Il était une fois « Loussialala de la poussière », icône du « Ngombi » (1)

« Le griot du peuple »

La musique de « Loussialala de la poussière » est caractérisée par une rythmique tradi-moderne liée à la danse. Elle s’est manifestée avec brio, tout au long de sa carrière, lors des différentes manifestations au Congo et à l’étranger. Une musique polyrythmique, mais surtout associée aux danses de la préfecture de la Bouenza (Congo) Loussialala a appartenu à un genre de caste professionnelle qui a véhiculé la mémoire du peuple à travers des prestations historiennes, sociales et artistiques.

Icône du « Ngombi »

« Loussialala de la poussière » de son nom Albert N’Kibi fut et est resté le plus grand artiste de la Bouenza et l’un des plus grands artistes congolais de la musique populaire tradi-moderne.

Comme Antoine Moundanda, pour la « Sanza », Loussialala est le seul musicien important de l’histoire de la musique tradi-moderne qui s’est exclusivement consacré au « Ngombi », après avoir acquis une maîtrise technique exceptionnelle de cet instrument fort difficile.

Loussialala un artiste d’une grande profondeur

Né à Myamba Mouyondzi (Bouenza – Congo), le petit Albert N’Kibi se voit confier un « ngombi » par son propriétaire pour qu’il le lui porte au village. Chemin faisant, le garçon a eu le temps de tapoter dessus et de composer sa première chanson « Kidilu », qui demeurera par la suite l’un de ses meilleurs morceaux. Cet exploit pousse le petit Albert à fabriquer lui-même son propre « ngombi ». Il apprend aussi à jouer de la percussion traditionnelle. Rapidement, il se fait connaître dans la région comme un virtuose du « ngombi ».

En solo ou avec son groupe Balka Sound, on l’a vu multiplier les expériences musicales et remporter des grands succès dans le genre tradi-moderne. Tout comme avec le groupe Ngavouka composé de plusieurs artistes, et qui a eu pour objectif de présenter au monde les danses et les musiques des neuf régions du Congo.

Loussialala est demeuré par la suite, le meilleur représentant de la musique congolaise dans le monde à travers plusieurs tournées dans les pays ci-après : Congo-Kinshasa, URSS (1974), Nigéria (1977), Angola (1978) Algérie (1983), USA (1983), Brésil (1984), tout comme on le retrouve avec le Rocado Zulu Théâtre de Sony Labou Tansi des années 80, BBKB (1990), BBLB (1991), Histoires de soldats à Bordeaux (Koffi Kwahulé 2002) avec Antoine Moundanda, avant de s’installer plusieurs années en Suisse. On lui doit des titres à succès comme « Copine » et « La mort n’a pas des yeux ».

Albert N’kibi dit « Loussialala de la poussière », a quitté ce monde le jeudi 28 septembre 2011 à Pointe-Noire. Ses obsèques ont eu lieu le jeudi 6 octobre 2011 au cimetière de Vindoulou dans le 4e arrondissement de Pointe-Noire

La cérémonie funèbre s’est déroulée au siège de l’arrondissement 3 Tie-Tiè en présence des autorités de la ville océane et du ministre du Commerce et des Approvisionnements, Claudine Munari.

Au cours de la 6ème édition de « Tam-Tam d’or » des trophées de la musique congolaise qui a eu lieu à Owando dans le département de la Cuvette le 24 Février 2011, un hommage bien mérité lui a été rendu. Le Prix du Manager et la Médaille du Mérite Congolais lui ont été attribués.

(1) Le  » ngombi  » est un instrument de musique à cordes pincées d’Afrique centrale.

Une réponse

  1. Merci, pour l’article sur Loussiala de la Poussiere. En fait avec son intrument il joue dans la gamme pentatonique, un guitariste, ou pianiste qui ne connait que la gamme majeure aura des difficultes de jouer les chansons de ce musicien

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