TRIBUNE. Je viens de revoir la vidéo de la conférence d’Emmanuel Macron au palais de l’Elysée où le journaliste Christian Lusakweno, lors des questions réponses, demandait au président français s’il oui ou non la France condamnait l’agression rwandaise en RDC tout comme elle l’a fait contre la Russie.
Peu après je suis tombé sur une autre interview accordée par le ministre congolais des affaires étrangères et au cours de laquelle un journaliste européen a demandé à ce dernier si la RDC était prête à rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda agresseur sans pourtant que Christophe Lutundula ne soit capable de clarifier la position du gouvernement congolais. Sa réponse “Si cette rupture est nécessaire, nous n’hésiterons pas.” veut tout simplement dire qu’après la perte de nombreuses cités à l’Est, le gouvernement congolais n’en voit pas encore la nécessité.
En réfléchissant froidement, je trouve que cette démarche diplomatique initiée par les officiels congolais de passer sur des plateaux de télévision du monde entier pour demander aux gouvernements tiers de condamner le Rwanda sera improductive à moyen et long terme.
Pourquoi? Parce que ces pays-là détiennent à Kinshasa des chancelleries dotées de services de renseignement qui savent exactement la véritable nature de relation entre le dirigeant congolais et son “frère et ami” le dirigeant rwandais. Elles ne se laissent pas impressionner par des déclarations politiques sur la place publique. Elles connaissent un peu plus la réalité des faits au-delà des mots. Elles ne condamneront jamais un régime qui est de leur émanation et qui travaille en sous-traitance conformément à leur feuille de route.
Et puis voyons ! À suivre attentivement les très graves révélations de Corneille Nangaa ( l’ancien préside de la CENI) faites le week-end dernier, l’on en déduit que cette sous-traitance s’étend aussi jusqu’à Kinshasa. C’est pourquoi la situation n’évolue point en faveur du peuple congolais.
Pour revenir à la question de condamnation du Rwanda, l’on sait que l’agresseur rwandais a déjà été identifié depuis des décennies, que les territoires tombent les uns après les autres jusqu’à pousser la menace à la porte de Goma, que les villages et cités sont vidés de leurs habitants et occupés par des populations allogènes et que les morts congolais se comptent par dizaines de millions depuis. L’on voit bien que les M23-RDF-UMDF n’ont pas l’intention de se retirer mais veulent prendre la ville de Goma appelée déjà significativement “capitale de la région” par Macron. Mais le gouvernement de la RDC n’a toujours pas eu le courage de ROMPRE les relations diplomatiques avec le Rwanda. Jusque là il n’en trouve pas la nécessité pour la simple raison que de nombreux indices montrent que le pouvoir en place continue de filer le parfait amour diplomatique avec son ennemi.
Ceci dit, je souscris à la préoccupation de Didier : Pourquoi réclamer des sanctions internationales à l’encontre de l’agresseur par procuration, si nous-mêmes nous sommes incapables de lui imposer les sanctions à notre portée ?
Arrêtons cette comédie de mauvais goût. Elle nous rend ridicules à la face du monde…
Par Germain Nzinga