Tchad : mettre fin à l’aveuglement de la politique de la France

Tchad : mettre fin à l’aveuglement de la politique de la France

TRIBUNE. Europe Ecologie Les Verts déplore les morts et les nombreuses blessures survenues lors des manifestations de ces derniers jours, au Tchad, en opposition au pouvoir militaire qui vient de prendre la direction du pays. Plus de 700 personnes ont été arrêtées. EELV apporte son soutien aux aspirations démocratiques du peuple tchadien. Ces événements ont amené le président français, Emmanuel Macron, à formellement prendre quelques distances avec le nouveau pouvoir tchadien. Avec Félix Tshisekedi, chef d’Etat congolais et président temporaire de l’Union africaine (UA), dans un communiqué commun, ils « condamnent fermement la répression des manifestations au Tchad et demandent la cessation de toutes les formes de violences ». Lors de leur point de presse commun, le président français s’est également prononcé pour une « transition pacifique, démocratique, inclusive ».  Ces déclarations constituent une évolution bienvenue de la communication de la France sur la situation tchadienne : elle s’était résumée jusque là au panégyrique du dictateur tchadien présenté comme un « ami courageux ».  Le président français s’est rendu au Tchad en fin de semaine dernière où il a activement participé aux obsèques du Maréchal-président Idriss Deby Itno, décédé le 20 avril dernier. Cette séquence d’un président français assistant aux funérailles et prononçant l’éloge funèbre du dictateur tchadien a été choquante à plus d’un titre.  La France, qui se proclame la patrie des Droits de l’Homme, a ainsi rendu un vibrant hommage à un autocrate qui, tout au long de ses 30 ans de pouvoir sans partage, a été accusé  de violations massives des droits humains par de nombreuses organisations tchadiennes, africaines, françaises et internationales.  En outre, le décès et les funérailles d’Idriss Déby sont intervenus dans un double contexte très particulier pour le Tchad. Le contexte électoral, d’abord. En effet, l’annonce de la mort de l’ancien dictateur a suivi de quelques heures seulement celle de sa victoire pour un sixième mandat présidentiel avec le score sans appel de 79,32%. Cette élection, comme les précédentes, s’est avérée être une véritable mascarade boycottée massivement par l’opposition et la population. Une fois encore, elle a été précédée par une répression féroce de manifestations et de réunions, de vagues d’arrestations arbitraires, d’opérations d’intimidations de l’opposition. Ce qui, suite à des tirs des forces de l’ordre, s’est soldée par la mort de la mère, âgée de 80 ans, et du fils d’un des des principaux opposants, Yaya Dillo, ainsi que par diverses graves atteintes aux libertés fondamentales dénoncées, entre autres, par Amnesty International et Human Rights Watch. C’est dans ce contexte électoral qu’est intervenue l’offensive armée d’un mouvement rebelle, un des multiples groupes qui se sont nourris du chaos créé en Libye. Ce serait, en essayant de les repousser qu’Idriss Déby serait mort de ses blessures. Il a été remplacé, dans la foulée, par un conseil militaire dit de transition dont le Général Mahamat Idriss Déby a pris la tête,  succédant ainsi à son père, en violation flagrante de la constitution tchadienne. La junte a aussitôt suspendu, tout aussi illégalement, les principales institutions (Parlement, gouvernement) du pays et lui a donné les pleins pouvoirs. En se rendant au Tchad, Emmanuel Macron, seul chef d’Etat européen présent, a donc non seulement témoigné la plus grande indifférence pour les souffrances du peuple tchadien, mais également apporté la caution publique de la France à un coup d’Etat institutionnel et à une énième succession népotique de père en fils, comme au Togo et au Gabon. Plutôt qu’un « ami courageux », l’ancien dictateur tchadien a été le symbole de décennies d’aveuglements de la politique française au Sahel . Ainsi  avons nous soutenu Idriss Déby lors de sa prise de pouvoir et durant ses 30 années de règne, y compris militairement en intervenant plus ou moins directement à ses côtés pour contenir des attaques rebelles notamment en 2006, 2008 et 2019.  L’un des principaux ressorts de ce soutien français  a été celui de « l’homme fort », seul capable d’assurer la stabilité du pays : c’est ainsi qu’au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste, nous avons en fait maintenu  une dictature, fait d’elle un allié central et fermé les yeux sur les violations massives des droits humains, y compris l’assassinat et la torture, auxquelles elle se livrait régulièrement. Cette vision de l’homme fort qui a déjà pu nous faire pencher du mauvais côté de l’Histoire, comme, par exemple, en Tunisie lors de la Révolution du jasmin, continue d’être à l’oeuvre dans la politique française dans son pré carré africain, notamment au Sahel. Malheureusement, malgré les dernières déclarations sur le Tchad, rien n’indique que nos dirigeants soient prêts à une nécessaire révision de cette politique. Il est ainsi inquiétant qu’ils se soient, jusqu’ici, bornés à prendre acte du coup d’Etat institutionnel au Tchad sans le condamner. Toute la stratégie de la France dans l’ensemble du Sahel doit être interrogée. La Parlement doit se saisir de cette question, mettre en place une commission d’enquête, et non une simple mission d’information, afin de dresser un vrai bilan de Barkhane. Les couts humains, (plus de 50 morts parmi les soldats français et des milliers de civils), financier et politique de cette opération militaire extérieure (OPEX) , lancée il y a près de 10 ans, ne cessent de s’alourdir sans qu’aucune issue ne pointe à l’horizon. D’autant que cette opération pose des questions démocratiques. D’une part, elle n’a pas fait l’objet d’un vote du Parlement, comme pourtant l’article 35 de la Constitution le prévoit au-delà de 4 mois d’intervention; d’autre part, elle souligne crument la question des pouvoirs exorbitants du président de la République , qui peut décider seul de l’engagement de nos troupes dans des opérations militaires. Il est plus que temps de se demander comment être présent au Sahel autrement aussi bien pour nous que pour les populations de la région. C’est d’autant plus urgent que nous sommes à un moment critique au Tchad. Du fait de 30 ans d’impérities, de répressions, d’une vie politique de plus en plus limitée, de captation des richesses par Idriss Déby et son entourage, de gestion calamiteuse et clientéliste des ressources ( tel le pétrole) , le pays (187

TCHAD. ENTERREMENT

TCHAD. ENTERREMENT

TRIBUNE. Quand j’ai lu le courrier, insensé et comportant des fautes, du Bureau de l’AN signé par le président du parlement tchadien Haroun Kabadi, inscrivant en lettres de honte son renoncement à exiger l’application de la constitution, prenant acte de la dissolution du parlement et exprimant son soutien au Conseil militaire de transition et à ses décisions, cela m’a rappelé cette anecdote peu connue que je viens de partager avec vous. Cinq leçons s’imposent à nous, valables aussi bien en 2005 qu’en 2021. 1) En Afrique, les constitutions ont moins de valeur que le papier avec lequel on emballe nos légumes au marché. 2) Les viols de la constitution se paient cash et durablement: de la même façon que Faure est toujours en poste 16 ans après son accession frauduleuse au fauteuil présidentiel au Togo, il est utopique de penser que le fils Deby dégagera volontairement du pouvoir avant longtemps, sauf s’il meurt de façon aussi impromptue et nébuleuse que son père. 3) On ne peut pas se plaindre de l’ingérence des puissances extérieures dans nos affaires et dans notre quotidien, si nous sommes nous mêmes les premiers à accepter promptement, silencieusement et docilement les violations de nos textes. Le lézard entre dans la case là où elle est fissurée. 4) Pour être respecté, il faut agir. Pour agir, il faut penser. Pour penser, il faut être contre. Contre l’état de fait, contre la violation permanente des règles, contre le systeme qui nous avilit, nous appauvrit et nous étouffe. 5) La lâcheté de ceux qui nous gouvernent est symptomatique de celle des peuples qu’ils représentent. Si le peuple tchadien accepte sans broncher ce que la communauté internationale veut lui imposer comme étant la “normalité africaine”, alors nous ne devons pas perdre une seconde à le plaindre. Si par contre il se soulève contre ce passage en force outrageux, alors nous devons le soutenir, comme nous avons soutenu les Burkinabè quand ils ont éjecté le tripatouilleur de constitution et assassin Blaise Compaoré en 2014, ou les Sénégalais au mois de mars dernier. Sinon, ce qui sera enterré aujourd’hui, ce n’est pas seulement la dépouille de Idriss Deby Itno, mais également le cadavre des espoirs de vie apaisée et meilleure de millions de Tchadiens et de Tchadiennes. Et nous le savons tous: à force de regarder ailleurs quand le feu fait des ravages chez le voisin, l’incendie finit par détruire notre propre case. Bon week-end. Par Nathalie Yamb 

Mort d’Idriss Deby: une multitude de réflexions

Mort d’Idriss Deby: une multitude de réflexions

Le defunt Idriss Deby était entre autres, Un militaire d’exception Un dictateur radical et meurtrier Un allié de la cancérigène FRANÇAFRIQUE Mais un ultime rempart face aux terroristes au Sahel Il est Mort sur la ligne de front (si les infos rapportées par les militaires sont avérées) Il sera, aux Hommes et aux Femmes, dotés de raison et d’expérience, impossible de résumer Idriss Deby en une seule facette lorsque l’on connaissait la complexité de l’Homme. Allié de la criminelle Françafrique, mais Co-financier de la chaîne de Tv anti française Afrique Media, ami intime du NÉOCOLON Jean-Yves Le Drian, mais parfois très critique du Franc CFA, Idriss Deby représente cette génération de nos pères, au potentiel extraordinaire, qui auront à de trop nombreuses reprises, malgré leurs nombreux dons de Dieu, fait preuve de schizophrénie politique. Bien qu’opposé à de trop nombreuses reprises à ses choix, il m’est difficile de me réjouir de la mort d’un Homme qui faisait office d’ultime rempart militaire face aux terroristes au Sahel. En ce qui concerne le neocolonialisme français, il était un ennemi fondamental à mes yeux (même s’il lui arrivait de hausser le ton face à la France de temps à autres) .Mais face aux groupes terroristes, j’aurais souhaité avoir plus de dirigeants africains ayant sa stature militaire afin de faire face bien plus énergiquement aux velléités déstabilisatrices du Sahel. Une pensée pour toutes les familles tchadiennes, qui furent d’une manière où d’une autre, frappées par son régime sanguinaire. Et de l’autre, une pensée pour toutes celles et ceux, qui ayant un sens de l’analyse politique, lucide et froid, savent qu’à travers sa mort, le sahel risque d’être encore plus déstabilisé. L’Afrique du monde réel est complexe. Deby en fut un exemple matérialisé. Par Kemi Seba

Tchad : obsèques de Déby en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement

Les obsèques du président tchadien Idriss Déby sont organisés ce vendredi dans la capitale N’Djamena, en présence du président français Emmanuel Macron et d’une dizaine de dirigeants africains, a appris Xinhua auprès du protocole de la présidence tchadienne. La cérémonie officielle sera marquée par des honneurs militaires et par des oraisons funèbres par le vice-président du Conseil militaire de transition (CMT), organe mis en place tout de suite après l’annonce du décès du défunt président mardi. Le CMT, dont le président occupe les fonctions de président de la République, va assurer la transition du pays pour 18 mois, selon la charte de transition. A 11h00 UTC, la dépouille d’Idriss Déby sera remise à sa famille. Une grande prière est prévue à la grande mosquée de N’Djamena. Puis, sa dépouille sera transportée par avion à Amdjarass, sa ville natale à l’extrême nord-est du pays, pour y être inhumée dans l’intimité familiale. M. Macron est arrivé jeudi soir à N’Djamena, en compagnie du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Sont également arrivés dans la capitale tchadienne les présidents de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali, de la République démocratique du Congo, du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Togo, du Soudan, ainsi que le Premier ministre du Gabon, selon le service protocolaire de la présidence tchadienne. 

Tchad : Conseil des ministres du jeudi 19 décembre 2019

Tchad : Conseil des ministres du jeudi 19 décembre 2019

Le Conseil ordinaire des Ministres de ce Jeudi, 19 Décembre 2019 a examiné Huit projets de texte. Sept projets de texte adoptés et un projet rejeté. Le premier projet de texte examiné et adopté, est un projet de loi introduit par le Ministère de la justice chargé des droits humains. Il porte sur la modification des articles 1er et 69 ainsi que le livre 4 de la loi N° 011 du 17 Juin 2013 relatif au code de l’organisation judiciaire qui institue une cour criminelle non permanente. C’est pour pallier l’engorgement des Cours d’Appel, causé par la recrudescence des crimes et améliorer les conditions des multiples accusés qui s’éternisent en prison sans jugement que cette modification a été proposée. L’institution des chambres criminelles dans les Cours d’Appel, rendrait celles-ci permanentes et opérationnelles à plein temps et amènerait les Cours d’Appel à considérer désormais les sessions criminelles comme des audiences ordinaires qui seront programmées régulièrement évitant ainsi à l’État la mobilisation des frais des sessions criminelles jugés onéreux.Le deuxième projet de loi émane aussi du Ministère de la Justice chargé des Droits Humains. Il  porte répression des actes de terrorisme en République du Tchad. Rappelons que c’est à la faveur des ateliers organisés en 2017 et 2018, qui ont réuni des experts du domaine, qu’il a été relevé que la loi N° 34 du 05 Août 2015 portant répression des actes de terrorisme au Tchad n’a pas pris en compte certains aspects importants notamment les atteintes aux personnes ; les infractions liées aux transports et celles liées à certaines matières dangereuses ainsi que les cas de poursuites des mineurs et les règles de procédure dérogatoire aux règles de droit commun.Inspirée des différentes stratégies de lutte contre le terrorisme aux niveaux : international, continental, régional et sous régional, cette révision vise à combler ce vide observé, en instituant un cadre juridique approprié qui prend en compte toutes les caractéristiques fondamentales des actes de terrorisme à travers une prévention et une répression cohérente et coercitive.Le troisième projet de loi est soumis à l’examen du Conseil par le Ministère des Finances et du Budget. Ce projet de loi est relatif à la création de l’Académie des Finances Publiques et de l’Informatique en abrégé (AFPI). Après avoir échangé sur les aspects de fond et de forme dudit projet de loi, le Conseil l’a renvoyé pour permettre au Ministère concerné de l’argumenter davantage en tenant compte des structures de formation existantes pour une mutualisation pouvant conduire à l’efficacité souhaité.Le Ministère des Postes, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication a présenté au Conseil pour examen, deux projets de décret. Le premier projet de décret, est relatif à l’obligation de souscription des boîtes postales sur le territoire national. Opérateur historique du secteur postal, la Société Tchadienne des Postes et de l’Épargne (STPE) éprouve d’énormes difficultés pour assurer son fonctionnement et son implantation sur le marché. Ses multiples problèmes ne lui permettent pas de répondre aux défis de la mondialisation, de la libéralisation, des concurrences et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. En vue de la rendre plus compétitive, un programme de relance a été élaboré nécessitant la mobilisation des ressources financières suffisantes. Le projet de décret préconise la disposition d’une boite postale, une des conditions désormais à prendre en compte à l’immatriculation au registre de commerce et du crédit mobilier ainsi qu’à la délivrance des agréments et autorisation des Associations, Organisations et Sociétés. La simulation faite pour l’acquisition et l’attribution de 15.000 nouvelles boites postales permettra de dégager un chiffre d’affaires d’un Milliard et demi de FCFA.Quant au deuxième projet de décret, celui-ci porte sur l’exonération des pays du  G5 sahel, du paiement des frais d’itinérance pour les communications électroniques internationales entrantes en République du Tchad. Ce projet de décret est la matérialisation de la volonté des Chefs d’État du G5 Sahel, exprimée lors du Sommet de Niamey au Niger, tenu le  06 Février 2018. Par la suite, une résolution portant suppression des frais d’itinérance au sein du G5 sahel a été formulée et adoptée au Conseil des Ministres du 29 octobre 2019. L’itinérance ou le « roaming » offre une certaine commodité et permet aux populations des pays du G5 Sahel de communiquer au tarif local en cas de voyage dans l’un des pays membres, tout en conservant leurs numéros d’appel locaux. Cette mesure contribuera aussi à une plus grande intégration des populations de l’espace G5 Sahel et facilitera les renseignements entre ces pays frères pour une lutte accrue et plus efficace contre le terrorisme. En adoptant ce projet, le Tchad réaffirme sa volonté de respecter son engagement pris lors du Sommet des Chefs d’Etat du G5 Sahel, tenu en Février 2018, à Niamey au Niger. Cette dynamique enclenchée, permet également au Tchad de tirer le bénéfice découlant de la suppression des frais d’itinérance.Le Ministère du Pétrole, des Mines et de l’Énergie a également introduit au Conseil pour examen, trois projets de décret. Le premier, porte adoption de la Politique Minière du Tchad. Ce projet de décret, découle d’un constat fait sur l’exploitation artisanale des matériaux de construction, de certaines ressources minières du sol et du sous sol. C’est dans le souci de passer de l’exploitation artisanale à celle industrielle des métaux précieux et des matériaux que ce projet de décret a été soumis au conseil des Ministres. La Politique Minière du Tchad entend tirer les leçons de l’expérience acquise dans l’exploitation du pétrole entre 2003 et 2014 en vue d’optimiser la gestion des ressources minières présentes dans plusieurs provinces du Tchad et établir le cadastre minier. Cette politique boostera à terme, celle de l’emploi et de la formation professionnelle et contribue à la création d’environ 40.000 emplois par an. Outre les avantages précités, la Politique Minière du Tchad actualise le cadre légal et réglementaire, prend en compte les activités d’orpaillage, intègre les principes de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives et organise la mise en place d’une brigade minière afin de sécuriser l’activité des parties prenantes. Le

Discours Président tchadien Idriss Deby à la conférence Med-Dialogues, édition 2019

Discours Président tchadien Idriss Deby à la conférence Med-Dialogues, édition 2019

« – Monsieur GIUSSEPE CONTE, Président du Conseil des Ministres ;– Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation ;– Mesdames, Messieurs les Ministres ;– Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations internationales ;– Distingués invités ;– Mesdames, Messieurs Je voudrais, tout d’abord, adresser mes sincères remerciements au Gouvernement Italien de m’avoir invité à cette 5ème édition de « Dialogues méditerranéens », ainsi que pour l’accueil chaleureux et les marques d’attention dont nous faisons l’objet depuis notre arrivée. Aussi, voudrais-je me féliciter de la tenue de cette rencontre de grande portée politique, dont l’importance et l’acuité des sujets inscrits à son ordre du jour, justifient la présence de mon pays le Tchad, loin de la Méditerranée. Il convient tout de même de rappeler à juste titre qu’une grande partie de la Méditerranée est aussi africaine. Je salue à cet égard, la pertinence des thèmes retenus dans le cadre de la présente rencontre, à savoir la prospérité commune, la sécurité commune, la migration et la culture en relation avec le tissu social. Monsieur le Président,Mesdames, Messieurs Nos sociétés de plus en plus interconnectées grâce au développement de nouvelles technologies et de la révolution des  moyens de transport, font de plus en plus face à des défis transnationaux difficiles à gérer au niveau d’un pays ou d’une région. L’occasion qui m’est offerte me semble toute indiquée pour vous entretenir sur un certain nombre des défis auxquels, le Tchad mon pays et le Sahel tout entier, font face. Ces défis sont tous connus et dont la plupart ont des conséquences débordant l’espace sahélien. Il s’agit, entre autres, des crises et conflits persistants, de la pauvreté, du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée, du changement climatique, des mouvements migratoires à grandes échelles pour ne citer que ceux-là. Aspirer à la prospérité commune suppose que les conditions minimales d’un développement socio-économique soient réunies. Et le développement lui-même est tributaire de la paix et de la stabilité. C’est pourquoi, nous n’avions ménagé aucun effort pour contribuer à la résolution de différentes crises dans notre voisinage, notamment en République Centrafricaine, au Soudan et en Libye. Il est de notre devoir, en tant que voisin, de contribuer à éteindre ces foyers de tension, car les conséquences en termes d’accueil des réfugiés, de rupture des circuits commerciaux, de menace à la sécurité, de pression sur les ressources naturelles et de perte des débouchés économiques, sont incalculables. Malheureusement, la persistance de ces crises et l’expansion du terrorisme ont plongé le Tchad et l’ensemble du Sahel dans une insécurité généralisée dont les conséquences sont aujourd’hui ressenties bien au-delà du Continent africain. Les menaces d’envergure qui persistent et se renforcent au Sahel, appellent à une coopération régionale et internationale plus réactive et mieux soutenue prenant en compte le caractère transversal du danger qui n’épargnera ni la Méditerranée, ni l’Europe, moins encore le reste du monde. A cet égard, je dois relever pour le regretter, que lorsque des initiatives sont prises, ici et là, par les différents partenaires du Sahel, sans nous impliquer, cela peut entrainer des situations chaotiques, comme malheureusement  c’est le cas en Libye. Depuis le déclenchement de la crise libyenne et ses graves conséquences sur le Sahel, notamment l’expansion du terrorisme,  le Tchad a payé et continue de payer un lourd tribut dans la lutte contre ce fléau. Au-delà des centaines des soldats tombés sur les différents fronts, hors de notre territoire national, nous consacrons plus de 32% de notre maigre budget à l’effort sécuritaire. Au plan sous régional, dans la limite de nos moyens, tous les pays du Bassin du Lac-Tchad et du Sahel, nous nous sommes mobilisés, avec beaucoup de détermination, en mettant en place la Force multinationale mixte dans le cadre du bassin du Lac Tchad, et la force conjointe du G-5 dans le cadre du Sahel. Nos appels à l’endroit de la communauté internationale relatifs à l’obtention d’un financement pérenne à la force du G-5 Sahel sont demeurés sans suite, et les multiples promesses faites ici et là dans le cadre des conférences internationales de mobilisation des fonds, n’ont jamais été tenues. Puisque les conséquences du terrorisme sont bien ressenties ici en Europe et bien au-delà, nous pensons qu’il y’a lieu de revoir l’ensemble de la stratégie de lutte déployée à ce jour contre ce fléau au Sahel, en reconnaissant le leadership des pays concernés à travers un appui conséquent de leurs efforts  multiformes. Si les ressources pérennes nécessaires à l’engagement des troupes sont mobilisées, nos pays peuvent bien se passer de toute forme de parrainage ou des directives, qui conduisent souvent à des complications qu’à des solutions. Je saisis donc cette occasion pour réitérer un vibrant appel à l’endroit de tous nos partenaires, sans distinction aucune, de nous appuyer plutôt que de nous orienter dans ce que nous devons faire tant en matière de sécurité, que sur le plan de développement. Nous connaissons mieux que quiconque, nos réalités et nos besoins pour agir en conséquence contre les menaces qui pèsent sur notre espace. Il convient également de rappeler que le soutien de la communauté internationale, ne saurait suffire à lui seul pour relever tous nos défis, ni éluder notre propre responsabilité dont nous sommes pleinement conscients. Au-delà des efforts propres de chacun de nos États, et de la mise en commun de nos moyens dans le cadre des forces conjointes, l’engagement pris par les États membres de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour mobiliser un milliard de dollars, lors de leur Sommet tenu le 14 septembre dernier à Ouagadougou, sont des éléments tangibles d’un engagement individuel et collectif fort. Dans cette optique, il nous paraît indispensable d’envisager un nouveau cadre de dialogue entre le Sahel et tous ses partenaires, en particulier avec l’Europe et les pays membres du pourtours méditerranéen, pour explorer de nouvelles formes d’un partenariat véritablement agissant et mutuellement bénéfique. Personne n’est mieux placé que nous-mêmes pour évaluer nos besoins et attaquer le mal à la racine. Monsieur le Président,Mesdames, Messieurs Comme vous le savez, il y’a un lien direct entre

Le Débat africain: les Présidents Idriss Déby, Mahamadou Issoufou et Félix Tshisekedi s’expriment sur les conflits armés, le terrorisme et les tensions sociales en Afrique (Vidéo)

Le Débat africain: les Présidents Idriss Déby, Mahamadou Issoufou et Félix Tshisekedi s’expriment sur les conflits armés, le terrorisme et les tensions sociales en Afrique (Vidéo)

Dans le cadre de son émission «Le débat africain», diffusée sur RFI, Alain Foka a reçu dernièrement les Présidents tchadien Idriss Déby, nigérien Mahamadou Issoufou et congolais Félix Tshisekedi, à l’occasion du Forum de Paris sur la paix qui s’est déroulé les 12 et 13 novembre 2019 dans la capitale française. Les trois dirigeants ont donné leur opinion sur les conflits armés, terrorisme et tensions sociales en Afrique.

Tchad: Conseil des ministres du jeudi 15 août 2019

Tchad: Conseil des ministres du jeudi 15 août 2019

Le Conseil ordinaire des Ministres de ce jeudi 15 Août 2019 a examiné et adopté quatre projets de texte et a suivi une communication. Mais avant de procéder à l’examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Ministre d’Etat, Ministre Secrétaire Général de la Présidence, coordonnateur de l’action gouvernementale a présenté officiellement au Chef de l’Etat, les six nouveaux membres du Gouvernement présents au Conseil sur Sept, issus des remaniements intervenus le 30 Juin et le 11 Août 2019. Le Ministre d’Etat, Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République a saisi l’occasion pour exprimer au nom des membres du gouvernement toute sa gratitude au Chef de l’Etat tant pour la confiance placée aux nouveaux membres que le renouvellement de celle-ci aux Ministres reconduits. Il a aussi rappelé le devoir de loyauté, la discrétion et le respect de la chose publique qui doivent guider les membres du gouvernement. Le Président de la République a pour sa part, féliciter les ministres nouvellement nommés et leur a souhaité plein succès.  S’adressant à tous les membres du gouvernement, le Chef de l’Etat a déploré le comportement de certains ministres qui violent systématiquement le serment confessionnel et s’adonnent à certaines pratiques qui ne les honorent pas et qui mettent en mal la cohésion gouvernementale. Tout en rappelant aux membres du gouvernement, le respect strict des dispositions de la charte déontologique, le Président de la République a insisté sur le respect de secret de délibération.  S’agissant des textes soumis à l’examen du Conseil, Le premier  texte est un projet de décret portant organisation et fonctionnement de l’École Nationale de Formation Judiciaire, créée par la loi N° 032 du 28 Décembre 2009. La révision du décret 1251 du 14 Novembre 2011,  se justifie par les dysfonctionnements constatés durant la période d’opérationnalisation qui ont considérablement compromis les objectifs recherchés. A cela, s’ajoute la faiblesse de certaines de ses dispositions qui se sont révélées inadaptées face aux défis et enjeux de l’heure.La révision du décret 1251 du 14 Novembre 2011, permet donc de renforcer le dispositif existant et booster le fonctionnement des organes de l’Institution.Le deuxième texte est un projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de la police sanitaire en République du Tchad. Cet organe a pour objectif de contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations par le renforcement des textes législatifs et réglementaires dans les domaines les plus sensibles tels que l’hygiène de l’habitat, l’hygiène environnementale, les établissements scolaires et sanitaires, les voies et places publiques, les marchés, la pollution en milieu naturel, la vente illicite des médicaments, tabac et autres substances dangereuses.  Notons que la police sanitaire se veut un organe consensuel, regroupant plusieurs Ministères et Institutions en vue de fédérer les énergies pour une meilleure protection de la vie des populations.Le troisième est un projet de décret portant cession à titre onéreux au profit de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) d’un terrain rural, d’une superficie de 40 hectares, situé à Dougui Allaya, canton afrouk, commune de Ndjamena Fara, département de Haraze Albiar, province de hadjar Lamis. Ce terrain rural servira à la construction d’un dépôt de stockage  et de distribution d’une capacité de 36.000 m3. Précisons que le site retenu a été purgé de tout droit coutumier suite à une indemnisation des occupants traditionnels.Le quatrième, est un projet de décret portant annulation du décret 295 du 08 Mai 2014 portant cession à titre onéreux au profit du groupe marocain ADDOHA de quatre terrains d’une superficie d’un peu plus de 36 hectares dans les différents quartiers de la ville de Ndjamena aux fins de construire quinze mille logements sociaux et économiques. Depuis 2014, les travaux entamés pour la mise en œuvre de ce programme n’ont guère évolué. En dépit des incessants rappels au respect des engagements, la Société n’a pu relancer les travaux.  Le Conseil a clôturé par la Communication du Ministre des Postes et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication relative au changement de contrôle de la Société Anonyme Millicom Tchad. Après un bref rappel historique de l’évolution du secteur des télécommunications et le rôle que jouent les opérateurs de téléphonie mobile, le Ministre a relevé que Millicom international et la société Maroc télécom ont entrepris des démarches qui ont abouti le 14 Mars 2019 à la cession au profit de Maroc Telecom de la totalité des actions détenues dans le capital de Millicom Tchad.  Le 26 Juin 2019, le Ministère a reçu notification des démarches relatives au changement de contrôle entre les deux sociétés consacrant ainsi l’acquisition par la société AL ITISSALAT AL MAGHRIB de la totalité des actions détenues par Millicom Tchad qui devient une filiale de celle-ci.  Commencée à 10h, la séance a pris fin à 12h 15mn. Le Ministre de la Communication , Porte-parole du GouvernementOumar Yaya Hissein