L’ONU vote pour la fin de l’embargo américain contre Cuba
L’Assemblée générale adopte une résolution sur Gaza appelant à une trêve humanitaire immédiate
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté vendredi une résolution sur « la protection des civils et le respect des obligations juridiques et humanitaires » dans la crise en cours à Gaza. Le projet de résolution, présenté par la Jordanie, a reçu 120 voix pour, 14 contre et 45 abstentions. Le vote s’est déroulé au deuxième jour d’une session d’urgence de l’Assemblée générale sur la crise israélo-palestinienne, dans un contexte d’impasse au Conseil de sécurité et de conditions de plus en plus désastreuses dans l’enclave assiégée de Gaza. La résolution appelle notamment à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue », à ce que toutes les parties respectent le droit international et à une aide continue et sans entrave dans la bande de Gaza. Le texte, qui bénéficiait du soutien de plus de 40 États membres, dont l’Égypte, Oman et les Émirats arabes unis, appelle également à la « libération immédiate et inconditionnelle » de tous les civils détenus en captivité et exige leur sécurité, leur bien-être et leur traitement humain, conformément au droit international. Un amendement a été proposé par le Canada qui « rejette et condamne sans équivoque les attaques terroristes du Hamas » en Israël à partir du 7 octobre et la prise d’otages. Cet amendement a été rejeté lors d’un vote qui a précédé celui sur le texte de la résolution car il n’a pas obtenu la majorité des deux tiers (88 votes pour, 55 contre et 23 abstentions). Vote à l’Assemblée générale de l’ONU À l’Assemblée générale, les 193 États membres disposent chacun d’une voix et contrairement au Conseil de sécurité, il n’y a pas de veto. Les décisions de l’Assemblée générale sur les questions importantes sont prises à la majorité des deux tiers des membres présents et votants. Ces questions comprennent : des recommandations concernant le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ou d’autres sujets définis à l’article 83 du Règlement intérieur de l’Assemblée générale. L’expression « membres présents et votants » désigne les membres votant pour ou contre. Les membres qui s’abstiennent de voter sont considérés comme ne votant pas. Les observateurs permanents auprès de l’ONU, le Saint-Siège et l’État de Palestine, n’ont pas leur mot à dire dans les décisions de l’Assemblée générale. Le Conseil de sécurité dans l’impasse La session d’urgence de l’Assemblée générale a commencé jeudi et 110 orateurs sont inscrits pour cette session qui s’est poursuivie vendredi et doit s’achever mardi 31 octobre. Le Venezuela a pris la parole en premier vendredi, suivi du Qatar. L’Egypte et les États-Unis ont figuré aussi parmi les premiers orateurs de ce jour. La session d’urgence de l’Assemblée générale se déroule dans le cadre du mandat « Unis pour la paix », habilitant l’Assemblée à agir lorsque le Conseil de sécurité se trouve dans l’impasse sur une question cruciale de paix et de sécurité internationales. Jeudi, le Président de l’Assemblée générale, Dennis Francis, a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et inconditionnel et à l’ouverture de couloirs d’aide pour sauver des vies. L’État de Palestine a pris la parole le premier jeudi, lançant un appel à mettre fin aux massacres pour le bien de « tous ceux qui peuvent être sauvés ». Israël a ensuite pris la parole, décrivant la brutalité des attaques du Hamas contre des civils israéliens et d’autres, soulignant que son siège de Gaza et sa guerre contre le groupe militant visent à garantir que de telles « dépravations et atrocités ne se reproduisent plus jamais ». La Jordanie, au nom du Groupe des Etats arabes, a déclaré qu’elle présentait le projet de résolution pour « prendre position en faveur de la paix », après l’échec répété du Conseil de sécurité à parvenir à un consensus.
Burkina Faso: L’ONU a mobilisé 563 millions de dollars au profit du pays en 2022
Selon le Coordonnateur résident par intérim du Système des Nations Unies au Burkina Faso, Alain Akpadji, l’ONU a mobilisé 348 milliards de francs CFA (plus de 563 millions de dollars) en 2022 au profit du Burkina Faso. Près de 355 millions de dollars ont été dépensés au cours de l’année écoulée par l’organisation au Burkina Faso, a-t-il déclaré à l’occasion de la célébration de la journée de l’ONU au Burkina Faso sous le thème « Des partenariats solides pour relever les défis de paix et de développement durable ». D’après ses explications, les fonds mobilisés en 2022 ont permis à l’ONU de mener des actions notamment dans les domaines de l’assistance humanitaire, de la consolidation de la paix, du développement durable et du respect des normes et des droits internationaux, comme le rapporte l’agences de presse chinoise, Xinhua. La même source rapporte également que les Nations Unies ont poursuivi leurs « interventions en matière d’appui à la relance socio-économique et la réponse humanitaire, avec un accent particulier sur la relance économique et la résilience des populations les plus vulnérables, à travers 148 projets et programmes mis en œuvre en 2023 », comme l’a affirmé Alain Akpadji. Martin Kam
GUINEE/Discours de Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya à la tribune des Nations Unies (ONU)
« Monsieur le Président, Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation, Monsieur le Secrétaire général, Je voudrais avant de commencer, Monsieur le Président, vous adresser les chaleureuses félicitations de la délégation guinéenne pour votre brillante élection à la présidence de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Je voudrais également devant cette auguste assemblée, vous assurer du soutien de mon pays. Je souhaite par la même occasion rendre un hommage mérité à votre prédécesseur, Monsieur CSaba Kőrösi de la Hongrie. À Monsieur le Secrétaire général, Monsieur Antonio GUTERRESS, je le remercie pour le dévouement avec lequel il dirige notre organisation. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, En venant prendre part aux travaux de la 78ème session ordinaire de notre Assemblée, je voudrais m’acquitter d’un devoir, celui de vous transmettre les chaleureuses salutations du peuple souverain de Guinée. Mon pays qui continue de fonder un espoir en l’Organisation des Nations Unies pour trouver des solutions idoines aux questions auxquelles notre monde continue d’être confronté. Dans ce cadre, nous pensons que les fondamentaux qui ont sous-tendu à la création de notre organisation doivent s’adapter aux mutations profondes de notre société. L’objectif du thème de la présente session « Paix, prospérité, progrès et durabilité », est d’actualité, évocateur et mérite une attention particulière de notre part. Epidémie de coup d’état en Afrique. Après celle de la Covid-19, le continent est frappé par celle des putschs militaires. Notamment dans les pays francophones du sud du Sahara. C’est tout le monde qui les condamne. Qui les sanctionne. Qui s’émeut de la réapparition brusque de cette pratique que l’on croyait révolu. A juste titre. Mais j’ai envie de dire que la communauté internationale doit avoir l’honnêteté et la correction de ne pas se contenter de dénoncer les seules conséquences, mais de s’intéresser et de traiter les causes. Les coups d’Etat, s’ils se sont multipliés ces dernières années en Afrique, c’est bien parce qu’il y a de raisons très profondes. Et pour traiter le mal, il faut s’intéresser aux causes racines. Le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes pour renverser un régime. Je souhaite que l’on retienne bien que les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir. C’est ceux en col blanc qui modifient les règles du jeu pendant la partie pour conserver les rênes du pays. Voilà les putschistes les plus nombreux. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Je fais partie de ceux qui, un matin, ont décidé de prendre nos responsabilités pour éviter à notre pays un chaos complet. Une situation insurrectionnelle. Aucune force politique, toutes complètement neutralisées à l’époque, n’avait le courage et les moyens de mettre un terme à l’imposture que nous vivions. La rectification institutionnelle à laquelle mes frères d’armes et moi avons pris nos responsabilités le 5 septembre 2021 n’était qu’une conséquence de cette situation de chaos qui avait finit par fissurer le tissu social et mettre à mal le vivre ensemble. En Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, nous assistons avec l’évolution de nos sociétés à des prises de responsabilités par les Forces de Défense et de Sécurité qui suscitent interrogations, réflexions et actions de la Communauté internationale. La question que nous devons nous poser face à cette situation est la suivante : pourquoi les transitions militaires maintenant ? Je ne prétends pas avoir toutes les réponses à cette question. Mais, je voudrais donner des éléments de réponse à partir de l’expérience vécue dans mon pays par le peuple de Guinée et par-delà d’autres pays de l’Afrique de l’ouest confrontés aux mêmes réalités. Sans être exhaustif, nous pensons que les transitions qui sont en cours en Afrique sont dues à plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer les promesses non tenues, l’endormissement du peuple, le tripatouillage des constitutions par des dirigeants qui ont pour seul souci de se maintenir indéfiniment au pouvoir au détriment du bien-être collectif. Aujourd’hui les peuples africains sont plus que jamais éveillés et décident de prendre leur destin en main. La mauvaise répartition des richesses crée des inégalités sans fin, la famine, la misère qui rendent le quotidien de nos populations de plus en plus difficiles. Ces inégalités font partie des causes des événements qui mettent en péril le vivre-ensemble. Quand les richesses d’un pays sont dans les mains d’une élite alors que des nouveau-nés meurent dans des hôpitaux par manque de couveuse, il n’est pas surprenant que dans de telles conditions nous assistons à des transitions pour répondre aux aspirations profondes du peuple. L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui lui a été imposé. Un modèle certes bon et efficace pour l’occident qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à s’adapter à nos réalités, à nos coutumes, à notre environnement. Hélas la greffe n’a pas pris…, Je sais que lorsque je dis cela, tout de suite ils sont nombreux à se dire « encore un bidasse qui veut tordre le cou à la démocratie » « encore un soldat qui veut imposer sa dictature ». Cependant, de façon très claire, sans hypocrisie, sans faux semblant, les yeux dans les yeux, Nous sommes tous conscients que ce modèle démocratique que vous nous avez si insidieusement et savamment imposé après le sommet de la Baule en France, presque de façon religieuse, elle ne marche pas. Les différents indices économiques et sociaux sont là pour le démontrer. Ce n’est pas un jugement de valeur sur la démocratie en elle-même. Croyez-moi. C’est un bilan. Un constat sur plusieurs décennies d’expérimentation chaotique de ce modèle dans notre environnement. Une période où il n’a été question que de joutes politiques. Au détriment de l’essentiel. L’économie. Permettez-moi de pousser l’exercice de vérité un peu plus loin. Avec ma courte mais intense expérience de gestion d’un Etat, la Guinée, j’ai mieux mesuré à quel point ce modèle a surtout contribué à
ONU : Le Président Félix Tshisekedi annonce le retrait accéléré de la MONUSCO et demande plus de sanctions contre les auteurs des crimes en RDC
Le Président Félix Tshisekedi a pris la parole, mercredi 20 septembre, du haut de la tribune de la 78ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le départ de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), l’insécurité dans l’Est du pays et les prochaines élections étaient parmi les sujets abordés dans son discours. « L’accélération du retrait de la MONUSCO devient une nécessité impérieuse pour apaiser les tensions entre cette dernière et nos concitoyens », a dit le Chef de l’État, indiquant que des discussions sont en cours à ce sujet pour que ce retrait progressif débute en décembre 2023. « Il est temps pour notre pays de prendre pleinement son destin en main et de devenir le principal acteur de sa propre stabilité », a-t-il souligné. Le Président de la République a déploré que les missions de maintien de la paix déployée — sous une forme ou une autre — depuis 25 ans en République Démocratique du Congo (RDC) n’aient pas réussi à faire face aux rébellions et conflits armés qui déchirent le pays et la région des Grands Lacs ni à protéger les populations civiles. « Il est donc illusoire et contreproductif de continuer à s’accrocher au maintien de la MONUSCO pour restaurer la paix en RDC et stabiliser celle-ci », a-t-il relevé. Tout en saluant les sanctions prises par les Etats-Unis contre le Rwanda pour son soutien aux terroristes du M23, le Président Tshisekedi a réitéré la demande de la RDC au Conseil de sécurité de l’ONU de sanctionner tous les auteurs des crimes graves commis sur le territoire congolais. Pour lui, « il est injuste et inadmissible que ces personnes citées dans les différents rapports des experts de l’ONU restent impunies dans le silence total des Nations Unies. » Le Chef de l’Etat a rappelé que le dialogue ne sera jamais accordé au M23 qui refuse toujours de respecter les engagements conclus par les Chefs d’Etat de la région dans le cadre des processus de paix de Luanda et de Nairobi. « Non seulement ils n’ont pas quitté les positions conquises, mais ils continuent à massacrer nos populations civiles », a-t-il dénoncé. Enfin, le Président de la République a de nouveau confirmé la tenue des élections générales, en décembre, dans les institutions à mandat électif jusqu’au niveau des communes. « Des dispositions sont prises pour assurer la transparence, l’inclusivité, l’égalité des chances et la crédibilité des prochains scrutins », a-t-il rassuré. Le Chef de l’Etat a annoncé que des invitations ont été déjà lancées aux institutions internationales et organisations non gouvernementales spécialisées en la matière pour mandater leurs missions d’observation électorale.
Il est temps de renforcer le rôle des femmes dans la vie publique et politique, plaide l’ONU
D’immenses progrès ont été réalisés dans la quête de l’égalité des sexes, mais les principaux obstacles dressés par le système patriarcal doivent être démantelés afin que les femmes puissent jouer un rôle plus important dans la vie publique et politique, a déclaré vendredi le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. S’adressant à la réunion annuelle du Conseil à Genève sur la protection des droits des femmes et des filles, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a affirmé qu’il s’agissait d’une tâche urgente et qu’il fallait une tolérance zéro à l’égard de la violence sexiste. Il a souligné la réalité alarmante selon laquelle les femmes défenseurs des droits humains, les femmes journalistes et celles qui occupent des fonctions publiques et des postes de prise de décision politique font régulièrement l’objet d’attaques « vicieuses ». Violences physiques et psychologiques « De tels actes sont délibérés, dirigés contre celles qui sont considérées comme remettant en question les notions traditionnelles de famille et de genre ou les normes sociales traditionnelles néfastes », a déclaré M. Türk. « Leur objectif est clair », a-t-il ajouté, « il s’agit d’exercer un contrôle, de perpétuer la subordination et d’écraser l’activisme politique et les aspirations des femmes et des filles ». Pour illustrer cela, M. Türk a cité une étude récente menée par ONU Femmes dans 39 pays. Elle révèle que 81,8% des femmes parlementaires ont subi des violences psychologiques, tandis que 44,4% ont déclaré avoir été menacées de mort, de viol, de coups et d’enlèvement. En outre, 25,5% ont subi une forme quelconque de violence physique. Une autre étude, réalisée par l’UNESCO, estime que 73% des femmes journalistes ont été confrontées à la violence en ligne, notamment par la diffusion de fausses informations, d’images trafiquées et de menaces et d’attaques verbales directes. Tolérance zéro Faire face à la discrimination structurelle profondément enracinée nécessite un changement global et systémique. Le Haut-Commissaire Türk a appelé au renforcement des cadres juridiques nationaux pour garantir l’égalité des sexes et protéger les femmes contre la violence, en ligne et hors ligne. « Nous devons adopter des codes de conduite avec une tolérance zéro pour la violence sexiste et établir des mécanismes de signalement efficaces pour ceux qui en sont victimes », a déclaré le Haut-Commissaire. Des mesures concrètes, tant temporaires que permanentes, s’imposent de toute urgence. M. Türk a souligné la nécessité de quotas pour les femmes dans la vie publique et politique. Il estime que les femmes devraient avoir plus de chances d’être élues pour siéger dans les organismes publics. Pour cela, des campagnes de sensibilisation et d’autres formes d’aide aux femmes qui veulent consacrer leur temps à la politique sont nécessaires. Appuyant ce point, Reem Alsalem, Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes et des filles, qui s’est également adressée au Conseil vendredi, a déclaré : « Nous devons endiguer la vague de violence à l’égard des femmes et des filles dans les sphères privée, publique et politique de la vie et nous devons le faire maintenant ». Remettre en question les notions archaïques L’augmentation de la participation doit commencer par changer les comportements habituels, a déclaré le chef du bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH). « Nous devons également remettre en question les notions archaïques qui réduisent le travail domestique et de soins uniquement aux femmes et aux filles », a-t-il exhorté, ajoutant que les incitations économiques, les mesures de protection sociale et les campagnes pour l’égalité des sexes peuvent être des forces motrices pour promouvoir une plus grande égalité dans l’ensemble. M. Türk a déclaré que l’amélioration de l’éducation était une condition préalable essentielle à la participation égale des femmes aux affaires publiques. Il a souligné l’importance de renforcer la participation dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes tels que la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Les systèmes et les programmes éducatifs devraient inclure les femmes comme modèles et mettre en évidence leurs contributions à travers l’histoire pour remédier au manque de visibilité et de reconnaissance. « Les femmes représentent la moitié de l’humanité. L’égalité des sexes n’est pas une question de gains isolés pour les femmes seules, c’est une quête collective qui profite à des sociétés entières », a dit M. Türk, appelant les États membres et le Conseil « à s’engager à prendre des mesures concrètes et transformatrices pour lutter contre la violence fondée sur le genre à l’égard des femmes et des filles dans la vie publique et politique, et de promouvoir leur participation et leur leadership ».
Près de 500.000 personnes ont fui les combats au Soudan, selon l’ONU
Les combats meurtriers au Soudan ont forcé près d’un demi-million de personnes à fuir leur foyer, 334.000 ayant été déplacées à l’intérieur du pays et 114.000 personnes s’étant réfugiées dans les pays voisins, ont indiqué mardi des agences des Nations Unies. Alors que les passages aux postes frontaliers depuis le Soudan augmentent, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) estime à près de 114.000 le nombre de réfugiés ayant fui le Soudan vers les pays voisins, y compris des réfugiés soudanais, des Sud-Soudanais rentrés prématurément chez eux et d’autres personnes qui étaient elles-mêmes réfugiées au Soudan. Le nombre le plus important a pris la direction de l’Egypte avec près de 42.000 réfugiés. Suivent le Tchad avec 30.000 personnes déplacées de force, le Soudan du Sud avec 27.000 réfugiés dont 21.000 Sud-soudanais de retour dans leur pays, l’Ethiopie (9.000), la République centrafricaine (6.000) et la Libye (550). Le HCR procède actuellement à l’enregistrement des réfugiés et devrait avoir une meilleure vue de la situation dans les prochaines semaines. Mais les affrontements entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, pourraient pousser à la fuite « plus de 800.000 personnes », a d’ailleurs alerté l’Agence de l’ONU pour les réfugiés. Ces chiffres sont des projections utilisées pour la planification financière et opérationnelle. Sur ce total, environ 600.000 seraient des réfugiés soudanais, ainsi que des réfugiés accueillis par le Soudan en quête de sécurité. En outre, plus de 200.000 Sud-Soudanais et autres réfugiés accueillis par le Soudan pourraient rentrer chez eux prématurément. La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants D’une manière générale, le HCR note qu’il est « très difficile de prédire ce qui va se passer ». En fait, « cela va dépendre de ce qui se passe au Soudan », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Olga Sarrado Mur, porte-parole du HCR. En attendant, la plupart des nouveaux arrivants au Tchad et au Soudan du Sud sont des femmes et des enfants. Au Tchad, certains nouveaux arrivants restent encore en plein air ou sous les arbres, tandis que d’autres dorment dans des abris de fortune près de la frontière. Au Soudan du Sud, les personnes arrivant à la frontière comprennent des personnes âgées, des personnes handicapées, des femmes enceintes, des femmes cheffes de famille avec de jeunes enfants et des familles nombreuses. Le HCR a mis en place un centre de transit où les nouveaux arrivants peuvent bénéficier de services de protection essentiels. En République centrafricaine, le HCR a immédiatement déployé une équipe d’urgence. Des évaluations de relocalisation sont en cours pour éloigner les personnes de la frontière et les placer dans des lieux plus sûrs. En Ethiopie, la plupart des arrivées sont le fait de ressortissants de pays tiers et de quelques réfugiés. Le HCR a déployé des équipes aux deux principaux postes frontières dans les régions d’Amhara et de Benishangul Gumuz. Plus de 334.000 déplacés internes En Égypte, le HCR et d’autres agences des Nations Unies ont entrepris une mission pour évaluer les besoins des personnes arrivant du Soudan et explorer les meilleurs moyens de répondre à leurs besoins et d’informer la planification pour d’éventuelles arrivées futures. L’aide est fournie par les Nations Unies et distribuée par le Croissant-Rouge égyptien. C’est dans ce contexte d’afflux des réfugiés que le HCR lancera un plan régional interagences de réponse aux réfugiés qui inclura les besoins financiers. « Nous discutons des détails avec nos partenaires dans chaque pays et prévoyons de publier l’appel dès que possible », a ajouté Mme Sarrado Mur, relevant que la plupart des pays voisins manquent cruellement de fonds. A l’intérieur du Soudan, plus de 60.000 réfugiés ont fui Khartoum pour se réfugier dans les camps de réfugiés des États du Nil blanc, de Gedaref et de Kassala depuis que la crise a commencé à se développer il y a deux semaines. De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que les combats, ont forcé plus de 334.000 personnes à fuir à l’intérieur du pays. « Le nombre de personnes déplacées au cours des deux dernières semaines dépasse tous les déplacements liés au conflit au Soudan en 2022 », a affirmé Paul Dillon, porte-parole de l’OIM. Un déficit de 1,5 milliard de dollars de fonds pour l’aide humanitaire Par ailleurs, l’aide humanitaire pour le Soudan manque cruellement de financement. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), le Plan de réponse humanitaire de cette année pour ce pays n’est financé qu’à 14% actuellement. En d’autres termes, les agences humanitaires de l’ONU et leurs partenaires sont confrontés à un déficit de financement de 1,5 milliard de dollars alors que la crise humanitaire est aggravée par les combats en cours. Un porte-parole d’OCHA, Jens Laerke, a appelé la communauté internationale à soutenir les humanitaires. « Sans cela, ils ne peuvent tout simplement pas opérer », a-t-il insisté, relevant que les agences humanitaires manquaient déjà de fonds pour financer leurs opérations humanitaires au Soudan avant même l’escalade actuelle. A noter que le chef d’OCHA, Martin Griffiths, a été dépêché dans la région et rencontre des interlocuteurs clés au sujet de la situation au Soudan. Lundi, il a notamment rencontré le Président kenyan William Ruto. « Le message de M. Griffiths est clair : nous devons trouver des moyens d’acheminer l’aide dans le pays et de la distribuer à ceux qui en ont besoin. Le message qu’il adresse aux parties au conflit est tout aussi clair : protéger les civils et les infrastructures civiles », a conclu M. Laerke.
ONU: Bamako ne veut plus de la France comme «plume» des résolutions sur le Mali au Conseil de sécurité
Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de relever la France de ses fonctions à l’ONU de coordinateur-rédacteur des résolutions sur la Minusma ou sur le régime des sanctions concernant le pays. Depuis décembre 2012 et l’inscription du Mali à l’agenda du Conseil, Paris occupe officiellement cette fonction de « plume » parmi les quinze membres. Bamako a émis cette nouvelle requête estimant qu’en août 2022, son espace aérien avait été violé par des avions de l’armée française. Une accusation déboutée côté français en arguant de l’existence d’accords bilatéraux. Ce n’est pas la première fois que Bamako saisit le Conseil de sécurité en mettant ce prétexte en avant. Mais c’est la première fois que le ministre des Affaires étrangères Diop demande carrément à ce que la France soit dessaisie de sa fonction de « plume » sur les dossiers maliens au Conseil… Lire la suite sur RFI