RDC – ONU : Le Président Félix Tshisekedi a reçu Jean-Pierre Lacroix, le Sg Adjoint de l’ONU
Ce lundi à la Cité de l’Union africaine, le Chef de l’État a reçu le Secrétaire général adjoint des Nations unies (ONU) en charge des opérations de Paix Jean-Pierre Lacroix. La situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) était au menu des échanges. Au cours de cette audience, Jean-Pierre Lacroix était accompagné de Huang Xia, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs et de la cheffe de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) Bintou Keita. « Il y a un processus diplomatique qui est le dialogue en cours que nous soutenons à la fois politiquement mais aussi de manière opérationnelle avec les moyens de la MONUSCO », a déclaré Jean-Pierre Lacroix. Pour Jean-Pierre Lacroix, « il y a une responsabilité collective de faire le maximum pour que le reste du chemin vers la paix soit parcouru, d’après la détermination des Nations Unies, sur les volets politique et opérationnel. »
Plus de 40.000 morts à Gaza : l’ONU déplore une « étape sombre pour le monde »
Alors que des discussions devaient avoir lieu ce jeudi au Qatar en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le chef des droits de l’homme de l’ONU a déploré les derniers chiffres des autorités gazaouies indiquant que plus de 40.000 Palestiniens ont été tués en dix mois de guerre. « Aujourd’hui marque une étape sombre pour le monde », a dit le Haut-Commissaire Volker Türk dans un communiqué de presse. « La population de Gaza pleure aujourd’hui 40.000 Palestiniens morts, selon le ministère de la Santé de Gaza », a-t-il ajouté, notant qu’en moyenne, « environ 130 personnes ont été tuées chaque jour à Gaza au cours des dix derniers mois ». La plupart des morts sont des femmes et des enfants. « Cette situation inimaginable est due en grande partie aux manquements récurrents des forces de défense israéliennes aux règles de la guerre », a déploré M. Türk. Graves abus commis par l’armée israélienne et la branche armée du Hamas Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 40.005 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, entrée dans son onzième mois. L’ampleur des destructions de maisons, d’hôpitaux, d’écoles et de lieux de culte par l’armée israélienne est profondément choquante. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) indique avoir documenté de graves violations du droit international humanitaire tant par l’armée israélienne que par les groupes armés palestiniens, y compris la branche armée du Hamas. « Alors que le monde réfléchit et considère son incapacité à empêcher ce carnage », le chef des droits de l’homme demande instamment à toutes les parties d’accepter un cessez-le-feu immédiat, de déposer les armes et d’arrêter le massacre une fois pour toutes. « Les otages doivent être libérés. Les Palestiniens détenus arbitrairement doivent être libérés. L’occupation illégale d’Israël doit cesser et la solution des deux États convenue au niveau international doit devenir une réalité », a insisté M. Türk. Remise en état d’un puits Apportant une note d’espoir, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué avoir remis en état un important puits d’eau à Khan Younis, qui avait été détruit il y a plusieurs mois par des opérations militaires israéliennes. Le puits constitue désormais la principale source d’eau potable pour environ 100.000 personnes déplacées dans la région, pompant quotidiennement plus de 500 mètres cubes d’eau par jour, a déclaré l’agence, précisant que ce point d’eau fonctionne 8 heures par jour. Huit robinets ont été installés pour permettre aux familles déplacées de remplir leurs récipients d’eau portables, dont deux sont réservés aux camions-citernes pour desservir les personnes qui ne peuvent pas atteindre le puits à pied. « La dernière fois que j’ai visité ce puits, c’était à la fin du mois d’avril. Il était détruit, entouré d’éclats d’obus et de munitions non explosées potentielles, et ne fonctionnait plus », a rappelé sur le réseau social X, Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA. Boire au prix d’énormes distances sous des températures étouffantes À cette époque, Khan Younis était une ville « fantôme ». Les habitants avaient fui les opérations militaires et s’étaient réfugiés à Rafah. « Après le retrait des opérations militaires de cette zone, l’UNRWA a immédiatement commencé à réhabiliter le puits d’eau », a-t-elle ajouté, relevant que les équipes onusiennes ont travaillé jour et nuit pour réparer et remplacer les pièces endommagées et manquantes. Malgré son impact « considérable », l’accès à l’eau dans la majeure partie de l’enclave palestinienne reste limité. Avec « si peu de sources d’eau » dans la bande de Gaza, de nombreuses familles sont « obligées de parcourir d’énormes distances sous des températures étouffantes pour satisfaire un besoin aussi élémentaire ». « D’autres ne sont pas en mesure d’accéder à l’eau potable, ce qui les oblige à survivre avec de l’eau sale », a ajouté Mme Wateridge. De nouveaux ordres d’évacuation Cette bonne nouvelle intervient alors que les rapports des médias font état de nouveaux ordres d’évacuation. Sont à nouveau sommés de quitter leurs maisons et leurs abris, « tous les résidents des blocs 38, 39, 41, 42 des quartiers Al-Qarara 3 et Al-Sathar », dans le sud-est de la bande de Gaza, selon les forces israéliennes. Ces dernières semaines, Israël a émis de nombreux ordres d’évacuation pour les zones situées à l’intérieur et aux alentours de Khan Younis. Mardi déjà, l’armée israélienne avait lancé un ordre d’évacuer dans deux zones de l’est de Khan Younis, à savoir les quartiers de Makhta et de Beni Suhaila, ordonnant aux gens de partir immédiatement vers la prétendue « zone sûre ». Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’ordre a eu un impact sur les services essentiels, dont huit stations d’eau et d’assainissement ainsi que deux centres de soins de santé primaires, perturbant ainsi les services médicaux dans la zone. Des enfants se rafraîchissent et jouent sous l’eau Alors que des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir une fois de plus, cette zone située à l’intérieur de l’actuelle zone humanitaire désignée par Israël est « bondée de familles forcées de vivre les unes sur les autres dans des abris naturels adossés ou parmi les décombres de bâtiments squelettiques », a regretté pour sa part l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). A Khan Younis, les équipes de l’UNRWA indiquent avoir vu de nombreux enfants non seulement aller chercher de l’eau potable pour leur famille, mais aussi se rafraîchir et jouer sous l’eau qui déborde des grands réservoirs. « Il s’agit là d’une joie élémentaire qui n’est accessible qu’à très peu de personnes ici », a déclaré Mme Wateridge. Sur le terrain, en dépit des rapports des médias faisant état d’une reprise des pourparlers sur le cessez-le-feu, les bombardements et les hostilités continuent de tuer et de faire fuir les Palestiniens. Des femmes restent des mois sans prendre de douche Dans ce climat d’interminables mouvements de populations, le chef de l’UNRWA
Gaza : le refus d’autoriser des missions d’aide perpétue « un cycle continu de privation et de détresse », selon l’ONU
Les autorités israéliennes ont refusé l’accès à Gaza à environ un tiers de toutes les missions d’aide depuis le début du mois d’août, une mesure qui perpétue « un cycle continu de privation et de détresse » pour la population de l’enclave palestinienne déchirée par la guerre, ont alerté des agences humanitaires des Nations Unies. Le dernier rapport de situation du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) note que les difficultés d’accès à Gaza, dues à l’intensité des hostilités, à la division entre le nord et le sud et aux fréquents ordres d’évacuation, entravent gravement l’acheminement de l’aide humanitaire vitale à des centaines de milliers de personnes vulnérables dans toute la bande de Gaza. Entre le 1er et le 11 août, les autorités israéliennes ont refusé l’accès au nord de Gaza à 32 des 85 missions d’aide humanitaire coordonnées. Treize autres ont été entravées par les autorités israéliennes et six ont été annulées pour des raisons logistiques et de sécurité, selon l’OCHA. En outre, sur les 122 missions d’aide humanitaire coordonnées dans les zones du sud de Gaza, 63 ont été facilitées par les autorités israéliennes, 36 ont été refusées, huit ont été entravées et 15 ont été annulées. Au total, les missions refusées (68) représentent environ un tiers des missions prévues depuis le 1er août. Privation et détresse Le blocage des missions d’aide « compromet les efforts déployés pour répondre aux besoins humanitaires urgents », a fait valoir l’OCHA. Selon le bureau, les effets cumulés des restrictions d’accès compromettent les efforts déployés pour répondre aux besoins humanitaires urgents, perpétuant ainsi un cycle continu de privation et de détresse parmi les personnes touchées dans l’ensemble de la bande de Gaza. Ces derniers développements surviennent au moment où l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de certaines parties de la ville de Khan Younis, dans le sud de l’enclave, dimanche, en raison d’une « activité terroriste importante » de la « zone humanitaire ». Selon l’OCHA, ces deux ordres d’évacuer qui ont été donnés par l’armée israélienne, ce weekend à Khan Younès, sont principalement dans des zones qui avaient déjà fait l’objet d’un tel ordre. Les zones concernées par ces ordres comprennent environ 23 sites de déplacés, 14 infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène et 4 établissements scolaires. Les déplacements ne s’arrêtent jamais à Gaza Au total, environ 305 kilomètres carrés, soit près de 84% de la bande de Gaza, ont été concernés par les ordres d’évacuer de l’armée israélienne. « Les gens courent pour sauver leur vie, attrapant ce qu’ils peuvent et laissant tout le reste derrière eux. Ils sont épuisés et n’ont aucun endroit sûr où aller », a déploré sur le réseau social X, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Une nouvelle fois, l’ONU appelle toutes les parties au conflit à honorer leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris en prenant soin d’épargner les personnes et biens civils. « Les gens doivent donc pouvoir partir vers des zones plus sûres et revenir chez eux quand les circonstances le permettent », a insisté l’agence onusienne, relevant que les Gazaouis doivent aussi pouvoir « recevoir une aide humanitaire, qu’ils partent ou qu’ils restent ». La crise de l’eau potable et des égouts à Gaza Ces mouvements de populations interviennent alors que des conditions d’hygiène « épouvantables » continuent de menacer la vie et la santé des enfants gazaouis. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a ainsi publié une déclaration depuis Deir al-Balah, dans la zone centrale de Gaza, où les eaux usées non traitées ont formé de grandes mares sur la route à côté des abris pour les personnes déplacées de force. « Les eaux usées sont partout dans les rues », a déclaré le porte-parole de l’UNICEF, Salim Oweis, depuis le centre de Deir el-Balah. Il a souligné la destruction du réseau d’eau et d’assainissement de Gaza, ainsi que de ses usines de traitement des eaux usées, depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre, après les attaques sanglantes menées par le Hamas en Israël. Menace quotidienne de maladies « Avec le manque d’eau potable, la destruction du système d’assainissement, les systèmes de traitement des eaux usées, les enfants et les familles sont toujours en train de se battre », a-t-il dit. Selon l’UNICEF, les diarrhées et les éruptions cutanées continuent d’affecter les habitants de Gaza qui ont été forcés de quitter à plusieurs reprises leurs maisons et leurs abris, alors que des appels de plus en plus pressants sont lancés en faveur d’un cessez-le-feu pour permettre l’administration de vaccins oraux contre la polio après que des traces de la maladie ont été découvertes dans les eaux d’égout en juin et confirmées en juillet. Personne dans l’enclave n’a encore été vacciné contre la polio. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), des préparatifs sont en cours pour mettre en œuvre une campagne de vaccination à deux tours avec le nouveau vaccin oral contre la polio de type 2 (nOPV2). Aucun hôpital n’a fonctionné à Rafah pendant deux mois Sur un autre plan, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète du niveau de l’évacuation médicale des patients en dehors de Gaza depuis le 7 mai. Sur les 13.880 cas ayant fait l’objet d’une demande d’évacuation médicale, seuls 4916 (35 %) ont été évacués depuis octobre 2023. Le nombre de patients nécessitant une évacuation médicale devrait augmenter compte tenu de la diminution des capacités du système de santé, aggravée par l’escalade en cours. Pour l’OMS, il est extrêmement urgent de rétablir les évacuations médicales de Gaza vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, où les hôpitaux sont prêts à accueillir les patients. « Il faut également faciliter le transfert des patients vers l’Égypte et la Jordanie, et de là vers d’autres pays en cas de besoin », insiste l’OMS, qui réitère son appel à la mise en place de multiples couloirs d’évacuation médicale afin d’assurer un passage soutenu et rapide des patients par tous les itinéraires possibles, y compris Rafah et Kerem
L’est de la RDC est « au bord de la catastrophe », préviennent l’ONU et ses partenaires
Vingt hauts responsables d’agences des Nations Unies et d’organisations partenaires ont lancé mardi un cri d’alarme sur l’escalade du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) qui entraîne des niveaux records de violence sexiste, de déplacements et de faim et menace de pousser le pays « au bord de la catastrophe » sans une action internationale urgente. Des décennies de conflit et l’urgence humanitaire qui en résulte ont déjà épuisé et traumatisé des millions de civils congolais. Rien qu’au cours des derniers mois, plus de 700.000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, portant le nombre total de personnes déplacées à un niveau record de 7,2 millions. Ecart entre besoins et ressources « Il est essentiel de veiller à ce qu’une aide suffisante parvienne rapidement et sans entrave aux civils dans le besoin. Mais le Plan de réponse humanitaire de cette année est terriblement sous-financé, avec seulement 16% des 2,6 milliards de dollars demandés ayant été reçus. L’écart entre des besoins en augmentation rapide et des ressources suffisantes signifie que des millions de personnes se retrouvent sans le soutien vital dont elles ont besoin », préviennent les hauts responsables dans cet appel conjoint. Parmi les signataires, il y a Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Janti Soeripto, présidente et directrice générale de Save the Children, Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Catherine Russell, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Cindy McCain, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), et Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon ces hauts responsables, ce manque de ressources aggrave la crise en obligeant les organisations humanitaires à réduire leur aide, les femmes et les filles payant un prix extrêmement élevé. Violence sexiste « Le manque de protection et de sécurité dans les camps de déplacés surpeuplés signifie que de nombreuses personnes sont obligées d’échanger des relations sexuelles pour survivre et subvenir aux besoins de leur famille. Lorsqu’elles s’aventurent dehors pour aller chercher du bois de chauffage, de l’eau ou pour travailler, elles sont également exposées à des niveaux effroyables de violence sexuelle », écrivent-ils. Les cas enregistrés de violence sexiste ont augmenté entre 2022 et 2023. La stigmatisation et la peur des représailles empêchent de nombreuses survivantes de se manifester. Outre la violence sexuelle, les enfants sont également exposés à d’autres menaces, notamment aux enlèvements, aux meurtres, aux mutilations et au recrutement par des groupes armés. En outre, plus de 25 millions de personnes – un quart de la population – continuent d’être confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire de crise ou d’urgence en RDC, un pays confronté à l’une des plus grandes crises alimentaires au monde. Le choléra et la rougeole se propagent également rapidement alors que le secteur de la santé continue de se détériorer. Pour mettre fin à l’escalade de la crise humanitaire en RDC, l’ONU et ses partenaires estiment qu’il faut s’attaquer à ses causes profondes : le conflit, l’exploitation des ressources naturelles, les flux financiers illicites, les inégalités entre les sexes et les déficits de développement. « Nous devons intensifier notre soutien au peuple congolais, notamment aux femmes et aux filles qui subissent le plus gros de ce conflit, alors qu’elles s’efforcent de reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance et de rentrer chez elles. La communauté internationale doit mobiliser des ressources supplémentaires pour la réponse humanitaire et le soutien aux organisations de la société civile – ainsi que la volonté politique de mettre fin une fois pour toutes à la violence », concluent les hauts responsables dans leur appel. Accélération de la détérioration de la situation humanitaire S’exprimant lors d’une conférence de presse à Genève, le Coordinateur humanitaire des Nations Unies pour la RDC, Bruno Lemarquis, a également lancé un cri d’alarme concernant la « nature dramatique » de la crise dans l’est de la RDC. « La situation humanitaire à l’est de la République démocratique du Congo s’est vraiment détériorée depuis une année, avec une accélération de la détérioration depuis ces derniers mois du fait de la dégradation de la situation sécuritaire… principalement due à la résurgence, il y a deux ans, du mouvement M23 au Nord-Kivu. C’est également dû à l’activisme d’autres groupes armés et à d’autres poches d’insécurité dans d’autres endroits de ce pays immense », a-t-il expliqué aux journalistes. Il a noté que la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, est maintenant complètement encerclée, et que le M23 continue d’avancer vers le nord du Nord-Kivu et mais aussi vers le Sud-Kivu. Il a mentionné un autre groupe armé, les ADF, « très actif en ce moment et qui crée énormément de dégâts ». « C’est un groupe extrêmement violent qui à sa base en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’État islamique et qui fait énormément de dégâts au nord du Nord-Kivu et au sud de l’Ituri », a-t-il souligné. Selon le Coordinateur humanitaire, cette crise du M23 a des conséquences directes et des conséquences indirectes multiples. La conséquence directe la plus visible, ce sont des déplacements massifs de populations des territoires qui sont occupés par le M23. Les conséquences indirectes, ce sont notamment des déplacements de populations vers la province du Sud-Kivu, une province qui est déjà sous tension. La 2e conséquence indirecte est le vide sécuritaire créé par la crise du M23 dans la province de l’Ituri du fait du déplacement de troupes par le gouvernement congolais pour combattre ce groupe armé. « La 3e conséquence indirecte, c’est la trajectoire de développement de la République démocratique du Congo puisque du fait de cette crise à l’Est, il y a énormément d’énergie, d’attention et de ressources qui sont investies sur cette crise », a ajouté M. Lemarquis, citant notamment les dépenses militaires de la RDC qui ont doublé en 2023 par rapport à 2022. Selon lui, la RDC reste un théâtre d’opérations parmi les plus dangereux au monde pour les
La situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC s’est encore détériorée depuis la fin des élections en décembre
Au Conseil de sécurité, ce mercredi, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC) a mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays depuis la fin des élections en décembre 2023. « Je me félicite de la tenue largement pacifique des élections et des efforts déployés par la Commission électorale nationale indépendante pour remédier à certaines des irrégularités et des insuffisances opérationnelles qui ont entaché le processus », a déclaré par visioconférence Bintou Keïta. Mme Keïta, qui est également la cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC, la MONUSCO, s’est dite « encouragée par l’adoption par le ministère de l’Égalité des sexes d’une feuille de route pour lutter contre la violence électorale à l’égard des femmes, qui ont fait l’objet de graves agressions physiques et verbales pour les décourager de participer aux élections de décembre dernier ». Le Président Tshisekedi, réélu pour un second mandat, a annoncé que la réforme de l’appareil de sécurité et de défense constituerait l’une de ses principales priorités. « La MONUSCO est prête à soutenir le futur gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de cette réforme et d’autres comme la gouvernance pour autant qu’elles bénéficient d’un consensus large », a assuré Mme Keita. Elle a salué « le soutien réitéré du Président à la désignation du poste de porte-parole de l’opposition, un geste d’ouverture crucial pour permettre à l’opposition de jouer son rôle dans le processus démocratique ». Toutes les forces étrangères doivent se retirer de la RDC Malgré ces aspects positifs, « la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est encore détériorée depuis la fin des élections », a-t-elle observé alors que les rebelles du M23 ont fait des avancées significatives et étendu leur territoire « à des niveaux sans précédent ». Notant que presque 200 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans l’est de la RDC, la Représentante spéciale a estimé que « toutes les forces étrangères opérant illégalement sur le territoire de la RDC doivent se retirer, et les groupes armés nationaux et étrangers, tels que les ADF et les FDLR, doivent être désarmés ». « De plus, l’escalade des tensions entre le Rwanda et le Burundi a conduit à la fermeture de leur frontière respective par Bujumbura. Cela constitue un paramètre supplémentaire susceptible de déstabiliser la région dans son ensemble », a-t-elle souligné. Les Casques bleus ont essuyé des tirs directs du M23 dans le secteur de Sake dans le Nord-Kivu, blessant huit soldats de la paix, et six membres du personnel civil de la MONUSCO, a-t-elle rappelé. Mme Keita a regretté que « lorsque la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est s’est complètement retirée au début du mois de janvier, le M23 a réussi à occuper toutes les anciennes positions de l’EACRF, ce qui lui a permis de se déplacer plus au sud pour encercler Sake et Goma ». « Dans l’intervalle, la Mission d’Afrique australe en RDC (SAMIDRC) poursuit son déploiement, avec 2.000 soldats déjà déployés. Elle a commencé à fournir son assistance aux forces armées congolaises (FARDC) sur divers fronts opérationnels et a vu son mandat approuvé par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 4 mars ». Appel urgent aux donateurs pour une aide humanitaire adéquate Alors que plus de 7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et que 23 millions de personnes souffrent d »insécurité alimentaire, « cette catastrophe humanitaire exige de la communauté internationale des réponses adéquates », a estimé la Représentante spéciale, déplorant que le financement du Plan de réponse humanitaire de 2024, lancé avec l’objectif de lever 2,6 milliards de dollars, n’a reçu que 14,2%. Elle a réitéré son appel urgent aux donateurs pour qu’ils fournissent les ressources nécessaires pour garantir qu’une aide humanitaire adéquate parvienne à ceux qui en ont dramatiquement besoin. Des voix en faveur d’un retrait responsable S’agissant de la mise en œuvre de la phase 1 du plan de désengagement de la Mission, la MONUSCO a remis la base de Kamanyola, au Sud-Kivu, le 28 février à la Police nationale congolaise, a rappelé Mme Keita. « Nous devons veiller à ce que les préoccupations et les voix des populations affectées soient entendues en faveur d’un retrait responsable », a-t-elle plaidé. « Face aux campagnes de désinformation qui ont sapé nos efforts et mis en danger la vie des Casques bleus, la collaboration avec des dizaines de journalistes et de membres de la société civile à Goma et ailleurs aide à démystifier la désinformation et clarifier notre mandat ». Elle a noté avoir « constaté des progrès, et certains critiques acerbes expliquent maintenant la complexité de notre mandat ». Renforcer la participation de la jeunesse aux décisions Depuis Kinshasa, et également par visioconférence, Jacquie-Anna Kitoga, Coordonnatrice du Secrétariat technique national de mise en œuvre de la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité, a indiqué que « ce mécanisme gouvernemental créé en 2020 a œuvré à l’élaboration d’un plan d’action national sur la participation des jeunes aux processus de décision, qui a été lancé officiellement en août 2022 ». « Le Secrétariat technique national a pour mission de renforcer et valoriser la participation de la jeunesse aux décisions et aux négociations, tout en faisant rapport de ses activités en lien avec le programme sur les jeunes et la paix et la sécurité », a-t-elle noté. « Dans un pays à forte proportion de jeunes, ignorer et écarter ceux-ci de la sphère décisionnelle constituerait une attitude suicidaire pour la nation », a souligné Mme Kitoga.
Le Conseil de sécurité adopte une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi une résolution dans laquelle il exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le mois de Ramadan, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et souligne la nécessité urgente « d’élargir le flux » d’aide vers l’enclave palestinienne. Le texte présenté par les 10 membres non permanents du Conseil a reçu 14 votes pour et une abstention (Etats-Unis). Les cinq membres permanents du Conseil sont : Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et France. Dans la résolution, les membres du Conseil de sécurité se déclarent « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza » et prennent note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar, « visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire ». Dans ce contexte, la résolution du Conseil adoptée lundi « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du Ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable ». Lever les entraves à la fourniture de l’aide Elle « exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu’elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu’elles détiennent ». Les membres du Conseil insistent enfin « sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza » et « exigent à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle ». Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité de l’adoption de cette résolution. « Le Conseil de sécurité vient d’approuver une résolution très attendue sur Gaza, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable », a-t-il écrit dans un message publié sur la plateforme X. Le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est également félicité de l’adoption de cette résolution et a appelé à « sa mise en œuvre immédiate ». Vendredi, la Russie et la Chine avaient opposé leur veto à un projet de résolution présenté par les Etats-Unis jugeant impératif un « cessez-le-feu immédiat et durable » à Gaza. Ce projet de résolution avait reçu 11 votes pour, trois votes contre (Algérie, Chine, Russie) et une abstention (Guyana). Réactions des Etats-Unis et de la France Après le vote lundi, l’Ambassadrice et représentante permanente des États-Unis, Linda Thomas-Greenfield, a exhorté les membres du Conseil à préciser clairement qu’un cessez-le-feu aurait pu intervenir « il y a des mois » si le Hamas avait été prêt à libérer les otages, accusant le groupe extrémiste de jeter des obstacles sur le chemin de la paix. « Aujourd’hui, ma demande aux membres de ce Conseil… est de s’exprimer et d’exiger sans équivoque que le Hamas accepte l’accord sur la table » », a-t-elle dit. De son côté, l’Ambassadeur et représentant permanent de la France, Nicolas de Rivière, a déclaré que « l’adoption de cette résolution démontre que le Conseil de sécurité peut encore agir lorsque tous ses membres font les efforts nécessaires pour s’acquitter de leur mandat ». « Le silence du Conseil de sécurité sur Gaza devenait assourdissant, il est grand temps désormais que le Conseil contribue enfin à trouver une solution à cette crise », a-t-il poursuivi. « Après le Ramadan, qui se termine dans deux semaines, [le Conseil] devra établir un cessez-le-feu permanent », a ajouté l’Ambassadeur, soulignant également l’importance de la solution à deux États (Israël et Palestine). Réactions d’Israël et de la Palestine Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État observateur de Palestine, a noté qu’il avait fallu six mois, avec plus de 100.000 Palestiniens tués et mutilés, pour finalement exiger un cessez-le-feu immédiat. Les Palestiniens de Gaza vivent dans un contexte de famine et nombre d’entre eux sont enterrés sous les décombres de leurs propres maisons, a-t-il dit. « Leur épreuve doit prendre fin, et elle doit prendre fin immédiatement, maintenant ». Gilad Erdan, Ambassadeur et représentant permanent d’Israël, a dénoncé le fait que « malheureusement, aujourd’hui encore, ce Conseil a refusé de condamner le massacre du 7 octobre ». « C’est une honte », a-t-il dit. M. Erdan a noté en outre qu’au cours des 18 dernières années, le Hamas a lancé des attaques incessantes contre des civils israéliens. « Des milliers et des milliers de roquettes et de missiles aveugles contre des civils », a-t-il souligné.
Gaza : l’ONU s’inquiète de l’opération militaire israélienne à l’hôpital Nasser
L’ONU a exprimé sa vive inquiétude jeudi concernant les informations lesquelles les forces israéliennes ont attaqué le complexe médical Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, moins d’une semaine après avoir attaqué l’hôpital Al Amal, à l’ouest de Khan Younis. L’armée israélienne a confirmé jeudi dans un message sur X que ses forces spéciales avaient mené ce qu’elles ont appelé une « opération précise et limitée » à l’intérieur de l’hôpital Nasser, le plus grand établissement de santé fonctionnel de la région. Dans un message sur X mercredi, Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a exprimé son inquiétude face à la situation de plus en plus désastreuse à l’hôpital. « L’accès à l’hôpital reste bloqué – il n’existe aucun couloir sûr pour ceux qui en ont besoin. Deux missions de l’OMS ont été refusées au cours des quatre derniers jours et nous avons perdu le contact avec le personnel de l’hôpital », a déclaré le chef de l’OMS. Il a appelé à l’accès humanitaire et à la protection des hôpitaux par tous les combattants, soulignant qu’ils doivent rester sûrs pour les civils. Série d’attaques Jeudi, une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), Ravina Shamdasani, a également exprimé sa profonde préoccupation. « Ce raid intervient après un siège d’une semaine qui a interrompu l’approvisionnement en médicaments, en nourriture et en carburant », a dit Mme Shamdasani, dans une note à la presse. « Les forces israéliennes auraient ordonné le transfert de tous les patients, y compris ceux des unités de soins intensifs et des crèches, vers un autre bâtiment, exposant les patients à de graves risques, notamment un risque de décès pour les plus vulnérables. Il existe des informations non confirmées faisant état de détentions et de mesures prises contre ceux qui tentent de quitter l’hôpital ». La porte-parole a observé que le raid semble faire partie d’une série d’attaques menées par les forces israéliennes contre des infrastructures civiles essentielles à la survie de Gaza, en particulier des hôpitaux. « Notre Bureau a documenté des raids similaires dans la ville de Gaza, au nord de Gaza, au centre de Gaza et à Khan Younis, avec de graves conséquences pour la sécurité des patients et du personnel médical, ainsi que des civils hébergés dans ces installations », a-t-elle dit. « Avec près de 70.000 personnes blessées au cours de ce conflit et un système de santé presque effondré en raison des attaques contre les installations et des restrictions imposées aux fournitures humanitaires essentielles, l’impact sur les civils est épouvantable », a-t-elle ajouté, précisant que les installations médicales sont des infrastructures protégées par le droit international humanitaire. « Elles ont droit à une protection particulière et ne doivent pas faire l’objet d’attaques ni être utilisées en dehors de leur fonction humanitaire pour des actes préjudiciables à l’ennemi. Même si Israël prétend qu’un établissement médical a perdu sa protection parce qu’il a été utilisé pour des actes préjudiciables aux forces israéliennes, il doit néanmoins respecter les principes de précaution et de proportionnalité. En outre, Israël, en tant que puissance occupante, a le devoir d’assurer et de maintenir des installations et des services médicaux dans tout le territoire occupé, y compris la bande de Gaza », a encore dit la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Plus du tiers des écoles directement touchées Alors que l’armée israélienne poursuit ses attaques sur Gaza et menace de mener une offensive dans la ville de Rafah, les Nations Unies ont indiqué jeudi que plus de 30% des bâtiments scolaires ont été directement visés par des frappes aériennes israéliennes dans l’enclave palestinienne. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, près de 400 écoles (80% de l’ensemble des bâtiments scolaires de Gaza) ont été endommagées, dont plus de 140 ont subi des dégâts importants ou ont été détruites. Dans ce lot, plus d’une vingtaine d’écoles ont été complètement détruites. Cette alerte d’OCHA intervient alors que « des dommages aux infrastructures civiles continuent d’être signalés dans la bande de Gaza, notamment aux bâtiments résidentiels, aux écoles, aux hôpitaux, aux routes, aux cimetières, ainsi qu’aux installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement ». Les gouvernorats du Nord, de Gaza et de Khan Younis visés Les gouvernorats du Nord, de Gaza et de Khan Younis ont été particulièrement touchés, représentant 75% de toutes les écoles endommagées. Au total, ces écoles accueillaient auparavant quelque 460.000 enfants et plus de 17.000 enseignants, a précisé l’ONU relevant que plus de la moitié des écoles de Gaza nécessiteront une reconstruction complète ou une réhabilitation majeure. Face à ces destructions, plus de 625.000 élèves et près de 23.000 enseignants de la bande de Gaza ont été touchés par les fermetures d’écoles et les attaques contre l’éducation, les privant ainsi d’un accès à l’éducation ou d’un lieu sûr. « Selon le ministère de l’Education, au 6 février, plus de 4.851 élèves et 239 membres du personnel éducatif ont été tués et plus de 8.227 élèves et 836 enseignants ont été blessés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre », a détaillé l’OCHA dans son dernier rapport de situation. Une évaluation des dommages dérivée de satellites, avait révélé qu’au moins 55% des 563 bâtiments scolaires ont été soit directement touchés, soit confirmés comme endommagés, selon un décompte effectué le 10 février dernier par le volet éducation. Environ 90% de tous les bâtiments scolaires de Gaza sont utilisés comme abris pour les personnes déplacées et/ou ont subi des dommages plus ou moins importants. L’ONU fait tout son possible pour aider les civils En réponse à cette situation, les partenaires humanitaires ont apporté depuis octobre dernier, un soutien psychosocial et un apprentissage d’urgence à plus de 135.000 élèves et enseignants. L’aide porte aussi sur des fournitures, des activités récréatives et des sessions de sensibilisation dans les gouvernorats de Deir al Balah, Khan Younis et Rafah. La plupart des réponses en la matière sont fournies par des partenaires locaux. Outre des activités d’éducation non formelle avec les enfants déplacés menées par l’UNICEF, les groupes sectoriels de l’éducation et