Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années, peut-on chantonner dans la Lékié, l’un des départements de la région du Centre d’où est issu Eding sport, champion du Cameroun 2017.
Créé seulement en 2012, sa période d’observation n’a été que de courte durée. Depuis 2016 le club côtoie l’élite et depuis neuf mois domine le football local. A deux journées du clap de fin de la saison, la Ligue professionnelle de football l’a officiellement proclamé champion du Cameroun (63 points).
Durant tout le championnat en effet, Eding sport, qui vit seulement sa deuxième saison en Ligue 1, n’a jamais laissé douter de sa bonne forme. A l’issue de la première moitié de la saison (17ejournée), la formation des Vert et blanc (couleurs du club) menait les débats avec 34 points. Rendu à la 32 e journée, Eding sport de la Lékié compte 63 points pour 17 victoires, 12 nuls et seulement 3 défaites avec douze longueurs d’avance sur son poursuivant Coton Sport, 51 points, et d’Apejes de Mfou, 47 unités. En bout de saison le titre national et le rêve devenu réalité de se frotter aux grandes équipes du continent lors de la prochaine Ligue des champions Total.
« C’est un exploit pour notre équipe qui apprend à se faire respecter », soupire Saint-Fabien Mvogo,président du club. Pour lui, le succès de sa jeune équipe est à mettre à l’actif de la politique sportive mise en place. « Nous mettons un accent sur la stabilité du banc de touche. Les entraîneurs comme les joueurs ont des contrats d’au moins deux ans. Nous respectons tous nos engagements vis à vis d’eux. Par ailleurs, Eding sport n’est pas que l’équipe sénior, c’est aussi des sélections inferieures. Nous avons toutes les catégories, et une équipe féminine en l’occurrence Panthère Security. C’est aussi cela le football moderne », affirme-t-il ».
Pour mieux marquer leur empreinte dans le football local, les dirigeants de l’équipe ont ciblé les exemples à ne point calquer. « Nous ne laissons aucune place à l’amateurisme auquel nous ont habitué les clubs comme le Canon de Yaoundé, Dynamo, Union de Douala, Racing de Bafoussam et autres. Ces équipes que j’ai particulièrement affectionnées à l’époque auraient pu être aujourd’hui au même niveau que le Al Ahly d’Egypte. Mais la bonne gestion leur a fait défaut », regrette-t-il.
Bataille africaine
Ainsi donc, l’avenir d’Eding sport de la Lékié se construirait autour d’un idéal d’infrastructures. « Nous avons déjà trois sites sur lesquels nous ambitionnons construire des aires de jeu et d’entrainement, des salles de gymnastique et de massage. Je suis déjà fier des efforts que mène l’Etat pour doter le pays en infrastructures dans le cadre de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, mais je pense que les clubs et la ligue ne doivent pas économiser le moindre effort pour accompagner le gouvernement à créer des cadres propices à la pratique du football ».
La prochaine saison s’annonce plus décisive pour l’équipe. Elle qui en plus de défendre son titre de championne, va se jeter dans la bataille épique des compétitions africaines. Le coach Anicet Foé Mbarga et ses poulains ont des ambitions modestes : « Il sera plus question d’apprendre que de chercher à décrocher le graal continental ». Toutefois, souffle un membre du staff technique, l’équipe est à la recherche de joueurs expérimentés qui viendront composer avec les premiers occupants qui pour la plupart viennent de prolonger leur bail au sein du club.