Congo. Le boulevard énergétique de chez nous : soit éteint, soit allumé !

TRIBUNE. Le Congo produit 484 Mégawatts de courant, ses besoins sont estimés à 350 MW. Le potentiel installé de production est de 600 MW. Trouvez l’erreur !

Le courant électrique : une denrée insaisissable dans les quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire ! Si, ici on crie ou ça gueule, c’est parfois à cause d’une coupure d’électricité, ou suite à son rétablissement. Les maisons sont comme des jeux de lumière : parfois éteintes, parfois allumées !

Jusqu’au début des années 2000, le Congo produisait moins de 80 MW de courant. Le Gouvernement a créé le concept de « Boulevard Energétique » pour apporter le courant partout.

Denis Sassou N’Guesso, président du Congo sur 36 ans, a quasiment inauguré tous les barrages, en dehors de celui de Djoué, 14 MW, mis en service en 1954. C’est-à-dire Moukoukoulou (74 MW) en décembre 1979, Imboulou (120 MW) en mai 2011, Liouesso (19,2MW) inauguré en mai 2017.

La centrale électrique de Pointe-Noire, construite avec l’aide de Eni-Congo, devrait produire 300 MW. Une capacité portée par la suite à 450 MW. Elle couvre à elle seule, 60% des besoins du pays.

En fait, depuis février 2020, avec la mise en service d’une turbine de 170 MW, le Boulevard Energique dispose d’une capacité de 484 Mégawatts. Le Congo a des besoins en électricité de 350 Mégawatts. Mais le light n’arrive toujours pas dans les ménages !

Le Taux d’accès à l’électricité est de 45% sur l’ensemble du pays, avec des disparités de 15% (Dolisie ou Ouesso) à 5% (Ewo ou Impfondo), selon les villes. Dans les zones rurales, l’accès à l’électricité est à moins 15%.

Entre 2004 et 2017, le gouvernement a englouti plus de 1.300 milliards dans le secteur de l’électricité. Noble objectif : plus de 90% de taux d’accès au courant électrique. Mais, pour le moment, on reste soit éteint, soit allumé !

En plein 21e siècle, de nombreux Congolais regardent les matchs de football dans les grands carrefours, devant les vitrines des magasins, ou chez des voisins qui ont un groupe électrogène.

En août 2018, l’Etat s’associait avec six dignitaires Congolais (actionnaires associés) pour créer une nouvelle société, Energie Electrique du Congo (E2C), une société anonyme avec conseil d’administration, 100 millions de francs CFA de capital. Cela donne quoi pour le consommateur ? Coupures intempestives et quotidiennes d’électricité.

De l’UNELCO à E2C en passant par la SNE, la production et la distribution du courant électrique restent un problème de développement chez nous. Dans de telles conditions, l’émergence est hypothéquée, quelque soit le terme fixé ! On est toujours soit éteint, soit allumé !

Arsène SEVERIN -Journaliste (Fb)

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