SOUVENIR. Vendredi 06 novembre 2016 marque le quatrième anniversaire de la mort du chanteur congolais Joseph PASSI « Passi Jo », ancien sociétaire de l’orchestre Super Boboto « SBB » à l’âge de 67 ans.
Passi Jo s’imaginait encore chanter pendant des mois, dans quelques villes d’Australie, mais hélas ! C’est une triste nouvelle qui nous est parvenue, au moment où on s ‘y attendait le moins. Véritable passionné de la chanson, « Passi Jo », qui était très connu pour sa collaboration efficace avec les groupes congolais des deux rives et de la diaspora, vivait en Australie où il s’était installé depuis de nombreuses années.
Les causes de sa mort
« Passi Jo » qui a longtemps connu de problèmes de santé, a mené une bataille féroce et courageuse, en mourant comme il a vécu avec dignité, force et honneur. Le chanteur n’a pas remporté le combat face à un cancer foudroyant.
Passi Jo, un des chanteurs les plus doués
Sa déduction tranquille dans la voix bien posée, juste et belle, Passi Jo aura été du début des années 1960 au début des années 2000 l’un des interprètes populaires de la chanson congolaise. Il restera le compositeur d’une bonnetrentaine des chansons à succès, souvent des jolies rumbas nostalgiques, dont les textes, allant aux mélodies bien tournées.
Jusqu’au bout il aura donné de la voix : le chanteur « Passi Jo » a succombé au moment où l’on s’y attendait le moins, alors qu’il venait de passer cette année-là, un séjour à Brazzaville en compagnie de son épouse australienne, et qui s’est terminé en beauté. Hélas ! Un séjour qui n’était alors qu’un adieu.
Un parcours atypique
Né à Kinshasa en 1949 d’un père angolais et d’une mère congolaise de Brazzaville, « Passi Jo » avait choisi Brazzaville pour se lancer dans une carrière musicale. Il a commencé à chanter très jeune, en 1966 dans l’orchestre « Les Frères Siamois » de Brazzaville, avant d’intégrer successivement, entre 1967 et 1971 les orchestres « OK Band » et « Jeunes Bantous ».
En 1971, il fait son apparition dans l’orchestre SBB (Super Boboto), groupe dans lequel il s’affirme comme une grande vedette de la chanson. « Passi Jo » va émerveiller le public congolais avec ses toutes premières compositions qui sont des véritables chefs-d’œuvre.
Au sommet de sa gloire, « Passi Jo » quitte le SBB avec fracas, pour faire partie de l’orchestre VEVE de Verckys Kiamuangana à Kinshasa. La suite se résume comme suit :
– Retour plusieurs mois après, dans l’orchestre SBB suivi en 1980 de la carrière internationale en Afrique, dans le groupe « Africa All Stars » de Sam Mangwana. Arrivé en France en 1982, « Passi Jo » entame une carrière solo, jusqu’à la création en 1984 de l’orchestre « Les Officiers of African Music » avec Nianzi Gaulard, Tchico Tchicaya, Denis Loubassou et autres. Ce qui ne l’empêche pas de se produire successivement avec les groupes « Les quatre étoiles » (Bopol Masiamina, Nyboma, Wuta Mayi, Syran Mbenza), « Kass Kass Band » (Syran Mbenza, Bumba Massa…) entre 1984-1989.
Au début des années 1990, l’orchestre « Les Officiers of African Music » effectue un voyage triomphal en Australie. Au moment de regagner la France, « Passi Jo » refuse de repartir. Il décide ainsi, de s’installer en Australie. Il sera rejoint en 1994 par le chanteur Tchico Tchicaya avec qui, il forme en 1998, le groupe « Weraco Musica ».
Australie : s’imposer comme les véritables précurseurs
En effet, en 1994 Tchico-Tchicaya et Passi Jo font partie de ces rares musiciens congolais ayant participé au petit mouvement migratoire qui devait amener quelques musiciens congolais en Australie.
Le décès de « Passi Jo » a bouleversé le monde, mais surtout sa famille, les anciens membres du groupe « Les Officiers of African Music » et surtout les nouveaux sociétaires de son groupe australien « Weraco Musica » qui en très peu de temps a pu conquérir les publics mélomanes de Sydney et de Melbourne, à travers des grands festivals au cours desquels ils ont su parfaitement mettre en valeur, l’éternelle modernité du style « Rumba-Soukous ».
« Passi Jo » a continué à faire une brillante carrière musicale, après le retour en France de Tchico Tchicaya à la tête de son « Maloango Mucica » qui a succédé à « Soukous Machine »des années 1980.
Hommage mérité
« Passi Jo », le chanteur à la voix mélodieuse a laissé dernière lui au Congo, en France et en Australie de nombreux tubes mais aussi des centaines de fans attristés par sa disparition. Les musiciens congolais des deux rives s’apprêtent à lui rendre un vibrant hommage.
Sur les réseaux sociaux et notamment sur Face book. Musiciens, artistes, mélomanes, producteurs… Tous ont salué la carrière du célèbre chanteur-auteur-compositeur-interprète en publiant un simple message ou une photo, notamment avec l’orchestre SBB.
Notons que la veuve « Passi Jo » l’australienne Paméla Kleeman Passi vient d’éditer l’album posthume de Passi Jo avec son groupe australien « Warako ». L’album de neuf titres porte le titre : « Tosepela Esengo ». Il est disponible à partir du lien ci-après : https://www.facebook.com/pamela.kleemann/posts/10160088703023942
Clément Ossinondé