RD Congo. Qui en veut à la vie de Félix Tshisekedi ?

RD Congo. Qui en veut à la vie de Félix Tshisekedi ?

TRIBUNE. Depuis quelque temps, on assiste à une inflation de «prophéties» de malheur au sujet de Félix Tshisekedi dans certaines églises de Kinshasa. La plupart de ces soi-disant «prophéties » semblent aller dans la même direction : on parle tantôt de tentative de déstabilisation de son pouvoir, tantôt de tentative de coup d’état, voire même d’assassinat. Récemment, c’est l’apôtre Roland Dalo du Centre missionnaire Philadelphie qui est allé d’une « prophétie » bien sentie annonçant que quatre chefs d’État des pays de la région des Grands Lacs complotent contre la vie de Félix Tshisekedi. « Dieu m’a dit de dire à ces quatre présidents, si vous vous entêtez dans cette entreprise, vous seuls allaient partir avant, à cause de celui qui est invisible mais qui est derrière ce président. » Personnellement, je ne vais pas commenter les propos de Roland Dalo. Je constate seulement que ce pasteur, comme la plupart de ses collègues, est du côté du pouvoir de Félix Tshisekedi et non du peuple. Vous ne verrez jamais ces gens critiquer les dérives du régime. Ils sont avec le pouvoir et roulent pour le pouvoir. C’est le moins que l’on puisse dire, et tout le monde n’est pas Job pour résister à l’adversité, et encore moins au pouvoir. Pour la plupart de ces « hommes de Dieu » au service du pouvoir des hommes, tous les moyens sont bons pour s’attirer la bienveillance d’un régime, qui ne fait rien pour le peuple congolais. Et comme Dieu ne parle à personne d’autre qu’à eux seuls, ça nous sert une soi-disant prophétie venant des hauteurs insondables du royaume des cieux : Félix Tshilombo serait en danger de mort à cause de certains de ses homologues de la région des Grands Lacs. Or il suffit d’avoir le sens de l’histoire et d’être un peu avisé sur les réalités de cette région pour savoir que les décisions prises par Félix dans le dossier du Rwanda pourraient lui coûter cher. Pas besoin de prophétie pour comprendre cela. Connaissant les limites de l’homme, j’avais moi-même attiré l’attention sur les risques auxquels il s’exposait, en faisant remarquer, dans un post du 28 janvier 2019, qu’« il y a de fortes probabilités qu’il ne finisse pas son mandat ou qu’il ne soit plus de ce monde. » Dois-je moi aussi parler de « prophétie » ? La réponse est NON. C’était juste l’avis d’un observateur avisé. Bien entendu, les Taliwewas et les autres membres du clan et de la tribu m’ont attaqué, me faisant dire ce que je n’ai pas dit : «Mbeko a dit que Félix Tshisekedi va mourir dans trois mois ». Soyez patients… S’il y a des gens qui souhaitent la mort de Félix Tshisekedi, en tout cas je n’en fais pas partie. Toutefois, je suis assez lucide pour savoir que le chemin qu’il a emprunté depuis sa nomination à la tête du Congo par Joseph Kabila est porteur de problèmes, pour ne pas dire de malheur. Aussi en politique, il y a des évènements et des situations dont on ne peut saisir le sens que dans la durée. C’est comme les prophéties justement. Mais les vraies et non les incantations de quelques pasteurs et charlatans au service du pouvoir et de l’argent. Par Patrick Mbeko

Crise en Ukraine: L’incroyable «prophétie» de John Mearsheimer

Crise en Ukraine: L’incroyable «prophétie» de John Mearsheimer

TRIBUNE. Le professeur John Mearsheimer est l’un des politologues les plus respectés et les plus célèbres du monde anglo-saxon. Lors d’une conférence consacrée à la crise ukrainienne en 2015 à l’Université de Chicago où il enseigne, il a brossé un portrait de la situation que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de « prophétie géopolitique ». Voici ce que disait en substance Mearsheimer lors de cette conférence intitulée “Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault” (« Pourquoi la crise ukrainienne est la faute de l’Occident ») : « Ce qui se passe ici, c’est que l’Occident conduit l’Ukraine sur un chemin sinueux et le résultat final est que l’Ukraine va se faire démolir. […] Ce que nous faisons, c’est encourager les Ukrainiens à jouer les durs avec les Russes. Nous encourageons les Ukrainiens à penser qu’ils finiront par faire partie de l’Occident parce que nous finirons par vaincre Poutine et que nous finirons par obtenir ce que nous voulons, le temps jouant en notre faveur. Et bien sûr, les Ukrainiens jouent le jeu; ils ne sont presque pas disposés à faire des compromis avec les Russes et veulent plutôt mener une politique dure. Eh bien, comme je vous l’ai déjà dit, s’ils font cela, le résultat final est que leur pays va être détruit. Et ce que nous faisons est en fait d’encourager ce résultat. » Ces propos tenus, il y a sept ans, sont à ce point prémonitoires que les prédictions de John Mearsheimer se sont réalisées avec une précision étonnante. Les pays de l’OTAN ont envoyé l’Ukraine à l’abattoir et dans les grands médias, on fait comme si cette guerre tombait du ciel ! Bref. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit arrêter de jouer le guignol pour amuser l’Occident. Il doit revenir à la raison et cesser de faire de son pays le champ de bataille des puissances qui poursuivent des intérêts qui ne sont nécessairement pas ceux des Ukrainiens. Conseil d’Africain épris de paix et de justice… Par Patrick Mbeko