La propriété intellectuelle, un levier du développement du tourisme

La propriété intellectuelle, un levier du développement du tourisme

Le système de la propriété intellectuelle crée un écosystème propice à l’innovation, à l’entrepreneuriat et à l’investissement dans le secteur touristique, indiquent l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). La propriété intellectuelle revêt un très grand intérêt pour stimuler le tourisme, soutiennent les deux institutions dans un nouveau rapport intitulé «Boosting Tourism Development through Intellectual Property» (La propriété intellectuelle comme levier du développement du tourisme). Dans le contexte de crise sanitaire actuelle liée au coronavirus, qui a mis à mal le tourisme mondial, «les droits de propriété intellectuelle sont de puissants outils pouvant servir à stimuler le développement et la compétitivité du tourisme», ont estimé le directeur général de l’OMPI, Daren Tang, et le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili. Comme le rappellent les deux responsables, dans l’avant-propos qu’ils co-signent, «le système de la propriété intellectuelle vise à promouvoir la créativité et l’innovation et à soutenir les efforts de particuliers, d’entreprises et d’autres acteurs pour se démarquer et différencier leurs produits et leurs services sur le marché, que ce soit par des marques, des indications géographiques, des droits d’auteur ou des brevets». En plus de mettre en lumière l’intérêt que présente la propriété intellectuelle pour stimuler le tourisme, «la publication fournit des indications pratiques pour, sans être spécialiste en la matière, prendre en compte la propriété intellectuelle dans le développement des produits touristiques – depuis l’image de marque des destinations jusqu’aux politiques du tourisme. Elle montre comment utiliser différents droits de propriété intellectuelle pour mobiliser des fonds», souligne l’OMPI et l’OMT dans un communiqué. Illustrée d’exemples d’expériences réussies, la nouvelle publication «démontre la façon dont les parties prenantes du monde entier utilisent les droits de propriété intellectuelle pour apporter de la valeur ajoutée aux services et aux produits touristiques, ainsi que pour protéger et promouvoir le savoir, les traditions et le patrimoine culturel locaux», expliquent les deux organismes de même source. Se référant à la production de fromage, de thé, de poivre ou d’autres produits, par exemple, les auteurs expliquent que « le rapport montre comment les indications géographiques et les appellations d’origine peuvent être mises au service de la croissance du tourisme rural et produire des retombées bénéfiques pour les populations locales ». Dans ce précieux document, l’OMPI et l’OMT préconisent, par ailleurs, «d’inclure des stratégies en matière de propriété intellectuelle dans les plans nationaux du tourisme et dans la politique du tourisme des destinations régionales et locales». Les auteurs de la publication estiment qu’une bonne connaissance et une bonne gestion de la propriété intellectuelle sont utiles pour tirer parti des ressources protégées du patrimoine immatériel. Ce n’est pas tout. Ils soutiennent en outre que cela va permettre aussi «d’attirer les investissements et d’exploiter les possibilités de mobiliser des fonds». Ces initiatives ne suffiront pas à elles seules à mettre à profit tout le potentiel du système de la propriété intellectuelle. Pour les auteurs du rapport, il est aussi impératif que « les autorités du tourisme sensibilisent les parties prenantes du tourisme et des destinations à l’importance d’une connaissance et d’une gestion appropriées de la propriété intellectuelle pour favoriser la croissance du secteur en cette période difficile ». Alain Bouithy

Tourisme. Une saison désespérément creuse

Tourisme. Une saison désespérément creuse

L’année 2021 sera très dure pour le secteur du tourisme national. En effet, si celle qui l’a précédée a été la pire de l’histoire du tourisme mondial, l’année actuelle ne fera pas exception à la règle. Le durcissement des restrictions sur les voyages face aux nouvelles flambées du virus risque d’envenimer cette situation de crise pour un bon moment. Un autre coup dur, donc, pour un secteur qui a déjà vu ses revenus baisser de 51% entre janvier et novembre 2020 à cause de la chute des arrivées qui n’ont pas dépassé les 142.000 touristes soit une baisse de 82% comparativement à la même période de l’année précédente. Cette baisse était de 98% dans le rang des touristes étrangers pendant la grande saison estivale et de 56% chez les résidents. Concernant la perte d’emploi, la crise liée à la Covid-19 a provoqué la perte de 35% des emplois. A rappeler que le tourisme demeure l’un des principaux pourvoyeurs de l’économie nationale, avec environ 2 millions d’emplois directs et indirects, participe à hauteur de 11% du PIB national et mobilise près de 80 milliards de DH de recettes voyages en devises par an. Une situation qui est appelée à perdurer cette année puisque les nouvelles données publiées par l’institution spécialisée des Nations unies, à savoir l’Organisation mondiale du tourisme, indiquent que le nombre des arrivées de touristes internationaux a chuté de 87% au titre de janvier 2021 par rapport à l’année précédente. Un état des lieux qui concerné toutes les régions du monde qui ont continué d’enregistrer de fortes chutes des arrivées de touristes au premier mois de l’année. En détail, en plus de maintenir le plus haut niveau de restrictions sur les voyages, la région Asie-Pacifique a subi la plus forte baisse des arrivées internationales au mois de janvier avec un recul de 96%. Pour leur part, «l’Europe et l’Afrique ont enregistré toutes les deux une baisse de 85% des arrivées et le Moyen-Orient une chute de 84%», selon les statistiques de l’organisation. Quant aux Amériques, les données montrent qu’elles «ont connu une baisse de 77% des arrivées internationales au mois de janvier après avoir obtenu des résultats un peu meilleurs au dernier trimestre de l’année» écoulée. Comme l’explique l’organisation internationale dans un communiqué, «les dépistages obligatoires, les quarantaines et dans certains cas la fermeture complète des frontières ont été autant d’obstacles à la reprise des voyages internationaux». La même source estime, en outre, que «les vaccinations ont progressé à une échelle et à un rythme moins importants que prévu, retardant encore plus le redémarrage du tourisme». Après une fin 2020 difficile, l’Organisation mondiale du tourisme concède que «le tourisme mondial a connu d’autres coups durs en ce début d’année 2021 avec le durcissement des restrictions sur les voyages décidé par les pays face aux nouvelles flambées du virus». La situation est telle que l’OMT prévoit des premiers mois 2021 difficiles pour le tourisme mondial, arguant que 32% des destinations mondiales étaient complètement fermées aux touristes internationaux au début de février. Au titre du premier trimestre 2021, l’OMT table sur une baisse d’environ 85% des arrivées de touristes internationaux par rapport à la même période en 2019. Ce qui correspond à environ 260 millions d’arrivées internationales en moins par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, précise l’organisation. Poursuivons pour dire qu’un possible rebond des voyages internationaux en deuxième partie d’année n’est pas exclu, selon les prévisions de l’OMT qui se fondent particulièrement sur «une levée importante des restrictions sur les voyages, le succès des programmes de vaccination ou encore la mise en place de protocoles harmonisés tels que les certificats verts numériques programmés par la Commission européenne». Soulignons que deux scénarios ont été élaborés pour la suite de cette année. Dans le premier scénario, l’OMT prévoit un rebond en juillet qui se traduirait par une augmentation de 66% des arrivées internationales en 2021 par rapport aux plus bas historiques de 2020. En dépit de cette hausse, le nombre des arrivées devrait rester cependant inférieur de 55% aux niveaux de 2019. « Dans le second scénario, le possible sursaut surviendrait en septembre et ferait augmenter les arrivées de 22% par rapport à l’an dernier, celles-ci demeurant néanmoins inférieures de 67% aux niveaux de 2019 », prévoit-elle. Quoi qu’il en soit, pour l’organisation internationale chargée de promouvoir et développer le tourisme, «la prudence reste de mise en ce qui concerne les perspectives pour le restant de l’année ». Et continue ainsi de «recommander de mieux coordonner les protocoles de voyage entre les pays pour permettre une reprise sûre du tourisme et éviter au secteur de subir une autre année de pertes colossales ». Alain Bouithy

Le tourisme mondial a connu en 2020 la pire année de son histoire

Le tourisme mondial a connu en 2020 la pire année de son histoire

L’ Organisation mondiale du tourisme (OMT) a publié récemment des chiffres éloquents. D’après l’institution spécialisée des Nations unies, en 2020, les destinations ont enregistré 1 milliard d’arrivées internationales en moins par rapport à l’année précédente. Les raisons de ce recul : l’effondrement sans précédent de la demande et l’instauration généralisée de restrictions sur les voyages, selon l’OMT qui, en guise de comparaison, rappelle que la crise économique mondiale de 2009 s’était traduite par une baisse de 4 %. D’après les dernières données de l’organisation chargée de promouvoir et de développer le tourisme mondial, les arrivées internationales ont chuté de 74%. Il s’agit du plus mauvais résultat de l’histoire du tourisme mondial. Pour l’OMT, « cette mise à l’arrêt des voyages internationaux représente une perte de recettes d’exportation estimée à 1.300 milliards d’USD – plus de 11 fois la perte enregistrée pendant la crise économique mondiale de 2009 ». Pour mieux apprécier la gravité de la situation, l’organisation précise dans le dernier numéro du Baromètre OMT du tourisme mondial que « la crise menace de 100 à 120 millions d’emplois directs dans le tourisme, dont beaucoup dans de petites et moyennes entreprises ». Avec une baisse de 84% en 2020, l’Asie-Pacifique a connu la plus forte chute du nombre des arrivées, soit 300 millions en moins; le Moyen-Orient et l’Afrique ont tous deux enregistré un recul de 75% ; tandis que l’Europe a affiché, de son côté, une baisse de 70% des arrivées de touristes. En dépit du léger rebond observé à l’été dernier, l’Europe a connu la plus forte chute en chiffres absolus, avec plus de 500 millions de touristes internationaux en moins au cours de l’année écoulée. Tandis que les Amériques ont, pour leur part, enregistré une baisse de 69% des arrivées internationales. A l’échelle mondiale, notons que la situation n’est pas près de s’améliorer puisque de nombreux pays sont actuellement en train de remettre en place des restrictions plus sévères sur les voyages. Celles-ci comprennent les tests obligatoires, les quarantaines et, dans certains cas, la fermeture totale des frontières, autant d’éléments qui pèsent sur la reprise des voyages internationaux. Comme l’a déclaré le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili : «Beaucoup a été fait pour rendre possibles des voyages internationaux sûrs, mais nous sommes conscients que la crise est loin d’être terminée». L’OMT reste toutefois optimiste. Puisque, parallèlement à ces restrictions, «le déploiement progressif d’un vaccin contre la Covid-19 devrait aider à rétablir la confiance des consommateurs, contribuer à l’assouplissement des restrictions sur les déplacements et permettre, progressivement, à la situation des voyages de rentrer dans l’ordre au cours de cette année», a expliqué l’organisation. Pour Zurab Pololikashvili, il va sans dire que « l’harmonisation, la coordination et la numérisation des mesures de réduction des risques liés à la Covid-19 au niveau des voyages, notamment le dépistage, le traçage et les certificats de vaccination, sont fondamentales pour promouvoir des voyages sûrs et pour préparer le redressement du tourisme quand les conditions le permettront ». Analysant les perspectives pour 2021, l’OMT rapporte que près de la moitié des personnes interrogées (45%) dans le cadre d’une récente enquête estimaient les perspectives plus favorables pour 2021 que pour l’an dernier. Selon les résultats de cette enquête, 25% des personnes sondées tablaient sur des résultats comparables en 2021 et 30% s’attendaient à de plus mauvais résultats. L’enquête a également montré que «50% des personnes interrogées s’attendent maintenant à ce que le rebond ne se produise qu’en 2022, alors qu’elles étaient 21% en octobre 2020. L’autre moitié des personnes interrogées continue de tabler sur un rebond potentiel en 2021, mais elles sont moins nombreuses que lors de l’enquête d’octobre 2020 (79% comptaient sur un redressement en 2021)», a constaté l’OMT. A propos du retour du tourisme mondial aux niveaux d’avant la pandémie, il est important de noter que si 43% des personnes interrogées citent 2023, elles sont en fait 41% à ne compter sur un retour aux niveaux de 2019 qu’en 2024 ou après, a constaté l’organisation. Poursuivant sur les perspectives de redressement du tourisme mondial, « d’après les scénarios de l’OMT sur une période plus longue pour 2021-2024, on peut penser qu’il faudra de deux ans et demi à quatre ans au tourisme international pour retrouver les niveaux de 2019 », a estimé l’institution onusienne. Alain Bouithy

L’OMT exploite la puissance de l’intelligence artificielle pour la recherche d’emploi dans le tourisme

L’OMT exploite la puissance de l’intelligence artificielle pour la recherche d’emploi dans le tourisme

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) va travailler avec la société Eightfold.ai, basée en Californie, pour faciliter la mise en relation, dans le tourisme, des demandeurs d’emploi avec les employeurs, et contribuer de la sorte au redressement mondial du secteur. Ce nouveau partenariat permettra à l’OMT de tirer parti de la puissance d’une plateforme, Eightfold Talent Exchange, connectant les forces vives du secteur, touchées par la pandémie de COVID-19, aux offres d’emploi disponibles. Grâce à des fonctions avancées d’intelligence artificielle pour l’apprentissage profond, Exchange fait le lien entre les personnes et les emplois qui leur correspondent dans les entreprises qui embauchent, mettant ainsi en rapport les demandeurs d’emploi et les organisations ayant besoin de recruter rapidement. La totalité des 159 États membres de l’OMT et les plus de 500 Membres affiliés bénéficieront d’un accès direct à la plateforme. Ils pourront aussi proposer Talent Exchange aux travailleurs ayant perdu leur emploi à cause de la COVID-19. Ceux-ci pourront s’inscrire pour repérer des offres d’emploi cadrant avec leurs compétences et leur expérience, et les Membres ayant besoin de recruter pourront aussi publier des avis de vacance et trouver des talents immédiatement opérationnels. Connecter les employeurs aux personnes de talent dans le tourisme Le Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, a déclaré : « La pandémie de COVID-19 a frappé de plein fouet le secteur du tourisme mondial et jusqu’à 120 millions d’emplois sont menacés. Cependant, le tourisme a su, de tout temps, s’adapter et s’approprier l’innovation. Ce partenariat sera d’un grand intérêt pour les millions de personnes qui dépendent du tourisme pour leur subsistance, de même que pour les employeurs, qui auront ainsi accès aux meilleurs talents que compte notre secteur.» Le Président d’Eightfold.ai, Kamal Ahluwalia, a ajouté : « Eightfold Talent Exchange est une plateforme proposée à tous les membres de l’OMT qui les réunit autour d’un objectif commun : permettre à celles et ceux qui ont perdu leur emploi de retrouver du travail. L’intelligence artificielle sur laquelle elle repose prend en considération l’ensemble des compétences d’une personne : celles qui constituent son bagage professionnel et celles qu’elle pourrait facilement acquérir. » UNWTO

Le potentiel du tourisme interne au service du redressement économique

Le potentiel du tourisme interne au service du redressement économique

Le tourisme interne devrait reprendre plus vite que les voyages internationaux, a affirmé l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) dans la troisième édition de sa note d’information sur «Le tourisme et le Covid-19 : Comprendre le tourisme interne pour en exploiter le potentiel». Pour les pays développés et les pays en développement, cela en fait «un tremplin intéressant pour se rétablir des effets économiques et sociaux de la pandémie de Covid-19», a soutenu l’institution spécialisée des Nations unies pour le tourisme. L’organisation «s’attend à ce que le tourisme interne reparte plus vite et avec plus d’intensité que les voyages internationaux. Vu son ampleur, le tourisme interne pourra aider de nombreuses destinations à se remettre des impacts économiques de la pandémie tout en permettant de sauver des emplois, de protéger les moyens d’existence et de retrouver aussi les bienfaits sociaux apportés par le tourisme», a expliqué le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili. Dans le contexte actuel de crise liée au Covid-19, la nouvelle note de cette organisation ne peut laisser indifférent le Maroc dont le secteur touristique a été très fortement touché par les effets de la pandémie. Soulignons que ce secteur constitue une importante source de devises et emploie 20 millions de personnes, comme l’avait rappelé la députée ittihadie Amina Talbi, lors du débat organisé en juin dernier à la Chambre des représentants sur l’impact de la pandémie du coronavirus sur le tourisme, l’artisanat, le transport aérien et l’économie sociale. Dans sa publication, l’organisation relève environ 9 milliards de voyages de tourisme interne dans le monde en 2018, ce qui représente six fois plus le nombre d’arrivées de touristes internationaux recensés au cours de cette même année (1,4 milliard). L’institution internationale y décrit aussi «la façon dont les destinations dans le monde prennent activement des mesures pour développer le tourisme interne, par exemple en offrant des vacances en prime aux salariés ou des coupons et autres encouragements à voyager à l’intérieur du pays». Selon l’Organisation mondiale du tourisme, dans la plupart des destinations, le tourisme interne génère des niveaux plus élevés de recettes que le tourisme international. Pour preuve, «dans les pays de l’OCDE, le tourisme interne intervient pour 75% dans les dépenses touristiques totales. Dans l’Union européenne, les dépenses du tourisme interne sont 1,8 fois plus élevées que les dépenses du tourisme récepteur», a fait savoir l’institution spécialisée. Il est à souligner qu’à l’échelle mondiale, les plus grands marchés de tourisme interne en termes de dépenses sont les Etats-Unis d’Amérique (près de 1.000 milliards d’USD), l’Allemagne (249 milliards d’USD), le Japon (201 milliards d’USD), le Royaume-Uni (154 milliards d’USD) et le Mexique (139 milliards d’USD), selon les données de l’organisation. Pour lutter contre les répercussions du nouveau coronavirus sur ce secteur, signalons que les autorités marocaines ont élaboré un plan intégré et participatif mettant un accent particulier sur le tourisme interne. Répondant à une question centrale à la Chambre des représentants, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, Nadia Fettah Alaoui, affirmait que le tourisme interne constituait l’une des priorités de son département. Pour stimuler le tourisme interne, l’OMT recommande un certain nombre d’initiatives, fournissant ainsi des études de cas destinées à stimuler la demande interne. D’après l’organisation, celles-ci «comprennent des initiatives axées sur le marketing et la promotion et des incitations financières», a-t-elle constaté notant qu’au vu du poids du tourisme interne et des tendances actuelles, de plus en plus de pays s’emploient à développer leurs marchés. Au Maroc, parallèlement aux mesures prévues dans le cadre du pacte proposé par le Comité de veille économique (CVE), l’Etat et le secteur privé, représenté par le président du GPBM et le président de la Confédération nationale du tourisme, ont procédé en août dernier à la signature du contrat-programme pour la relance du secteur touristique en phase post-Covid-19. Couvrant la période 2020- 2022, ce contrat se fixe trois objectifs majeurs : préserver le tissu économique et l’emploi, accélérer la phase de redémarrage et poser les bases d’une transformation durable du secteur. Alain Bouithy

L’assouplissement des restrictions sur les voyages gagne du terrain à l’échelle mondiale

L’assouplissement des restrictions sur les voyages gagne du terrain à l’échelle mondiale

Les restrictions de voyage introduites dans plusieurs pays à travers le monde en réponse à la pandémie de Covid19 sont en train d’être assouplies/levées, a constaté l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) soulignant qu’une majorité de destinations mondiales prennent des mesures pour les assouplir. Selon l’agence spécialisée des Nations unies pour le tourisme, au 1er septembre 2020, 115 destinations correspondant à 53% de toutes les destinations dans le monde ont assoupli les restrictions de voyage. Ce qui représente une augmentation de 28 depuis le 19 juillet dernier, a-t-elle souligné dans la septième édition de son rapport intitulé «Restrictions de voyage liées au Covid-19: un examen mondial du tourisme». Les données présentées dans cette étude révèlent que seules deux destinations ont levé «toutes les restrictions, tandis que les 113 autres continuent d’avoir certaines mesures restrictives en place ». Pour l’organisation chargée de promouvoir et de développer le tourisme à travers le monde, tout semble indiqué que « les destinations qui ont assoupli les restrictions de voyage ont généralement des niveaux élevés ou très élevés d’infrastructures de santé et d’hygiène. Ils ont également tendance à avoir des taux d’infection au Covid-19 comparativement faibles ». Poursuivant son analyse, l’OMT a également noté que 79% des destinations touristiques des économies avancées ont déjà pris des mesures d’assouplissement des restrictions contre moins de la moitié seulement (47%) dans les économies émergentes. D’après l’institution onusienne, « 64% des destinations qui se sont assouplies ont une dépendance élevée ou moyenne à l’air comme mode de transport pour les arrivées de touristes internationaux». Si la dernière édition du rapport de l’OMT confirme la tendance actuelle à la reprise progressive du tourisme, l’institution a cependant noté que «de nombreuses destinations dans le monde sont extrêmement prudentes quant à l’assouplissement des restrictions de voyage qu’elles ont introduites en réponse à la pandémie et que certaines ont adopté des mesures sévères pour tenter de protéger leurs citoyens». Ainsi, l’étude révèle que 93 destinations correspondant à 43% des destinations mondiales continuent à avoir leurs frontières complètement fermées au tourisme. Elle montre aussi que 27 de ces destinations ont eu leurs frontières complètement fermées pendant au moins 30 semaines, a jouté l’OMT. «En outre, plus de la moitié de toutes les destinations dont les frontières sont complètement fermées au tourisme sont classées parmi les pays les plus vulnérables du monde. Ils comprennent 10 PEID (petits États insulaires en développement), un pays le moins avancé (PMA) et trois pays en développement sans littoral (PDSL)», a fait savoir l’agence. Les résultats de cette étude ont par ailleurs montré que «plus de la moitié des destinations soumises à des restrictions complètes sont également fortement tributaires de l’aviation, avec au moins 70% de leurs arrivées de touristes par voie aérienne, ce qui a des répercussions importantes sur la connectivité pour leurs citoyens et leur économie», a ajouté l’OMT. Dans un communiqué publié jeudi 10 courant, l’OMT précise que son rapport sur les restrictions de voyage liées au Covid-19 comprend pour la première fois des données clés sur l’infrastructure de santé et d’hygiène en place dans les destinations et qu’il analyse également le taux de notification de nouveaux cas de Covid-19. Selon l’organisation, ces éléments permettent de «déterminer les facteurs qui influencent les décisions des destinations d’assouplir les restrictions». Pour Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l’OMT, «commencer à assouplir les restrictions sur les voyages ouvre la porte au retour des avantages sociaux et économiques du tourisme». Cité dans le communiqué, il affirme qu’«un leadership coordonné et une coopération renforcée entre les gouvernements signifient que le tourisme redémarre lentement mais régulièrement dans de nombreuses régions du monde». S’il est vrai que «nous devions rester vigilants et prudents, nous sommes préoccupés par les destinations soumises à des restrictions de voyage complètes, en particulier lorsque le tourisme est une bouée de sauvetage et que le développement économique et social est menacé», a-t-il conclu. Alain Bouithy

Les signes d’une reprise du tourisme mondial se font jour

Les signes d’une reprise du tourisme mondial se font jour

C’est la bonne nouvelle de cette période marquée par une conjoncture économique internationale particulièrement difficile induite par la pandémie du coronavirus. Alors que la crise sanitaire continue à mettre à rude épreuve des pans entiers de l’économie mondiale, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a noté des signes d’une reprise du secteur touristique à l’échelle internationale.Grâce à l’intervention «prompte et vigoureuse» des gouvernements du monde face au défi du Covid-19,ce secteur semble en effet enfin repartir. « Les gouvernements du monde entier ont réagi rapidement et avec force pour atténuer l’impact du Covid-19 sur leurs secteurs du tourisme », a relevé l’institution spécialisée des Nations unies pour le tourisme dans une récente étude. La relance de ce secteur, considéré comme un important pourvoyeur d’emplois et un pilier de la croissance économique dans de nombreux pays à vocation touristique, devrait profiter à bien des égards au Maroc dont le tourismea gravement étéfrappé par la pandémie du Covid-19. A rappeler que ce secteur occupe une place primordiale dans l’économie nationale, « en tant que contributeur de taille au développement de celle-ci, représentant environ 7% du produit intérieur brut, avec plus d’un demi-million d’employés », a déclaré, vendredi 19 juin dernier à Rabat, le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, cité par la MAP, lors d’une rencontre consultative avec les opérateurs du secteur. Soulignons également que ce secteur « génère 80 milliards de devises et 125 milliards de dirhams de recettes », comme l’a relevé Hassan Bargach, le président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Rabat-Salé-Kénitra, dans un entretien à la MAP. Pour le secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili, il ne fait aucun doute que « la détermination des gouvernements à soutenir le tourisme et maintenant à le faire redémarrer témoigne de l’importance du secteur ». Etant donné que le tourisme apporte une contribution considérable aux moyens d’existence et à la croissance économique dans de nombreux pays, particulièrement dans les pays en développement,le SG de l’OMTa jugé qu’«il est donc vital d’assurer une reprise du tourisme au bon moment et de manière responsable». Il est à noter que la forme la plus répandue du dispositif gouvernemental de relance à l’échelle de toute l’économie était celle des incitations fiscales, notamment l’exonération ou le report du paiement des taxes (TVA, impôt sur les sociétés, etc.), a constaté l’OMT dans un communiqué rappelant qu’il a exhorté les gouvernements et les organisations internationales à élever le tourisme au rang de priorité. L’agence a aussi constaté la fourniture d’une assistance économique d’urgence et d’aides aux entreprises. Ce, « grâce à des mesures monétaires comme les lignes spéciales de crédit à taux réduits, de nouveaux régimes de prêts et des garanties bancaires d’Etat pour faire face aux difficultés de trésorerie », a-t-elle relevé dans une note de synthèse sur le tourisme et le Covid-19. Selon la même source,« ces politiques sont complétées par un troisième pilier destiné à protéger les millions d’emplois menacés, implanté dans de nombreux pays sous forme d’aménagements tels qu’une exonération ou une réduction des prélèvements sociaux, des subventions salariales ou des mécanismes d’appui spéciaux pour les travailleurs indépendants ». Dans son rapport, l’institution spécialisée des Nations unies a également assuré que les petites entreprises, soit 80 % de la filière touristique, reçoivent une assistance ciblée dans de nombreux pays. S’agissant du Maroc, rappelons que plusieurs mesures ont été instaurées par le Comité de veille économique (CVE) afin d’aider les entreprises du secteur à surmonter l’impact économique du coronavirus. Comme nous l’avons relayé dans une de nos précédentes éditions, il s’agit essentiellement du report ou de la suppression des charges sociales (CNSS et CIMR), des dégrèvements d’impôt (IR, IS et TVA), pour toute la période de la crise, du report des échéances bancaires de 12 mois, du maintien des lignes de crédit et de l’ouverture des lignes d’emprunts sur 12 mois avec réduction du taux d’intérêt à 2% pour cette période. A souligner qu’en plus d’examiner de plus près toutes les mesures spécifiques pour le tourisme mises en place dans les pays, la note de synthèse « donne des exemples de mesures budgétaires et monétaires, d’initiatives pour protéger les emplois et promouvoir la formation et l’acquisition de compétences, de travaux de veille du marché et de partenariats public-privé, ainsi que de politiques pour le redémarrage du tourisme ». Dans le cadre de l’étude ainsi réalisée pour la note de synthèse, il est indiqué que sur les 220 pays et territoires passés en revue au 22 mai, 167 ont signalé avoir pris des mesures pour atténuer les effets de la crise. A en croire l’OMT, 144 d’entre eux ont adopté « des politiques budgétaires et monétaires et 100 ont pris des mesures spécifiques pour soutenir les emplois et la formation, dans le tourisme et dans d’autres secteurs économiques clés ». Alain Bouithy

​Le tourisme international affiche une croissance soutenue pour la neuvième année consécutive

​Le tourisme international affiche une croissance soutenue pour la neuvième année consécutive

Le tourisme international se porte visiblement bien, si l’on en croit l’édition 2019 des faits saillants du tourisme international de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) qui tend à démontrer la force et le potentiel de ce secteur à l’échelle mondiale. D’après ce rapport annuel, qui fournit une analyse consolidée du tourisme international, les arrivées de touristes internationaux ont connu un accroissement de 5% au titre de l’année 2018, pour atteindre 1,4 milliard. Publiés deux ans avant les prévisions à long terme de l’organisation, les chiffres relevés dans ce document font état d’une augmentation des recettes d’exportation générées par le tourisme, supérieure à la croissance de l’économie mondiale en 2018. « Les recettes totales d’exportation du tourisme international ont augmenté de 4 % en termes réels en 2018 », a indiqué l’institution des Nations unies chargée de promouvoir un tourisme responsable, durable et accessible à tous. «En sus des 1.500 milliards d’USD de recettes perçues par les destinations, le tourisme international a généré 256 milliards d’USD supplémentaires grâce au transport international de non-résidents, portant ainsi le total des exportations du tourisme à 1.700 milliards d’USD, soit 5 milliards d’USD par jour », a expliqué l’OMT. Selon l’organisation onusienne, l’année 2018 a connu pour la neuvième fois consécutive une croissance soutenue et le tourisme représente aujourd’hui 7% des exportations mondiales, avec une croissance plus rapide que les exportations de marchandises au cours des sept dernières années. « Ces résultats s’expliquent par un environnement économique favorable, la croissance de la classe moyenne dans les économies émergentes, les progrès technologiques, les nouveaux modèles commerciaux, l’augmentation de la capacité aérienne, les frais de voyage abordables et la facilitation des visas», a fait savoir Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l’OMT, assurant que son organisation veillera à ce que cette croissance continue soit gérée de manière «responsable et durable». L’OMT, a-t-il ajouté, est déterminée à faire en sorte que « le tourisme soit considéré à juste titre comme un moteur essentiel du développement social et économique, de la création d’emplois et de l’égalité ». Des autres enseignements rapportés dans ce document, il ressort que l’Asie-Pacifique et l’Afrique ont été en tête de la croissance des arrivées avec une hausse de 7% en 2018, tandis que l’Asie-Pacifique et l’Europe ont connu une croissance supérieure à la moyenne de leurs recettes touristiques. Selon les auteurs dudit rapport, la France reste en tête des arrivées de touristes internationaux, tandis que les Etats-Unis demeurent la première source de revenus touristiques en 2018. Quant au Japon, il est » entré dans le Top 10 des pays les mieux rémunérés après sept années de croissance à deux chiffres des recettes du tourisme international », a indiqué l’agence onusienne précisant que les 10 premières destinations touristiques représentent près de la moitié des recettes touristiques totales et reçoivent 40% des arrivées mondiales. En termes de dépense, la palme est de nouveau revenue à la Chine, « avec 277 milliards d’USD pour le tourisme international en 2018, soit un cinquième des dépenses du tourisme international, suivie des Etats-Unis », peut-on lire dans un communiqué de l’OMT. Il est à noter que le rapport de l’OMT sur les faits saillants du tourisme international en 2019 souligne d’autres conclusions tout aussi intéressantes pour comprendre l’évolution de ce secteur. Celles-ci révèlent que quatre touristes sur cinq visitent une destination dans leur propre région, 58% de tous les touristes internationaux arrivent à destination par avion et que la part du transport aérien est passée de 46 % en 2000 à 58 % en 2018. Il apparaît également, selon les mêmes données, que la part de la population mondiale nécessitant un visa traditionnel a diminué, passant de 75% en 1980 à 53% en 2018. Ou encore que la part des voyages d’agrément, qui sont le but principal des voyages dans toutes les régions du monde, à l’exception du Moyen-Orient, où les visites de parents et d’amis (VPA), pour des raisons de santé ou à des fins religieuses prédominent, est passée de 50% en 2000 à 56% en 2018. Alain Bouithy