Syrie : Les grands perdants de la chute d’Assad…

Syrie : Les grands perdants de la chute d’Assad…

TRIBUNE. La dynastie Al Assad qui a régné durant 54 ans sur la Syrie vient de tomber après juste douze jours d’affrontements et ce, à cause de la pourriture interne de son régime et de changement de stratégies de déstabilisations des puissances otaniennes qui n’ont rien lâché depuis leurs premières attaques de 2012 via des groupes terroristes. Avec cette chute, les équilibres politiques du Moyen-Orient vont basculer et il y aura inexorablement une nouvelle redistribution de cartes dans la région. Deux perdants et deux gagnants figurent dans cette guerre. Parmi les grands pédants se comptent la Russie et l’Iran. La chute d’Al Assad emporte avec elle les intérêts géostratégiques russes en Méditerranée. Moscou perd son seul allié loyal de longue date en dehors de l’espace soviétique… Elle perd également sa seule base navale en mer chaude. C’est un camouflet pour le Kremlin, qui avait présenté la Syrie comme le modèle des interventions « à la russe », qui se résolvaient vite au lieu de s’embourber comme les aventures occidentales. Ce port sur la Méditerranée s’avérait également un moyen de revenir dans le jeu diplomatique de la région, en se positionnant comme interlocuteur incontournable de toute négociation au Moyen-Orient. Bref, un symbole de la stature mondiale de la Russie. Il faudra désormais renoncer à de telles ambitions. La défaite de l’Iran est quant à elle beaucoup plus profonde. Depuis la mort de Khomeiny, la République Islamique a fait de la Palestine la question centrale de la vie du pays, la justification de tous les sacrifices. Maintenant que la Syrie est tombée, que le Hamas est aussi meurtri, que le Hezbollah est dans une situation aussi précaire, il semble bien que l’Iran n’ait plus aucun moyen crédible de menacer Israël. Le coup porté à l’idéologie du pouvoir est très rude. Il va lui falloir se réinventer, sans quoi son avenir sera sombre. Le premier pays qui bénéficiera clairement de la situation, c’est la Turquie, qui pourra enfin rapatrier les millions de réfugiés syriens présents sur son territoire, et qui pourra faire de son voisin méridional un quasi-protectorat du fait du différentiel de puissance économique. Sans parler, bien sûr, de la question Kurde. Maintenant que les Russes sont partis, plus rien ne s’oppose à une offensive pour détruire le PYD (branche syrienne du PKK). Elle aura sans doute lieu, car Joulani ne cherchera probablement à négocier avec eux plutôt qu’à les éliminer. La chute du clan Assad marquera l’histoire par les changements stratégiques majeurs qu’elle déverrouille dans toute la région. Reste à voir si ces changements seront porteurs d’espoir, où s’ils entraîneront le Moyen-Orient dans la nuit comme l’avait fait la chute de Saddam Hussein. En entrant dans une profondeur géostratégique, je dirais que la défaite de la Syrie n’est pas fruit du hasard. C’est le résultat d’une longue stratégie mise en place par l’Occident depuis le printemps arabe de 2011 qui a vu se crouler tour à tour les régimes de Tunisie, d’Égypte, de Libye etc. La Syrie a résisté jusqu’à 2017 mais a commis la grave erreur d’avoir baissé la garde. Elle a ignoré que l’autre camp ne renonce jamais quand il se fixe un objectif et que ses haut-gradés étaient déjà achetés par le camp ennemi. La véritable question qu’il faut se poser est la suivante: pourquoi ce coup se produit MAINTENANT? Cette chute de Al Assad ne se comprend mieux que dans le contexte géopolitique plus large de ce qui se déroule en Ukraine où tous les moyens sont bons pour affaiblir l’adversaire et ses alliés. La Russie en perdant son port sur la Méditerranée et l’Iran en perdant sa “ceinture chiite” dans les frontières avec Israël se trouvent tous deux très affaiblis. En anéantissant les bases arrière de l’Iran, celui-ci devient vulnérable vis-à-vis d’Israel et des forces otaniennes. Trump qui dans ses promesses électorales, a promis d’anéantir l’Iran a désormais les coudées franches pour les mettre en exécution dès qu’il sera installé à la Maison Blanche. L’anéantissement de l’Iran qui fabrique des drones en faveur de la Russie affaiblira cette dernière. D’autre part en remplaçant Al Assad par un régime terroriste Sunnite financé par Israël et les puissances occidentales, la Syrie va le payer très cher. Damas sera régi par un pouvoir de type Al Qaida, le pays entrera ainsi dans un chaos organisé comme en Libye et en Irak et pire il pourra devenir l’épicentre du terrorisme international qui sera instrumentalisé par qui l’on sait contre tout régime du Moyen-Orient qui n’acceptera pas de marcher au pas de ses ukases. Germain Nzinga

Une offre surabondante de pétrole pourrait atténuer les effets sur les cours d’un conflit plus étendu au Moyen-Orient

Une offre surabondante de pétrole pourrait atténuer les effets sur les cours d’un conflit plus étendu au Moyen-Orient

Selon le dernier rapport Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale, les prix mondiaux des produits de base en 2025 devraient tomber à leur plus bas niveau depuis cinq ans, dans un contexte de surabondance de pétrole si importante qu’elle limitera probablement les effets sur les prix d’un conflit plus large au Moyen-Orient. Néanmoins, les prix globaux des matières premières resteront supérieurs de 30 % à ce qu’ils étaient au cours des cinq années précédant la pandémie de COVID-19. L’an prochain, l’offre mondiale de pétrole devrait excéder la demande de 1,2 million de barils par jour en moyenne, un chiffre qui n’a été surpassé que deux fois auparavant, lors des mesures de confinement liées à la pandémie de 2020 et de l’effondrement des cours en 1998. Cette nouvelle surabondance de l’offre reflète en partie un changement majeur en Chine, où la demande de pétrole a pratiquement stagné depuis 2023 en raison d’un ralentissement de la production industrielle et d’une augmentation des ventes de véhicules électriques et de camions fonctionnant au gaz naturel liquéfié. En outre, plusieurs pays qui ne font pas partie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou de ses alliés (OPEP+) devraient accroître leur production. L’OPEP+ elle-même maintient d’importantes réserves — 7 millions de barils par jour —, soit près du double du niveau constaté en 2019, à la veille de la pandémie. Entre 2024 et 2026, les cours mondiaux des produits de base devraient chuter de près de 10 %. Les prix des denrées alimentaires devraient reculer de 9 % cette année et de 4 % supplémentaires en 2025 avant de se stabiliser, mais ils resteront supérieurs de près de 25 % à leur niveau moyen sur la période 2015-2019. Pour les prix de l’énergie, les prévisions indiquent un fléchissement de 6 % en 2025 puis d’encore 2 % l’année suivante. Si cette double baisse devrait permettre aux banques centrales de maîtriser plus facilement l’inflation, une escalade des conflits armés risque de compromettre cet effort en perturbant l’approvisionnement en énergie et en faisant grimper ses prix ainsi que ceux des denrées alimentaires. « La chute des cours des matières premières et l’amélioration des conditions d’approvisionnement peuvent constituer un amortisseur contre les chocs géopolitiques, explique Indermit Gill, économiste en chef et vice-président senior du Groupe de la Banque mondiale. Cependant, ces facteurs ne contribueront guère à atténuer les difficultés liées au coût élevé des denrées alimentaires dans les pays en développement, où la hausse de ces prix est deux fois supérieure à celle observée dans les économies avancées. En raison des prix élevés, des conflits, des phénomènes météorologiques extrêmes et d’autres chocs, plus de 725 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire en 2024. » Au cours de l’année écoulée, le conflit au Moyen-Orient a entraîné une forte volatilité des cours du pétrole, en raison notamment de la crainte de dommages aux infrastructures pétrolières et gazières des principaux producteurs si le conflit venait à s’intensifier. En supposant que cela ne se produise pas, le prix moyen annuel du Brent devrait tomber à 73 dollars en 2025, son niveau le plus bas depuis quatre ans, contre 80 dollars le baril cette année. Toutefois, le rapport anticipe aussi ce qui pourrait arriver si le conflit s’intensifiait d’ici la fin de l’année : ainsi, une possible réduction de l’offre mondiale de pétrole de 2 %, soit 2 millions de barils par jour, entraînerait des perturbations d’une ampleur comparable à celles provoquées par la guerre civile en Libye en 2011 et la guerre en Iraq en 2003. Si une situation similaire devait se reproduire, les prix du Brent augmenteraient fortement dans un premier temps, pour atteindre un pic de 92 dollars le baril. En revanche, les producteurs de pétrole qui ne sont pas touchés par le conflit pourraient rapidement réagir à une telle hausse des cours en augmentant leur production. Par conséquent, la flambée des prix pourrait être relativement brève et le cours du pétrole s’établir en moyenne à 84 dollars le baril en 2025. Cela représenterait une hausse de 15 % par rapport à la prévision de base pour 2025, mais de seulement 5 % par rapport à la moyenne de 2024. « La bonne nouvelle, c’est que l’économie mondiale semble être en bien meilleure forme qu’auparavant pour faire face à un choc pétrolier important, déclare Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale et directeur de la cellule Perspectives. Cela offre de rares opportunités aux décideurs politiques des économies en développement : premièrement, la baisse des prix des matières premières peut constituer un complément utile à la politique monétaire pour ramener l’inflation vers les objectifs ; deuxièmement, ces responsables disposent là d’une occasion de réduire les subventions coûteuses allouées aux combustibles fossiles. » Le prix moyen de l’or, placement de choix pour les investisseurs en quête d’une « valeur refuge », devrait atteindre un niveau record cette année, avec une hausse de 21 % par rapport à la moyenne de 2023. L’or jouit d’un statut particulier parmi les actifs, son prix augmentant souvent en période d’incertitude géopolitique et politique, y compris en cas de conflit. Durant les deux prochaines années, son cours devrait rester 80 % plus élevé que la moyenne des cinq années précédant la pandémie de COVID-19, et ne diminuer que légèrement. Le prix des métaux industriels devrait rester stable en 2025-2026, car la faiblesse du secteur immobilier chinois est compensée par des conditions d’approvisionnement tendues et une demande croissante de certains métaux liés à la transition énergétique. Néanmoins, des résultats inattendus en ce qui concerne la croissance de la Chine pourraient entraîner une volatilité des marchés des métaux. Un dossier spécial du rapport analyse les raisons pour lesquelles les fluctuations des prix des produits de base ont été à tel point synchronisées pendant et après la pandémie. Il en ressort que ces prix ont évolué en parallèle au cours de la période 2020-2023 du fait des répercussions économiques mondiales de la pandémie et de chocs à grande échelle touchant spécifiquement les matières premières, tels que l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les hausses de prix simultanées ont tendance à entraîner une augmentation de l’inflation mondiale et un ralentissement de la croissance économique, mais depuis un an environ, les fluctuations des prix sont

« Les escalades successives mènent les peuples du Moyen-Orient tout droit au bord du précipice » – Guterres

« Les escalades successives mènent les peuples du Moyen-Orient tout droit au bord du précipice » – Guterres

Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité mercredi matin, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré qu’il était « temps de mettre un terme au cycle répugnant d’escalades successives qui mènent les peuples du Moyen-Orient tout droit au bord du précipice », au lendemain de tirs de missiles sur Israël par l’Iran. « Je condamne à nouveau fermement l’attaque massive de missiles menée hier par l’Iran contre Israël », a dit le chef de l’ONU dans un exposé devant les membres du Conseil. Dans une déclaration publiée mardi, le Secrétaire général avait condamné « l’élargissement du conflit au Moyen-Orient, avec ses escalades successives », à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et entre Israël et l’Iran. « Cela doit cesser. Nous avons absolument besoin d’un cessez-le-feu », avait-il dit. Mercredi, devant le Conseil de sécurité, il a estimé que « chaque escalade sert de prétexte à la suivante ». « Nous ne devons jamais perdre de vue le lourd tribut que ce conflit croissant fait payer aux civils. Nous ne pouvons pas détourner le regard des violations systématiques du droit international humanitaire. Ce cycle mortel de violences réciproques doit cesser. Le temps presse », a ajouté le chef de l’ONU. Cessez-le-feu à Gaza Il a notamment estimé qu’il était « grand temps d’instaurer un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avec la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, la livraison effective de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza et des progrès irréversibles vers une solution à deux États ». Il a aussi jugé qu’il était « grand temps de mettre un terme aux hostilités au Liban, de prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre pleinement les résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité, ouvrant la voie à des efforts diplomatiques pour une paix durable ». Le Secrétaire général a déclaré que « de manière paradoxale », les attaques de missiles sur Israël par l’Iran « ne contribuent en rien à soutenir la cause du peuple palestinien ni à réduire ses souffrances  ». « Près d’un an s’est écoulé depuis les atroces actes terroristes du Hamas et la prise d’otages du 7 octobre. Depuis octobre dernier, Israël mène à Gaza la campagne militaire la plus meurtrière et la plus destructrice de mes années en tant que Secrétaire général. Les souffrances endurées par le peuple palestinien à Gaza dépassent l’imagination  », a-t-il dit. Il a noté que dans le même temps, « la situation en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, continue de se détériorer avec les opérations militaires israéliennes, la construction de colonies, les expulsions, les confiscations de terres et l’intensification des attaques des colons – sapant progressivement toute possibilité de solution à deux États ». « Et, simultanément, les groupes armés palestiniens ont également fait usage de la violence. Le Hamas a continué de lancer des roquettes et, hier encore, 7 Israéliens ont été tués dans une attaque terroriste à Jaffa », a-t-il ajouté. Les Casques bleus de la FINUL restent en poste Au Liban, le chef de l’ONU a souligné que les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) « restent en poste » et que « le drapeau de l’ONU continue de flotter malgré la demande d’Israël de se déplacer ». « Je réitère notre profonde gratitude aux membres militaires et civils de notre force de maintien de la paix de l’ONU – la FINUL – et aux pays contributeurs de troupes. La sécurité de tout le personnel de l’ONU doit être assurée », a-t-il ajouté. Il a rappelé que « les civils paient un prix terrible ». Depuis octobre dernier, plus de 1.700 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 100 enfants et 194 femmes. Plus de 346.000 personnes ont été déplacées de chez elles, les estimations du gouvernement portant ce chiffre à un million. Et 128.000 autres personnes, syriennes et libanaises, ont traversé la frontière vers la Syrie. Depuis le 8 octobre, les attaques du Hezbollah contre Israël ont fait 49 morts, et plus de 60.000 personnes ont été déplacées de chez elles. « L’ONU a mobilisé toutes ses capacités pour fournir une aide humanitaire d’urgence au Liban et je demande à la communauté internationale de financer intégralement notre appel », a souligné le Secrétaire général, pour qui il « est absolument essentiel d’éviter une guerre totale au Liban qui aurait des conséquences profondes et dévastatrices ». Les agences humanitaires de l’ONU ont lancé mardi un appel de fonds de 426 millions de dollars pour le Liban afin de soutenir les centaines de milliers de personnes déracinées par les bombardements israéliens dans le cadre de ce qu’Israël a décrit comme une opération terrestre « limitée, localisée et ciblée » au Liban. ONU

CICR – Moyen-Orient : appel urgent à la désescalade et à la protection des civils

CICR – Moyen-Orient : appel urgent à la désescalade et à la protection des civils

Les attaques qui se multiplient dans diverses parties du Moyen-Orient aggravent les souffrances des civils et font craindre une extension du conflit à toute la région, ce qui entraînerait des conséquences humanitaires dévastatrices. Dans ce contexte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance un appel urgent à la désescalade et à la protection des vies civiles. La vague d’attaques meurtrières qui ont frappé ces dernières semaines Israël et les territoires occupés, le sud du Liban et le Yémen, combinées aux hostilités qui continuent de briser d’innombrables vies à Gaza, font de nouvelles victimes civiles presque chaque jour. Ces événements dramatiques doivent nous inciter à agir pour faire de la protection des civils une priorité dans les conflits armés. « Nous sommes vivement préoccupés par la menace croissante d’un conflit généralisé dans toute la région, et nous demandons instamment à l’ensemble des parties ainsi qu’à la communauté internationale de s’employer de toute urgence à désamorcer les tensions », déclare Éloi Fillion, directeur régional par intérim du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient. « Le droit international humanitaire accorde des protections importantes à la population civile, et toutes les parties doivent respecter les obligations que leur impose cette branche du droit. Le CICR exhorte tous les acteurs concernés à prendre des mesures concrètes pour limiter l’impact des hostilités sur les civils. Nous appelons par ailleurs la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que ces cycles de violence alarmants ne dégénèrent en conflit régional de grande ampleur. »

Attaque de l’Iran contre Israël : « Le Moyen-Orient est au bord du gouffre », déclare Guterres au Conseil de sécurité

Attaque de l’Iran contre Israël : « Le Moyen-Orient est au bord du gouffre », déclare Guterres au Conseil de sécurité

ACTUALITE. « Le Moyen-Orient est au bord du gouffre », a prévenu le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, dimanche après-midi, consacrée à l’attaque de l’Iran contre Israël la veille. « Les populations de la région sont confrontées au risque réel d’un conflit dévastateur à grande échelle. C’est le moment de désamorcer la situation. L’heure est désormais à la retenue maximale », a dit le chef de l’ONU à l’ouverture de la réunion, qui a été demandée par Israël. Attaques de drones et de missiles Dans la nuit de samedi à dimanche, Téhéran a lancé plus de trois cents drones, missiles de croisière et missiles balistiques sur Israël, en réponse à une attaque aérienne mortelle contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, il y a deux semaines, attribuée à Israël par l’Iran. La quasi-totalité de ces drones et missiles ont été interceptés et les dégâts ont été relativement légers. Selon la presse, les Etats-Unis tentent de persuader Israël de ne pas riposter à son tour pour éviter une nouvelle escalade conduisant à une guerre plus large au Moyen-Orient. L’Iran, de son côté, a indiqué qu’il ne frapperait pas davantage à moins d’être attaqué. Samedi soir, le chef de l’ONU António Guterres a condamné « la grave escalade » que représente l’attaque iranienne et appelé« à la cessation immédiate de ces hostilités ». Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, s’est, de son côté, dit « profondément préoccupé » par la situation et a appelé toutes les parties « à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter une nouvelle escalade des tensions dans la région ».  Prendre du recul Dimanche, lors de la réunion du Conseil de sécurité, le Secrétaire général a estimé qu’il était « temps de prendre du recul ». « Il est essentiel d’éviter toute action susceptible de conduire à des affrontements militaires majeurs sur plusieurs fronts au Moyen-Orient. Les civils en subissent déjà les conséquences et paient le prix le plus élevé », a-t-il ajouté. Selon lui, « nous avons la responsabilité commune d’impliquer activement toutes les parties concernées pour empêcher une nouvelle escalade ». Il a rappelé que « comme le stipule la Déclaration sur les relations amicales de 1970, les actes de représailles impliquant le recours à la force sont interdits par le droit international ». Le Secrétaire général a estimé que la communauté internationale a également la responsabilité commune « d’assurer un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire ». Elle a aussi « la responsabilité commune de mettre fin à la violence en Cisjordanie occupée, de désamorcer la situation le long de la Ligne bleue (entre le Liban et Israël) et de rétablir la sécurité de la navigation en mer Rouge ». Désamorcer la situation Dimanche, le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a également condamné l’attaque de l’Iran contre Israël. « Ces attaques de missiles et de drones risquaient de causer des dommages importants au-delà des cibles militaires et de mettre en danger les civils. Cela ne fait qu’alimenter le feu dans toute la région. Je rappelle à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a dit M. Türk dans un message à la presse. Il s’est dit profondément inquiet du coût potentiel en termes humanitaires et de droits de l’homme si cette escalade conduit à un conflit plus large au Moyen-Orient. « J’exhorte toutes les parties à prendre des mesures pour désamorcer la situation et j’appelle les États tiers, en particulier ceux qui ont de l’influence, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir qu’il n’y ait pas de nouvelle détérioration d’une situation déjà extrêmement précaire », a-t-il dit.

Les envois de fonds des migrants à destination du Moyen-Orient et Afrique du Nord continuent de chuter

Les envois de fonds des migrants à destination du Moyen-Orient et Afrique du Nord continuent de chuter

Les remises migratoires vers les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord continuent de baisser, a annoncé récemment la Banque mondiale. L’analyse de l’évolution des données suggère un recul d’environ 5,3%, selon les estimations de la dernière note d’information sur les migrations et le développement publiée par l’institution financière internationale. En effet, d’après l’institution de Bretton Woods, « les envois de fonds des migrants à destination du Moyen-Orient et Afrique du Nord poursuivent leur tendance à la baisse et devraient s’établir à 61 milliards de dollars en 2023 ». La baisse des remises migratoires « est imputable principalement à une chute des flux vers l’Égypte, où un écart important entre le taux de change officiel et le marché parallèle s’est probablement traduit par la non-comptabilisation d’une grande partie des transferts d’argent », a-t-elle expliqué. L’organisation basée à Washington affirme cependant que «la hausse des envois de fonds vers les pays du Maghreb a en partie compensé cette baisse», précisant que les frais d’envoi pour un montant de 200 dollars s’élevaient à 5,9% en moyenne au deuxième trimestre de 2023. Elle assure par ailleurs que « les remises migratoires vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord devraient renouer avec une croissance de 2,1% en 2024, à la faveur du redressement anticipé des flux vers l’Égypte». A l’échelle internationale, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire auraient augmenté de 3,8% en 2023. Ils marquent ainsi le pas par rapport aux fortes hausses enregistrées ces deux dernières années, a fait remarquer la Banque mondiale dans sa note alertant sur le risque d’une baisse des revenus réels des migrants en 2024 dans un contexte mondial marqué par l’inflation et de faibles perspectives de croissance économique. La résilience des marchés du travail dans les économies avancées et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ayant préservé la capacité des migrants à envoyer des fonds dans leur pays d’origine, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire auraient alors atteint 669 milliards de dollars en 2023, selon l’institution. Poursuivant son analyse de l’évolution des envois de fonds au niveau des régions de destination, la Banque mondiale rapporte « une hausse des remises migratoires vers l’Amérique latine et les Caraïbes (8 %), l’Asie du Sud (7,2 %), l’Asie de l’Est et le Pacifique (3 %), et l’Afrique subsaharienne (1,9 %) ». Les transferts d’argent vers l’Europe et Asie centrale ont de leur côté fléchi de 1,4%, alors qu’elles avaient connu un boom de plus de 18 % en 2022, a-t-elle noté. Selon la note d’information de l’institution, les Etats-Unis restent la principale source d’envois de fonds des migrants citant comme principaux pays bénéficiaires cette année : l’Inde (125 milliards de dollars), le Mexique (67 milliards de dollars), la Chine (50 milliards de dollars), les Philippines (40 milliards de dollars) et l’Égypte (24 milliards de dollars). La même source ajoute que « les pays dans lesquels le poids des remises migratoires en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) est particulièrement élevé – signe de l’importance de la contribution de ces fonds au financement des déficits du compte courant et des finances publiques – sont le Tadjikistan (48% du PIB), les Tonga (41%), le Samoa (32%), le Liban (28%) et le Nicaragua (27%). Enfin, tenant compte des tendances à la baisse de l’activité économique mondiale, la Banque mondiale s’attend à ce que la croissance des transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire ralentisse encore en 2024. Selon les projections de l’organisation, elle devrait s’établir à 3,1% en raison du ralentissement de la croissance économique et de l’essoufflement des marchés de l’emploi dans plusieurs pays à revenu élevé. A en croire l’institution, « la volatilité des prix du pétrole et des taux de change, ainsi qu’un coup de frein plus marqué que prévu dans les économies à revenu élevé sont autant de risques susceptibles de dégrader ces prévisions ». Alain Bouithy

Peut-on rêver de paix au Moyen-Orient et comment ?

Peut-on rêver de paix au Moyen-Orient et comment ?

TRUBUNE. Imaginez qu’en 1948, les Juifs qui ont survécu au terrible génocide perpétré par les nazis n’aient pas créé la nation séparée d’Israël, mais soient simplement allés en Palestine pour s’installer pacifiquement parmi la population locale. Quel monde différent nous aurions aujourd’hui ! À l’époque, le monde entier était très sympathique et plein de compassion envers le peuple juif en raison de ce qu’il avait enduré. Le monde était en fait « prosémite » à l’époque, y compris le peuple arabe, qui est le frère direct des Juifs puisque les deux groupes sont des peuples sémitiques. (Voir http://en.wikipedia.org/wiki/Semitic). Sachant cela, nous pouvons comprendre qu’aucun Arabe ne peut être antisémite, en dépit des mensonges médiatiques affirmant le contraire. Sans aucun doute, avant la création d’Israël, le peuple palestinien aurait été prêt à accueillir tous les survivants juifs dans son pays, où les Juifs représentaient déjà 3 % de la population et vivaient heureux parmi le peuple arabe depuis des siècles. Cette minorité juive était très respectée et parfaitement intégrée à la société musulmane. Ce qui s’est passé après la Seconde Guerre mondiale était à la fois tragique et inutile. Au début, de nombreux Juifs y émigrèrent pacifiquement depuis l’Europe. Ensuite, certains sionistes fanatiques ont initié la création d’un État purement juif qui a volé les terres et les maisons du peuple arabe, forçant plus d’un million d’entre eux à l’exil dans un monstrueux épisode de nettoyage ethnique. Imaginez que ce crime terrible n’ait jamais été commis. Les Palestiniens auraient accueilli les Juifs du monde entier puisque les musulmans ont un grand respect pour les Juifs, décrits dans le Coran comme le Peuple du Livre (en référence à la Bible). Les survivants de la Shoa [Holocauste] auraient apporté avec eux en Palestine leurs énormes connaissances scientifiques et intellectuelles, et aujourd’hui nous aurions un pays riche appelé Palestine qui serait à environ 30 pour cent juif. Ces Juifs feraient désormais partie d’un gouvernement démocratiquement élu, et il n’y aurait pas de guerre là-bas, ni de réfugiés – ni de camps de concentration comme Gaza. Le 11 septembre n’aurait pas eu lieu et nous n’aurions pas eu de « guerre contre le terrorisme ». Imagine seulement… Considérez ensuite la réalité : Israël d’aujourd’hui est très similaire – et même pire – à l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid. C’est un État raciste qui n’accepte que les immigrants juifs, refuse l’égalité des droits aux non-juifs qui y vivent et interdit aux membres d’autres religions de tenter de convertir ses juifs. Ses Juifs orthodoxes fanatiques considèrent même tous les non-Juifs comme des êtres humains inférieurs appelés « gentils », qui, selon les livres religieux orthodoxes, sont juste assez bons pour être des esclaves. Suivant le formidable exemple donné par le Mahatma Gandhi, j’ai récemment lancé une initiative intitulée « Soyez un Gandhi juif », qui promeut l’adoption d’orphelins palestiniens par des couples israéliens, qui accepteraient d’élever les enfants adoptés comme musulmans. Mais il semble que la loi israélienne interdise aux Juifs d’adopter des enfants non juifs ! Pouvons-nous imaginer quelque chose de plus raciste ? Il n’est pas trop tard pour instaurer la paix entre ces frères sémites, mais chaque nouveau crime de guerre comme le massacre de Gaza rend les choses plus difficiles. La solution est très simple : comme d’habitude, seul l’amour – et non la guerre – peut sauver l’humanité. Une solution à deux États n’est pas la solution, car elle perpétue un terrible apartheid. Ceux qui ont perdu leurs terres, leurs maisons et leurs enfants ne pourront jamais pardonner et vivre aux côtés de leurs bourreaux. La haine dans cette région ne cessera jamais à moins que quelque chose de radical ne se produise, car la seule solution serait une réconciliation véritablement profonde et sincère. Une telle réconciliation ne peut être accomplie que si les victimes sont d’abord reconnues comme victimes, puis intégrées dans une nouvelle entité – et avec une énorme compensation monétaire pour leurs souffrances. Cela signifie la création d’un nouvel État de Palestine unique, dans lequel, comme en Afrique du Sud, deux groupes de personnes – en l’occurrence les Palestiniens et les Juifs – pourraient vivre côte à côte en paix et partager leurs ressources financières et humaines combinées. Cette immense nouvelle nation palestinienne pourrait devenir très riche puisque tant d’argent est désormais gaspillé en dépenses militaires non productives. Bien sûr, créer cette nouvelle nation impliquerait de restituer aux Palestiniens chaque parcelle de terre et chaque maison qui leur a été volée – ou l’équivalent en compensation monétaire si ces biens ont été détruits – plus une compensation financière supplémentaire pour chaque personne tuée et tuée. pour les années d’exil. Et bien sûr, il faudrait garantir que tous les Palestiniens exilés puissent rentrer chez eux en toute sécurité. Alors, sûrement, les Palestiniens sémites pardonneraient à leurs frères juifs et vivraient en paix avec eux pour toujours. Il y a suffisamment de terres en Palestine pour créer de la place pour tout le monde, mais seuls le pardon et la compassion peuvent rendre cela possible. Les Israéliens refusent le retour des réfugiés palestiniens, principalement parce qu’ils ont peur de devenir une minorité. Mais seuls ceux qui ne font pas confiance à la majorité ont peur d’être une minorité, comme l’ont été pendant si longtemps les suprémacistes blancs pro-apartheid en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud d’aujourd’hui est la preuve que la coexistence pacifique fonctionne. La réconciliation nationale dans ce pays, opérée par de grands êtres humains comme Nelson Mandela, a été un succès. Tout comme les Blancs d’Afrique du Sud ne se sentent plus menacés de vivre au sein d’une majorité noire, les Juifs n’ont aucune raison d’avoir peur de vivre au sein d’une majorité arabe dans un pays paisible où chacun jouirait des mêmes droits égaux. Après tout, ce serait une situation bien moins dangereuse que d’être entouré par des centaines de millions d’Arabes hostiles ! Rael La communauté internationale, les Nations Unies et toutes les superpuissances devraient forcer Israël à accepter cette solution – si nécessaire, en

Les super-riches du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont presque doublé leur fortune en trois ans

Les super-riches du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont presque doublé leur fortune en trois ans

La pandémie de COVID-19 et la crise du coût de la vie ont été une aubaine pour les ultra-riches du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), qui ont vu leur richesse presque doubler entre 2019 et 2022, révèle un rapport d’Oxfam publié avant les réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Marrakech. Les 0,05 % les plus riches – 106080 personnes – disposant d’une fortune supérieure à 5 millions de dollars ont vu leur richesse bondir de 75 %, passant de 1 600 milliards de dollars en 2019 à 3 000 milliards de dollars à la fin de l’année 2022. En outre, les 23 milliardaires de la région ont accumulé plus de richesses au cours des trois dernières années que durant la décennie qui les a précédés. Cette explosion de l’ultra-richesse intervient alors que tous les pays de la région MENA s’enfoncent dans l’endettement. En Tunisie, la dette publique est passée de 43 % du PIB en 2010 à 80 % en 2021, en Égypte de 70 % à 90 % et au Maroc de 45 % à 69 %. Le Liban a vu sa dette augmenter jusqu’à un niveau ahurissant de 151 % en 2020, lorsque le pays a été contraint de se mettre en défaut de paiement. Le FMI fournit une assistance financière à trois pays de la région, et au moins deux autres sont en train de négocier des prêts. Au cours de la dernière décennie, le FMI a promu des politiques d’austérité néfastes dans ses programmes de prêts, ce qui a contribué au sous-financement de services publics essentiels pour lutter contre les inégalités, tels que les soins de santé et l’éducation. « Ces dernières années ont été surprenantes pour les riches. Ils ont prospéré alors que la pandémie et l’inflation ont restreint les finances des familles et contraint des millions de personnes à la pauvreté », a déclaré l’auteur du rapport et conseiller politique principal d’Oxfam International, Nabil Abdo. « Les mesures d’austérité ne sont pas la réponse aux défis du Moyen-Orient – elles ne servent qu’à protéger les personnes les plus riches de la société pour qu’elles n’aient pas à supporter le poids des réformes économiques, tout en renforçant les inégalités et la pauvreté », a déclaré M. Abdo. Même avant la pandémie, la région MENA était l’une des plus inégales au monde, les pays étant confrontés à des défis complexes tels que les conflits, le changement climatique, la hausse du chômage et des services publics largement sous-financés. Oxfam appelle les gouvernements à récupérer ces richesses extrêmes pour servir l’intérêt public. Un impôt de 5 % sur les fortunes supérieures à 5 millions de dollars au Liban, en Égypte, au Maroc et en Jordanie pourrait générer 10 milliards de dollars de recettes. Cette somme pourrait être utilisée pour investir dans des services publics de qualité, dans la paix et la sécurité et dans la lutte contre le changement climatique. Un tel impôt sur la fortune permettrait à l’Égypte de doubler ses dépenses en matière de soins de santé, à la Jordanie de doubler son budget de l’éducation et au Liban de multiplier par sept ses dépenses en matière de soins de santé et d’éducation. À lui seul, le Maroc pourrait récolter 1,22 milliard de dollars, alors qu’il doit faire face à une facture de 11,7 milliards de dollars de reconstruction à la suite du récent tremblement de terre dévastateur qui l’a frappé. « Les gouvernements de la région doivent rejeter l’austérité et les conséquences dévastatrices qu’elle entraîne, et s’efforcer au contraire de répondre aux aspirations de leurs populations. Le FMI doit permettre aux gouvernements de mener des politiques économiques qui redistribuent les revenus et les richesses et qui investissent dans les services publics. Il est temps de taxer la richesse et de commencer à combler l’énorme fossé qui sépare les riches du reste de la population », a déclaré M. Abdo.