Violences et inégalités économiques : les deuxièmes Assises du féminisme proposent dix leviers d’action concrets

Violences et inégalités économiques : les deuxièmes Assises du féminisme proposent dix leviers d’action concrets

Dans la continuité de son engagement pour les droits des femmes, l’Association pour la Promotion de la Culture de l’Égalité (APCE) a organisé avec succès la 2ème édition des Assises du Féminisme le 17 mai dernier à Rabat. Consacrées aux « Violences et inégalités économiques : comprendre, analyser, agir », ces Assises ont permis de dresser un état des lieux précis et d’identifier des pistes d’action concrètes. C’est dans cet esprit que sont dévoilées aujourd’hui les 10 recommandations principales et les plus urgentes élaborées au terme de ces travaux, véritables leviers pour une égalité réelle. Mettre en place une stratégie nationale multisectorielle et genrée dotée de moyens financiers réels. Reconnaitre et valoriser le travail domestique et informel dans les politiques publiques. Assurer l’accès à des infrastructures de soutien à l’emploi des femmes : crèches,transport sécurisé, logements décents. Réserver une part des marchés publics et aides économiques aux initiatives portées par des femmes. Créer un guichet unique pour simplifier les démarches administratives et fiscales des femmes entrepreneures. Faciliter l’accès au foncier, au crédit et aux ressources économiques pour les femmes, notamment rurales. Renforcer la protection des travailleuses dans les secteurs informels et précaires. Doter les collectivités locales de moyens pour soutenir l’économie féminine locale. Appuyer les associations féminines et les nouvelles formes de militantisme, notamment les jeunes et les territoires marginalisés. Instaurer des données genrées publiques pour piloter les politiques et en évaluer l’impact. Ces 10 recommandations représentent une feuille de route essentielle pour transformer les défis actuels en opportunités d’émancipation pour les femmes. L’APCE réaffirme son engagement à suivre leur progression et invite les décideurs et la société dans son ensemble à s’unir pour concrétiser ces avancées car la pleine participation économique des femmes est non seulement un droit fondamental, mais aussi un moteur indispensable pour le progrès de toutes et tous.

Violences après Jaraaf-USM Alger : la CAF ouvre une enquête

Violences après Jaraaf-USM Alger : la CAF ouvre une enquête

Au lendemain des violents incidents survenus lors du match nul (0-0) entre le Jaraaf Dakar et l’USM Alger en Coupe de la Confédération CAF, la Confédération africaine de football (CAF) a réagi par un communiqué officiel publié ce lundi. L’instance dirigeante du football africain a indiqué avoir « pris connaissance d’un incident survenu lors de la rencontre de la Coupe de la Confédération CAF TotalEnergies opposant l’ASC Jaraaf à l’USM Alger, disputée au Sénégal le dimanche 8 décembre 2024. » Elle précise que « l’affaire a été transmise aux instances compétentes de la CAF pour un examen approfondi et des investigations complémentaires. » Retour sur les incidents D’après Sport News Africa, les tensions ont éclaté après l’usage de fumigènes par les supporters de l’USM Alger, une pratique strictement interdite par la CAF. Les ultras algériens ont allumé des engins pyrotechniques derrière un des buts, déclenchant l’intervention immédiate des forces de sécurité, qui ont tenté de faire éteindre les fumigènes. La situation a dégénéré lorsque de nouveaux fumigènes ont été allumés. Une intervention plus musclée des forces de l’ordre a alors été nécessaire. Un incident particulier a exacerbé les tensions : un supporter aurait tenté de franchir un plexiglas pour accéder à une autre zone du stade, provoquant un regain de nervosité. Des insultes ont fusé entre supporters des deux camps. À la fin du match, les hostilités ont atteint leur paroxysme. Les supporters du Jaraaf ont brisé le cordon de sécurité pour affronter les fans algériens. En supériorité numérique, ils ont contraint ces derniers à se replier. La situation s’est encore envenimée lorsque des joueurs de l’USM Alger sont intervenus pour porter secours à leurs supporters malmenés en tribunes. Une escalade inquiétante Les affrontements ont laissé des traces importantes. Sur le plan matériel, de nombreux sièges ont été arrachés et utilisés comme projectiles. Selon des photos diffusées sur les réseaux sociaux, des vestiaires et des équipements, dont un téléviseur, auraient également été vandalisés. Le bilan humain est tout aussi préoccupant : au moins 15 blessés ont été recensés dans les rangs de l’USM Alger, parmi lesquels un joueur. Une vidéo relayée par le journaliste Chebli Ishaq montre un joueur de l’USMA portant l’un de ses coéquipiers blessé jusqu’aux vestiaires pour le mettre en sécurité. Les responsabilités en question Les deux clubs se rejettent mutuellement la responsabilité des événements. Un rapport rédigé par les délégués de la CAF mentionne l’utilisation de fumigènes et de projectiles par les supporters algériens, ainsi que le franchissement du cordon de sécurité par les fans sénégalais. Jusqu’à présent, l’USM Alger a publié un communiqué condamnant les violences, tandis que le Jaraaf n’a pas encore réagi officiellement. La CAF devra désormais trancher sur cette affaire, qui ternit une nouvelle fois l’image du football africain. Ya Willy.

CICR – RD Congo : Plus de 44 000 personnes reçoivent une aide alimentaire d’urgence alors que les violences s’intensifient dans les provinces de l’Est

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo, a fourni une aide alimentaire à plus 44 000 personnes récemment installées dans des camps de déplacés autour de Goma dans la province du Nord-Kivu. Plus de 18 000 autres personnes ont reçu des articles essentiels dans le camp de Nzulo.  Alors que les besoins humanitaires augmentent à un rythme alarmant, les ressources disponibles pour faire face à cette crise humanitaire risquent de manquer très rapidement.  L’intensification des combats des Forces armées de la RDC (FARDC) contre le Mouvement du 23 mars (M23) dans la partie sud de la province du Nord-Kivu contraint un nombre croissant de civils à abandonner leurs foyers de manière répétitive. Si la majorité des déplacés trouve refuge au sein de familles d’accueil, les sites de déplacement continuent également à accueillir de nombreuses personnes.  « Faute de capacité d’accueil suffisante dans les camps autour de Goma, les familles s’installent sur des sites de fortune où elles sont exposées à des maladies d’origine hydrique comme le choléra. Elles peinent aussi à se procurer un repas par jour », déplore Francois Moreillon, chef de la délégation du CICR.  Les affrontements armés forcent également des milliers d’autres personnes à se déplacer de manière répétitive vers des zones de plus en plus éloignées des combats. Actuellement, plus de 39 000 familles ont trouvé refuge à Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero, dans le nord de la province du Nord-Kivu.  « Ces gens risquent de se retrouver dans des zones isolées, exposées à davantage de violence et privées de l’aide humanitaire dont ils ont tant besoin », explique Francois Moreillon.  Au cours des derniers mois, le niveau de violence contre la population civile, y compris les violences sexuelles, a considérablement augmenté dans les zones touchées par le conflit au Nord-Kivu. Selon le cluster VBG (violences basées sur le genre), le nombre de cas de violences sexuelles au cours des deux premiers mois de l’année a connu une augmentation de 80 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière. Entre janvier et la mi-mars 2024, 230 survivant(e)s de violences sexuelles ont été adressé(e)s au CICR pour des soins médicaux et un soutien psychosocial.  Le CICR poursuit son dialogue avec les parties au conflit pour leur rappeler leur obligation en vertu du droit international humanitaire de respecter et de protéger tous les civils, les malades et les blessés, et de garantir que les personnes qui ont fui la violence puissent recevoir une aide vitale.

RD Congo. Zoom sur les violences à Kimpese dans le Kongo Central

RD Congo. Zoom sur les violences à Kimpese dans le Kongo Central

PARLONS-EN. Kimpese est une localité congolaise du territoire de Songololo, située dans le district des Cataractes dans la province du Kongo-Central . Elle est peuplée d’environ 80.000 habitants et compte 4 quartiers répartis en de nombreuses cellules. 1. Relation des faits Depuis cinq ans déjà cette cité jadis si paisible est soumise à un climat de tracasseries policières et d’insécurité très regrettables. Mais l’insécurité urbaine qui y a élu domicile depuis quelques semaines a atteint un niveau incontrôlable. Un témoin local sur place nous l’a décrivait encore hier soir : “Une confusion qui ne dit pas son nom règne à Kimpese. Des civils tués, blessés, des policiers aussi. Soulèvement populaire : route Matadi bloquée, des pillages des maisons des agents de l’ordre. Courses poursuites des policiers que la population tue. Lukala est plein de véhicules en direction de Matadi obligés de stationner depuis 2 jours. Des criminels associés aux policiers ( agent de sécurité) s’introduisent chez des paisibles citoyens où ils pillent tout, violent…). Ils vont même dans des hôpitaux et centres de santé piller et violer les malades et leurs garde- malades, violer les femmes qui accouchent, prennent en otage les bébés nouveau-nes qu’ils emportent dans des sacs, ds des glacières… et ces bébés finissent par mourir.” Face à cette situation, la population a voulu envoyer un message aux autorités de l’Etat en organisant une ville morte. Pour stopper l’insécurité de plus en plus croissante, couplée à l’impuissance des autorités, les jeunes ont déclaré la journée du 29 janvier 2024, “journée ville morte”. Ce qui n’a pas été du goût des autorités locales qui ont dépêché une escouade des policiers pour empêcher cette manifestation. Des échauffourées vont alors éclater. La police se mettra à tirer à balles réelles tuant trois civils et la population furieuse s’acharnera sur les policiers, ôtant la vie à deux d’entre-eux. Hier mardi la tension est montée d’un cran lorsque la police a voulu revenir à la charge sur les populations à mains nues. Ce fut alors la chasse aux policiers, lapidant les agents de l’ordre à leur portée et brûlant les maisons des officiers supérieurs. Les policiers étaient carrément en débandade. On les a vus courir à Lukala pour y trouver refuge et suivre la situation à distance. Les civils y compris les BDK les recherchent dans leurs résidences pour les tuer. Bref la population se fait justice. 2. Les grandes retombées de cette situation chaotique. KIMPESE est une ville charnière qui voit passer par elle en destination de la capitale, autant les marchandises déchargées aux ports de MATADI et de Boma que les marchandises provenant de l’Angola transitant par Lufu et les produits vivriers venus de Manianga, de Manteke et de Bas-Fleuve pour pouvoir nourrir les 12 millions d’habitants de la capitale kinoise. Le fait que la population de KIMPESE a barré la route à tout passage des camions venant de ces trois points pour ravitailler la capitale va créer d’énormes problèmes vitaux de part et d’autre. L’insécurité dans cette ville ne date pas d’aujourd’hui. C’est depuis plus de cinq ans qu’elle est devenue récurrente et la population se sent délaissée par l’autorité administrative. Beaucoup de témoins affirment détenir des preuves de collusion de ces bandits avec les agents de l’ordre. D’autres affirment avoir vu ces bandits opérer avec ds jeeps non autrement identifiées. La population a donc décidé de se faire justice parce qu’elle ne se sent plus protégée par sa police locale. Et dans ces conditions, je crains ni le couvre-feu décrété par l’autorité provinciale ni la police d’intervention rapide envoyée de Kinshasa ne puissent résoudre en profondeur la question d’insécurité qui met la ville à feu et à sang. Kimpese deviendra une ville militarisée. Et comme on le sait déjà, ces nouvelles unités de sécurité qui arriveront à Kimpese sont déjà mal rémunérées et finiront elles aussi par exproprier les biens des populations civiles pour faire vivre leurs familles. Depuis les nombreux kidnappings et extorsions de Kinshasa qui ont défrayé la chronique jusqu’à la criminalité qui sévit présentement à Kimpese, le schéma reste le même : les agents de l’ordre se sont transformés en fauteurs de troubles et en gangsters au vu et au su de tout le monde. A Kimpese ils opèrent avec une jeep. Tout le monde le dit. Et ce que fait la population locale sur les policiers pour se faire justice est regrettable au regard des pertes en vies humaines que ce soit chez les politiciens comme chez les civils mais malheureusement l’impression générale qui se dégage est comme si c’est le seul langage que peuvent comprendre les autorités de l’Etat pour arrêter le cycle de violence créé par l’Etat lui-même. Ses nominations fantaisistes des autorités administratives au Kongo central, la mise à sac par l’état congolais des grandes usines à l’instar de la CINAT et de la CILU qui étaient le fleuron industriel du coin; la destination inconnue des nombreuses masses d’argent générées par la production électrique du barrage d’Inga, par les deux ports fluviaux et à la frontière de Lufu; l’argent en millions de dollars généré par la vente du pétrole à Moanda puis les juteuses recettes générées par les taxes de circulation sur la nationale numero un, tout ça siphonné par Kinshasa sans aucun impact sur ke vécu quotidien des originaires commence à créer un sérieux malaise général auprès des ressortissants du Kongo central. Et si les rumeurs se confirmaient sur la nomination éventuelle d’un gouverneur non par la l’Assemblée provinciale mais directement par la présidence en violation de la constitution, alors cela pourra contribuer à embraser la situation générale et à voir se produire à Boma, à Matadi et à Kisantu, ce qui a commencé à Kimpese. Mais ma plus grande peur est ailleurs. Au Congo-Kinshasa, il y a toujours eu des pêcheurs en eau trouble. Chaque crise interne appelle toujours et l’odeur du sang versé des congolais attise toujours les appétits des chacals et des fauves tout autour. Ceci dit, il n’est donc pas impossible que puisse se cacher une

Sénégal : ce que l’on sait des violences survenues après la condamnation de l’opposant politique Ousmane Sonko

Des affrontements entre forces de sécurité et manifestants ont fait neuf morts jeudi, alors que l’adversaire du président Macky Sall est menacé d’inéligibilité à quelques mois de la prochaine élection présidentielle. Une décision de justice qui provoque une nouvelle crise sanglante au Sénégal. Le pays a connu des affrontements, jeudi 1er juin, entre des partisans de l’opposant politique Ousmane Sonko et les forces de sécurité. Ces heurts, qui ont fait neuf morts, interviennent après la condamnation à deux ans de prison de ce candidat à la présidentielle 2024, farouche adversaire du président sénégalais, Macky Sall. Voici ce qu’il faut savoir de la situation. Des violences entre forces de l’ordre et manifestants… Des affrontements ont éclaté jeudi au Sénégal, en particulier dans la capitale, Dakar, ainsi qu’à Ziguinchor, dans le sud du pays. Le bilan dressé par le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, fait état de neuf morts. Durant cette journée d’insurrection, des groupes de jeunes ont notamment affronté les policiers au sein de l’université de Dakar, devenue un champ de bataille… Lire la suite sur FranceTvInfo

RDC : l’ONU s’inquiète de l’escalade des violences entre communautés dans le Sud-Kivu

RDC : l’ONU s’inquiète de l’escalade des violences entre communautés dans le Sud-Kivu

RD Congo (ONU) -Au moins 128 personnes, dont 21 femmes et sept enfants, ont été tuées lors de violents affrontements entre des groupes armés et les forces armées nationales ainsi que lors d’attaques contre les civils dans la région des Hauts Plateaux du Sud-Kivu, entre février 2019 et juin 2020, déplore le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo. « La violence n’est ni une option viable, ni encore moins une solution pour résoudre les griefs qui peuvent exister entre les communautés », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général et cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), Leila Zerrougui, en réaction à ces informations. « Tous les habitants des Hauts Plateaux doivent s’engager résolument dans la recherche de solutions pacifiques durables qui profitent à toutes les communautés, dans le respect des droits de chacun », a affirmé la représentante de l’ONU. 42 femmes et cinq enfants ont également été violés, plus de 95 villages, des écoles et des centres de santé ont été incendiés et plus de 110.000 personnes déplacées par ces violences, selon le BCNUDH. Un regain de violence et des discours de haine La région, qui comprends les territoires de Fizi, Mwenga, et Uvira, connait des cycles de violence intercommunautaire de longue date liés à la transhumance et à l’accès à la terre.  Un regain de violence a été noté depuis février 2019 avec la participation de groupes armés étrangers et le recours à des messages de haine propagés par des membres des différentes communautés vivant en RDC ou à l’étranger à travers les discours publics, les médias et les réseaux sociaux.  Selon la MONUSCO, le cycle d’attaques et de représailles se poursuit. Au mois de juillet 2020, au moins 32 autres civils ont été tués dans la zone, dont 15 dans une attaque contre Kipupu et quatre autres villages dans le territoire de Mwenga le 16 juillet, tel que documenté par une mission effectuée sur place avec le soutien de la MONUSCO. Mme Zerrougui a en outre condamné les discours de haine et les appels à la violence lancés depuis la RDC comme depuis l’étranger, rappelant qu’ils sont « inacceptables et exposent leurs auteurs à des poursuites ». Multiplier les efforts pour neutraliser les groupes armés  Avec l’appui de la MONUSCO, les forces de défense et de sécurité déployées dans la région ont multiplié les efforts pour neutraliser les groupes armés impliqués dans les attaques et assurer la protection des populations civiles, en particulier dans les sites de déplacés. Ces efforts doivent se poursuivre dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  L’accès à l’assistance humanitaire a été perturbé par des attaques perpétrées contre les organisations humanitaires et les camps des déplacés. Ces graves violations du droit international humanitaire empêchent des milliers de personnes de recevoir une aide vitale alors qu’elles ne peuvent plus accéder à leurs champs et que leurs réserves alimentaires ont été pillées ou détruites.  La MONUSCO réitère sa détermination à travailler avec les forces armées de RDC (FARDC) pour la protection des civils et la sécurisation des zones affectées par la violence. La Mission continuera également de soutenir les initiatives de dialogue intercommunautaire engagées par les autorités nationales et nationales pour garantir la paix et la sécurité dans la province. Porter assistance aux déplacés Pour sa part le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a annoncé mardi qu’il allait apporter une aide à des milliers de personnes déplacées qui ont fui les violences dans la région des Hauts Plateaux du Sud-Kivu. L’UNICEF confirme que plus de 40.000 personnes – dont 7.500 enfants de moins de 5 ans et plus de 1.500 femmes enceintes – ont fui les villages des territoires d’Uvira, de Fizi et de Mwenga depuis mai en raison de l’intensification des conflits interethniques qui ont anéanti les moyens de subsistance de milliers de personnes.  Le Fonds estime que 10 centres de santé ont été pillés et rendus inutilisables, tandis que 18 autres ont été abandonnés par le personnel médical fuyant la violence. Au moins 28 écoles ont été pillées ou endommagées en décembre 2019 et n’ont pas été reconstruites depuis, laissant des milliers d’enfants sans endroit pour étudier.  L’UNICEF et ses partenaires concentrent actuellement leurs activités dans la région de Mikenge, où 40.000 personnes ont trouvé refuge dans les zones forestières, non loin de leur lieu d’origine. L’UNICEF a joué un rôle clé dans la réouverture de l’hôpital de Mikenge, qui avait été déserté par le personnel médical.  L’agence a fourni 4 tonnes de kits médicaux d’urgence comprenant des médicaments, des fournitures médicales et des équipements médicaux et de stérilisation de base pour la prise en charge de 20.000 personnes sur trois mois.  Elle fournit également des services médicaux et de vaccination de base par le biais de cliniques mobiles à environ 23.000 personnes déplacées qui ont trouvé refuge au Mont Mitumba. L’UNICEF s’efforce également de réunir ou de placer dans des familles d’accueil 17 enfants qui avaient été séparés de leurs parents, et a distribué deux kits de recréation pour des activités d’équipe destinées à 300 enfants à Mikenge et à Bijombo.    Dans les prochains jours, l’UNICEF et ses partenaires vont distribuer 4 tonnes de rations alimentaires d’urgence à 4.000 personnes vulnérables (femmes enceintes et allaitantes, et personnes âgées), ainsi que 200 cahiers d’exercices aux enfants non scolarisés de Mikenge et Bijombo. L’UNICEF avertit que des milliers de personnes déplacées dans la région des Hauts Plateaux du Sud-Kivu ont un besoin urgent de nourriture, d’abris, d’assistance en matière de santé et d’éducation, et appelle les partenaires humanitaires à intensifier leur intervention dans la région. La crise du Sud-Kivu est passée inaperçue alors que la RDC est aux prises avec la crise d’Ebola jusqu’à récemment et de multiples crises dans la partie orientale du pays. L’appel de de fonds humanitaire pour les enfants de RDC est de 301 millions de dollars. Au 15 juillet 2020, seuls 27 millions de dollars avaient été reçus

RDC : plus de 300.000 personnes ont fui les violences en Ituri depuis début juin (HCR)

RDC : plus de 300.000 personnes ont fui les violences en Ituri depuis début juin (HCR)

Au cours des deux dernières semaines, plus de 300.000 personnes ont fui les violences inter-ethniques dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « Les dernières flambées de violence ont poussé plus de 300.000 personnes à partir depuis le début du mois de juin », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève. Le HCR et les autres acteurs humanitaires n’ont actuellement pas accès à la plupart des zones touchées. « Ces estimations sont donc reçues de sources locales dans 125 localités », a indiqué M. Baloch. Selon l’agence onusienne, la situation dans la province de l’Ituri s’était gravement détériorée depuis le milieu de la semaine dernière avec de « multiples attaques » impliquant les communautés hema et lendu. Des déplacements de grande ampleur ont été ainsi enregistrés dans trois des cinq territoires administratifs de l’Ituri (Djugu, Mahagi et Irumu). Des personnes fuient attaques et contre-attaques sur le territoire de Djugu. On signale que les deux communautés Hema et Lendu forment des groupes d’autodéfense et sont impliquées dans des règlements de compte. Le HCR craint que cette escalade puisse toucher de vastes régions de la province. « Nous sommes très inquiets pour la sécurité des civils après avoir été informés de meurtres, de kidnappings, de mutilations et de violences sexuelles », a dit M. Baloch. Par ailleurs, le HCR indique que des opérations militaires sont actuellement en cours sur le territoire de Djugu pour reprendre le contrôle de la situation. Des attaques interethniques entre les deux communautés avaient déjà contraint quelque 350.000 personnes au déplacement à la fin de 2017 et au début de 2018, « mais la situation s’était ensuite calmée ». Plus de 10.000 déplacés dorment dans ou à proximité de l’église de Drodro Suite à cette nouvelle escalade de violence, près de 20.000 personnes se sont réfugiées à Bunia, la capitale de la province de l’Ituri. Selon le HCR, des efforts sont en cours pour identifier les sites appropriés autour de la ville. Plusieurs personnes tentent de se mettre en sécurité sur des sites proches de Bunia, mais auraient été bloquées par des jeunes armés appartenant aux deux groupes ethniques. D’autres essaient de traverser le lac Albert pour se rendre en Ouganda. La plupart des personnes déplacées ont trouvé refuge dans des communautés mais environ 30.000 d’entre elles se sont présentées à des sites d’accueil où les conditions sont déjà terribles. « Les gens dorment maintenant en plein air ou dans des bâtiments publics. La plus grande concentration de déplacés étant ces 10.000 personnes dormant dans ou à proximité de l’église de Drodro, dans le territoire de Djugu, sans aucune aide viable », a précisé le porte-parole du HCR. Le HCR et ses partenaires collaborent avec les autorités pour avoir une idée plus précise des besoins des déplacés notamment en matière d’abris, d’articles ménagers de base et de nourriture. La réponse humanitaire est déjà débordée dans cette partie de la RDC avec une série d’autres urgences dans la région du nord-est et une situation sécuritaire instable et un manque de fonds. Juste au sud de l’Ituri, dans la province du Nord-Kivu, le HCR a récemment lancé une intervention d’urgence en faveur de près de 100.000 personnes déplacées à Nobili, près de la frontière avec l’Ouganda. La RDC compte environ 4,5 millions de déplacés internes. De nouveaux déplacements ont été observés récemment, principalement dans les provinces de l’est, notamment en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Mali-Niger : Le CICR appelle à mettre fin au cycle alarmant des violences dans la région frontalière

Mali-Niger : Le CICR appelle à mettre fin au cycle alarmant des violences dans la région frontalière

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé aujourd’hui un appel à tous les acteurs de la région de Ménaka au Mali à tout entreprendre afin d’épargner les communautés qui y vivent. Selon l’organisation internationale, les violences intercommunautaires qui se sont intensifiées ces derniers jours près de la frontière du Nigeront fait des dizaines de victimes parmi la population. Jean-Nicolas Marti, chef de délégation du CICR au Mali, a « demandé à tous les acteurs de la région de faire preuve de retenue et de tout mettre en œuvre afin de ne pas verser de l’huile sur le feu. La situation est explosive.» Le CICR rappelle que les actes de violences intercommunautaires ne sont pas rares dans cette région, notamment à cette période de l’année en raison des aléas climatiques qui rendent difficile l’accès à l’eau et aux pâturages. Mais pour l’organisation, ce qui est inhabituel cette année, c’est l’ampleur de ces violences, du nombre de morts, de blessés et des gens qui ont fui. En effet, selon des témoignages locaux, le chef de la délégation du CICR au Niger, Loukas Petridis, rapporte que « des dizaines de corps n’ont toujours pas été enterrés, . « Nous lançons un appel pour que les autorités nationales et la communauté internationale s’activent pour trouver des solutions avec tous les acteurs impliqués afin que la violence cesse.» Signalons que le CICR prépare au Niger une assistance immédiate au Centre de santé intégré d’Inatès et continue les efforts d’accompagnement des structures sanitaires de Banibangou et de Bankilaré, afin d’améliorer l’accès des populations résidentes, déplacées et réfugiées à des soins de santé. Selon l’organisation, quelques 20 000 familles (120 000 personnes) bénéficieront ainsi à terme de cette action qui se traduit déjà par des donations régulières en médicaments essentiels, matériel médical de base, consommables médicaux ainsi que la prise en charge de frais liés aux évacuations des blessés par armes et aux soins d’urgence. De l’autre côté, au Mali, le CICR a apporté, en début d’année, une réponse urgente constituée de vivres et de biens essentiels pour plus de 10 000 personnes dans la région de Ménaka. La réponse sera adaptée en fonction de nouveaux besoins, indique l’organisation sur son site officiel.