RDC. « Nous sommes fatigués des voleurs »

PARLONS-EN. “Ma quatrième prière est que tu aides le président à choisir des hommes et des femmes de qualité qui l’aideront afin que la vie du congolais moyen devienne meilleure. Seigneur, s’il te plaît, des hommes et des femmes de valeur. Nous sommes fatigués des voleurs. Nous sommes fatigués de ceux qui s’enrichissent. Nous sommes fatigués de ceux qui ne voient que leurs intérêts. Donne-nous des hommes et femmes de valeur qui peuvent s’oublier et qui peuvent penser au bonheur du congolais de Kasumbalesa et au bonheur du plus démuni. Alors nous te bénirons et nous croyons que ces prières seront exaucées. Et j’anticipe que nous terminerons ce quinquennat dans l’action des grâces, dans la louange et dans l’adoration.” Voici un extrait de la prière du pasteur Roland DALO lors de la cérémonie d’investiture du président Félix-Antoine Tshisekedi pour son deuxième quinquennat. 1. Je constate donc que l’investiture du président Félix-Antoine Tshisekedi s’est déroulée sous le signe de Dieu, en le prenant avant tout à témoin et en lui “consacrant” tout le futur quinquennat qui commence ce samedi 20 janvier 2024. 2. Les hommes de Dieu relayés pour la prière se sont employés à “CONSACRER” le pouvoir politique actuel au Seigneur, c’est-à-dire à le rendre sacré, à le dédier à Dieu, en imposant au nouveau dirigeant et à ses proches collaborateurs de gouverner le peuple congolais selon la justice, l’équité et l’amour du peuple qui est censé lui avoir accordé ce mandat. 3. Cette consécration est donc en soi louable, si et seulement si elle reste conséquente dans ses belles promesses et dans la réalisation de ces dernières dans la vie des millions de congolais laissés-pour-compte et abandonnés à leur triste sort. Dans la longue histoire de la royauté biblique, en commençant par le roi Saul jusqu’à Joiakim et Sedecias, les deux derniers rois de la lignée de David deportés à Babylone, la prospérité du Roi (le consacré ou l’Oint de Dieu) était strictement liée à la fidélité de ce dernier à la volonté de Dieu et au souci manifesté pour les plus démunis de son peuple. Et cette règle reste de mise jusqu’au jour d’aujourd’hui pour tout dirigeant qui associe Dieu à l’exercice de son pouvoir. La survie politique de ce dernier et l’intégrité physique même de sa vie comme humain dépendent étroitement du respect strict de ce PACTE SPIRITUEL. 4. Le saint NOM de l’Eternel a été invoqué par tous les pasteurs qui se sont succédé à la tribune et qui l’ont donc pris à temoin. L’Eternel accomplira sa part de bénédiction divine certes si et seulement si le régime actuel et son chef se montrent SÉRIEUX devant ce Saint Nom qui n’aime pas les fraudeurs ( Ps 101, 7) et qui a inscrit dans ses Dix Commandements ( Ex 20, 15) cette interdiction de voler qui a été massivement violée par les barons du premier quinquennat du président Tshisekedi sans qu’aucun de ces voleurs n’ait à s’inquiéter de poursuites judiciaires ni de l’obligation juridique de rembourser l’argent volé dans la caisse du trésor public. 5. Le pasteur DALO s’adresse au Seigneur en ces termes “nous sommes fatigués des voleurs”, mais ce n’est pas Dieu qui a installé ce système politique des cleptomanes en RDC mais bien les régimes qui se sont sont succédé depuis des décennies qui ne laissent pas fonctionner indépendamment l’institution judiciaire comme il faut pour réduire au niveau ZÉRO l’impunité vis-à-vis de tous les congolais sans distinction de classe qui pillent les biens publics. Vous êtes fatigués et donc vous en appelez au changement radical de la situation actuelle ???? Oui mais prouvez-le aux urnes où se se choisissent des hommes nouveaux pour un Congo nouveau mais l’on a paradoxalement vu la plupart de ces voleurs (en millions de dollars) revenir tranquillement sur le devant de la scène politique congolaise. 5. La prière au Seigneur pour qu’il nous DONNE des hommes et femmes qui peuvent aider le président à penser au congolais moyen devrait être sanctionnée par des dernières élections législatives libres et démocratiques. Ce n’est pas Dieu qui nomme les députés ou les mandataires de l’Etat mais bel et bien le peuple souverain qui détient ce pouvoir de prendre ses responsabilités aux fins d’accorder son mandat aux personnes idoines et porteuses de passion pour la grandeur future du Congo. Ces hommes et femmes de valeur devraient par conséquent se retrouver parmi les 500 députés nationaux investis de la grande prérogative de contrôler l’action de l’exécutif ( et donc du président et du gouvernement congolais) pour l’aider à mieux gouverner selon les normes de la loi fondamentale. À la manière dont s’est fait le “vote” de ces 500 députés, veuillons ne pas mêler Dieu à chaque fois que ces “nominés” iront à l’hémicycle pour louer leur créateur ( avec petit C) avec l’unique objectif d’avoir accès à leurs 21.000 $ bientôt majorés gracieusement à 33.000 dollars américains. Ayons du respect à l’Honneur et à la Gloire de Dieu et ne prononçons point en vain son Saint Nom. Arrêtons de lui demander le contraire de ce que posent nos choix politiques au quotidien. Mettons de L’ORDRE DANS LA COUR DU ROI pour que la grâce de Dieu soit effectivement opérationnelle sur ce nouveau quinquennat et sur l’avenir du Congo, notre beau et unique pays. Fructueux deuxième mandat, Son Excellence Monsieur le Président. Je continuerai à vous dire la vérité car c’est de cette manière que je crois vous aimer et aimer notre peuple. Par Germain Nzinga
RD Congo. Qui en veut à la vie de Félix Tshisekedi ?

TRIBUNE. Depuis quelque temps, on assiste à une inflation de «prophéties» de malheur au sujet de Félix Tshisekedi dans certaines églises de Kinshasa. La plupart de ces soi-disant «prophéties » semblent aller dans la même direction : on parle tantôt de tentative de déstabilisation de son pouvoir, tantôt de tentative de coup d’état, voire même d’assassinat. Récemment, c’est l’apôtre Roland Dalo du Centre missionnaire Philadelphie qui est allé d’une « prophétie » bien sentie annonçant que quatre chefs d’État des pays de la région des Grands Lacs complotent contre la vie de Félix Tshisekedi. « Dieu m’a dit de dire à ces quatre présidents, si vous vous entêtez dans cette entreprise, vous seuls allaient partir avant, à cause de celui qui est invisible mais qui est derrière ce président. » Personnellement, je ne vais pas commenter les propos de Roland Dalo. Je constate seulement que ce pasteur, comme la plupart de ses collègues, est du côté du pouvoir de Félix Tshisekedi et non du peuple. Vous ne verrez jamais ces gens critiquer les dérives du régime. Ils sont avec le pouvoir et roulent pour le pouvoir. C’est le moins que l’on puisse dire, et tout le monde n’est pas Job pour résister à l’adversité, et encore moins au pouvoir. Pour la plupart de ces « hommes de Dieu » au service du pouvoir des hommes, tous les moyens sont bons pour s’attirer la bienveillance d’un régime, qui ne fait rien pour le peuple congolais. Et comme Dieu ne parle à personne d’autre qu’à eux seuls, ça nous sert une soi-disant prophétie venant des hauteurs insondables du royaume des cieux : Félix Tshilombo serait en danger de mort à cause de certains de ses homologues de la région des Grands Lacs. Or il suffit d’avoir le sens de l’histoire et d’être un peu avisé sur les réalités de cette région pour savoir que les décisions prises par Félix dans le dossier du Rwanda pourraient lui coûter cher. Pas besoin de prophétie pour comprendre cela. Connaissant les limites de l’homme, j’avais moi-même attiré l’attention sur les risques auxquels il s’exposait, en faisant remarquer, dans un post du 28 janvier 2019, qu’« il y a de fortes probabilités qu’il ne finisse pas son mandat ou qu’il ne soit plus de ce monde. » Dois-je moi aussi parler de « prophétie » ? La réponse est NON. C’était juste l’avis d’un observateur avisé. Bien entendu, les Taliwewas et les autres membres du clan et de la tribu m’ont attaqué, me faisant dire ce que je n’ai pas dit : «Mbeko a dit que Félix Tshisekedi va mourir dans trois mois ». Soyez patients… S’il y a des gens qui souhaitent la mort de Félix Tshisekedi, en tout cas je n’en fais pas partie. Toutefois, je suis assez lucide pour savoir que le chemin qu’il a emprunté depuis sa nomination à la tête du Congo par Joseph Kabila est porteur de problèmes, pour ne pas dire de malheur. Aussi en politique, il y a des évènements et des situations dont on ne peut saisir le sens que dans la durée. C’est comme les prophéties justement. Mais les vraies et non les incantations de quelques pasteurs et charlatans au service du pouvoir et de l’argent. Par Patrick Mbeko