Dans un entretien accordé à RFI, TV5 Monde et au quotidien Le Monde, le président tchadien Idriss Déby Itno s’est clairement exprimé sur l’avenir du franc CFA, lequel est régi par une convention entre la France et les pays africains qui a été faite au lendemain des indépendances.
A la question faut-il mettre un terme au franc CFA ? Le chef de l’Etat tchadien a déclaré que le président Hollande était ouvert à une renégociation. Avant d’estimer qu’« il appartient maintenant aux chefs d’Etat africains, comme je le pense, de renégocier cette convention qui nous lie à une monnaie qui n’est pas la nôtre avec une parité fixe ».
Interrogé dans le cadre de l’émission «Internationales» (RFI-TV5-Le Monde), il a ajouté que « le seul intérêt du franc CFA, c’est d’avoir 14 pays avec une monnaie commune. Il faut que les 14 pays restent regroupés et qu’ils renégocient pour que le Trésor français ne nous gère plus ».
Pour Idriss Déby Itno, « c’est à nous de gérer notre monnaie avec notre banque centrale », signalant qu’« au niveau du conseil d’administration de notre banque centrale, nous avons trois Français qui siègent avec le droit de véto ». Et de s’interroger en ces termes: « où est alors la souveraineté monétaire ? Comment voulez-vous que l’Afrique se construise ? »
Le président va jusqu’à confier aux journalistes français que « nos collègues d’Afrique anglophone, lusophone, arabophone nous disent que si nous connaissons aujourd’hui des malheurs, c’est à cause de vous, francophones ».