Le Maroc, terre d’accueil de nombreux subsahariens venus chercher un avenir, devient un terrain de bataille entre communautés africaines concurrentes qui, par leurs agissements, indisposent une multitude.
Nous regrettons amèrement les actes de barbarie qui enflamment depuis quelques jours les communautés camerounaises et ivoiriennes au Maroc et qui secouent non seulement le Royaume mais aussi les deux Etats directement concernés et les nombreux africains résidant au Maroc.
Que des jeunes femmes ivoiriennes soient mises à nu et terriblement fouettées par des présumés camerounais mandatés par une camerounaise, cela constitue un acte odieux et abominable, quelle qu’en soit la raison. Le tout serait parti d’une affaire d’argent dû ou exigé en réparation d’un dommage causé. Personne n’oserait y croire. Peut-être une longue histoire qui en porte les germes mortels.
Les faits sont là, malheureusement. Nous déplorons les victimes. Que faire ? Une chose est sûre : la brûlure est grave et la tension de la communauté abusée monte. La colère des ivoiriens se fait entendre de tous les horizons…
« Rien n’est plus trompeur que le cœur humain. On ne peut pas le guérir, on ne peut rien y comprendre », dit l’Ecriture sainte. La malfaisance humaine a atteint des dimensions jamais soupçonnées et le mal prend de plus en plus racine dans notre milieu humain. La cohabitation semble impossible ; elle est pourtant indispensable à la vocation humaine.
Laisser libre cours à la fureur ivoirienne qui veut forcément se faire justice, c’est laisser une double victoire à notre Ennemi, le Satan. C’est pourquoi nous appelons tous, et tous sans exception, à travailler pour la réconciliation. Les Africains résidant au Maroc, les différentes communautés africaines constituées au Maroc, les représentations diplomatiques ivoirienne et camerounaise au Maroc, et bien sûr le Maroc lui-même, sont appelés à travailler ensemble pour freiner cette course qui nous mène à la perte.
Entre temps, nous savons que la sécurité marocaine dans son ingéniosité incontestable n’a pas fermé les yeux sur cette affaire inquiétante ; elle n’a sûrement pas croisé les bras. Nous voudrions qu’elle redouble d’effort.
Ne nous laissons pas vaincre par le mal, mais soyons vainqueurs du mal par le bien !