L’inquiétude est grandissante chaque jour qui passe dans la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine. Et pour cause : la menace croissante d’une escalade nucléaire qui peut en découler. Dans cette optique, lors d’une conférence tenue à la Paris Business School, le 30 octobre 2024, des experts et politiciens de renom se sont réunis pour discuter de la menace croissante d’une escalade nucléaire dans le conflit en cours entre l’Ukraine et la Russie.
Face aux inquiétudes grandissantes liées aux tensions géopolitiques qui s’aggravent, les participants ont mis en garde contre le risque d’une guerre nucléaire entre l’OTAN et la Russie, alors que presque tous les accords de dissuasion nucléaire entre les États-Unis et la Russie sont actuellement suspendus. C’est à juste raison, d’ailleurs, que c’est le professeur Frédéric Encel, président de l’événement, qui a introduit le débat en ouverture de la conférence.
Pour sa part, Mgr Vittorio Formenti, représentant influent du Vatican, s’est exprimé fermement contre les dangers d’une guerre nucléaire, rappelant les horreurs d’Hiroshima. Dans ce sens, il a souligné l’appel à la paix du Pape François, avertissant des conséquences dévastatrices de la guerre, tout en insistant sur le fait que le dialogue est la seule voie vers une solution durable.
De son côté, l’économiste américain, Jeffrey Sachs Jeffrey Sachs, n’a pas manqué d’indiquer que la crise en Ukraine est alimentée par l’expansion de l’OTAN. Selon lui, l’expansion de celle-ci vers l’Est a joué un rôle important dans ce conflit. Sachs a insisté sur le fait que des négociations directes entre Washington et Moscou sont essentielles pour prévenir une escalade supplémentaire.
Dans ce sens, il a averti que l’impact économique du conflit en Ukraine affecte déjà sévèrement l’Europe, avec une projection de 10.000 milliards de dollars qui devraient être dépensés pour la défense au sein de l’UE au cours de la prochaine décennie.
L’impact de la guerre sur les femmes et les enfants
Sans détour, Mme Manel Msalmi, présidente de l’Association européenne pour la défense des minorités, a souligné les effets de la guerre sur les femmes et les enfants, qui constituent la grande majorité des réfugiés fuyant l’Ukraine. Elle a appelé à la protection de leurs droits et a averti qu’une escalade supplémentaire pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les générations futures.
En outre, Msalmi a noté que les récentes déclarations du président ukrainien Zelensky, montrant son inquiétude face à la situation difficile de son pays, pourraient être mal interprétées comme une incitation à l’escalade, et elle a plaidé pour des solutions diplomatiques.
Dans son intervention, le politologue français, Gérard Chaliand, Lauréat du Prix PUFF 2024 pour son ouvrage géopolitique, a critiqué vivement les dirigeants européens qu’il considère suivre aveuglément la stratégie américaine, notamment celle de l’administration Biden. Il a affirmé, dans ce sens, qu’une solution de paix est non seulement inévitable mais aussi urgente.
Emboitant le pas, Gaidz Minassian du journal « Le Monde » a offert une vision différente sur les origines du conflit, soulignant que la Russie est l’agresseur et que l’UE doit soutenir l’Ukraine, tout en rejoignant l’appel à des solutions diplomatiques pour éviter une escalade supplémentaire.
Au terme de leur débat, les participants à la conférence de Paris ont mis en évidence le danger croissant d’un conflit nucléaire résultant de la guerre en Ukraine. Ils ont aussi a souligné que la diplomatie et le dialogue sont les seules solutions. Enfin, les intervenants influents de cette rencontre ont mis l’accent sur la nécessité et l’importance d’une coopération internationale pour prévenir une escalade supplémentaire et garantir un avenir sûrpour un monde meilleur.