. Par ces temps d’instabilité mondiale, la persistance des conflits inter-Etats et l’inefficacité de l’ONU dans le règlement desdits conflits, celle ci coûte inutilement chère aux Nations qui la composent. Aujourd’hui, contre toute épreuve, s’impose la requalification de l’ONU. Et elle urge.
La République du Congo pourrait s’offrir l’audace d’être le lanceur d’alerte de cette requalification en créant au Ministère des Affaires Etrangères une Commission Ad Hoc qui en initierait la mouture initiale du projet. S’en suivrait un lobbyng de soutien par les Représentations Diplomatiques Congolaises à l’étranger auprès des Pays où elles servent les intérêts congolais. Dans un contexte où l’ONU est décriée en raison de son impuissance avérée, il y a de fortes chances que le projet congolais fasse des émules s’il est bien construit.
L’audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions. Et, comme l’affirmait Napoléon Bonaparte, « en politique, l’audace est le plus beau calcul du génie. »
Ouabari Mariotti
Ancien Secrétaire Général Par Intérim
Du Ministère des Affaires Etrangères
Paris 30 novembre 2024

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