Congo/Musique : Avec « Punta Negra », Rufin Hodjar relance la salsa sur la scène africaine

Congo/Musique : Avec « Punta Negra », Rufin Hodjar relance la salsa sur la scène africaine

INTERVIEW. Comme l’avaient fait avant lui certains de ses ainés, Grand Kalle Tabuley, Manu Dibango, Laba Sosseh et José Missamou, et bien entendu Africando le mythique groupe du Maestro Boncana MAIGA, l’artiste Rufin Hojar aime chanter la beauté des villes africaines. Après Brazzaville, Kinshasa et Douala, la star congolo-africaine de la salsa a jeté son dévolu sur la capitale économique du Congo : Pointe-Noire. Magnifique ville océane que le salsero célèbre dans un titre sobrement intitulé « Punta Negra ». PAGESAFRIK.COM : Vous êtes de retour sur la scène musicale avec un nouveau titre : « Punta Negra« . S’agit-il de la belle surprise que vous avez promise en avril dernier aux amoureux de la bonne musique ? Rufin Hojar : Effectivement avec Punta Negra, je signe mon retour sur la scène musicale. Bien entendu c’est une promesse que j’avais faite au grand public en avril dernier, comme vous pouvez le constater. Le nouveau titre dont la sortie est imminente est un hommage à la ville de Pointe-Noire qui célèbre cette année ses 100 ans. Comment est née cette chanson et pourquoi avoir choisi cette ville en particulier ? Punta Negra sera la quatrième ville que je vais chanter après Brazzaville, Kinshasa et Douala. Il est à préciser que les deux derniers titres ne sont pas encore sortis, ils sont donc inédits. Cela étant, après Brazzaville, je chante Punta Negra qui est un hommage à la ville Portuaire de Pointe-Noire. J’aime chanter la beauté des villes africaines, bien avant moi les ainés comme Tabuley, Manu Dibango, Francis Bebey, Franklin José Missamou, et le Général Makoumba Ndzambi pour ne citer qu’eux avaient déjà chanté les villes africaines, comme Douala, Yaoundé, Abidjan, Brazzaville etc. Etant donné que je revendique une partie de leur héritage, j’ai donc suivi leurs pas. Pour ce qui concerne la ville de Pointe-Noire, concomitamment à la sortie de mon maxi single Olomi en 2008 où j’avais chanté la ville de Brazzaville, j’avais commencé à écrire le texte de Punta Negra. Nous étions en aout 2008. Ce texte n’est donc pas une chanson que j’ai composé à la va-vite, comme on pourrait le penser. Il est le fruit d’une longue et profonde inspiration, la profondeur du texte et l’élégance des rimes en est la preuve. Le tournage du clip a déjà été réalisé. Quand est-ce comptez-vous le présenter au grand public ? Bien évidemment le tournage du clip a été bouclé. J’ai travaillé avec un grand réalisateur de la place du nom d’EDDY MIKOLO. Il est à souligner que ne le connaissant pas auparavant, je l’ai découvert dans les colonnes du journal Jeune Afrique. Son expérience en la matière et sa parfaite connaissance de la ville et de ses environs a été de beaucoup. La présentation du clip au grand public et la sortie du single sur les plateformes de téléchargement est prévue au début du mois de septembre 2022. Il est à signaler que le clip vient d’être récemment diffusé sur la chaine TV5 Monde dans l’émission Stars Parade du Maestro Boncana MAIGA. Je le remercie au passage pour ses efforts dans la promotion de la musique africaine tous styles confondus. Il faut aussi ajouter que le clip passe déjà sur de certaines chaines locales et sur pas de chaines internationales. https://www.transfernow.net/fr La salsa fait également son grand retour avec ce titre. Était-ce le style de musique le plus approprié pour célébrer la ville de Pointe-Noire ? Vous êtes sans ignorer que les ravages liés à la crise du Covid 19 ont manifestement ébranlé le milieu de la musique, et pour parler de la salsa continentale il faut aussi souligner le fait que l’absence criard de producteurs, promoteurs culturels et autres mécènes est un frein au développement de la musique africaine en général, et de la salsa en particulier. Je profite de cette occasion pour rendre hommage au grand Producteur de musiques d’Afrique feu IBRAHIMA Sylla patron des éditions SYLLART PRODUCTIONS. Ce dernier a produit bon nombres d’artistes du continent, mais depuis sa malheureuse disparition en 2013, l’on a remarqué entre autres que la salsa continentale est en berne. Je suis convaincu que la salsa continentale fera son sursaut, car il y a plein d’artistes dans l’ombre qui ont de belles œuvres dans leurs gibecières et qui n’attendent que le bon moment, l’occasion favorable pour les étaler leur talent au grand public, Punta Negra fait donc partie de cet élan, de ce sursaut. La ville est certes là et on peut la chanter de diverses manières, tout dépend de l’inspiration. Rufin HODJAR est un salsero convaincu, et il a estimé à sa manière que la meilleure manière de rendre hommage à la ville centenaire, c’était de la dédier une belle salsa caliente dans un rythme envoutant et mélodieusement tropical (rires). Propos recueillis par Alain Bouithy

INTERVIEW. Rufin Hodjar : « Le pianiste Eric Poaty fut l’un de ceux qui ont guidé mes premiers pas au studio »

INTERVIEW. Rufin Hodjar : « Le pianiste Eric Poaty fut l’un de ceux qui ont guidé mes premiers pas au studio »

PAGESAFRIK.COM. Très afffable et toujours prompt à servir ses amis, Eric Poaty était devenu « mon frère », confie l’artiste, auteur-compositeur et interprète congolais Rufin Hodjar dans cet entretien en forme d’hommage au polyinstrumentiste décédé il y a 6 ans. PAGESAFRIK.COM : Eric Poaty, talentueux pianiste et polyinstrumentiste, n’est plus de ce monde. Dans quelles circonstances l’avez-vous connu ? Rufin Hodjar : Vers la fin des années 90, nous habitions dans le même quartier avec Eric POATY, à Moungali (Brazzaville). A cette époque, je travaillais déjà avec les frères NTSIKA. Et puis un jour, on m’a parlé d’un pianiste talentueux. Il s’agissait d’Éric. Comme je venais de composer une chanson sur la Paix et participais au concours de la meilleure chanson sur ce thème, je suis allé le voir pour lui demander de m’accompagner au piano. Ce qu’il a gentiment accepté de faire. Nous étions vers mars avril 1997. Quels souvenirs gardez-vous de l’illustre disparu ? Je garde de très bons souvenirs de cet ami qui est vite devenu « mon frère », tellement que nous nous entendions très bien. Il faut dire qu’il était très affable, toujours souriant et disponible quand j’avais besoin de lui. Lorsque l’artiste musicien Laude DAPEA est décédé, je me souviens qu’il a fait le déplacement de Pointe-Noire Brazzaville Ouesso par avion avec son studio mobile pour m’aider à enregistrer à Ngombé (60 km de Ouesso) la chanson que je venais de composer en hommage à l’artiste disparu. C’est pas n’importe qui qui peut le faire. C’est dire qu’il était plus qu’un passionné de musique. Quel a été son apport à la scène artistique ? Il est vrai que Basile TSIKA, un autre grand musicien qui doit actuellement vivre aux USA, a joué du piano dans une de mes chansons à mes débuts dans la musique. Mais Eric POATY a été véritablement mon premier pianiste et celui qui m’a aidé à m’améliorer dans ma manière de chanter. Il a été celui qui a joué la première version de ma chanson « Brazzaville » en mai 1998. Je peux dire qu’avec la famille TSIKA (Basile, Parfait, Rodrigue Jean Pierre et Jean Louis NDOUBOUDI), il fut l’un de ceux qui ont guidé mes premiers pas au studio. Je le serai toujours reconnaissant. Eric a joué avec bon nombre d’artistes. Je me souviens qu’ils avaient un groupe qu’on appelait les BIZ BETON. Ce fut un groupe de rap, avec des artistes plein de talent. C’était un poly-instrumentiste qui jouait donc de plusieurs d’instruments. Vous rendez-vous un hommage à Eric POATY dans un magnifique texte dont nous avons eu copie. Pouvez-vous brièvement nous en parler ? Nous étions en 2016. Je n’avais plus eu de ses nouvelles depuis des mois. Son mail ne fonctionnait pas, mais je continuais à l’écrire en vain et il ne répondait pas. C’est par l’intermédiaire d’un ami, Privat Tiburce MASSANGA, que j’ai pu entrer en contact avec un membre de son famille, son cousin(Chadrac KONGO), qui m’apprendra la mauvaise nouvelle. Éric était mort depuis 7 mois et je n’étais pas au courant. Nous étions en décembre 2016 lorsqu’on me l’annonça. Je fondis en larmes et dans les minutes qui suivirent, j’eu l’inspiration de cette chanson : IL EST PARTI, je pleure souvent quand je chante cette chanson. Venons-en à vous. Quelle est votre actualité ? Ben je viens de finir un poème que j’ai écrit sur la ville de Pointe-Noire qui va célébrer très bientôt son centenaire. C’est donc une occasion pour moi, musicien-poète, d’apporter ma modeste contribution pour la réussite de cette grande fête. Je dois aussi avouer que c’est en suivant une des émissions de Monsieur Denis MALANDA au cours de laquelle le poème que j’avais écrit en hommage au doyen « ESSOUS 3 S » avait été lu, je suis revenu à la poésie avec beaucoup d’enthousiasme (rires). Je profite de cette occasion pour le remercier suite au beau travail qu’il fait pour la promotion de la culture. Quant aux amoureux de la bonne musique, je leurs réserve une belle surprise. Propos recueillis par Martin Kam

« Halte à la corruption », le single en rebonds, du salsero Rufin Hodjar

« Halte à la corruption », le single en rebonds, du salsero Rufin Hodjar

Sept ans d’histoire du single dénonciateur qui avait obtenu en Février 2012 le prix de la meilleure chanson au Congo-Brazzaville. L’occasion de revisiter, pour certains, les réalités de leur jeunesse et pour d’autres de découvrir en comparant avec la situation qui prévaut actuellement. Le single est mis à jour par les Editions Cyriaque Bassoka qui demandent donc aux mélomanes de la chanson éducative de prendre connaissance de plusieurs facettes de la corruption et invite les artistes congolais à contribuer, par leurs œuvres, à la lutte contre les antivaleurs, un frein au développement durable du pays. A l’ère d’Internet comment vulgariser et vendre sa musique en ligne. Le plus important pour le distributeur numérique Cyriaque Bassoka, c’est surtout d’assurer la promotion du single, avant, pendant et après sa sortie à travers les sites de téléchargement et de streaming de musique (Spotify, ITunes, Google Play, Deezer, Amazon, etc.), en contrepartie d’une commission ou des frais annuels fixes. Rufin Hodjar, premier prix de la meilleure chanson en 2012 Pour la petite histoire, c’est le 03 février 2012, à l’issu d’un concours qui s’inscrivait dans le cadre du plan d’action de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude et pour l’amélioration de la gouvernance en République du Congo, que la Commission Nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude sous la supervision de son secrétaire permanent Laurent Tengo, qu’il a été attribué à l’artiste Rufin Hodjar le prix de la meilleure chanson pour son œuvre « Halte à la corruption », sur 38 candidatures reçues. Ce prix était accompagné d’un chèque de 1,5 million de francs Cfa et un diplôme d’honneur. Notons également, que le deuxième prix pour ce concours a été arraché par le groupe S.O.S. Salsa, avec un chèque d’un million de francs Cfa et un diplôme. Le troisième prix est revenu au groupe des «Corruptologues de Brazzaville», qui a eu un chèque de cinq-cents mille francs Cfa et un diplôme. Pour rappel, la journée internationale contre la corruption est célébrée le 9 décembre de chaque année. Cette forme de communication permet de promouvoir la culture du refus de la corruption et de sensibiliser les populations sur ces antivaleurs. Rufin Hodjar, le salsero ! De son vrai nom Goleba Ossebi, Rufin Hodjar nous vient de Pokola dans le département de la Sangha. Avec son single « Halte à la corruption » il nous démontre que la créativité n’est pas l’apanage des villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. A son actif : Coproduction avec Yvon Ngombé du maxi single « Olomi » en 2008. Un nouvel album « Salsa y rumba » est en préparation et sortira fin 2018. A son aise dans tous les contextes de la musique afro-cubaine ce salsero a montré sur la scène de la 7ème édition du Festival Panafricain de musique en 2009, – dont il a été la grande révélation – la voie future de ce rythme envoutant, qui assimile les tendances locales et caribéennes, en s’appuyant sur les trois genres prédominants dans la musique dansante : La Rumba-Son, la Charanga et la Timba. Les innovations simples apportées par Rufin Hodjar et son groupe intègrent les instruments électroniques et l’influence des sons traditionnels. Aussi la sensibilité à fleur de peau de ce jeune salsero à la voix prenante et gaie, est certainement l’un des éléments qui vont pousser son talent à l’aboutissement d’une configuration musicale la plus classique. Ce single peut être celui de la consécration, qui doit établir Rufin Hodjar et son groupe en bonne place dans les hit-parades africains. Outre la musique qu’il fait en amateur, Rufin Hodjar est responsable des relations extérieures à IFO-INTERHOLCO (Société d’exploitation et de transformation de bois dans la Sangha). Clément Ossinondé A défaut du clip « halte à la corruption », voici Hodjar Révélation Fespam 2009