Congo: Le FMI approuve un décaissement de 43 millions de dollars en faveur du pays

Congo: Le FMI approuve un décaissement de 43 millions de dollars en faveur du pays

Le Fonds monétaire international (FMI) approuve un décaissement d’environ 43 millions de dollars en faveur de la République du Congo. « Ce financement continuera à aider les autorités à mettre en œuvre leurs politiques de développement, à préserver la stabilité macroéconomique du pays et à renforcer la reprise économique dans un contexte d’inflation élevée, notamment alimentaire, de volatilité des cours du pétrole et du resserrement des conditions financières », a indiqué le FMI. « La reprise économique de la République du Congo s’est poursuivie, soutenue par des recettes pétrolières plus élevées, une croissance hors pétrole robuste et une mise en œuvre progressive des réformes », a déclaré M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim. Ce dernier, qui s’est ainsi exprimé à l’issue de la réunion du conseil d’administration de l’institution tenue récemment, craint cependant que « des risques importants subsistent, liés notamment à une éventuelle escalade des conflits dans la région, aux chocs climatiques, à la volatilité des prix du pétrole, à une baisse de la production pétrolière et à un ralentissement de la mise en œuvre des réformes ». Aussi, bien que l’inflation se soit accélérée, il soutient que la désinflation à l’échelle mondiale et une politique monétaire régionale appropriée devraient la ramener au niveau cible. Et de constater: « dans un contexte mondial incertain, les autorités ont réaffirmé leur engagement à parvenir à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive, tout en maintenant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette ». Si la performance dans le cadre du programme a été globalement satisfaisante du fait que la plupart des critères de réalisation quantitatifs à fin juin 2023 ont été respectés, M. Kenji Okamura constate cependant que « le critère de réalisation à fin juin relatif au solde primaire hors pétrole a été manqué de peu, et le critère de réalisation continu sur la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs a été enfreint en raison de retards dans le service de la dette ». Il note en revanche que les progrès en matière de réformes structurelles se sont également poursuivis, quoiqu’avec quelques retards et que des mesures correctives vigoureuses ont été prises pour améliorer la performance dans le cadre du programme. Le FMI encourage ainsi les autorités à poursuivre l’assainissement des finances publiques, tout en augmentant les dépenses sociales et de développement. Parmi les autres mesures clés évoquées, M. K. Okamura cite la poursuite de la rationalisation des subventions aux carburants, accompagnée d’un renforcement de l’aide sociale destinée aux personnes vulnérables, l’élargissement de l’assiette fiscale et l’amélioration du recouvrement des arriérés d’impôts. Sans oublier l’amélioration de l’exécution des dépenses sociales qu’il estime primordiale. D’après lui, « le renforcement de la gestion des finances publiques et de la dette sera également essentiel pour assurer la viabilité de la dette, éviter l’accumulation de nouveaux arriérés et améliorer l’efficacité des dépenses publiques ». Par ailleurs, il sera essentiel d’achever la réorganisation du bureau de gestion de la dette, d’améliorer le partage de l’information et la coordination sur les questions liées au service de la dette, et d’accroître la transparence sur la dette publique. Enfin, indispensable pour le pays et reposant sur l’investissement privé, la diversification économique dépendra de l’approfondissement des réformes structurelles et de gouvernance. « Dans ce contexte, l’amélioration de la transparence des finances publiques et du secteur pétrolier et le renforcement de la capacité opérationnelle de l’architecture de lutte contre la corruption, y compris l’amélioration du cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, seront essentiels ». M. Kenji Okamura estime également que « l’amélioration de l’inclusion financière, la mise en œuvre résolue des réformes des entreprises publiques et l’adaptation aux risques émanant du changement climatique contribueront également à une croissance inclusive et résiliente ». Adrien Thyg

Kenji Okamura : La résilience du Maroc doit beaucoup à la riposte rapide des autorités

Kenji Okamura : La résilience du Maroc doit beaucoup à la riposte rapide des autorités

ECONOMIE. « La résilience du Maroc doit beaucoup à la riposte rapide des autorités », selon le directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Kenji Okamura. Une réponse qui aura atténué l’impact économique et social des chocs Cette riposte « a atténué l’impact économique et social des chocs », a-t-il déclaré à l’issue de sa visite à Rabat et Casablanca qu’il a qualifié de très productive. Cette visite, la première au Maroc en tant que directeur général adjoint du FMI, « a été l’occasion de voir directement l’excellente préparation des autorités en vue d’accueillir sur leur sol le plus grand rassemblement du FMI et de la Banque mondiale », a-t-il indiqué. Elle a été également l’occasion d’apprécier la « résilience du Maroc aux nombreux chocs subis depuis 2020, notamment la pandémie de Covid-19, les répercussions de l’invasion russe de Ukraine et deux fortes sécheresses », a souligné Kenji Okamura. En effet,  « les réunions auxquelles j’ai participé pendant ces quelques jours ont confirmé la résilience du Maroc aux nombreux chocs subis depuis 2020, notamment la pandémie de Covid-19, les répercussions de l’invasion russe de Ukraine et deux fortes sécheresses », a-t-il déclaré au terme de son séjour au Maroc. Saisissant cette occasion, le directeur général adjoint du FMI a ainsi félicité le Royaume « pour les solides mesures prises en réponse aux nombreux chocs récents, y compris l’impact de la Covid-19 et la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine ». A ce propos, Kenji Okamura a félicité le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, et la ministre de l’économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, ainsi que leurs équipes, «pour les réformes fondamentales qu’ils ont entreprises afin de contribuer à renforcer et à diversifier l’économie marocaine». Dans un contexte difficile, « les autorités ont accéléré la mise en œuvre de leur programme de réformes structurelles et ont pris des mesures audacieuses pour étendre la protection sociale à tous les Marocains, améliorer les systèmes de santé et d’éducation, stimuler le développement du secteur privé et faire face aux difficultés que pose le changement des conditions climatiques dans le pays », a-t-il fait remarquer. Dans sa déclaration, Kenji Okamura a, par ailleurs, insisté sur le fait que le FMI collabore activement avec le Maroc, notamment dans le cadre de quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Il a ainsi rappelé que «plus tôt cette semaine, le conseil d’administration du FMI s’est réuni en séance informelle afin d’examiner une demande des autorités marocaines relative à un accord biennal au titre de la ligne de crédit modulable (LCM) avec le FMI, pour un montant équivalant à 3,7262 milliards de DTS (environ 417% de la quote-part du Maroc, soit 5 milliards de dollars) ». Il a également précisé que cette ligne de crédit contribue à la protection contre les chocs externes en assurant aux pays un accès immédiat à des ressources du FMI sans conditionnalité a posteriori. Comme pour souligner le partenariat solide et étroit entre l’institution financière internationale et le Royaume, Kenji Okamura affirme que « le FMI demeure résolu à continuer d’aider le Maroc à faire face aux risques découlant d’une conjoncture mondiale très incertaine et de soutenir ses efforts visant à parvenir à un modèle de développement plus résilient et inclusif ». Ainsi, comme nous l’avions évoqué dans nos précédentes éditions, compte tenu de la grande solidité des cadres de politique économique et du bilan du Maroc, la directrice générale du FMI a l’intention de recommander l’approbation d’un accord au titre de la ligne de crédit modulable en faveur du Maroc. Et ce  lors du conseil d’administration qui prendra sa décision dans les prochaines semaines. Soulignons qu’au cours de son séjour de travail au Maroc, le directeur général adjoint du FMI a également échangé avec des élèves d’une école à Casablanca afin de constater les progrès réalisés par le système éducatif du Maroc ces dernières années. Il a, par ailleurs, rencontré des représentants du secteur privé à Casablanca « afin de mieux comprendre les difficultés et les atouts de l’économie et du secteur financier marocains », a-t-il affirmé. Alain Bouithy

Sénégal : l’activité économique a ralenti au cours des neuf premiers mois de 2022 (FMI)

Sénégal : l’activité économique a ralenti au cours des neuf premiers mois de 2022 (FMI)

Le Fonds monétaire international (FMI) annonce le déblocage immédiat d’environ 215,96 millions de dollars (133 milliards de FCFA) au profit du Sénégal. Ce décaissement intervient suite à l’achèvement des revues de l’Accord au titre de l’Accord de confirmation (AC) et de la Facilité de crédit de confirmation (FCS). Pour Kenji Okamura, Directeur général adjoint du FMI, « les résultats obtenus dans le cadre des programmes ont été globalement satisfaisants malgré les multiples chocs encourus, et le Sénégal a mené à bien toutes les revues ». L’institution financière internationale estime cependant que l’économie a ralenti et les déséquilibres extérieurs se sont creusés suite à la guerre de la Russie en Ukraine qui a eu des répercussions négatives sur la croissance mondiale et les prix des produits de base. Alimentée par la flambée des prix des denrées alimentaires, « l’inflation a accéléré et l’insécurité alimentaire a augmenté », a constaté Kenji Okamura. Cela dit, si le contexte extérieur et intérieur difficile continuera de peser sur l’économie à court terme, il est persuadé que « les perspectives macroéconomiques à moyen terme semblent plus favorables avec le démarrage de la production de pétrole et de gaz fin 2023, à condition que les politiques macroéconomiques appropriées soient poursuivies ». De l’avis du Fonds monétaire, la récente augmentation des prix de l’électricité et des carburants est bien ciblée et permettra d’atténuer le caractère régressif de ces subventions. Kenji Okamura estime toutefois que les autorités devraient à moyen terme mettre résolument en œuvre leur feuille de route visant à éliminer progressivement les subventions énergétiques d’ici 2025, tout en adoptant des mesures pour protéger les ménages vulnérables.   Selon lui, « un engagement fort en faveur de la mobilisation des recettes sera déterminant pour ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2025, reconstituer les marges de manœuvre budgétaire et placer la dette publique sur une trajectoire descendante ». Il soutient, en outre, que« le renforcement de la gestion de la dette et le suivi des emprunts des entreprises publiques sont tout aussi importants ». Par ailleurs, l’adoption d’un nouveau code des marchés publics contribuera à réduire le recours aux appels d’offres non concurrentiels, a soutenu le Directeur général adjoint du FMI. Et d’assurer : « les réformes visant à améliorer la transparence et la responsabilité budgétaires doivent se poursuivre, notamment pour remédier aux faiblesses de la gestion des dépenses publiques identifiées dans le récent rapport d’audit sur l’utilisation des fonds COVID-19 ». Il affirme enfin que les insuffisances du cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme doivent être résolues de toute urgence afin de minimiser les risques pour le secteur financier et pour l’économie. Adrien Thyg

Le FMI: Le Tchad continue de faire face à des défis considérables

Le FMI: Le Tchad continue de faire face à des défis considérables

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé récemment un décaissement de 149,3 millions de dollars en faveur du Tchad, suite à l’achèvement des première et deuxième revues au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Le total des décaissements au titre de l’accord est ainsi porté à 224 millions de dollars, a indiqué l’institution financière internationale dans un communiqué, rappelant que l’accord au titre de la FEC a été approuvé le 10 décembre 2021 afin d’aider à répondre aux importants besoins de financement de la balance des paiements et du budget du Tchad, notamment en stimulant le soutien financier des donateurs officiels. Ce nouveau décaissement tombe à point nommé d’autant plus que « le Tchad continue de faire face à des défis considérables », a estimé M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI. Si l’augmentation des recettes pétrolières a amélioré la position de trésorerie du gouvernement, tout porte à croire que «la pandémie demeure préoccupante tandis que les piètres récoltes de l’an dernier, la guerre que la Russie mène à l’Ukraine et les récentes inondations ont exacerbé l’insécurité alimentaire », a-t-il déclaré. Ce dernier estime aussi que la prolongation de transition politique a avivé les tensions sociales et la situation sécuritaire demeure volatile. « Dû en partie de ces difficultés, les réalisations au titre du programme sont en demi-teintes d’un point de vue quantitatif, malgré une avancée certaine des réformes structurelles », a expliqué Kenji Okamura. Le directeur général adjoint du FMI est cependant persuadé qu’à moyen terme, la situation devrait progressivement s’améliorer au fil de l’accélération des réformes. La croissance du PIB pétrolier comme non pétrolier devrait augmenter. Par ailleurs, et « après une poussée imputable à l’augmentation des prix des denrées alimentaires en 2022, l’inflation devrait se tasser graduellement à moyen terme», a-t-il ajouté. Kenji Okamura a par ailleurs affirmé: « l’accord sur le traitement de la dette conclu avec les créanciers officiels et privés au titre du Cadre Commun du G20-le premier en son genre-procure au Tchad une protection adéquate contre les risques à la baisse et ramènera le risque de surendettement à un niveau modéré d’ici la fin du programme, comme l’exige la politique du FMI en matière d’accès exceptionnel. S’il est indispensable de poursuivre les réformes pour stimuler la croissance, lutter contre la pauvreté et accroître la résilience, Kenji Okamura estime également que les efforts de consolidation budgétaire demeurent essentiels pour assurer la viabilité de la dette du Tchad et dégager l’espace budgétaire requis pour répondre à ses besoins considérables de dépenses d’investissement et de dépenses sociales. A l’entendre, « les autorités continueront de mettre en œuvre des mesures visant à améliorer la mobilisation des recettes intérieures, à contenir la masse salariale et à rationaliser les dépenses non prioritaires, comme les subventions aux produits pétroliers et à l’électricité ». Il est aussi persuadé que l’augmentation des recettes pétrolières permettra de reconstituer des marges de sécurité, de rembourser les arriérés intérieurs et de réduire la dette intérieure. Par ailleurs, poursuit-il, « les réformes structurelles viseront à assainir la gestion des finances publiques, à accroître la transparence budgétaire, à améliorer la gouvernance et à renforcer le secteur bancaire ». Enfin, le programme du Tchad continuera d’être soutenu par les politiques et réformes mises en œuvre par les institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à contribuer à une augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux, a conclu M. Kenji Okamura. Adrien Thyg

FMI: La RD Congo a fait preuve de résilience malgré de multiples chocs

FMI: La RD Congo a fait preuve de résilience malgré de multiples chocs

La situation macroéconomique de la République démocratique du Congo fait preuve de résilience, malgré les répercussions de la guerre en Ukraine et la détérioration de l’environnement économique mondial, a estimé le Fonds monétaire international (FMI). Le PIB réel fait preuve de résilience, avec une croissance prévue à 6,6 % en 2022, soutenue par une production minière plus élevée que prévu, a indiqué l’institution financière internationale qui vient d’achever la troisième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit avec la République démocratique du Congo. « Les performances macroéconomiques en 2022 sont solides, malgré des chocs récurrents. La croissance est robuste et les amortisseurs externes se sont renforcés, malgré la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires », a relevé Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI estimant que la performance au titre de l’accord de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) reste satisfaisante. Selon les projections du FMI, « l’inflation devrait dépasser 12 % d’ici fin 2022, en raison de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants, exacerbée par la guerre en Ukraine et les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement ». Le FMI note que le compte courant a atteint un excédent au premier semestre de l’année grâce à de fortes exportations, et à fin octobre, les réserves internationales brutes ont atteint environ 2 mois d’importations, bien au-dessus de l’objectif fixé au début de l’accord FEC. S’agissant du solde budgétaire intérieur (base caisse) de 2022, l’organisation internationale le projette à 1,1 % du PIB, conformément aux engagements du programme. Ce, en dépit des pressions de dépenses imprévues résultant de l’escalade du conflit à l’Est, l’augmentation des dépenses des ministères et des institutions publiques et le remboursement d’arriérés aux distributeurs de carburants, financées par une hausse inattendue des recettes fiscales principalement due à des développements miniers favorables, a-t-elle expliqué. Quoi qu’il en soit, les progrès réalisés dans le cadre du programme restent satisfaisants, a constaté le FMI. En effet, « tous les critères de réalisation quantitatifs à fin juin 2022 ont été atteints, ainsi que tous les objectifs indicatifs (OI) à l’exception de deux : celui lié aux dépenses de santé en raison de retards dans la passation des marchés ; et celui lié aux garanties de la banque centrale pour les prêts intérieurs en faveur du gouvernement central en raison de lacunes dans le contrôle et malgré le fait qu’aucune nouvelle garantie n’a été émise », a-t-elle noté. Quan bien même les efforts pour atteindre les dépenses sociales dans le cadre de l’OI nécessiteront un suivi étroit de leur mise en œuvre, le Fonds relève que quatre des six repères structurels ont également été respectés, et un cinquième a été atteint avec un léger retard. Mais alors que les perspectives de croissance restent favorables en 2023, Kenji Okamura note que les risques à la baisse émanent des chocs défavorables sur les termes de l’échange et du conflit à l’Est du pays. Selon son analyse, le déficit budgétaire devrait se réduire en 2023. Il soutient qu’ »une mobilisation soutenue des recettes et une maitrise des dépenses courantes dans les biens, services et subventions devraient laisser de l’espace pour les dépenses sociales, les investissements dans les infrastructures et le capital humain, et l’apurement des arriérés ». Ce dernier affirme en outre qu’économiser la surperformance des recettes soutiendrait les efforts visant à constituer des tampons budgétaires et que la suppression progressive des subventions aux carburants et la mise en place de transferts sociaux ciblés sont des mesures importantes pour renforcer les filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes vulnérables. Enfin, « le renforcement de la crédibilité budgétaire devrait aider le budget à servir de point d’ancrage budgétaire dans le cadre du programme », estimant par ailleurs que la refonte du cadre budgétaire pour gérer la richesse en ressources, le renforcement du cadre d’investissement public et l’accélération des réformes de la gestion des finances publiques sont nécessaires pour améliorer l’efficacité et la transparence des dépenses. Adrien Thyg

Kenji Okamura, DG adjoint du FMI: « La dette publique du Tchad n’est plus viable »

Kenji Okamura, DG adjoint du FMI: « La dette publique du Tchad n’est plus viable »

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouvel accord sur 3 ans (36 mois) au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant d’environ 570,75 millions de dollars, soit 280% de la quote-part du Tchad, à l’issue des délibérations de son conseil d’administration tenu le 22 décembre 2021. Cet accord permettra de répondre aux importants besoins de financement de la balance des paiements et du budget du Tchad, notamment en attirant le soutien financier de donateurs officiels, a indiqué l’institution internationale dans un communiqué. Selon le FMI, « les mesures prises dans le cadre du programme appuyé par la FEC contribueront à placer l’économie tchadienne sur une trajectoire équilibrée et viable qui permettra au pays de réaliser une croissance à la fois verte et inclusive, et de réduire la pauvreté ». L’organisation internationale affirme qu’elles iront également dans le sens des initiatives régionales visant à rétablir et à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Comme le relève Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, « l’effet conjugué des chocs provoqués par la pandémie de COVID-19, la volatilité des cours du pétrole, la montée de l’insécurité et la menace d’une crise alimentaire entraînée par le changement climatique a placé l’économie déjà vulnérable du Tchad sous haute tension ». La dette publique n’est plus viable Selon lui, les perspectives macroéconomiques se sont encore détériorées, les faiblesses du pays sur ce plan étant plus marquées que prévu et ses besoins de liquidité se faisant plus pressants. Par conséquent, la dette publique du Tchad n’est plus viable. A en croire ce dernier, « l’économie tchadienne reste confrontée à des problématiques considérables sur le plan social et humanitaire, notamment l’augmentation attendue de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté, entraînée par des coupes dans des dépenses prioritaires et une pluviosité défavorable ». Qu’à cela ne tienne, l’adoption rapide de réformes structurelles reste essentielle afin de soutenir une croissance verte et inclusive, et la réduction de la pauvreté. À cet égard, le FMI estime que les réformes doivent viser à améliorer le climat des affaires, à renforcer la gouvernance et lutter contre la corruption, à accroître les recettes et à améliorer la gestion des finances publiques. Pour l’institution, il sera également nécessaire de prendre des mesures pour corriger les faiblesses du secteur bancaire et promouvoir l’inclusion financière. Martin Kam