Congo Brazzaville. Renforcer l’autorité de l’Etat et assainir les Finances publiques c’est aussi rendre au Trésor Public ses droits légaux et légitimes

TRIBUNE. Dans un contexte où, en sourdine, pour quelques uns, de manière ouverte, pour ceux qui le jugent utile, des citoyens congolais en appellent à une urgente amélioration de la gouvernance financière du pays, vaut-il vraiment la peine de continuer de frayer la chronique avec l’affaire de placement des fonds publics à la Banque Postale Congolaise, alors que le Trésor Public en constitue le Guichet Unique? La communication de l’ancien Ministre congolais des Finances, M. Mathias Dzon, au nom de l’ARD, le samedi 11 janvier 2025, à Brazzaville, devant un parterre de Journalistes, donne la preuve, détails juridiques, financiers et administratifs, à l’appui, de ce qui apparait comme un flagrant détournement des fonds de l’Etat au profit de la Banque Postale, cela, au détriment du Trésor Public. Une manière de faire illégale, injuste et irrationnelle, au demeurant, contre les intérêts bien compris des finances publiques, de l’avis du Ministre Mathias Dzon. Ce dernier estimant, par ailleurs, la nécessité d’un audit des retombées de cette procédure par un bureau spécialisé pour en déterminer les conséquences. Ceci dit, si rien n’est entrepris pour mettre fin à ce genre de forme de gestion des fonds publics qui désertifie le Trésor Public, avec tous les effets devastateurs pour l’économie nationale que comporte une telle posture, le Gouvernement de la République pourrait, à tout prendre, apparaitre comme complice ou facilitateur de procédures de gestion non orthodoxe de l’argent public. Ce qui est condamnable. Sous d’autres cieux, même, de la haute trahison. Le Gouvernement congolais aura beau clamer le renforcement de l’autorité de l’Etat et l’assainissement des finances publiques, tant qu’il ne sera pas compris, une fois pour toute, que le Trésor Public est l’unique et incontournable destination des recettes de l’Etat, il n’en sera qu’un ordinaire voeu pieux, ceci, en dépit de la valse des changements des titulaires des Ministère des Finances, du Budget et de l’Economie. La requalification de la gouvernance du pays, sur laquelle je me suis prononcé, il y a quelque temps, est à ce prix. Paris 11 janvier 2025 Ouabari Mariotti
Droit de réponse aux réactions à la déclaration de l’ARD intitulée : Propositions pour une transition non conflictuelle et apaisée

TRIBUNE. Le lundi 28 octobre 2024, Mathias Dzon, président de l’ARD a rendu publique sur les réseaux sociaux, une déclaration relative à l’effondrement actuel du Congo-Brazzaville. Cette intervention a suscité beaucoup de réactions des Congolais de l’Intérieur et de la Diaspora. Même la présidence de la République n’y est pas restée insensible. Son service de propagande s’est fendu d’un post sur Internet, post dans lequel, tordant le cou à la réalité sur le terrain, les propagandistes de la présidence congolaise prétendent, toute honte bue, que « contrairement aux allégations de Mathias Dzon, sous la conduite éclairée du président Denis Sassou Nguesso, le Congo-Brazzaville est aujourd’hui, un eldorado et un havre de paix où il fait bon vivre », affichant ainsi un mépris hautain et total aux souffrances sociales atroces qu’endurent les couches populaires, du fait de la faillite totale du pays. Nous ne nous attarderons pas sur les contrevérités révoltantes et nauséabondes débitées dans ce post, car, les faits sur le terrain parlent d’eux-mêmes : illiquidité de l’Etat, cessation des paiements courants, pénuries chroniques d’eau potable, d’électricité, de carburant, bref, faillite financière. En revanche, la réaction intitulée : « Congo : transition pacifique ou transition révolutionnaire », publiée sur la plateforme You Tube, a retenu tout particulièrement notre attention. Nous y répondons par ce qu’elle s’attaque au cœur même des propositions de l’ARD, à savoir, la nécessité absolue de tenir un véritable dialogue politique national, rassemblant sans exclusive, les représentants de toutes les forces vives du pays et débouchant sur l’ouverture d’une transition pacifique, ce, pour éviter à notre pays de sombrer à nouveau dans des guerres fratricides sanglantes et destructrices, comme en 1993-1994, 1997, 1998, 1999, et 2016. Notre approche s’inspire de la sagesse édictée par ce proverbe congolais qui dispose : « Dans un village, quand une case brûle, il ne faut pas jeter l’huile sur le feu, mais l’eau pour éteindre l’incendie ». Notre maison commune, le Congo, est aujourd’hui gravement menacée par un retour des guerres fratricides à répétition qui ont engendré une profonde fracture sociale du pays, dans un passé récent. Le peuple congolais a déjà trop pâti des affres de la guerre. Il faut lui éviter de nouvelles épreuves tragiques. C’est la raison pour laquelle nous considérons que dans le contexte national explosif actuel, la tenue d’un vrai dialogue politique national inclusif, devant déboucher sur l’ouverture d’une transition pacifique, est la seule et unique bonne solution de sortie de la crise généralisée et gravissime qui enserre le Congo comme un boa constricteur. Hors de cette voie, notre pays court le grave danger de sombrer dans de nouveaux conflits sanglants, meurtriers et destructeurs. Tirant les leçons des expériences néfastes évoquées supra, nous disons : « Plus jamais ça », car, comme le déclarait avec raison dans une chanson culte, le chanteur congolais Zao : « La guerre ce n’est pas bon, ce n’est pas bon ». D’entrée de jeu, nous voudrions remercier notre compatriote, auteur du live : « Congo : transition pacifique ou transition révolutionnaire » qui, dans son argumentaire, tout en reconnaissant la pertinence des propositions techniques formulées par l’ARD, rejette le choix d’une transition pacifique, comme voie de sorite de la crise actuelle et propose en lieu et place, une transition révolutionnaire, articulée sur une insurrection populaire. L’auteur justifie le choix de cette option en développant l’argumentaire ci-après : (…) Les propositions techniques proposées par Mathias Dzon sont judicieuses et nécessaires. Nous les approuvons. Cependant, elles ne peuvent être mises en œuvre efficacement que dans le cadre d’une transition révolutionnaire, à l’issue d’un soulèvement populaire… Mathias Dzon se trompe sur toute la ligne à propos de la transition pacifique qu’il propose, car, la seule alternative efficace, c’est l’insurrection populaire (…). L’orateur va jusqu’à qualifier Mathias Dzon « d’opposant subitement inventé par le régime actuel et le néo-colonialisme, pour neutraliser en amont un soulèvement populaire qui est absolument nécessaire pour opérer une table rase, seule capable d’assurer un nouveau départ ». Selon l’orateur, la transition pacifique que propose l’ARD va conduire le Congo dans une impasse. Comme la Conférence nationale de 1991, elle va perpétuer et renforcer le pouvoir en place. A ses yeux, la seule alternative qui vaille, c’est l’insurrection populaire. D’un point de vue strictement théorique, un tel raisonnement peut se comprendre. Cependant, sur le plan pratique, cet argumentaire est totalement déconnecté de la réalité sur le terrain et dénote de la part de son auteur, une méconnaissance grave de l’état réel des forces politiques en présence au Congo, du rapport de force sur le terrain, et surtout, fait fi du principe cardinal selon lequel, l’insurrection populaire n’est pas une génération spontanée, mais bien plutôt un processus de longue haleine, qui nécessite en amont, un travail long et patient d’intégration aux masses populaires, de mobilisation, d’organisation et de conscientisation du peuple. Le mécontentement populaire consécutif à la vie de galère que le pouvoir impose aux couches populaires n’engendre pas mécaniquement chez elles, une conscience rationnelle et une volonté politique claire de se mobiliser et de se soulever contre leurs exploiteurs et oppresseurs. Certes, au Congo, du fait que la pauvreté se répand partout et que le peuple mène une existence sociale épouvantable, les conditions objectives d’un soulèvement populaires sont réunies. Toutefois, les conditions subjectives (l’accès à la conscience claire par le peuple), qui sont la condition sine qua num d’un tel soulèvement, ne sont pas remplies. En effet, le peuple ne peut pas par lui-même, spontanément se soulever. Il faut en amont, une force motrice, c’est-à-dire, un catalyseur ou une locomotive ou un destinateur qui inspire l’action, l’oriente et la canalise. C’est ici que la responsabilité des patriotes, des démocrates et des républicains congolais de l’Intérieur et de la Diaspora est interpellée. C’est à eux qu’incombe l’exaltante mission de mobiliser, de conscientiser et d’organiser le peuple, pour le préparer à des actions de masse. Malheureusement, dans notre pays, la plupart des acteurs politiques et sociaux qui devraient faire ce travail, n’accomplissent pas leur office. Ils sont uniquement mus par la
Mathias DZON : « Le Congo se défait sous nos yeux. Il n’est plus gouverné. Il est au fond du trou »

ACTUALITE. « Aujourd’hui, la situation générale de notre pays est très préoccupante. Le Congo notre patrie se défait sous nos yeux. Il n’est plus gouverné. Il est au fond du trou », alerte l’opposant congolais Mathias DZON dans un message publié en réaction au discours à la nation du président congolais, Denis Sassou Nguesso. « Dans son discours du 28 novembre sur l’état de la nation en 2023, le président de la République a, comme à son habitude, versé dans l’autosatisfaction et présenté un bilan très largement positif de son action à la tête de l’Etat. Selon lui, le Congo va bien, et même très bien. Ecoutons-le plutôt :Les institutions de la République demeurent stables et fonctionnent normalement. La nation congolaise se structure et se consolide au fil des jours. Les élections sénatoriales se sont déroulées de façon très satisfaisante. Le pays est un havre de paix. Grâce à l’accord signé avec le FMI, l’économie a repris sa marche en avant. Le taux de croissance en 2023 est de 4% contre 1,7% en 2022. Le pays poursuit sa marche vers le développement. Des avancées significatives sont observées dans les secteurs des hydrocarbures, des mines solides, de l’économie forestière, de l’économie numérique, des infrastructures de base, de l’agriculture, des zones économiques spéciales, des affaires sociales, de la solidarité, a-t-il dit en substance. Bref, selon le président de la République, le bilan de l’action de son gouvernement serait globalement positif. Ce discours est totalement déconnecté de la réalité sur le terrain. Le pays dont parle le président de la République n’est pas le Congo-Brazzaville d’aujourd’hui. Le chef de l’Etat a décrit un pays imaginaire, situé quelque part en Afrique, mais pas le Congo-Brazzaville. En effet, la situation de notre pays n’est pas celle décrite par le chef de l’Etat. Elle est marquée entre autres par :– La tragédie du 20 novembre au stade D’Ornano, engendrée, d’une part, par l’absence d’une véritable politique de l’emploi en général, de l’emploi des jeunes en particulier, et d’autre part, par l’amateurisme et l’incompétence notoire des organisateurs du recrutement ;– Une crise économique et financière aiguë et persistante, aggravée par la non diversification de l’économie et une gouvernance financière opaque et prédatrice ;– La pénurie chronique des réserves internationales de change, consécutive au non rapatriement des ressources d’exportation, particulièrement les ressources résultant de la vente de la part de pétrole de l’Etat par la société nationale des pétroles du Congo (SNPC) ;– Un taux d’endettement insoutenable (plus de 100% du PIB), alors que le taux exigé par la CEMAC est de 70% au maximum ;– L’augmentation sans précédent du nombre des sans-emplois, des chômeurs et autres exclus sociaux, ce, malgré la promesse mielleuse de la création de 40 mille emplois par an, inscrite dans le programme gouvernemental : « La Nouvelle Espérance » en2003 ; – La montée en flèche de la corruption et des scandales financiers (l’affaire Orion-Oil ; l’affaire Gunvor ; l’affaire Asperbras ; le Figa Gate ; l’affaire des biens mal acquis par la famille régnante ; les Panama Papers ; les Pandora Papers), etc. ; – Les pénuries chroniques d’eau potable, d’électricité, d’essence, de gasoil, de pétrole lampant et de gaz de cuisine ;– La flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité et la chute drastique du pouvoir d’achat des populations ;– La faillite du système national de santé et l’explosion exponentielle de la morbidité et la mortalité sur l’ensemble du territoire national ;– La destruction du système national d’enseignement et la baisse vertigineuse du niveau des apprenants ;– Le très faible accès des populations aux services sociaux de base ;– Le délabrement total des moyens de transport en commun (CFCO, transports urbains, routiers, fluviaux, aériens) ;– L’aggravation de la paupérisation des populations notamment, en raison de l’absence d’une véritable politique économique et du non-paiement des arriérés et arriérages des pensions de retraite, des bourses et des arriérés de bourse des étudiants, des arriérés de salaire des fonctionnaires émargeant aux budgets de transfert, des indemnités des anciens travailleurs des entreprises publiques liquidées, des indemnitésdes victimes des tragédies du 4 mars 2012, de Mvougouti et des guerres du Pool, etc. ;– Les inégalités et les injustices sociales criardes (favoritisme, clientélisme, népotisme, ethnocentrisme, régionalisme, préférence ethno-régionale) ;– La « familialisation » de l’Etat et le noyautage clanique des postes de responsabilité dans les secteurs stratégiques (Finances, Marchés publics, Grands travaux, Hydrocarbures, Armée, Gendarmerie, Police nationale) ;– La cooptation complaisante de la médiocrité aux postes de responsabilité dans la Fonction publique en général, au sommet de l’Etat en particulier ;– L’enrichissement illicite des tenants du pouvoir, les détournements des deniers publics, l’appropriation personnelle des biens de l’Etat, la concussion, la corruption, le droit de cuissage ;– Le placement de l’argent public détourné dans des comptes privés ouverts dans des pays étrangers et des paradis fiscaux (Panama, Chine continentale, Hong Kong, Singapour, Brésil, Canada, Monaco, Pays Bas, Espagne, Iles vierges, Saint-Marin, Seychelles, RDC, Maroc, Guinée-Conakry, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Qatar) ;– Le blanchiment par les tenants du pouvoir, de l’argent public détourné, à travers, d’une part, la prise illégale d’intérêts dans les entreprises publiques ou les institutions dans lesquelles l’Etat a des intérêts, et d’autre part, la création d’entreprises privées, par des intermédiaires Libanais, Chinois, Indiens, Rwandais. En effet, le partenariat public/privé, tant vanté par le pouvoir, est une ruse politique inventée par lui, pour permettre à ses tenants de recycler l’argent public qu’ils ont détourné et placé dans des comptes privés à l’étranger ;– Les détournements massifs par les détenteurs du pouvoir, des ressources financières colossales englouties dans les opérations de la « municipalisation accélérée » de 2004 à 2016, qui ont laissé de nombreux éléphants blancs dans chacun des douze départements du Congo ;– La cession, en flagrante violation du préambule et des articles 5,44,217 et 219 de la Constitution congolaise en vigueur, de près de 150 mille hectares ( selon la déclaration faite à Kigali le 22 juillet 2023, par le ministre de la coopération internationale, monsieur Denis Christel Sassou Nguesso), des terres congolaises, au régime rwandais du président Paul Kagamé dont le caractère expansionniste et prédateur est notoirement avéré ;– La fracture sociale du fait de l’instrumentalisation des ethnies et des régions à des fins politiciennes par les acteurs politiques. En effet, à cause des pratiques népotiques et ethno-régionalistes exacerbées du pouvoir, aujourd’hui, des Congolais insuffisamment
Mathias DZON et l’Alliance ARD: « l’Etat/PCT a plongé près de 95% de Congolais dans une extrême pauvreté »

Mathias DZON et l’Alliance ARD en sont persuadés: « l’Etat/PCT a plongé près de 95% de Congolais dans une extrême pauvreté », affirment-ils dans une tribune en réaction au message à la Nation du Président Congolais lors du 63e anniversaire de l’indépendance que nous publions ci-dessous. « Le mardi 15 août 2023, le Congo-Brazzaville a célébré le 63ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. A cette occasion, le président de la République, monsieur Denis Sassou Nguesso a fait une adresse au pays, articulée autour de quatre thèmes structurants majeurs: – L’hommage aux « Pères » de l’indépendance ; – Le futur Sommet des 3 bassins forestiers du Congo, de l’Amazonie et du Bornéo-Mékong ; – Le Panafricanisme ; – La paix. Le discours décliné par le président de la République est marqué par cinq tendances principales : 1- L’absence pour le moins incompréhensible et injustifiable de bilan de l’action gouvernementale et de perspectives d’avenir ; 2- Un contresens historique sur les « pères » de l’indépendance du Congo-Brazzaville ; 3- L’exaltation à des fins politiciennes du Bassin du Congo ; 4- La récupération éhontée de la revendication des activistes panafricains pour une indépendance réelle de l’Afrique ; 5- La reprise du disque, mille fois rayé, de l’affirmation selon laquelle le Congo-Brazzaville serait un havre de paix sous le leadership éclairé de l’actuel chef de l’Etat. A) De l’absence de bilan et de perspectives. Sous d’autres cieux, la célébration d’un anniversaire de l’indépendance d’un pays est l’occasion pour le chef de l’Etat, de dresser un bilan actualisé de l’action gouvernementale, bilan montrant les progrès réalisés dans la construction nationale, les faiblesses de l’action publique sur le terrain et traçant des perspectives d’avenir. Dans le discours prononcé par le président congolais, le 14 août 2023, il en a rien été. Le chef de l’Etat n’a pas daigné souffler un traître mot, ni sur la crise multidimensionnelle gravissime qui plombe le pays, ni sur le dialogue politique national inclusif, seule et unique bonne solution pour sortir le Congo-Brazzaville du gouffre où l’Etat/PCT l’a plongé, ni sur les accords scélérats et illégaux signés avec le Rwanda, ni sur la situation sociale dramatique des populations, notamment l’explosion exponentielle de la morbidité et de la mortalité sur l’ensemble du territoire national, et tout particulièrement, l’épidémie de choléra, de chilligelose et de fièvre typhoïde qui sévit à Dolisie actuellement et qui a entraîné l’hospitalisation de près de mille citoyens et plus de 15 morts. Face à cette épidémie ravageuse, le chef de l’Etat est resté étonnement muet et s’est contenté d’apporter, à titre personnel, une contribution financière de dix millions de francs CFA. Un président de la République ne devrait pas agir comme ça, car, ce que les Congolais attendaient du chef de l’Etat, ce n’est pas une aumône, mais bien plutôt, une riposte sanitaire nationale conséquente, qui passe par la détermination scientifique des causes de l’épidémie, aux fins de l’attaquer à ses racines, tant il est vrai que pour guérir un mal, il faut s’attaquer à ses causes. Comme on a pu le constater, la galère du peuple congolais est le cadet des soucis de celui là-même dont le slogan est : « Tout pour le peuple, rien que pour le peuple ». Si en parole, le chef de l’Etat congolais proclame son grand intérêt pour la cause du peuple, dans sa pratique quotidienne cependant, il n’est préoccupé que par deux choses : sa gloire personnelle et son maintien à vie au pouvoir, par la force, la manipulation et l’achat des consciences, la démagogie sociale, la ruse politique et la tricherie électorale. Il passe le plus clair de son temps dans de coûteux et nombreux voyages à l’étranger pour tenter de redorer son image écornée sur le plan international et dans des villégiatures à Oyo, son village natal, sous le fallacieux prétexte de séjours de travail. Le pays n’est plus gouverné. Le Conseil des ministres se tient très rarement et souvent pour ne rien décider d’important pour le Congo et son peuple. B) A propos de l’hommage aux « Pères » de l’indépendance Le chef de l’Etat congolais a présenté les premiers acteurs politiques congolais de la période coloniale (Fulbert Youlou, Jacques Opangault, Jean Félix Tchicaya), comme les pères de l’indépendance du Congo-Brazzaville. Cette affirmation nous paraît être un contresens historique, car, dans la langue française, le mot père signifie, géniteur, ou créateur ou promoteur, ou initiateur, c’est-à-dire, celui qui est à l’origine de quelque chose. Dans ce sens, il n’est pas exact de dire que Fulbert Youlou, Jacques Opangault, Jean Félix Tchicaya sont les pères de l’indépendance de l’actuel Congo-Brazzaville. En effet, si pendant la période coloniale et la première décennie des indépendances du Congo français, Fulbert Youlou, Jacques Opangault et Jean Félix Tchicaya ont été indiscutablement les principaux acteurs politiques du Congo, à travers leurs partis respectifs : l’Union démocratique pour ladéfense des intérêts africains (UDDIA), le Mouvement Socialiste Africain (MSA) et le Parti Progressiste Congolais (PPC), il n’est cependant pas exact de dire qu’ils sont les géniteurs de l’indépendance congolaise. Pour rappel, en 1958, l’UDDIA, le MSA et le PPC ont fait campagne pour le maintien du Moyen Congo dans la communauté française. A cette occasion, un seul pays africain avait voté pour l’indépendance : c’est la Guinée de Sékou Touré. Plus largement, s’agissant des indépendances africaines de 1960, elles sont une décision d’une grande habileté tactique du Général De Gaulle, le père de ce qu’il est convenu d’appeler « La Françafrique ». En effet, suite à la défaite de la France au Vietnam (Dien-Bien-Phu), et confronté à la montée en flèche de nombreux mouvements indépendantistes dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, notamment le Parti africain de l’indépendance, en sigle PAI, l’Union des populations du Cameroun, en sigle l’UPC, la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, en sigle FEANF, le Général De Gaulle, déclarait : « Des pays qui depuis plusieurs années aspirent à l’indépendance, la réclament avec insistance. Faut-il réprimer ce mouvement, ou au contraire, le comprendre, pour mieux le canaliser ? ». Pour répondre à cette interrogation, le général De Gaulle avait décidé d’octroyer des indépendances nominales aux anciennes possessions coloniales françaises d’Afrique. C’est dire que l’indépendance du Congo-Brazzaville n’est pas le fruit de la lutte de l’UDDIA, du MSA ou du PPC. Il ne suffit pas d’avoir été un acteur politique majeur pendant la période coloniale pour être qualifié de père de l’indépendance du Congo. Tout dépend du camp politique auquel on appartenait à cette époque. Du reste, l’accession à l’indépendance n’a pas fait disparaître la sujétion des colonies, car, les anciennes métropoles coloniales ont conservé des liens privilégiés avec leurs anciennes possessions. En tout état de cause, si un hommage devait être rendu aux vrais pères de l’indépendance du Congo, il irait, d’une part, aux résistants à la pénétration coloniale au Congo, c’est-à-dire, à tous ceux qui, sous la colonisation se sont levés pour défendre dans telle ou telle localité du Congo, la terre de leurs ancêtres contre la pénétration coloniale, et, d’autre part, à ceux qui, au niveau
La crise sécuritaire qui plombe le Congo Brazzaville

Après la délinquance financière, la crise morale et économique, Mathias DZON et l’ARD, abordent aujourd’hui la grave crise sécuritaire qui plombe le Congo Brazzaville. Contrairement aux déclarations du pouvoir, le Congo n’est pas un havre de paix. Déclaration Sur le plan sécuritaire, à la suite du coup d’Etat anticonstitutionnel du 25 octobre 2015, le pouvoir a décrété un état d’urgence sur l’ensemble du territoire national et verrouillé le pays par d’importants cordons de sécurité, armés jusqu’aux dents. Des barrages routiers ont été érigés le long de toutes les routes principales du pays. Un véritable terrorisme d’Etat a été institué. Depuis, l’Etat/PCT gouverne contre le peuple et par la force brutale. Le département du Pool est occupé militairement. Un corps expéditionnaire spécial est basé à Kinkala, chef-lieu du département du Pool. Tout le Congo est transformé en une sorte de camp de concentration. Alors que le Congo n’est pas en guerre et qu’aucun autre pays ne le menace, le pouvoir a recruté et continue de recruter massivement pour le compte de l’armée, de la gendarmerie et de la police, augmentant inconsidérément les effectifs de la force publique, aux dépens des autres secteurs vitaux comme l’éducation, la formation professionnelle, la recherche et l’innovation, la santé publique, l’environnement, etc. A cette troupe inutilement nombreuse, il a ajouté des contingents de mercenaires de diverses nationalités : Tchadiens, Centrafricains, Rwandais, Congolais de la RDC et Angolais (les restes de l’Unita de Savimbi). Dans la même optique, on peut légitimement se demander si la présence actuelle de quelques éléments précurseurs de la milice Wagner à Brazzaville et à Oyo, ne présage-telle pas l’imminence de la signature d’un accord de coopération militaire entre le Congo et cette milice qui sévit déjà en République centrafricaine ? L’Etat de droit est étranglé. Les libertés individuelles et collectives sont confisquées. Dans ce contexte, les partis politiques de la vraie opposition sont l’objet d’un harcèlement politique systématique sous diverses formes : – non reconnaissance de plusieurs partis de cette mouvance par le ministère de l’Intérieur ; – arrestations et emprisonnements sans cause de militants et de responsables ; – procès politiques et condamnations arbitraires (cas de Paulin Makaya, du Général Jean-Marie Michel Mokoko et du ministre André Okombi Salissa) ; – entraves diverses au libre exercice des activités des partis (refus de salles de réunion ; interdiction pure et simple des réunions programmées ; répression de marches pacifiques ) ; dépôt par des nervis du pouvoir des armes et des munitions de guerre dans des domiciles de certains opposants, dans le dessein de les impliquer dans de faux complots (cas de André Okombi Salissa) ; disparitions forcées d’opposants (cas de Auguste Kalakala, membre du bureau politique du parti de André Okombi Salissa, dont le corps sans vie a été jeté à l’entrée de la morgue municipale de Brazzaville, après près de deux mois de disparition) ; éliminations physiques d’opposants jugés dangereux pour le régime. L’insécurité est partout. Les droits humains sont quotidiennement violés. Les Bébés noirs, communément surnommés « Américains, Arabes, Africains fâchés, Kulunas », groupes violents, créés par le pouvoir à l’image des Tontons Makoutes (Bébés doc) du dictateur Duvallier de Haïti sèment la terreur et la désolation dans les villes, et tout particulièrement à Brazzaville et à Pointe-Noire, en commettant des braquages de domiciles privés et des agressions physiques contre de paisibles citoyens, sous l’œil bienveillant du pouvoir, leur géniteur. Du fait de l’explosion de la violence sous toutes ses formes (violences politiques, violences économiques et sociales, violences urbaines, violences en milieu scolaire, violences faites aux femmes etc.), la vie au Congo-Brazzaville est désormais faite du sang et des larmes du peuple. Toute cette barbarie est sous-tendue par la volonté morbide du pouvoir actuel de demeurer à vie à la barre par la force. Dans cette optique, le mot d’ordre général, rendu public à Ollombo (département des Plateaux), au cours d’un meeting électoral, lors des élections législatives de juillet 2021, par un ministre en fonction, ce, en lingala, une des langues nationales du Congo, est : « Tokotika tè, Tokotika tè, Tokotika tè …», expression qu’on peut traduire en français comme suit : « Nous ne lâcherons jamais un pouvoir que nous avons conquis par la force des armes et au prix du sang. Il faudra passer sur nos corps pour nous le reprendre ». Porté par cette obsession, le pouvoir achète des quantités innombrables d’armes et munitions de guerre, gardées non pas dans des sites militaires sécurisés mais dans des lieux privés, mitoyens des zones d’habitation, lieux connus du seul chef de l’Etat congolais et de son entourage immédiat. Cet arsenal de guerre est destiné à réprimer la moindre velléité de contestation du pouvoir. Le peuple congolais est ainsi tenu en laisse sous la menace des armes de destruction massive et se réfugie désormais dans la résignation. La démocratie congolaise, réhabilitée par la Conférence nationale souveraine de 1991, est écrasée au moyen de baïonnettes. Elle a fait place à une dictature ubuesque. La paix sociale et la stabilité politique sans lesquelles il ne saurait y avoir de développement durable d’un pays, sont quotidiennement étranglées. Vivement le dialogue politique inclusif, pour éteindre l’incendie allumé par les pyromanes de l’Etat/PCT. Fait à Brazzaville, le 14 avril 2023 La conférence des présidents
Congo: Mathias DZON et l’Alliance ARD exigent « l’arrêt de l’exécution des accords illégaux signés avec le Rwanda »

HAUT ET FORT. « Les accords avec le Rwanda que le gouvernement Collinet Makosso s’apprête à appliquer n’ont été, ni ratifiés par le Parlement congolais, ni soumis à référendum », dénoncent l’opposant Mathias Dzon et l’Alliance ARD appelant ainsi à l’arrêt immédiat de l’exécution des accords qualifiés d’illégaux signés avec le Rwanda. « Le vendredi 10 février 2023, la télévision nationale du Congo-Brazzaville (Télé-Congo) a diffusé au cours de son journal de 20h, des images montrant une rencontre entre le ministre congolais de la Coopération internationale et du partenariat public/privé et une délégation de l’entreprise rwandaise « Christal Ventures », à qui le gouvernement Collinet Makosso avait cédé la zone économique spéciale de Maloukou, située dans la banlieue-nord de Brazzaville. Cette rencontre avait pour but, le paraphe des dispositifs relatifs à l’application de l’accord de cession de la zone économique spéciale de Maloukou au Fonds souverain rwandais, propriétaire de la société Christal Ventures. Pour rappel, à l’occasion de la signature, le 12 avril 2022, de huit accords entre le Rwanda et le Congo-Brazzaville, l’ARD avait, dans une Lettre ouverte aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, appelé le Parlement congolais, à ne pas ratifier ces accords, car, ils violaient plusieurs dispositions de la Constitution congolaise du 15 octobre 2015. En effet, le préambule de cette Constitution proclame : « Le peuple congolais réaffirme son droit permanent de souveraineté inaliénable sur toutes les richesses nationales et les ressources naturelles comme éléments fondamentaux de son développement ». Explicitant le concept de souveraineté nationale, l’article 5 de la Constitution congolaise dispose : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce au moyen du suffrage universel par ses représentants élus ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple, aucun corps de l’Etat, ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». Dans la même optique, l’article 44 précise : « Tout acte, tout accord, toute convention, tout arrangement administratif ou tout autre faitqui a pour conséquence de priver la nation de tout ou partie de ses propres moyens d’existence, tirés de ses ressources naturelles, ou de ses richesses, est considéré comme crime de pillage et puni par la loi ». Pour sa part, l’article 53 stipule : « Les biens de l’Etat sont sacrés. Les biens du domaine public sont inaliénables, incessibles, imprescriptibles et insaisissables. La loi fixe les conditions d’aliénation des biens publics, dans l’intérêt général ». Quant à l’article 217, il dispose que : « Le Président de la République négocie, signe et ratifie les traités et les accords internationaux. La ratification ne peut intervenir qu’après autorisation du Parlement, notamment en ce qui concerne les traités de paix, les traités de défense, les traités de commerce, les traités relatifs aux ressources naturelles ou les accords relatifs aux organisations internationales, ceux qui engagent les finances de l’Etat, ceux qui modifient les dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l’état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction du territoire ». Enfin, l’article 219 stipule : « Nulle cession, nul échange, nulle adjonction du territoire national n’est valable sans le consentement du peuple congolais appelé à se prononcer par voie de référendum ». Or, les accords avec le Rwanda que le gouvernement Collinet Makosso s’apprête à appliquer n’ont été, ni ratifiés par le Parlement congolais, ni soumis à référendum. Ils n’engagent donc pas le peuple congolais. En conséquence, ils sont nuls et de nul effet. Ils ne sauraient être appliqués. L’arrangement administratif conclu entre, d’une part, le ministre congolais de la coopération internationale et du partenariat public/privé, et d’autre part, la société rwandaise « Christal Ventures », arrangement qui a pour conséquence de priver le Congo d’une partie de ses propres moyens d’existence, est considéré, selon les dispositions de l’article 44 de la Constitution congolaise, comme un crime de pillage et est puni par la loi. En considération de ce qui précède, l’ARD exige instamment du gouvernement Collinet Makosso, l’arrêt immédiat de l’exécution des accords illégaux signés avec le Rwanda, le 12 avril 2022 et leur dénonciation sans délai. Dans le même esprit, l’ARD demande au Parlement congolais de ne pas ratifier ces accords et d’interpeler le ministre de la coopération internationale et du partenariat public/privé, monsieur Christel Denis Sassou Nguesso, afin qu’il s’explique sur sa trahison des intérêts nationaux du Congo. Fait à Brazzaville, le 14 février 2023 La Conférence des présidents ».
Congo : Réaction de Mathias Dzon et l’Alliance ARD au bilan creux et aux promesses démagogiques de l’Etat-PCT sur l’état de la nation du 28 novembre 2022

Le lundi 28 novembre 2022, le président de la République s’est adressé aux Congolaises et aux Congolais par un discours sur l’état du Congo-Brazzaville en 2022, discours que le chef de l’Etat délivre habituellement au mois de décembre, à la veille des fêtes de fin d’année. De fait, il ne s’est pas agi d’un discours sur l’état de la nation, dont la vocation traditionnelle est de présenter avec objectivité et rigueur, la situation générale et réelle d’un pays pour l’année en cours, en indiquant avec précision et concision, les réalisations physiques des actions programmées pour l’année, les ressources financières engagées, ainsi que les faiblesses de l’action gouvernementale, les défis à relever et les réponses appropriées à apporter. En lieu et place d’un état de la nation, tel que défini ci-dessus, le chef de l’Etat congolais a prononcé un discours de campagne électorale dans lequel, tordant le cou à la vérité des faits sur le terrain, il a présenté un bilan largement positif de l’action gouvernementale pour l’année 2022. Ce discours a été émaillé de nombreuses promesses et a fait l’impasse totale sur la situation sociale très préoccupante des couches populaires, alors que les populations attendaient du président de la République, l’annonce d’actions concrètes, appropriées et fortes, visant l’amélioration de leur pouvoir d’achat gravement érodé par les hausses abusives des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Il s’est agi, non pas d’un état du Congo en 2022, mais d’un discours électoral lénifiant, ayant pour but de magnifier l’action gouvernementale, aux fins de faire croire à l’opinion nationale et internationale que le bilan de l’Etat/PCT est largement positif, et ainsi, tromper les consciences insuffisamment averties. Dans son adresse à la nation, le président de la République s’est employé à faire croire que contrairement aux affirmations de l’opposition, le Congo est bel et bien gouverné, qu’il n’a pas reculé d’un pouce, loin s’en faut, mais qu’il a, au contraire, fait un bond remarquable en avant dans tous les secteurs de la vie nationale, comme en témoignent les avancées significatives réalisées dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des infrastructures de base, de l’agriculture avec les zones agricoles protégées, de l’économie avec le lancement du processus de déploiement des zones économiques spéciales et surtout, avec la stratégie du partenariat public/privé, qui va booster les investissements privés. Toutes ces affirmations du chef de l’Etat sont démenties par la réalité sur le terrain, réalité marquée entre autres, par : – l’effondrement de l’économie nationale ; – la faillite des systèmes d’enseignement, de santé, de recherche scientifique et d’innovation technologique ; – la dette publique abyssale (116% du PIB) ; – la très grande dépendance alimentaire du pays par rapport à l’étranger (le Congo dépense chaque année plus de 700 milliards de francs CFA, au titre des importations des produits alimentaires et agricoles) ; – l’épuisement des réserves internationales de change (aujourd’hui le Congo n’importe les produits qu’il consomme que grâce à la gestion commune des réserves de change de l’ensemble des pays de la CEMAC) ; – l’illiquidité générale de l’économie ; – l’illiquidité de l’Etat ; – l’incapacité du gouvernement à assurer les paiements courants (salaires, pensions, bourses, service de la dette) ; – l’extrême pauvreté des populations ; – l’explosion de la morbidité et de la mortalité dans toutes les familles congolaises ; – les inégalités et injustices sociales criardes; – le délitement de l’unité et de la concorde nationales ; – la montée en flèche des comportements déviants, notamment l’exacerbation des crispations géo-ethniques, le népotisme, l’ethnocentrisme, le régionalisme, la préférence ethno-régionale, la corruption, la concussion, l’appropriation personnelle des biens de l’Etat, le détournement des deniers publics, l’enrichissement illicite, les violences urbaines, les violences en milieu scolaire, les violences faites aux femmes, etc. Telle est, sans addition étrangère, la réalité congolaise en 2022. Toute autre façon de la présenter relève du travestissement. Abordant les questions économiques et financières, le président de la République a indiqué que l’économie congolaise se redresse et qu’en 2022, le taux de croissance est évalué à 2,6%. Cependant, le chef de l’Etat a oublié de nous dire deux choses : d’une part, que le taux de croissance évoqué est dû, non pas aux performances économiques de notre pays, mais tout simplement, à la hausse du prix du baril de pétrole sur le marché mondial à la suite de la guerre d’Ukraine (le renchérissement du pétrole a rapporté au Congo, une cagnotte, évaluée par le gouvernement lui-même, dans le collectif budgétaire, à près de 800 milliards de francs CFA) ; d’autre part, que la croissance dont il parle n’induit pas une amélioration du vécu quotidien des populations et ne s’accompagne pas de l’élévation du pouvoir d’achat du plus grand nombre. Elle est une croissance creuse, c’est-à-dire, non inclusive. Malgré les 2,6% du taux de croissance, 95% des Congolais continuent de vivre en dessous du seuil de pauvreté. Par ailleurs, portés uniquement par la volonté de s’enrichir à des fins personnelles, les tenants du pouvoir passent le plus clair de leur temps à réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour grossir leurs comptes bancaires dans les paradis fiscaux. Ainsi, après la stratégie « des municipalisations accélérées » des années 2004-2016, qui leur avait permis de s’octroyer tous les marchés publics juteux et qui a fait de plusieurs d’entre eux des multimilliardaires, ils viennent d’inventer une nouvelle stratégie leur permettant de blanchir les fortunes colossales qu’ils ont amassées et cachées, soit dans des domiciles privés, soit dans des cimetières ou placées dans les paradis fiscaux. Aux fins de recycler l’argent public qu’ils ont détourné, plusieurs tenants du pouvoir ont, en violation des articles 81 et 106 de la Constitution, créé par des intermédiaires (Libanais, Chinois, Indiens, Rwandais, membres des entourages immédiats), des entreprises privées, candidates au partenariat public/privé. Astucieux, ils ont habillé cette stratégie de blanchiment de l’argent public détourné, du nom pudique de : « partenariat public privé». Or, au Congo, il n’y a pas d’opérateurs économiques nationaux ayant une surface financière suffisante pour participer au financement
Congo. Mathias DZON et l’Alliance A.R.D face à la presse sur l’état du Congo aujourd’hui

ACTUALITE. …L’Alliance A.RD réaffirme avec force, que malgré les élections honteuses des 4 et 10 juillet 2022 dont elle rejette les résultats frauduleux, et dans l’intérêt de la paix, de l’unité, de la concorde et de la réconciliation nationales, la seule et unique bonne solution pour sauver le Congo est la convocation par le président de la République, d’un vrai dialogue politique national, rassemblant sans exclusive toutes les forces politiques et sociales de la nation.. L’Etat-PCT a fini son cycle, la voie pour un Renouveau au Congo est ouverte Déclaration Au Congo-Brazzaville, les lampions se sont éteints sur les séances extraordinaires de nomination des députés et conseillers locaux, pompeusement baptisées : « Elections législatives et locales de juillet 2022 ». A l’issue de cette parodie d’élections, le pouvoir crie au plébiscite et exulte. Dans l’interview qu’il a accordée à Télé-Congo, le jeudi 21 juillet, le Premier ministre, Collinet Makosso, qui n’a pas le triomphe modeste, fait le fanfaron, au lieu de faire profil bas. Répondant à une question sur le score stalinien attribué dès le premier tour au parti congolais du travail (parti au pouvoir), il a déclaré avec une arrogance sans mesure : « La politique du PCT et du pouvoir est très appréciée des Congolais ». Cette étrange et fallacieuse affirmation relève de la propagande nauséabonde dont le PCT a le secret, car, les résultats dont le Premier ministre se vante ont été acquis de manière frauduleuse, comme nous le montrerons plus avant. En outre, monsieur Collinet Makosso parle sans doute d’un autre pays que le Congo-Brazzaville que la politique de son gouvernement a plongé dans une faillite totale sur tous les plans et où le mécontentement populaire a atteint des sommets. Mouyondzi en est l’éclatante illustration. Pour dissiper les illusions et tempérer le triomphalisme sans cause de monsieur le Premier ministre,nous voudrions lui opposer la célèbre citation du dramaturge français, Pierre Corneille, citation tirée de sa pièce de théâtre, Le Cid : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Pour rappel, dans notre dernière Conférence de presse, tenue à Brazzaville, le samedi 25 juin 2022, nous indiquions à l’opinion nationale et internationale que « les élections de juillet 2022 sont une affaire exclusive du PCT, de ses alliés et de ses complices ». De fait, des accords électoraux ont été conclus entre eux, accords aux termes desquels, des quotas de députés ont été accordés aux collabos. Sans surprise donc, tous les caciques du PCT et leurs alliés, investis en qualité de candidats aux élections législatives ont été nommés députés. Quant à leurs complices des partis se réclamant faussement de l’opposition, à qui le pouvoir avait attribué des quotas de députés, ils ont eu, eux aussi, leur part du gâteau électoral. De la sorte, comme le PCT l’avait promis, la mouvance présidentielle a donné au président de la République, une très forte majorité mécanique à l’Assemblée nationale, ce, au moyen de fraudes électorales monumentales, documentées par de nombreuses vidéos et dénoncées de toutes parts sur l’ensemble du territoire national. L’analyse des résultats obtenus par chacun des clans qui composent le pouvoir révèle que le plan mis en œuvre par le président de la République pour donner au dauphin désigné, une majorité confortable à l’hémicycle a échoué. Comme lors de son dernier congrès où il avait fait échec à la volonté du chef de l’Etat de faire de son fiston, le Secrétaire général du PCT, l’appareil de ce parti a fait échouer une fois de plus, le plan du président de la République de nommer majoritairement en qualité de député, des candidats favorables à son fils. Toutefois, la victoire de l’appareil du PCT sur le président de la République et son fils, est une victoire à la Pyrrhus, car, le chef de l’Etat congolais continue de détenir la réalité du pouvoir qu’il exerce sans partage depuis près de quarante (40) ans. Rien ne changera fondamentalement. Pour l’essentiel, ce sera toujours le fait du prince. Pour reprendre une expression consacrée, il s’agira d’un changement dans la continuité, c’est-à-dire, la poursuite de la marche du Congo vers le chaos. En tout état de cause, les contestations bruyantes des résultats proclamés qui fusent des quatre coins du Congo profond (Makabana, Dolisie, Sibiti, Kéllé, Ewo, Owando, Makoua, Mossaka 1, Impfondo, Gamboma, Ngo, Makélékélé 1, 2, 3 et 4, Bacongo 2, Moungali 1, Ouenzé 3, Kinkala commune, Louingui, Tié-Tié 1 et 2, Tsiamba-Nzassi, Mvouti, Madingou Kaye, etc.), montrent à suffisance que les résultats publiés par le pouvoir ne respectent pas la vérité des urnes. La victoire annoncée est donc une victoire usurpée. Il n’y a pas de quoi pavoiser, car, un bien mal acquis ne profite jamais. Du reste,l’Etat/PCT a fini son cycle. En définitive, les élections législatives et locales de juillet 2022 sont un nouveau coup d’état électoral perpétré par l’Etat/PCT et apparenté, pour demeurer à vie à la barre et créer les conditions favorables à une succession dynastique, par la modification de la Constitution, en y introduisant la création d’un poste de vice-président pour le dauphin désigné, et en changeant le mode d’élection du président de la République, en substituant au Référendum populaire, l’élection du président de la République par le Parlement réuni en Congrès. C’est ici le lieu de dénoncer avec la plus grande fermeté, les soi-disant observateurs de la société civile congolaise, du Comité de suivi pour la paix, ainsi que les observateurs africains et internationaux, copieusement arrosés par le pouvoir, qui ont, d’une part, prétendu sur les antennes de Télé-Congo que les élections législatives et locales des 4 et 10 juillet 2022 étaient des élections libres, transparentes, équitables et crédibles, et d’autre part, volontairement omis d’indiquer qu’à l’exception de quelques circonscriptions électorales réellement acquisses au pouvoir, le taux général de participation a été très bas, particulièrement dans les villes. Les Congolais ont de façon générale, boycotté les élections de juillet comme le leur demandaient les partis de la vraie opposition. C’est si vrai que le ministre de l’Administration du territoire n’a pas donné le chiffre de la participation, lors de la proclamation des résultats définitifs des deux tours, le mardi 2 août 2022. Aux mensonges éhontés des soi-disant observateurs, l’ARD oppose les témoignages poignants et accablants des candidats et des électeurs, témoignages documentés par plusieurs vidéos, largement diffusées sur les réseaux sociaux. Pour l’ARD, les élections de juillet 2022 sont une farce et un non-évènement. Le temps de la farce passé, il faut revenir aux vrais problèmes du Congo et de son peuple,à savoir : le pouvoir d’achat, la flambée des