INTERVIEW. Rufin Hodjar : « Le pianiste Eric Poaty fut l’un de ceux qui ont guidé mes premiers pas au studio »

Hommage du salsero congolais au talentueux pianiste décédé en 2016

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PAGESAFRIK.COM. Très afffable et toujours prompt à servir ses amis, Eric Poaty était devenu « mon frère », confie l’artiste, auteur-compositeur et interprète congolais Rufin Hodjar dans cet entretien en forme d’hommage au polyinstrumentiste décédé il y a 6 ans.

PAGESAFRIK.COM : Eric Poaty, talentueux pianiste et polyinstrumentiste, n’est plus de ce monde. Dans quelles circonstances l’avez-vous connu ?

Rufin Hodjar : Vers la fin des années 90, nous habitions dans le même quartier avec Eric POATY, à Moungali (Brazzaville). A cette époque, je travaillais déjà avec les frères NTSIKA. Et puis un jour, on m’a parlé d’un pianiste talentueux. Il s’agissait d’Éric. Comme je venais de composer une chanson sur la Paix et participais au concours de la meilleure chanson sur ce thème, je suis allé le voir pour lui demander de m’accompagner au piano. Ce qu’il a gentiment accepté de faire. Nous étions vers mars avril 1997.

Quels souvenirs gardez-vous de l’illustre disparu ?

Je garde de très bons souvenirs de cet ami qui est vite devenu « mon frère », tellement que nous nous entendions très bien. Il faut dire qu’il était très affable, toujours souriant et disponible quand j’avais besoin de lui.

Eric Poaty entre Rufin Hodjar et une soeur.

Lorsque l’artiste musicien Laude DAPEA est décédé, je me souviens qu’il a fait le déplacement de Pointe-Noire Brazzaville Ouesso par avion avec son studio mobile pour m’aider à enregistrer à Ngombé (60 km de Ouesso) la chanson que je venais de composer en hommage à l’artiste disparu. C’est pas n’importe qui qui peut le faire. C’est dire qu’il était plus qu’un passionné de musique.

Quel a été son apport à la scène artistique ?

Il est vrai que Basile TSIKA, un autre grand musicien qui doit actuellement vivre aux USA, a joué du piano dans une de mes chansons à mes débuts dans la musique. Mais Eric POATY a été véritablement mon premier pianiste et celui qui m’a aidé à m’améliorer dans ma manière de chanter. Il a été celui qui a joué la première version de ma chanson « Brazzaville » en mai 1998. Je peux dire qu’avec la famille TSIKA (Basile, Parfait, Rodrigue Jean Pierre et Jean Louis NDOUBOUDI), il fut l’un de ceux qui ont guidé mes premiers pas au studio. Je le serai toujours reconnaissant.

Eric a joué avec bon nombre d’artistes. Je me souviens qu’ils avaient un groupe qu’on appelait les BIZ BETON. Ce fut un groupe de rap, avec des artistes plein de talent. C’était un poly-instrumentiste qui jouait donc de plusieurs d’instruments.

Vous rendez-vous un hommage à Eric POATY dans un magnifique texte dont nous avons eu copie. Pouvez-vous brièvement nous en parler ?

Nous étions en 2016. Je n’avais plus eu de ses nouvelles depuis des mois. Son mail ne fonctionnait pas, mais je continuais à l’écrire en vain et il ne répondait pas.

C’est par l’intermédiaire d’un ami, Privat Tiburce MASSANGA, que j’ai pu entrer en contact avec un membre de son famille, son cousin(Chadrac KONGO), qui m’apprendra la mauvaise nouvelle. Éric était mort depuis 7 mois et je n’étais pas au courant. Nous étions en décembre 2016 lorsqu’on me l’annonça. Je fondis en larmes et dans les minutes qui suivirent, j’eu l’inspiration de cette chanson : IL EST PARTI, je pleure souvent quand je chante cette chanson.

Rufin Hodjar

Venons-en à vous. Quelle est votre actualité ?

Ben je viens de finir un poème que j’ai écrit sur la ville de Pointe-Noire qui va célébrer très bientôt son centenaire. C’est donc une occasion pour moi, musicien-poète, d’apporter ma modeste contribution pour la réussite de cette grande fête. Je dois aussi avouer que c’est en suivant une des émissions de Monsieur Denis MALANDA au cours de laquelle le poème que j’avais écrit en hommage au doyen « ESSOUS 3 S » avait été lu, je suis revenu à la poésie avec beaucoup d’enthousiasme (rires). Je profite de cette occasion pour le remercier suite au beau travail qu’il fait pour la promotion de la culture.

Quant aux amoureux de la bonne musique, je leurs réserve une belle surprise.

Propos recueillis par Martin Kam

Extrait du titre « IL EST PARTI« , un hommage de Rufin Hodjar au pianiste Eric Poaty

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