Angélique Kidjo: « il est temps que les chefs d’Etat (africains) se rendent compte que les populations changent »

L’émission « Internationales », proposée par TV5MONDE et RFI avec quotidien Le Monde, et désormais présentée par Françoise Joly, a fait sa rentrée dimanche 10 septembre dernier avec l’artiste engagée Angélique Kidjo qui s‘est exprimée sur nombreux sujets actuels.

Connue pour son franc-parler, l’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef a livré son appréciation de l’actualité internationale, en particulier africaine, en toute franchise.

Réagissant à un extrait d’un petit film de l’Unicef sur la Syrie parlant d’enfants, de guerre et d’exode, l’artiste à la carrière internationale a déclaré en des termes très durs que « cette indifférence de la vie humaine qu’ont les hommes de pouvoir, c’est quelque chose que nous devrons combattre. Parce que, c’est nous qui les mettons en place ».

La chanteuse et compositrice a estimé que « s’il y a une démocratie et qu’on a choisi quelqu’un qui ne nous plaît pas, il faut qu’on aille dans la rue pour lui dire de partir; parce qu’on n’a pas envie que cette personne tue nos enfants ou d’autres personnes ».

Malheureusement, a-t-elle déploré, « tous autant que nous sommes, nous sommes complaisants et cette situation perdure. Les enfants et les femmes en sont les premières victimes. Je crois qu’on a pris l’habitude d’être silencieux ».

Angélique Kidjo est persuadée que « si aujourd’hui on décide de ne plus être silencieux en tant société civile et citoyens du monde, je crois que les conflits s’arrêteraient et que les enfants ne seront plus dans cette détresse qu’on vient de voir ».

Sur la limitation des mandats présidentiels réclamée par l’opposition au Togo, la chanteuse a déclaré: « je suis absolument pour (la limitation des mandats) parce que le peuple a besoin plus de démocratie et de transparence. Et ce n’est pas seulement au Togo que ce phénomène va se répéter, c’est partout en Afrique », a-t-elle assuré.

« Au Bénin, on a réussi à partir de la dictature communiste que j’avais fui à la démocratie aujourd’hui, sans aucun bain de sang. On a réussi à le faire parce qu’on a réussi à se parler et à se comprendre », a expliqué la star africaine jugeant donc qu’« il est temps que les chefs d’Etat, qui restent ad vitam aeternam au pourvoir, se rendent compte que les populations changent ».

Pour Kidjo, il est évident que s’ils ne partent pas d’eux-mêmes, les populations les forceront à changer. Mais ce qui la désole, c’est que ce scénario va se passer dans un bain de sang. Il se trouve qu’elle déteste les vies qui se perdent inutilement alors qu’il suffit seulement d’un bon sens pour dire : « je suis resté suffisamment au pouvoir je vais partir », a-t-elle affirmé.

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