Maroc. Gaz naturel : une feuille de route nationale pour les 30 prochaines années

Le ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement (MEME) a annoncé récemment la mise en place d’une feuille de route nationale pour le développement du gaz naturel s’étalant jusqu’à 2050.

La mise en œuvre de cette feuille de route s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique nationale qui « vise une sécurité d’approvisionnement et une diversification du mix énergétique dans le cadre d’une substitution progressive des énergies d’origines fossiles par les énergies vertes et durables », assure le département de l’énergie et des mines.

Notons qu’elle intervient deux mois après la présentation par le même ministère des grandes lignes du « Plan Maroc Mines 2021-2030 » qui vise à faire du secteur minier national une locomotive du développement responsable et durable à l’échelle locale, régionale et nationale.

Dans un communiqué, le département de l’énergie et des mines indique que « les objectifs de cette feuille de route s’articulent autour d’orientations stratégiques, notamment la création d’un marché régulé de gaz naturel en stimulant une évolution progressive de la demande et le développement d’un projet d’infrastructure gazière structurant ».

La feuille de route ambitionne également de stimuler « l’accès aux industriels et tous autres consommateurs à une énergie compétitive, l’amélioration de la compétitivité des industriels marocains exportateurs et le développement d’autres activités annexes de sous-traitance autour de la filière du gaz naturel », souligne la même source.

Elle a vocation à mettre en place les jalons du développement du gaz naturel, pour les besoins industriels dans un premier temps, suivi du domestique dans un deuxième temps tout en poursuivant son développement pour intégrer les besoins de production d’électricité, précise le ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement dans son communiqué.

C’est ainsi que la feuille de route préconise, dans une première étape, de mettre en place « un cadre règlementaire du secteur du gaz naturel à travers notamment la promulgation du projet de loi n°94-17 relatif au secteur aval du gaz naturel, combustible et l’activité de stockiste indépendant et l’élargissement des attributions de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) » en vue de réguler le secteur du gaz naturel.

L’objectif de cette première étape consiste aussi à mettre en place un Gestionnaire du réseau de transport du gaz naturel marocain, réglementer les activités d’importation libre du gaz naturel, de transport, de stockage et de distribution et à amender la réglementation relative aux spécifications techniques et normes de sécurité régissant le secteur du gaz naturel.

Dans une deuxième étape, le département de l’énergie et des mines recommande « l’évaluation de la demande à travers l’évolution de la consommation actuelle et celle des dernières années ainsi que le potentiel de la demande future».

Il estime qu’« un développement rapide de la demande pourrait avoir lieu suite à une ruche des industriels vers ce nouveau combustible, propre et compétitif ».

Par ailleurs, le ministère considère que la demande Gas To Industry sera le levier du développement du marché du gaz naturel au Maroc à côté du Gas to Power pour la production d’énergie en remplaçant progressivement le charbon.

La dernière étape à suivre, la troisième, concerne « l’évaluation des différentes options d’approvisionnement en GN et en GNL, notamment par gazoducs (GME), par des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), par terminaux onshore, et les flux multidirectionnels ».

Elle insiste aussi sur la diversification des points d’entrée du produit et de ses sources et assure une flexibilité d’approvisionnement et une assurance de sa régularité et sa continuité.

Dans l’objectif de relier l’ensemble des composantes du plan gazier, cette ultime étape recommande le déploiement d’un nouveau réseau de transport et « le développement des capacités propres de réception et de stockage du gaz naturel et du GNL pour des raisons de sécurité d’approvisionnement ».

A noter que la demande totale en gaz naturel au Maroc devrait atteindre plus de 3 BCM en 2040, ce qui donne lieu à un début de maturité du marché national.

Selon les études réalisées et l’analyse de la situation actuelle de l’offre et de la demande du gaz naturel aux niveaux national et international, le marché serait tiré dans une première étape par la demande du secteur de la production de l’électricité et par celui de l’industrie.

Alain Bouithy

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