Le FMI: Le Tchad continue de faire face à des défis considérables

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé récemment un décaissement de 149,3 millions de dollars en faveur du Tchad, suite à l’achèvement des première et deuxième revues au titre de la facilité élargie de crédit (FEC).

Le total des décaissements au titre de l’accord est ainsi porté à 224 millions de dollars, a indiqué l’institution financière internationale dans un communiqué, rappelant que l’accord au titre de la FEC a été approuvé le 10 décembre 2021 afin d’aider à répondre aux importants besoins de financement de la balance des paiements et du budget du Tchad, notamment en stimulant le soutien financier des donateurs officiels.

Ce nouveau décaissement tombe à point nommé d’autant plus que « le Tchad continue de faire face à des défis considérables », a estimé M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI.

Si l’augmentation des recettes pétrolières a amélioré la position de trésorerie du gouvernement, tout porte à croire que «la pandémie demeure préoccupante tandis que les piètres récoltes de l’an dernier, la guerre que la Russie mène à l’Ukraine et les récentes inondations ont exacerbé l’insécurité alimentaire », a-t-il déclaré.

Ce dernier estime aussi que la prolongation de transition politique a avivé les tensions sociales et la situation sécuritaire demeure volatile. « Dû en partie de ces difficultés, les réalisations au titre du programme sont en demi-teintes d’un point de vue quantitatif, malgré une avancée certaine des réformes structurelles », a expliqué Kenji Okamura.

Le directeur général adjoint du FMI est cependant persuadé qu’à moyen terme, la situation devrait progressivement s’améliorer au fil de l’accélération des réformes. La croissance du PIB pétrolier comme non pétrolier devrait augmenter.

Par ailleurs, et « après une poussée imputable à l’augmentation des prix des denrées alimentaires en 2022, l’inflation devrait se tasser graduellement à moyen terme», a-t-il ajouté.

Kenji Okamura a par ailleurs affirmé: « l’accord sur le traitement de la dette conclu avec les créanciers officiels et privés au titre du Cadre Commun du G20-le premier en son genre-procure au Tchad une protection adéquate contre les risques à la baisse et ramènera le risque de surendettement à un niveau modéré d’ici la fin du programme, comme l’exige la politique du FMI en matière d’accès exceptionnel.

S’il est indispensable de poursuivre les réformes pour stimuler la croissance, lutter contre la pauvreté et accroître la résilience, Kenji Okamura estime également que les efforts de consolidation budgétaire demeurent essentiels pour assurer la viabilité de la dette du Tchad et dégager l’espace budgétaire requis pour répondre à ses besoins considérables de dépenses d’investissement et de dépenses sociales.

A l’entendre, « les autorités continueront de mettre en œuvre des mesures visant à améliorer la mobilisation des recettes intérieures, à contenir la masse salariale et à rationaliser les dépenses non prioritaires, comme les subventions aux produits pétroliers et à l’électricité ».

Il est aussi persuadé que l’augmentation des recettes pétrolières permettra de reconstituer des marges de sécurité, de rembourser les arriérés intérieurs et de réduire la dette intérieure.

Par ailleurs, poursuit-il, « les réformes structurelles viseront à assainir la gestion des finances publiques, à accroître la transparence budgétaire, à améliorer la gouvernance et à renforcer le secteur bancaire ».

Enfin, le programme du Tchad continuera d’être soutenu par les politiques et réformes mises en œuvre par les institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à contribuer à une augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux, a conclu M. Kenji Okamura.

Adrien Thyg

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