Les secrets de l’histoire du Congo
RETRO. Le 8 août 1960, juste un mois et 18 jours après l’indépendance, Patrice-Emery Lumumba signa un Accord secret avec Kwame Nkrumah, un accord portant création des États-Unis d’Afrique du Congo et du Ghana.
D’autres nations africaines étaient appelées à rejoindre cette république confédérale, notamment la Guinée de Sékou Toure, le Mali de Modibo Keita et les négociations étaient en cours pour élargir jusqu’à l’Égypte de Nasser ce nouvel état confédéral qui aurait comme capitale : Leopoldville ( actuel Kinshasa). L’armée de ce nouvel état devrait rassembler les combattants des pays membres auxquels se joindraient les militaires noirs américains qui avaient été injustement dégradés et chassés de US Army.
Pour votre rappel, suite à une injustice publique contre un militaire américain noir, Marcus Garvey venait de lancer un mouvement idéologique “ Back to Africa” ( Retour en Afrique) qui rallia plusieurs afro-américains. Et ces militaires noirs américains qui avaient combattu au Vietnam devaient former un contingent des grands officiers de l’Armée confédérale du Congo et du Ghana.
C’est là où les ennuis de Lumumba commencent. Cette nouvelle république confédérale veut être renforcée par des guerriers afro-américains.
Dubois qui était le secrétaire général du congrès panafricain avait alors eu une information d’un membre de services secrets américains, information d’après laquelle cette décision de former un pareil État confédéral doté d’une armée était éminemment anti-occidentale et que cet homme à la base de ce projet ne devrait plus vivre.
Quant à lui, Lumumba avait compris avant tout le monde que la survie de la RDC dépendait de son insertion dans une république confédérale pour en être la force motrice. Aux yeux de Lumumba, si le Congo n’élargissait pas ses frontières et devenir la force motrice de ce nouvel ensemble politique, les décideurs occidentaux de 1885 reviendraient pour le dépecer comme on le voit aujourd’hui.
La vie d’une nation est une continuité historique. Nous sommes en train de continuer une histoire que nous ignorons. Nous ne savons même pas qui nous sommes. Pourtant un peuple doit être acteur de son histoire et nous, nous ne connaissons pas les ressorts de cette histoire. Et aucun leader congolais ne peut maîtriser la politique actuelle du Congo s’il ignore les causes profondes qui ont conditionné la crise vécue depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Ce jeudi 8 août nous rappelle un référent historique de grandissime valeur.
Germain Nzinga

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