Le 6 Janvier 1964, lancé comme un bolide depuis Kinshasa, Joseph Mulamba « Mujos » atterrit dans l’orchestre Les Bantous de la capitale, après avoir faussé compagnie à l’orchestre African fiesta de Kinshasa. Mujos va très nettement marquer le style Bantous, grâce à sa texture vocale limpide et très prenante. Elle recouvrait toute une gamme de possibilités qui lui ont permis d’intéresser et de fasciner toute sorte de public.
Le libérateur des Bantous du style Rumba-Rock
Un an à peine, Mujos réussit à imposer aux Bantous un autre genre qui s’inscrivait pleinement dans la logique de la rumba classique. Une espèce de symbiose entre Les Bantous de 1959 et la formation des années 60. On lui doit d’ailleurs quelques uns des plus jolis thèmes du répertoire moderne de la musique congolaise, à travers des œuvres comme « Bolingo Elie », « Eloko kombo bolingo », « Kosuana nameseni te », etc. ce qui lui valu cette opinion flatteuse des meilleures critiques de la musique congolaise : C’est à Mujos que revient le mérite de libérer Les Bantous du style Rock-Afrika : « Rumba-rock » (des orchestres Rock-A-Mambo/African Jazz) pour leur imposer un genre qui fait mieux percevoir l’originalité et la nouveauté du style Bantous.
Le novateur de la rumba originale
Mujos fut donc un novateur qui a ouvert à la rumba originale un registre nouveau. Avec une grande rigueur dans la recherche de nouvelles formes d’expressions musicales. Cette ambition, donnera lieu au recrutement d’un nouveau guitariste soliste talentueux à même de combler le fossé laissé par Nedule « Papa Noel ». Le 3 février 1964, Gérard Biyela est engagé comme guitariste soliste titulaire. Il vient d’un groupe dit des Intellos : « Le Festival Select de Brazzaville ». De par sa qualité technique, ses improvisations et son doigté, on lui préfère à Passy « Mermans », lequel n’a pas démérité.
La clef des champs de Mulamba « Mujos »
Hélas ! Les Bantous ne sont pas au bout des tribulations. A la veille de Noël, le 24 Décembre 1964, Joseph Mulamba « Mujos » fait parler de lui. Il réussit à prendre la clef des champs et regagne l’OK Jazz à Léopoldville (Kinshasa). Le vide laissé par ce dernier pèse quelque temps sur Les Bantous et quand Ganga Edo voudra les rejoindre,( de retour de l’OK Jazz, après l’expulsion de Tchombe) aucune opposition ne se manifestera , en dépit d’un certain scepticisme çà et là.
Kosmos Mountouari arrivera pour combler admirablement le vide laissé par Mujos quelques mois après