Maroc: la légère amélioration des conditions climatiques bénéfique pour l’ensemble des filières
Durant les mois de février et de mars 2024, différentes régions du Royaume ont enregistré des précipitations significatives. Ces conditions climatiques seront bénéfiques pour l’ensemble des filières, notamment, pour la production du fourrage et des cultures printanières. Ces précipitations devraient également renforcer la nappe phréatique et les réserves hydriques au niveau des barrages nationaux, sans pour autant résorber l’important déficit hydrique de ces dernières années. Ainsi, le taux de remplissage des principaux barrages nationaux est passé de 23,2% au 19 janvier 2024 à 26,7% au 19 mars 2024. Ce taux demeure toutefois faible, comparé à celui enregistré à la même date de l’année précédente (34,9%). Concernant le couvert végétal, il continue de progresser au niveau des régions de Rabat-SaléKénitra, Fès-Meknès et Beni-Mellal-Khénifra. Cependant, au niveau national, l’état du couvert végétal, à fin février 2024, demeure inférieur à celui de l’année précédente, à l’exception de celui de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui s’est amélioré, en comparaison avec la même date de l’année précédente. De leur côté, les exportations du secteur de l’agriculture et agro-alimentaire ont généré un chiffre d’affaires de 8,4 milliards de dirhams, à fin janvier 2024, en diminution de 1,2% en une année, après une consolidation de 12,1% un an plus tôt. Cette évolution est attribuable au repli des exportations de l’industrie alimentaire de 3,4% et de celles des produits d’agriculture, sylviculture et de chasse de 0,6%. Avec CP
Maroc. Face à la criticité de la situation du stress hydrique. Le CESE pour des inflexions dans les choix politiques
ACTUALITE/SOCIETE. « La criticité de la situation du stress hydrique convoque une rupture majeure dans nos habitudes de consommation ainsi que des inflexions dans les choix politiques », a estimé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son 12ème rapport annuel. Dans le cadre de ce document, rendu public récemment, l’institution constitutionnelle dirigée par Ahmed Réda Chami met en avant un certain nombre de points de vigilance dont celui sur la question du dessalement de l’eau de mer, désormais considéré comme l’une des solutions prometteuses pour mobiliser d’importants volumes d’eaux non-conventionnelles, indispensables à la sécurité hydrique et alimentaire du pays. Pour parvenir à un mix hydrique résilient face aux mutations climatiques, le Conseil préconise d’emblée d’inscrire le dessalement dans une vision nationale concertée, considérant cette solution comme « capable de valoriser et de mobiliser de manière responsable et durable les ressources hydriques conventionnelles et non-conventionnelles pour satisfaire la demande en eau potable des ménages ainsi que les besoins spécifiques des secteurs productifs et des territoires ». Les stations de dessalement doivent être munies de dispositifs de contrôle, de surveillance, de veille et de suivi continu afin de « neutraliser les impacts délétères potentiels du dessalement, notamment sur les écosystèmes marins dans leur diversité », a, par ailleurs, estimé le CESE jugeant opportun de consacrer le focus de cette année à la gestion du stress hydrique, notamment au vu de la sécheresse sévère que le Maroc a endurée ces dernières quatre années, culminant en 2022. Comme pour souligner l’urgence et la nécessité de porter toute l’attention à cette question, l’institution note que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de la sécheresse, dans le contexte du changement climatique, s’est traduite par un sévère déficit hydrique touchant tous les usages (agricole, industriel, touristique, domestique, etc.). Cela a eu « des répercussions majeures à la fois sur l’économie, les écosystèmes, la sécurité humaine (surtout hydrique, alimentaire et sanitaire) et les moyens de subsistance pour une grande part de la population », a-t-elle rappelé dans son rapport. Appel à une rupture majeure dans nos habitudes de consommation Il est évident que la sécheresse, jadis perçue comme un risque conjoncturel, est dorénavant une donne structurelle, exacerbant le stress hydrique qui assaille le pays. C’est dire que pour répondre à cet enjeu, « une intervention urgente visant à atténuer ses effets immédiats, notamment sur les populations, secteurs et territoires vulnérables, se révèle vitale », a soutenu le Conseil. Bien que les pouvoirs publics aient fait preuve de réactivité en déployant un ensemble de mesures de portées conjoncturelle et structurelle afin d’atténuer les effets immédiats de la sécheresse et faire face au stress hydrique à moyen et long termes, le CESE estime cependant que « le traitement optimal du stress hydrique – qui est également exacerbé par d’autres facteurs tels que l’augmentation de la demande en eau, les pertes et les pollutions – nécessite de mettre en place des mesures stratégiques s’inscrivant dans la perspective d’une gouvernance efficace de l’eau, en pleine convergence avec la réforme d’autres secteurs, notamment le secteur agricole ». Ainsi, afin de garantir la sécurité hydrique durable du pays et de renforcer sa résilience face aux risques futurs engendrés par le changement climatique, notamment le phénomène de la sécheresse, le CESE formule un ensemble de recommandations. Les propositions du Conseil, qui s’appuie sur un diagnostic partagé, visent à orienter les actions et les réformes futures. Avec l’ambition ultime « d’assurer la durabilité de la sécurité hydrique du pays et de renforcer sa résilience face à un éventail de risques futurs (climatiques, hydriques, alimentaires, etc.) ». Grosso modo, le Conseil plaide pour le développement d’un plan national de sécheresse, sur la base d’un système d’alerte précoce, compilant des données agrométéorologiques et hydrologiques en temps réel, pour ensuite définir, pour chaque niveau d’alerte, les mesures à prendre, ainsi que les entités responsables de leur mise en œuvre. Il préconise aussi la mise en place d’un mécanisme institutionnel d’arbitrage et de coordination en période de sécheresse, basé sur une large concertation multi-acteurs aux niveaux central et territorial et la création d’un organe indépendant, qui serait chargé, dans une logique de gestion intégrée des ressources hydriques, de l’allocation optimisée de ce bien national et de la mise en place d’une politique tarifaire des ressources hydriques. Le CESE appelle, par ailleurs, à « accélérer le programme de mobilisation des eaux non-conventionnelles en particulier par le renforcement des capacités des collectivités territoriales en matière de collecte et de traitement des eaux usées et la diversification des utilisations des eaux traitées dans les domaines agricole et industriel et éventuellement dans la recharge des nappes souterraines; et la promotion de l’investissement dans la collecte et l’utilisation des eaux de pluie ». En plus de renforcer les actions de sensibilisation des usagers de l’eau sur la rationalisation des utilisations et l’économie d’eau, l’institution préconise de repenser le modèle agricole en relation avec l’exploitation et la gestion de l’eau en redéfinissant les activités et les spécialités agricoles pour permettre à chaque région de se spécialiser dans des pratiques et cultures durables sur le plan hydrique. Alain Bouithy
Le Maroc en stress hydrique. Durablement structurel
ECONOMIE. « Le stress hydrique est durablement structurel au Maroc », affirme le Centre marocain de conjoncture (CMC) dans sa récente publication mensuelle « Maroc conjoncture (N°358, juin 2023). Ce phénomène d’ampleur planétaire demeure préoccupant au Maroc, en dépit de la stratégie mise en place et des efforts fournis en vue de trouver des solutions immédiates et à moyen et long termes pour renforcer la sécurité hydrique du pays, constate l’observatoire privé. Il faut dire que le Royaume s’est efforcé depuis de nombreuses années de renforcer la sécurité hydrique du pays à travers la politique des barrages initiés dès le début des années 60. S’il est vrai que « cette stratégie de long terme a contribué à mobiliser les ressources en eau nécessaire au développement de son agriculture, à son industrie, à l’approvisionnement des ménages en eau potable et à faire face aux différentes stress hydriques qui l’ont traversé », force est de constater qu’il « demeure un pays classé en stress hydrique », fait remarquer le CMC dans sa publication. Le Maroc demeure un pays classé en stress hydrique Pour preuve, l’indicateur de la rareté de l’eau est passé de 2500m3 par habitant et par an en 1960 à 1200m3 au début des années 90 puis à 950 m3 en 2000 avant de s’établir à 800 m3 en 2010 et à 632 m3 actuellement. Mais il y a plus grave : « Ce ratio va encore poursuivre sa tendance baissière au cours des prochaines années pour atteindre 500 m3 en 2030 », prévient le Centre précisant que ce niveau est nettement inférieur au seuil de 1000 m3 au-dessus duquel tout pays est considéré en situation de stress hydrique. Il faut tout de même indique que ce profil d’évolution aurait pu être beaucoup plus défavorable si le Maroc n’avait pas développé très tôt ses capacités de stockage, comme le fait remarquer l’observatoire privé. Quoi qu’il en soit, et bien que disposant actuellement de 149 ouvrages d’une capacité globale de 19 milliards de m3 et plus d’une centaine de petits barrages et lacs colinéaires, relever le défi du stress hydrique est désormais une priorité pour le Maroc, ajoute-t-il. Certes des actions pour économiser la ressource sont engagées, le CMC estime toutefois que la situation que connaît actuellement le Maroc doit inciter les pouvoirs publics « à réfléchir et à proposer de nouveaux procédés de production d’eau douce non seulement pour sécuriser l’approvisionnement des différents acteurs de l’activité économique mais aussi et surtout pour accommoder l’approche de l’eau avec la réalité du terrain, face à la fois à la pression de l’activité humaine et du dérèglement climatique ». Soulignons que deux approches sont actuellement envisagées, comme le relève le Centre. L’une promeut le dessalement de l’eau de mer et l’autre suggère la réutilisation des eaux usées. Pour le CMC, « ces deux alternatives semblent être appropriées pour résoudre le problème de pénurie d’eau et accéder à des sources d’eau non conventionnelles ». Le Centre estime cependant que la première solution est de plus en plus perçue comme trop énergivore et son impact environnemental peut être discuté. Il est à noter que le Maroc dispose actuellement de 9 stations de dessalement permettant de produire 147 millions de m3 d’eau par an et 4 seront réalisées dans un proche avenir dans les villes de Casablanca, Dakhla, Safi et Nador. La pression démographique participe également à l’aggravation du déficit hydrique Précisons par ailleurs que vingt autres stations seront réalisées à l’horizon 2050 pour atteindre la capacité de production annuelle de plus d’un milliard de m3 par an en eau. En ce qui concerne la seconde solution, l’observatoire affirme qu’elle est considérée comme une « voie d’avenir puisqu’une fois traitées, les eaux usées peuvent être destinées à différents usages : l’irrigation des espaces verts ou des cultures, la lutte contre les incendies, le lavage des voiries ou encore la recharge des nappes phréatiques. » Il est important de relever que seuls 35% des eaux usées produites au Maroc étaient traitées, le reste est déversé dans l’environnement. Ce qui augmente les risques de pollution de l’eau et de propagation des maladies. Quoi qu’il en soit, dès lors qu’elles seront généralisées, « ces deux alternatives peuvent contribuer efficacement à atténuer les effets du stress hydrique, à préserver la production alimentaire et à garantir une utilisation efficace et durable de l’eau », conclut l’observatoire. A titre de rappel, pour économiser cette précieuse ressource, un programme d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation s’étalant sur six ans a été mis en place. Ledit programme « vise d’une part à développer l’offre en eau conventionnelle et non conventionnelle et de l’autre à améliorer la gestion de la demande et à rationaliser l’utilisation de l’eau tout en satisfaisant non seulement les besoins du milieu urbain mais aussi ceux du monde rural », assurer le CMC expliquant que le plan national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 et le plan national de l’eau 2020-2050 s’inscrivent dans cette optique. Rappelons également que des mesures proactives et urgentes ont été prises en pour faire face à crise du stress hydrique que connait le pays durant les trois dernières années. Alain Bouithy
Marrakech, un modèle d’approche concertée pour faire face au stress hydrique
Le Maroc connaît ces dernières années, et de façon récurrente, des périodes de sécheresse aigue. Cela se traduit, entre autres, par une baisse considérable des retenues des barrages dans certaines régions du Royaume, dont la Région de Marrakech-Safi qui enregistre un déficit des apports de l’ordre de 40%. Pour faire face à cette situation, le Comité de Vigilance instauré par Mr le Wali de la Région de Marrakech Safi depuis le mois de Novembre 2021, a défini un ensemble d’actions, objet de l’Arrêté Gubernatorial N° 238 du 26 Janvier 2022. Ce comité se réunit à fréquence régulière sous la Présidence de Mr le Wali pour décider des actions à mener par l’ensemble de ses membres en fonction de l’évolution de la situation hydrique. Un plan de communication a en parallèle été établi pour accompagner la mise en œuvre des actions issues de cet Arrêté. C’est dans ce contexte que le Comité Technique (bras opérationnel du Comité de Vigilance) a tenu, le 22 juin dernier, une conférence de presse animée conjointement par la RADEEMA, l’ABHT et l’ONEE Branche Eau afin de présenter l’état d’avancement des actions découlant de l’Arrêté précité, d’alerter sur l’évolution inquiétante de la situation hydrique, mais surtout de lancer un appel pour une mobilisation collective (élus, citoyens, société civile, médias, …) pour la rationalisation de l’utilisation de l’eau potable. C’est dans ce contexte que la RADEEMA, l’ABHT et l’ONEE Branche Eau œuvrent ensemble pour gérer au mieux cette période critique afin d’assurer la continuité d’alimentation en eau potable de la ville ocre : – Des investissements colossaux ont été réalisés pour sécuriser l’alimentation de Marrakech à partir du barrage Al Massira à la fois par l’ONEE et la RADEEMA, – Une généralisation progressive de l’utilisation des ressources non conventionnelles (eau usée traitée) issue de la STEP pour l’irrigation des espaces verts de Marrakech. Après les golfs et la palmeraie, ce sont aujourd’hui 26 espaces verts et jardins de Marrakech d’une superficie totale de 228 ha, qui font l’objet d’un projet d’irrigation à partir des eaux usées de la STEP. D’un montant de 64,7 MDH, ce projet cofinancé par la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT), le Plan National de l’Assainissement Mutualisé (PNAM) et la Commune de Marrakech, est en cours de réalisation pour une mise en service début 2023. Une borne a également été conçue par la RADEEMA pour encourager l’utilisation des eaux usées traitées à la demande. Première cible identifiée : les entreprises de nettoiement, de travaux, etc. – Des actions de rationalisation de la demande en eau, un programme ambitieux de détection des fuites, des messages de sensibilisation à la préservation de la ressource, sont autant d’actions menées par la RADEEMA pour rationaliser la distribution de l’eau potable, – Des audits de l’efficacité hydrique des gros consommateurs d’eau potable (administrations, écoles, hôpitaux, hôtels, mosquées…) sont pilotés par l’ABHT et conduits par des bureaux d’études experts en la matière, grâce au financement de la Région de Marrakech Safi. L’objectif recherché à travers cette action édictée par l’arrête gubernatorial est de mettre à disposition de ces établissements (une centaine) un diagnostic précis accompagné d’un plan d’action opérationnel visant la sobriété eau. Ces actions seront par la suite généralisées à l’ensemble des établissements concernés.En fin, la RADEEMA, l’ABHT et l’ONEE Branche Eau insistent sur la nécessité de pérennisation des actions précitées et de la mobilisation collective pour sécuriser l’alimentation en eau potable de la ville de Marrakech.
La gestion efficace des ressources en eau, clé de la croissance et de la stabilité dans la région MENA
La pénurie d’eau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) peut constituer un facteur de déstabilisation ou un motif qui lie les communautés, ont estimé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Banque mondiale. Dans un nouveau rapport conjoint, «Gestion de l’eau dans les systèmes fragiles: renforcer la résilience aux chocs et aux crises prolongées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», l’agence onusienne et l’institution de Bretton Woods ont affirmé qu’une gestion efficace des ressources en eau dans le monde arabe est la clé de la croissance et de la stabilité futures dans cette région. Selon le document, qui décrit les risques associés aux défis de l’eau de la région et les politiques nécessaires pour y faire face, «l’instabilité combinée à une faible gestion de l’eau peut devenir un cercle vicieux qui exacerbe davantage les tensions sociales». Le rapport estime néanmoins que «les actions nécessaires pour rompre le cycle peuvent également être des éléments essentiels pour le rétablissement et la consolidation de la stabilité», indique-t-on dans un communiqué publié sur le site Internet officiel de la FAO. Soulignons qu’en marge de la conférence de la Semaine mondiale de l’eau, qui se tient du 26 au 31 août courant à Stockholm, en Suède, un appel avait été lancé pour «abandonner les politiques actuelles axées sur l’augmentation des approvisionnements vers une gestion à long terme des ressources en eau», indique la même source. «Des politiques inefficaces ont laissé les populations et les communautés de la région exposées aux conséquences de la pénurie d’eau, devenant de plus en plus sévères en raison de la demande croissante en eau et du changement climatique », a-t-on relevé lors d’une session spéciale consacrée à la région MENA. Au cours de cette session tenue mardi 28 courant, il avait été aussi rappelé que plus de 60% de la population de la région est concentrée dans des zones affectées par un stress hydrique de surface élevé ou très élevé, par rapport à une moyenne mondiale d’environ 35%. La situation est telle que «si rien n’est fait, la pénurie d’eau liée au climat devrait entraîner des pertes économiques estimées entre 6 et 14% du produit intérieur brut d’ici 2050 ; le taux le plus élevé au monde», a-t-on prévenu. Comme l’a si bien relevé Pasquale Steduto, coordinateur du programme régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord «les pertes économiques entraînent la hausse du chômage, aggravée par l’impact de la pénurie d’eau sur les moyens de subsistance traditionnels tels que l’agriculture». Ainsi, il estime que la dégradation de la situation peut entraîner «une insécurité alimentaire et des déplacements forcés de populations, ainsi que des frustrations croissantes liées à l’incapacité des gouvernements de garantir les services de base, ce qui pourrait aussi contribuer à l’instabilité généralisée dans la région». Co-auteur principal du rapport, il reste néanmoins optimiste en soutenant que «des mesures peuvent être prises pour empêcher que la pénurie d’eau et l’instabilité ne deviennent un cercle vicieux, en mettant l’accent sur la gestion durable, efficace et équitable des ressources en eau et la prestation de services». Pour sa part, Anders Jagerskog, spécialiste principal de la gestion des ressources en eau à la Banque mondiale et co-auteur principal du rapport, estime que «la rareté de l’eau a toujours une double dimension : locale, car elle affecte directement les communautés et régionale, du fait que les ressources en eau traversent les frontières». Ainsi, soutient-il, «s’attaquer à la réduction de la pénurie d’eau est une opportunité pour donner aux communautés locales les moyens de développer leur propre consensus local sur les stratégies permettant de relever le défi. Dans le même temps, c’est une motivation pour renforcer la coopération régionale face à un problème commun». Quoi qu’il en soit, «une approche équilibrée sera nécessaire pour aborder les impacts à court terme de la pénurie d’eau tout en investissant dans des solutions à plus long terme, y compris l’adoption de nouvelles technologies, comme base d’une croissance durable», assure la FAO dans son communiqué indiquant qu’en Égypte, 10% de l’eau agricole provient d’eau de drainage recyclée et qu’il est prévu d’installer au Maroc plus de 100.000 pompes solaires pour l’irrigation d’ici 2020. Alain Bouithy