Maroc/Conjoncture économique : des fondamentaux et des attentes pour faire face à la crise et l’inflation

Maroc/Conjoncture économique : des fondamentaux et des attentes pour faire face à la crise et l’inflation

Avec une croissance économique attendue à 3,5% en 2023, le Maroc devrait faire mieux que la croissance mondiale estimée à 1,7% par la Banque mondiale. Cela n’empêche, les défis restent encore nombreux pour accroître l’investissement privé, même si les initiatives se multiplient. C’est ce qui a été abordé ce jeudi 19 janvier lors du webinaire de la Britcham intitulé « Entre crise et inflation : à quoi s’attendre en 2023 ? ». Un Fonds Mohammed VI pour l’investissement mis en place, un nation branding revigoré après le parcours des Lions de l’Atlas au Mondial, une charte de l’investissement en phase de finalisation ; l’année 2023 commence par un lot de bonnes nouvelles et par des chiffres tout aussi réconfortants en matière d’export. « L’ensemble des secteurs industriels ont affiché des hausses à l’export en 2022 », a souligné d’entrée M. Amine Belhaj Soulami, chef du cabinet du ministre de l’industrie et du commerce. L’automobile a notamment connu une augmentation de 35% de ses exportations. Autre bon point : des résultats encourageants pour la Banque de projets de substitution. En parallèle, le ministère de l’industrie souligne que 360 projets industriels ont été signés par son département en 2022. « C’est près d’un projet par jour » rappelle M. Amine Belhaj Soulami. « Au total, ces projets représentent 40 milliards de dirhams d’investissements et 300.000 emplois ». De son côté, M. Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité à la CGEM et vice-président de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) a salué l’ensemble des dispositifs et mesures prises ces derniers mois. Alors que le Maroc a connu une inflation de 6,5% l’an dernier, les industriels ont été relativement épargnés. Les prix de l’électricité ont notamment été maintenus et les prix du gaz commencent à revenir à leurs niveaux d’avant crise. Délais de paiement et investissement, des chantiers en cours La nouvelle loi sur les délais de paiement est aussi un motif de satisfaction au moment où les derniers chiffres sur les défaillances d’entreprises tombent (+17% en 2022). En cours d’adoption, elle va permettre de mieux « protéger les TPE et PME » selon M. Amine Belhaj Soulami, chef du cabinet du ministre de l’industrie et du commerce. Pour M. Hakim Marrakchi, cette loi va dans le bon sens mais « n’empêche pas d’imaginer de nouveaux mécanismes pour améliorer les délais de paiement » alors que la crédit interentreprise dépasse le seuil des 400 milliards de dirhams. Le vice-président de l’ASMEX et président de la Commission fiscalité de la CGEM rappelle que « les entreprises vont avoir besoin de fonds de roulement en 2023 » et qu’une action pour permettre la baisse des taux d’intérêts serait bénéfique. Enfin, le récent projet de décret consacrant la préférence nationale pour les PME-TPE a été également salué par les deux intervenants. Pour M. Hakim Marrakchi, un autre défi est désormais de taille. « Il faut davantage soutenir l’acte d’investir des entreprises marocaines (…) et passer du made with au made in Morocco ».

Maroc: La conjoncture économique se présente sous des signes globalement positifs

Maroc: La conjoncture économique se présente sous des signes globalement positifs

La configuration sectorielle actuelle augure de perspectives économiques favorables pour le Maroc, a annoncé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des Finances. Les principaux baromètres conjoncturels se seraient favorablement comportés en 2018, a relevé la DEPF dans sa note de conjoncture de juin (N°256). Ce qui, a-t-elle estimé, traduit un bon dynamisme de l’activité économique nationale. Sur le plan sectoriel, les données recueillies par la DEPF indiquent que les activités primaires auraient continué de soutenir l’activité économique. Elle a notamment souligné les résultats favorables de la campagne agricole 2017/2018, indiquant que la production céréalière devrait dépasser les 100 millions de quintaux. Ce chiffre correspond à un accroissement de plus de 4% par rapport à la campagne précédente et de plus de 22% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, a-t-elle souligné. Comme l’a rappelé la Direction, « cette bonne performance trouve son origine dans l’amélioration notable du rendement moyen de la céréaliculture à 22,2 quintaux/hectare, contre 17,7 quintaux/hectare il y a une année, soit une progression de 25,6% ». Commentant l’évolution des composantes du secteur secondaire, particulièrement les secteurs émergents, la DEPF a indiqué qu’elles ont globalement « confirmé les attentes, comme traduit par la dynamique de leurs exportations ». Mise à part l’évolution on ne peut plus contrastée du secteur du BTP, la Direction a relevé la poursuite de la bonne dynamique du secteur extractif, l’évolution positive du secteur de l’énergie électrique et l’orientation favorable de l’activité manufacturière au premier semestre de l’année en cours. En ce qui concerne les activités tertiaires, il est apparu qu’elles auraient aussi continué de soutenir l’activité économique. La Direction des études et des prévisions financières en veut pour preuve, la bonne dynamique de l’activité touristique, les prémices d’évolution positive du secteur des télécommunications en 2018 et la dynamique favorable du secteur de transport. Selon la DEPF, le dynamisme de l’activité économique est aussi confirmé par la consolidation des principaux piliers de la demande intérieure. En effet, « la consommation des ménages aurait préservé une tendance positive en 2018 dans un contexte d’évolution toujours maîtrisée de l’inflation (progression de l’IPC de 2,2% à fin avril 2018) et d’évolution positive des revenus des ménages », a-t-elle souligné. Un contexte favorable également caractérisé par la réalisation d’une bonne campagne agricole, l’amélioration de la situation du marché du travail avec la création de 142 mille emplois rémunérés et le bon comportement des transferts MRE qui se sont accrus de 9,7% à 26,8 milliards de dirhams. Sans oublier le bon comportement des crédits bancaires et des importations des biens d’équipement. A noter que des signaux favorables ont été aussi observés au niveau des échanges extérieurs où les données analysées laissent apparaitre une bonne tenue des exportations des secteurs de l’automobile, des phosphates et dérivés et de l’aéronautique. Cette évolution explique près des trois quarts de la dynamique des exportations nationales des biens, a précisé la DEPF, ajoutant que les réserves internationales nettes permettent de couvrir 5 mois et 13 jours d’importations de biens et services. Dans sa note, la DEPF a également relevé, au niveau des finances publiques, une légère hausse des recettes ordinaires qui, conjuguée à la baisse des dépenses ordinaires, se serait traduite par une amélioration du solde ordinaire, se situant à 1,5 milliard de dirhams à fin avril 2018. Quant aux crédits bancaires, des chiffres indiquent qu’elles ont « poursuivi leur évolution positive, progressant de 2,6% à fin avril, recouvrant une augmentation de l’encours des crédits à l’équipement de 12,7%, des crédits à la consommation de 5,4% et des crédits à l’immobilier de 3,5% », selon la DEPF. S’agissant des indices boursiers MASI & MADEX, il est apparu qu’ils se sont repliés par rapport à fin avril 2018 respectivement de 5,3% et 5,6%. La DEPF a souligné qu’ils ont clôturé « le mois de mai à 12335,37 et 10005,75 points, contrebalançant ainsi leur performance positive par rapport à fin décembre 2017, pour la première fois depuis juin de l’année précédente, en la ramenant à -0,4% et -0,9% ». Alain Bouithy

L’embellie de la conjoncture économique nationale se poursuit

L’embellie de la conjoncture économique nationale se poursuit

Maroc. Selon les données compilées et analysées par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), le mois d’octobre conforte l’embellie de la conjoncture économique nationale constatée au cours des derniers mois de l’année en cours. En effet, dans sa note de conjoncture N° 249, relative au mois de novembre 2017, la DEPF a notamment constaté une évolution favorable des tendances sectorielles. Lesquelles tendances font état d’une progression remarquable des activités primaires; de la bonne tenue des activités secondaires, portées, particulièrement, par le dynamisme soutenu des secteurs exportateurs ainsi que de la poursuite de la dynamique favorable des différentes branches du secteur tertiaire. Parallèlement à l’évolution favorable des activités primaires, celles hors agriculture ont poursuivi leur redressement, a précisé la DEPF qui relève du ministère de l’Economie et des Finances. « Cette évolution traduit la bonne tenue des activités secondaires, notamment le dynamisme soutenu des secteurs exportateurs, et la poursuite de la dynamique favorable des différentes branches du secteur tertiaire », a-t-elle expliqué. A en croire la DEPF, le constat est le même du côté de la demande où la confiance des ménages au titre de l’année 2017 « s’est améliorée dans un contexte économique porteur marqué d’une part, par une évolution toujours maîtrisée des prix à la consommation (hausse de l’IPC de 0,6% à fin septembre 2017), et, d’autres part, par la poursuite de la création de l’emploi rémunéré ». A ce propos, précisons qu’il est aussi ressorti de ce rapport que les ménages « auraient tiré profit de la dynamique constatée au niveau des transferts des MRE, de la progression toujours soutenue des crédits à la consommation, des retombées positives de la bonne campagne agricole 2016/2017 sur les revenus des ménages ruraux et de la situation globalement favorable du marché du travail qui a affiché une création de 54.000 postes d’emplois rémunérés au T3-2017 », a-t-on souligné. L’analyse des données recueillies laisse aussi apparaitre qu’après la forte progression observée l’année dernière, « l’effort d’investissement devrait se maintenir, bénéficiant, notamment, du bon comportement des crédits à l’équipement et du maintien du niveau des importations des biens d’équipement », a soutenu la DEPF. Tout n’est pas rose pour autant. En effet, en dépit du bon comportement des exportations nationales, dans un contexte marqué par une amélioration continue de la demande étrangère adressée au Maroc, la DEPF a indiqué que la facture énergétique continue de peser sur les équilibres extérieurs. Dans son analyse, elle a également noté qu’à fin septembre 2017, « les Réserves internationales nettes (RIN) ont maintenu leur hausse, en glissement mensuel, soit +2,8% ou +6,1 milliards de dirhams après le redressement enregistré le mois précédent (+6,5% ou +13,2 milliards de dirhams) ». Ces réserves ont ainsi atteint 223,3 milliards de dirhams. Ce qui, à en croire la DEPF, « permet, actuellement, de couvrir 5 mois et 20 jours d’importations de biens et services ». En ce qui concerne les finances publiques, l’analyse des données a révélé qu’elles ont dégagé un solde ordinaire de 13 Mds DH permettant de financer près du tiers des dépenses d’investissement (32%) et d’atténuer, ainsi, le déficit budgétaire. S’agissant du financement de l’activité économique, la DEPF a constaté que les crédits bancaires ont poursuivi leur évolution positive avec une progression de 4,5% à fin septembre (Consommation : +4,3%; Immobilier : +3,4% ; Equipement : +12,1%). Il a été également constaté que l’encours des bons du Trésor a connu une augmentation de 5,4% à 516 Mds DH à fin octobre. Une progression que l’on retrouve du côté du marché boursier qui a maintenu sa tendance positive à fin octobre. « Comparativement à fin décembre 2016, la performance des indices MASI et MADEX se trouve ramenée à +6,3% et +5,7% respectivement, après +4,3% et +3,5% à fin septembre 2017 », a souligné la DEPF.