Congo. Retour sur la déclaration de candidature de Mathias DZON

Distingués invités,

mesdames et messieurs les journalistes,

cadres et militants de l’ARD,

camarades et amis,
En cette occasion solennelle, je vous adresse mille mercis pour avoir accepté de répondre favorablement à l’invitation qui vous a été faite de rehausser par votre présence, l’éclat de cette cérémonie.

D’entrée de jeu, permettez-moi de rendre un hommage affectueux à ceux de mes compagnons, aujourd’hui disparus et qui ont apporté une immense contribution à mon combat politique. Je pense à André GANFINA, Jean NKABA, Joseph NDAMBA, Georges NGOMA, NGOUEMBE ABANDZA, Alain LANGLAS, Marguerite BOUESSO, Fidèle OSSERE.

En leur mémoire, je vous invite à bien vouloir vous lever pour observer une minute de silence. Distingués invités, mesdames, messieurs, lors de sa Convention spéciale tenue à Brazzaville, le 29 août 2020, l’ARD m’avait fait l’insigne honneur et l’amitié de me demander de présenter ma candidature à l’élection présidentielle de 2021. Profondément ému et sensible à cette marque de confiance, j’avais pris acte de ce vœu patriotique et sollicité un temps de réflexion.

Aujourd’hui, après de multiples consultations dans les diverses strates de l’opinion nationale et après mûres réflexions, j’ai décidé en toute responsabilité de m’engager dans la voie du Devoir et de dire OUI à la proposition patriotique de l’ARD.

En conséquence, je déclare solennellement que je suis candidat à la prochaine élection présidentielle de mars 2021, ce, pour l’intérêt supérieur de la patrie en danger.

Je prends ainsi l’engagement de mettre au service du Congo et de son peuple, mon expérience professionnelle de près de 40 ans dans les métiers des Finances et de la Banque et de près de 50 ans de militantisme politique au service de la cause du peuple congolais.

Pourquoi suis-je candidat ?
Comme chaque Congolais le sait, notre pays traverse actuellement la période la plus dramatique de son histoire. Il est plombé par une crise économique, financière, sociale, sanitaire, politique, électorale et sécuritaire gravissime. Tous les indicateurs sont au rouge.

L’Etat est en banqueroute. Son illiquidité a bloqué tous les paiements courants et son endettement explosif et insoutenable l’étrangle comme un boa constrictor. L’économie nationale est au plus bas. La pauvreté explose dans le pays. La population congolaise est dans la désespérance.

Cette crise est la résultante d’une gouvernance calamiteuse du pays par des tenants du pouvoir qui, au lieu de construire un Etat de droit et une société solidaire au profit des Congolaises et des Congolais, ont mis en œuvre une gestion néo-patrimoniale, familiale, clanique et prédatrice de l’Etat.

Le challenge aujourd’hui est de changer radicalement de cap en proposant une autre gouvernance,la gouvernance démocratique, rationnelle, transparente, sociale et participative, en mettant en œuvre des mesures fortes et appropriées pour redresser le pays et promouvoir un nouveau modèle de développement. Les potentialités du Congo le permettent.

Le projet politique que je porte se donne pour objectif général de construire le bien-être politique, économique, social, culturel et environnemental de chaque Congolais et de tous les Congolais, car, pour moi, le but de la politique est de rendre un peuple heureux.

Pour atteindre cet objectif stratégique, deux séries de mesures constitueront le cœur du programme pour lequel je sollicite le soutien des Congolais et dont je dévoilerai les mesures essentielles, le moment venu. Ces mesures visent en premier lieu la sortie de la crise multidimensionnelle qui traverse le Congo.

Dans cette optique, il sera mis en œuvre des restructurations, des redressements et des remises en ordre nécessaires, ce, après un état des lieux rigoureux et approfondi. A cette étape, mon ambition est de promouvoir des mesures audacieuses et idoines, pour qu’en moins de douze (12) mois, le Congo se redresse et que les Congolaises et les Congolais soient soulagés des affres de la gouvernance désastreuse actuelle.

Les mesures de la deuxième série sont des marqueurs du nouveau modèle de développement économique et social que j’entends définir et mettre en œuvre. Ce nouveau modèle sera articulé sur une coopération loyale entre l’initiative publique et l’initiative privée et se propose de développer une économie nationale dynamique, fondée sur la diversification de la base de production par la promotion d’autres secteurs de pointe à côté du pétrole, notamment l’agriculture, les mines solides et les services.

Au cours de cette seconde étape, mon ambition est de promouvoir un développement équitable et durable, afin de faire du Congo une nation forte, prospère et démocratique où il fera bon vivre. Dans cette perspective, je m’attacherai à bâtir un Congo uni, solidaire et humain.

La question nationale me préoccupe au plus haut point, car, notre pays n’a jamais été aussi fracturé qu’aujourd’hui. Le népotisme, l’ethnocentrisme, la préférence ethno-régionale y sontérigés en méthodes de gouvernement. Aujourd’hui, les nominations et les affectations à la tête des entreprises et des administrations publiques se font, non plus sur la base du mérite personnel, mais de l’appartenance familiale, clanique, ethno-régionale, politique, bref, partisane. L’Etat est géré comme une épicerie familiale.

Je sonnerai la fin des temps de la division, parce que, pour se redresser et se développer, le Congo a besoin d’une paix véritable, d’unité et de concorde nationales, d’apaisement, en un mot, de conditions permissives d’un vrai vivre-ensemble. Je veux rassembler tous les Congolais par-delà ce qui les divise.

Le temps est venu de tordre le cou au repli identitaire, au népotisme, à l’ethnocentrisme, au régionalisme, au noyautage clanique des postes de responsabilité au sommet de l’Etat et à la cooptation complaisante de la médiocrité aux postes de direction. Je placerai la bonne gouvernance au cœur de la gestion des affaires publiques.

Dans cette direction, je prends le ferme engagement de promouvoir les valeurs du mérite personnel, de l’expérience, de la compétence et de l’excellence comme critères de nomination et de promotion à de hauts postes de responsabilité politique, économique, financière, culturelle, technique et scientifique. Un pays ne se construit pas par la médiocrité et le favoritisme familial, clanique, ethno-régional, politicien, mais par l’exigence de qualité, d’expérience, de compétence, d’excellence. Je traduirai en actes concrets la belle formule: « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».

Notre pays a besoin d’une transformation totale.
Ensemble, organisons-nous pour dessiner un nouveau chemin, aux fins de relever les défis majeurs auxquels le Congo est confronté aujourd’hui et de bâtir un avenir meilleur pour chaque Congolais et pour tous les Congolais.

Avec la participation de toutes les volontés, de toutes les intelligences et de toutes les compétences, je m’engage à changer de logiciel politique, pour relever le défi du redressement et de la reconstruction nationale, dans le dessein de construire une république démocratique, sociale, solidaire, laïque, immaculée. Ma devise sera : Le Congo et son peuple d’abord. J’entends promouvoir un modèle économique et social qui reconnaîtra la primauté des besoins et des intérêts du plus grand nombre.

Distingués invités, mesdames, messieurs, chers amis, Je sais compter sur votre soutien, car, nous avons beaucoup de défis à relever ensemble. A vous tous, je réitère ma gratitude.

Vive la République. Vive la Démocratie. Vive le Congo uni.

Brazzaville, le 21 novembre 2020

Mathias DZON

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