DISPARITION. La version acoustique de « CATFISH BLUES » est le testament musical de JIMI HENDRIX. Trois décennies plus tard, un jeune musicien MALIEN poussera l’INSOLENCE d’en faire une reprise MAGISTRALE à la KORA . C’est en écoutant l’album « KULANJAN » enregistré en duo avec le légendaire bluesman afro-américain TAJ MAHAL que je pénétrai dans l’univers musical du maestro TOUMANI DIABATE, 69e génération d’une dynastie de DJELY.
Résidant à LAFIABOUGOU KODA, à Bamako, je donnais régulièrement des jazz masterclass au Conservatoire BALLA FASSEKE KOUYATE. L’un des professeurs de KORA n’était autre que TOUMANI DIABATE. Ainsi naîtra notre amitié. Chaque soir, j’allais le voir en concert au HOGON, mythique club bamakois rasé et transformé en lieu de culte par des intégristes. C’était un HAUT lieu de la musique MANDING. Des GRANDS musiciens de ce monde venaient y jammer. TOUMANI m’invita chez lui en compagnie de l’équipe de sa maison de production WORLD CIRCUIT. C’est à cette occasion qu’il me présenta son épouse FANTA SACKO et ses enfants dont SIDIKI DIABATE, homonyme de son père, qui était encore tout petit. Ce dernier deviendra une star internationale.
J’ai consacré tout un chapitre à TOUMANI dans mon carnet de voyage. C’est lui qui me mit en contact avec Madame AMINATA TRAORE. Je suis allé le voir en concert à CHICAGO, au CARROUSSEL DU LOUVRE où il était l’invité spécial de l’écrivaine afro-américaine TONI MORRISON, Prix Nobel de littérature. Notre dernière rencontre remonte à un peu plus d’une décennie; Il était venu inaugurer le Théâtre de Montreuil avec son SYMMETRIC ORCHESTRA. TOUMANI était trop solide et actif pour le savoir malade. L’annonce de son décès m’a rendu hermétique.
TOUMANI DIABATE est né à Bamako de parents GAMBIENS originaires du MALI. Le foyer originel des DIABATE étant le village de KELA, la plus grande université de la DJELYA du MANDE où j’ai étudié jusqu’à 2015.
La KORA a pour berceau la région GAMBIE-CASAMANCE. C’est sous le règne de l’Empereur SOUNDIATA KEITA qu’elle fut introduite au MALI. L’instrument de prédilection des DJELY avant le 13e siècle était le NGONI.
La NAISSANCE n’est certaine que pour ceux qui sont MORTELS. TOUMANI a fait sa part en faisant rayonner la musique africaine à travers le GLOBE.
Douce transition à MPEMBA où l’ont précédé d’autres grands maîtres.
I ni tchiyé MAESTRO !
Par Nysymb Lascony