Communications électroniques. Quel type de 5G pour le Congo?

OPINION. Le déploiement d’une 5G de masse, à l’image des pays industrialisés qui disposent des infrastructures de base de qualité, est une utopie au Congo. Reste la possibilité d’une 5G à minima, adaptée aux besoins réels du pays.

Il serait illusoire de parler de smart house ou de voiture robot sans chauffeur et hyper connectée entre Brazzaville et Pointe-Noire, par exemple. Et pour cause, l’écosystème infrastructurel sur lequel doit s’appuyer le déploiement d’une 5G de masse fait encore défaut au Congo ainsi que dans bon nombre de pays africains. Par conséquent, il faut y déployer « une 5G adaptée à nos besoins », recommande Luc Missidimbazi, conseiller en télécommunications et numérique du premier ministre du Congo et organisateur du salon international Osiane, qui a pris part au « Café numérique  » organisé le 17 mai dernier par le pool des journalistes chargés des télécommunications, avec le soutien de l’Arpce (Autorité de régulation des postes et Communications électroniques).

Le Régulateur, et les opérateurs du secteur, futurs candidats à une licence d’exploitation 5G, pourraient-ils adapter leur offre à la demande du marché? Le e-santé, avec la téléconsultation et télé médecine, le e-éducation, avec des cours académiques à distance, le e-commerce, et, surtout, la digitalisation optimale des moyens de paiement, sont des produits adaptés à la situation du Congo, affirment les experts du secteur.

Sur le plan institutionnel, « l’Arpce est déjà prête », reconnaissait, au cours de ce « Café numérique « , Benjamin Mouandza, directeur des Réseaux et services de communications électroniques à l’Arpce. Cette rencontre entre journalistes et experts a permis de mettre en lumière la problématique de la 5G, version congolaise. Ainsi, a t-on appris qu’un projet pilote de la 5G, à la demande de Mtn Congo, est déjà dans les tuyaux. L’Autorité de régulation a d’ores et déjà affecté 2 bandes de fréquences (700,800 Mhz et de 3300 à 3800 Mhz) pour répondre aux besoins des opérateurs de téléphonie mobile. Reste le chantier d’acquisition des big data ou cloud de grande capacité de protection de données numériques à caractère personnelle ou professionnelle, mieux que le cloud actuel dont dispose l’Arpce(En Afrique Centrale seuls le Gabon et le Congo en disposent). Le défi que devrait, par ailleurs, relever l’Arpce, présentée par des agences de rating du secteur comme le meilleur régulateur en Afrique centrale, c’est de s’offrir des compétences nationales de qualité pour s’arrimer à ces nouveaux enjeux de la 5G (demain) et la 6G après demain.

Toutefois, les services du 4. 0 pourraient nettement impacter la digitalisation des moyens de paiements au Congo, grâce à un meilleur tracking des transactions financières des agents économiques dont le numéro de téléphone mobile sera relié à un compte bancaire classique. Ce qui favorisera l’interopérabilité des transactions financières des réseaux mobiles vers les réseaux bancaires. Facile pour les services publics de disposer des informations plus fiables.

Le système Gimac, la branche de la monnaie électronique de la Beac- encore timide- en est une parfaite illustration.

Par Alphonse Ndongo

Journaliste économique et financier

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