De nouvelles manifestations annoncées au Sénégal
Les opposants au président Macky Sall et des défenseurs des droits dénoncent un recul des libertés à l’approche de l’élection présidentielle de février 2024. Arrestations de journalistes, interdiction de manifestations et des accusations d’instrumentalisation de la justice : entre les acteurs politiques, la tension monte chaque jour au Sénégal, depuis bientôt deux ans. Ces Dakarois se disent ainsi sceptiques sur l’avenir. Mané, habitant de Dakar, craint que la situation ne continue de se dégrader : ‘’Ça va être difficile parce qu’il y a beaucoup de manipulations et de mauvaise foi ». Mame Maty Kane, étudiante à Dakar, reconnaît ne pas être « très politique » mais elle aussi note « la tension dans le pays » et déclare : « je me dis simplement que si on ne fait pas attention, la situation risque de dégénérer. » Arrestations préventives Pour Souleymane Gueye, membre du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine, une organisation politique opposée au président Macky Sall, les sources de ces tensions sont multiples mais elles ont un dénominateur commun : la volonté supposée de l’actuel président d’être candidat pour un troisième mandat présidentiel en 2024… Lire la suite sur Dw
RD Congo. À quel scénario nous amènent les manifestations anti-Monusco ???
TRIBUNE. Nous sommes au troisième jour de manifestations populaires anti-Monusco. A mon humble avis, trois scénarios se profilent à l’horizon. Scénario N* 1 En mettant en corrélation le discours de Bahati à Goma et le protocole signé à Luanda sur l’arrivée imminente de la Force Militaire Régionale, la conclusion logique qu’on en tire est la suivante : les dirigeants congolais ont décidé de chasser la Monusco pour donner carte blanche à la Force régionale. Ils ont levé l’option de déshabiller la MONUSCO pour habiller la force régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est dont la plupart des gouvernements membres ne rêvent que de prendre le contrôle total de la RDC. Je crois percevoir en cours de réalisation le changement de méthode des occupants du Congo. Dans l’hypothèse où le pouvoir de Kinshasa travaille de mèche avec ce pouvoir d’occupation du Congo, alors le remplacement de la Monusco par l’EAC c’est simplement du blanc bonnet bonnet blanc. On fuirait simplement les aboiements du berger allemand pour nous jeter dans la gueule du loup. En ce sens, l’occupation de la RDC uniquement par la Force Régionale composée des armées qui ont envahi la RDC depuis 1997 sera la meilleure des formules trouvée pour mener à terme et en silence, la sale besogne de la balkanisation et de la désintégration du pays. Scénario N* 2 Dans le cas où l’ONU refuse de lâcher son gros gâteau que sont les richesses minières de la RDC et se décide de renforcer ses effectifs militaires comme elle a commencé à le faire depuis hier, alors son obsession à rester en RDC sera désormais prise pour une volonté de rester par défi sur le sol congolais et donc une provocation directe contre les aspirations profondes des congolaises et des congolais. Le gouvernement de Kinshasa fera semblant de calmer les ardeurs du peuple mais le laissera exploser sa colère pour espérer obtenir, derrière cette pression populaire, le départ de la Monusco qu’il n’arrive pas officiellement à imposer autour d’une table de négociations. Dans un tel contexte, la confrontation risque d’aller crescendo avec beaucoup plus de morts côté civils congolais mais aussi davantage de discrédit de casques bleus et de l’illégitimité et de l’inutilité de leur raison d’être au Congo où, contrairement à leur mission de maintien de la paix, ils auront donné des preuves patentes d’y semer plus de chaos que de paix. Scénario N* 3 Dans l’hypothèse où la Monusco sous une pression populaire de plus en plus accrue décide contre son gré de plier bagage et de quitter le territoire congolais, cela paraîtra comme une grande victoire de la part du pouvoir de Kinshasa qui, par un simple appel du président du sénat, aura réussi sans coup ferir à faire plier une armée de 19.000 militaires étrangers. Ce sera une grande victoire certes mais avouons-le, une victoire de COURTE DURÉE. Et ce, pour deux raisons. La première raison, c’est la réaction inattendue de l’ONU qui dans le contexte actuel de guerre de la Russie en Ukraine et de rébellion larvée contre les anciennes puissances coloniales (épine dorsale de la même ONU) pour se ranger derrière une nouvelle puissance jugée par l’opinion africaine plus rassurante ( la Russie), aux yeux de l’ONU donc, accepter d’être chassé de la RDC équivaut à dévoiler son impuissance à la face du monde, à fournir de nouvelles idées de passer à l’offensive à tant de pays comme le Mali, la RCA et d’autres qui mijotent déjà le même plan de se libérer de sa tutelle. Pour tout dire c’est pour l’ONU et les puissances occidentales qui la régissent, risquer de perdre l’hégémonie et la domination sur de nombreux pays et sur leurs ressources minières stratégiques qui risquent de basculer dans le camp de leurs coriaces ennemis que sont devenues la Chine et la Russie. La deuxième raison qui fera de courte durée cette éventuelle victoire des dirigeants congolais, c’est bel et bien le scénario des événements qui adviendront après le départ de la Monusco. Si dans la suite de leur départ du Congo, les tueries continuent à l’Est et que continuent à se faire jour les signes évidents de collusion de Kinshasa avec le Rwanda et l’Ouganda, le gouvernement congolais n’aura plus de bouc-émissaire pour justifier son impuissance à rétablir la paix en RDC. Le peuple risque de pointer cette fois-ci son doigt accusateur sur les dirigeants congolais eux-mêmes et de faire d’eux la prochaine cible de sa colère selon le récent schéma du Sri Lanka avec un président et ses dignitaires chassés de leur trône. De toute évidence, la RDC est en train de traverser une zone de grande turbulence et il importe de scruter les signes de temps et de saisir la direction que veulent nous imposer les événements qui se précipitent sur le Congo. Comprendre de quelle manière ce qui nous arrive entre dans un enchevêtrement de causes et d’effets imprévisibles, c’est déjà un pas important pour saisir l’énigme de la semaine.
Paris : des étudiants manifestent à la Sorbonne contre les résultats des élections présidentielles
MANIFESTATIONS. Des centaines d’étudiants ont occupé l’Université de la Sorbonne à Paris le 14 avril, pour protester contre les résultats du premier tour des élections présidentielles françaises. Des étudiants ont lancé des objets depuis les fenêtres de l’Université en direction de la police, tandis qu’un groupe de manifestants s’est rassemblé devant le bâtiment et a scandé des slogans contre les forces de l’ordre.
Les manifestations reprennent du service en Algérie
Il n’y a plus de doute la prédiction faite par le Cabinet privé américain Stratfor sur une reprise des manifestations du Hirak en Algérie s’est réalisée le 05 octobre 2020 avec des marches de contestataires anti-régime à l’occasion de la journée de commémoration des évènements du 05 octobre 1988 et réclamer un régime démocratique. Il est vrai que les marches du vendredi avaient été stoppées en raison de la COVID-19, mais le peuple algérienne bravant cette pandémie et les interdictions de tout rassemblement public ont organisé, le 05 octobre 2020, des manifestations pour réclamer la libération des prisonniers du mouvement anti-régime qu’est le Hirak. Ces marches et rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses Wilayas algériennes à savoir Alger, Oran, Bejaia, Ouargla, Biskra, Tlemcen et Annaba. A Béjaia, importante ville de Kabylie, une gerbe a été déposée devant une stèle en souvenir des victimes d’octobre, mais aussi à Beni Ourtilane, près de Sétif, à Annaba et Constantine, selon les réseaux sociaux et le CNLD. Quant à Alger, la capitale, les manifestants se sont rassemblés et entrer dans le centre-ville et a gagné plusieurs quartiers de la capitale algérienneen scandant « État civil et non militaire », « Le peuple veut le départ du système » et « pour une Algérie indépendante et démocratique » et ce, malgré un présence policière très renforcée tentant de les disperser au moyen de tasers. Une journée marquée par plus d’une vingtaine d’arrestations, pour la seule Alger,et au cours de laquelle de nombreux appels à poursuivre les manifestations du vendredi ont circulé, ce qui a fait prédire un futur noir pour l’Algérie par le prestigieux quotidien américain « The New York Times ». En effet, comme l’a si bien écrit Adam Nossiter, son Chef de Bureau à Paris, lequel s’était déplacé à Alger pour interviewer le Président algérien Monsieur Tebboune, « l’espoir d’un changement radical du système politique et d’une vraie démocratie en Algérie se dissipe ». Pour le quotidien américain, «les vieilles habitudes ont la vie dure dans ce pays du Maghreb qui a vécu près de 60 ans de répression, d’ingérence de l’armée, d’élections truquées, très peu de démocratie et que c’est au sein même de cet ancien régime corrompu que Monsieur Tebboune a construit toute sa carrière ». Il est vrai que l’État algérien emprisonne les dissidents et que les strapontins de leur Parlement sont à vendre pour des milliers de dollars, d’après les aveux à la justice d’un parlementaire dans cette même Assemblée. Pour le quotidien new yorkais, deux discours politiques coexistent en Algérie à savoir celui de Monsieur Tebboune, du confort de son bureau au Palais de la Mouradia d’Alger et celui de la rue. Dans ce même article, il est rappelé que l’armée algérienne s’est très vite imposée sur la scène politique et n’a cessé d’y jouer un rôle capital, ouvertement ou en coulisses. La guerre civile avec les islamistes dans les années 90, qui fit près de 100 000 morts, n’a fait que consolider cette influence. L’auteur de cet article a même souligné que Monsieur Tebboune, éphémère Premier Ministre sous Monsieur Bouteflika, soupçonné d’avoir été soutenu par Monsieur Gaid Salah, a été élu au terme d’un scrutin auquel ont pris part moins de 10 % de la population et rappelle l’arrestation et la condamnation pour atteinte à l’unité nationale du journaliste Khaled Drareni pour avoir dénoncé un système qui se renouvelle sans cesse et refuse le changement. Durant son interview avec le Président algérien, le journaliste américain note que ce dernier a encouragé ses Ministres, d’habitude réticents, à se laisser interviewer, allant même jusqu’à inciter son Chef d’Etat-Major, le Général Saïd Chengriha, âgé de 75 ans, d’ordinaire inaccessible aux médias, à s’y prêter également sans convaincre. S’agissant de l’affirmation du journaliste du New York Times affirmant que le Général Chengriha et Tebbounese réunissent au moins deux fois par semaine pour s’entretenir de la situation du pays, de plus en plus instable en raison de la baisse du prix du pétrole, il semblerait qu’elle soit totalement fausse. Comment peut voir un Chengriha faire le tour des casernes dans l’Ouest algérien et un Tebboune cloîtré dans sa résidence de la Mouradia à Alger comme le dit si bien la presse algérienne asservie. D’ailleurs, le quotidien new yorkais rappelle que le pétrole et le gaz constituent plus de 90% des exportations de l’Algérie et qui pour se sortir du gouffre actuel, à besoin d’un baril à 100 dollars, ce qui est loin de la réalité actuelle d’un marché en chute libre. Farid Mnebhi.
Mali : les services de Michelle Bachelet préoccupés par rôle d’une unité d’élite antiterroriste lors des manifestations
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est inquiété, vendredi, du rôle qu’aurait joué une unité d’élite antiterroriste pour réprimer la contestation civile au Mali. « Nous sommes particulièrement préoccupés par les événements survenus dans la capitale Bamako vendredi dernier et pendant le week-end où des forces spéciales (Force spéciale antiterroriste – FORSAT) auraient tiré des munitions létales lors d’affrontements avec des manifestants », a déclaré Liz Throssell, porte-parole du HCDH, au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis son siège à Genève. Dans un contexte des tensions persistantes au Mali, où il y a eu une série de manifestations antigouvernementales ces dernières semaines, les services de la Haut-Commissaire, Michelle Bachelet, exhortent les autorités maliennes à veiller à ce que les forces de sécurité « s’abstiennent de recourir de façon injustifiée ou excessive à la force dans le maintien de l’ordre lors des manifestations ou (pour toute autre raison) dans leur interaction avec les manifestants ». Les leaders du mouvement de protestation ont accusé les autorités de Bamako d’usage excessif de la force. Et de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la présence sur le terrain de membres de la FORSAT lors des manifestations. C’est dans ce contexte que les représentants des organisations africaines, de l’ONU et de l’Union européenne (UE) au Mali ont condamné en début de semaine « l’usage de la force létale dans le cadre du maintien de l’ordre ». Au moins 14 manifestants tués, 154 autres blessés et plus de 200 arrestations La Division des droits de l’homme et de la protection de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a confirmé qu’au moins 14 manifestants – dont une femme et deux garçons – ont été tués et 154 autres blessés. Pour l’ONU, il est essentiel que toutes les allégations des violations des droits de l’homme et d’actes de violence commis au cours des manifestations fassent l’objet d’enquêtes rapides, approfondies, transparentes et indépendantes et que les responsables aient à répondre de leurs actes. Conformément à son mandat, la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA a lancé une mission d’enquête pour examiner les allégations de violations graves des droits de l’homme perpétrées dans le cadre des manifestations. Dans ces conditions, « l’annonce par le président Ibrahim Boubacar Keïta de l’ouverture d’enquêtes sur les violences est la bienvenue ». A noter qu’«au cours des manifestations, au moins 200 personnes ont été arrêtées et toutes ont été relâchées par la suite dans la soirée du 13 juillet, dans l’attente de leur procès », a ajouté Mme Throssell. Parmi eux se trouvaient trois dirigeants du Mouvement du 5 juin, le Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Le premier rassemblement, qui donnera son nom au mouvement le 5 juin, fédère une coalition de partis politiques, de chefs religieux et d’organisations de la société civile. « Au cours de ce rassemblement, des manifestants ont demandé la démission du président, ainsi que la dissolution du Parlement et de la Cour constitutionnelle », a précisé la porte-parole du HCDH. Selon les médias, le Mouvement du 5-Juin canalise des mécontentements multiples et profonds, contre la dégradation sécuritaire et l’incapacité à y faire face, le marasme économique et social. Par ailleurs, si de nombreuses manifestations, ayant eu lieu à travers le pays ont été pacifiques, le HCDH s’est également inquiété des incidents au cours desquels des manifestants ont détruit et pillé des biens privés et publics. C’est le cas du saccage d’une partie du bâtiment de l’Assemblée nationale. « Un groupe a occupé les locaux de la station de radio et de télévision nationales, les mettant hors service », a détaillé Mme Throssell. « Prolifération de fausses nouvelles et de messages en ligne incitant à la violence » Face à cette préoccupante situation, les services de Mme Bachelet appellent les institutions publiques du pays ainsi que les acteurs politiques à respecter les principes démocratiques et à protéger les droits de l’homme et l’état de droit. Ils invitent également toutes les parties « à faire preuve de la plus grande retenue et à utiliser des moyens pacifiques pour traiter leurs griefs, qui ont été déclenchés par divers facteurs, notamment le résultat des élections législatives retardées, les allégations de corruption endémique et de mauvaise gouvernance, l’insécurité accrue et l’extrémisme violent dans différentes parties du pays ». Le HCDH s’est également dit préoccupé du fait que, depuis les manifestations du 10 juillet, il y a eu une « prolifération de fausses nouvelles et de messages en ligne incitant à la violence, qui risquent d’aggraver davantage les tensions ». La Commission nationale des droits de l’homme du Mali a noté le 13 juillet que l’accès aux manifestants en détention lui avait été refusé. Dans de cette situation volatile, le HCDH rappelle aux autorités leur obligation de soutenir, et non d’entraver, le travail de l’institution nationale des droits de l’homme et des organisations de la société civile qui jouent un rôle important en matière de promotion et de protection des droits de l’homme de tous au Mali. Selon les médias, le Mouvement du 5-Juin a décidé de reporter le rassemblement prévu vendredi. ONU
Le Général Ahmed Gaïd Salah est tout proche d’une sortie avilissante
TRIBUNE. Tout d’abord retraçons le parcours peu glorieux de celui qui se prend pour un grand Général algérien à savoir Ahmed Gaïd Salah. Engagé avec l’armée française, il rejoindra les maquisards dans les rangs de l’Armée de Libération Nationale sur le tard et sera envoyé faire un stage d’artillerie à l’Académie Militaire d’Artillerie Vystrel près de Moscou. Quant à sa carrière militaire à proprement parler, celle-ci ne comporte aucun fait d’armes glorieux. Toutes les régions sous son commandement étaient des zones très calmes, notamment lors de la lutte contre le terrorisme islamiste. Par contre, il lui est connu sa remarquable débandade en solo, abandonnant ses troupes confrontées au savoir-faire militaire des Forces Armées Royales marocaines lors de la bataille d’Amgala en 1976 au cours de laquelle près de 200 militaires algériens furent fait prisonniers. Depuis, silence radio sur l’obscur carrière militaire d’Ahmed Gaïd Salah si ce n’est son éclaboussant ordre, en sa qualité de Chef d’Etat-Major, donné aux troupes algériennes de libérer le site gazier d’In Amenas pris par des terroristes, fin janvier 2013, au cours duquel seuls les travailleurs algériens furent évacués. Quant aux travailleurs étrangers ils furent massacrés avec la complicité de leur homme de main le très connu algérien Mokhtar Belmokhtar, un officier de la Sécurité Militaire algérienne. Si la carrière d’Ahmed Gaïd Salah est vide faits militaires elle est fortement juteuse en business à travers ses nombreux enfants dans la région d’Annaba, fief de sa famille. Que ce soit ces trois filles ou ses quatre garçons, ils se sont engraissés largement sur le dos du peuple algérien. Les frasques de ses fils sont notoirement connues à Annaba et ailleurs en raison de leur comportement seigneurial vis-à-vis des communs des mortels algériens. Quant au père, Ahmed Gaïd Salah, il fait mumuse avec ses troupes à Oran, ville frontalière du Maroc, où il s’est fendu, le 30 septembre 2019, d’une ridicule mise en garde contre « une ingérence étrangère dans les affaires internes de son pays ». Ces balivernes débitées par le nouveau gadget algérien, qu’est Ahmed Gaïd Salah, n’apportent aucune nouveauté du moins dans la forme, quand on sait que le recours à la théorie de l’ennemi extérieur a été érigée au rang de devise nationale par le régime vert-kaki et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Quoi qu’il en soit, ce 05 octobre 2019, 31ème anniversaire du soulèvement d’Octobre 1988 réprimé dans le sang, est une date que le peuple algérien retiendra car ce jour il a pu mettre un terme au système du parti unique à travers lequel le commandement militaire exerçait la souveraineté populaire. De nombreux algériens étaient persuadés que l’Algérie allait enfin se doter d’un régime pluraliste à travers lequel le peuple algérien choisirait librement par le vote ses représentants. C’était sans compter sur la ferme volonté du commandement militaire de ne point adhérer au principe d’une transition démocratique et de n’accepter le pluralisme que pour pouvoir le manipuler sans aucune vergogne. En effet, en Algérie, il est une loi non écrite qui édicte que la souveraineté populaire algérienne appartient au commandement militaire et à lui seul. C’est ainsi que, après Octobre 1988, le régime s’est recomposé en mettant en avant une élite civile exerçant un pouvoir formel supposé issu des urnes. Aujourd’hui, on assiste au même scénario. Le 22 Février 2019, le peuple algérien s’est mis à critiquer le pouvoir réel des militaires et à vouloir le soumettre à une autorité civile issue des urnes. Une dynamique populaire contestataire qui devrait atteindre, dans un futur proche, son objectif parce qu’elle s’inscrit dans le processus historique de construction de l’Etat commencé en Novembre 1954. Quant au refus systématique qu’oppose l’Etat-Major algérien à cette dynamique semble bien vaine et futile ; elle est un combat d’arrière-garde qui fait perdre du temps au pays. Ahmed Gaïd Salah, qui n’a ni l’éthique du militaire ni l’âge du soldat, tente de rafistoler par une élection truquée un régime miné par la corruption et complètement coupé de la population. Le mouvement du 22 Février 2019 s’inscrit, en conséquence, dans la dynamique inaugurée le 05 Octobre 1988 pour enlever des mains des généraux la souveraineté populaire. Dans la chanson « La Casa del Mouradia », il y a un refrain qui dit : « vous nous avez trompé avec la décennie noire, vous n’aurez pas le 5ème mandat ». Ce même 5ème mandat auquel tient Ahmed Gaïd Salah en décidant l’élection du 12 décembre 2019 qui changera le nom de Bouteflika par un autre nom. Mais la vigueur du mouvement populaire indique que cette élection n’aura pas lieu et que le régime militaire algérien, dont Ahmed Gaïd Salah et les généraux sous sa coupe, sera emporté par la déferlante populaire. Une éventualité prise avec sérieux par le Général Gaïd Ahmed puisque des membres de sa famille auraient pris, très récemment, la fuite à bord d’un vol régulier Annaba-Paris, avant d’être rejoint dans un futur proche par lui-même, pour aller se perdre dans la nature avec le fruit des détournements d’argents, leurs biens immobiliers à l’étrangers mal acquis et leurs comptes bien garnis placés dans des banques européennes. Quoiqu’il en soit, le peuple algérien a marché en masse, comme il le fait depuis plus de 07 mois, et ce malgré une très imposante mobilisation policière, de la gendarmerie et des militaires ainsi que les multiples arrestations et les tentatives d’empêcher toute formations de marées humaines dans les villes et villages algériens. Force est donc de constater que 30 ans après le 05 octobre 1988 le peuple algérien a marché, par millions, avec un pacifisme qui a émerveillé le monde, contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays européens et il est inutile d’en citer les noms tant ils font la une dans leur pays respectif, notamment les adeptes du samedi. Le peuple algérien en cœur jouera, le moment venu, à Ahmed Gaïd Salah et aux généraux sous sa coupe, la musique « d’Il Silenzio ». Une musique parfaite pour les prédateurs du régime algérien actuel ! Farid Mnebhi.
Un 31ème vendredi effervescent pour les algériens
Il est acquis qu’Amnesty International ait exhorté, le 19 septembre 2019, le commandement algérien de ne point interdire l’accès à Alger aux manifestants venus des autres régions algériennes et surtout de mettre un terme aux arrestations arbitraires. Un message clair et net, transmis par cette organisation des Droits de l’Homme, qui arrive à point nommé après que le fanfaron de Général Gaïd Salah ait menacé les transporteurs acheminant des manifestants vers Alger et, surtout, donné ses fermes instructions à la Gendarmerie algérienne à plus de rigueur et de fermeté envers ceux qui viennent à la capitale les vendredis. A ce propos, l’ONG a tenu à appeler les autorités algériennes à mettre fin aux arrestations arbitraires dans un contexte de répression croissante qui a conduit à l’arrestation de dizaines de manifestants ces 10 derniers jours. Ainsi, Amnesty International appelle à la libération sans condition de toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’association ou de réunion pacifique. Pour Amnesty International, toutes ces répressions et arrestations indiquent que le droit à la liberté de réunion et d’expression reste toujours une donne entre les mains des décideurs algériens depuis 1962 pour assouvir leur soif de pouvoir et surtout d’argent. Il est à souligner fortement qu’au lieu de piétiner les droits des Algériens, les autorités algériennes devraient respecter le droit de réunion pacifique et apprendre à écouter les manifestants. Cependant, pour ce 31ème vendredi de manifestations, la capitale algérienne s’est réveillée devant un dispositif policier impressionnant déployé au cœur d’Alger. Un épiphénomène sécuritaire Gaïdien observé dans de très nombreuses villes algériennes. Aussi, de nombreuses interpellations de manifestants pacifiques ont eu lieu au niveau de la place Maurice Audin d’Alger mais aussi du côté de la rue Didouche Mourad où plusieurs arrestations ont été opérées. Force est de noter que les menaces de Gaïd Salah n’ont pas eu raison des centaines de milliers de manifestants qui sont sortis depuis les premières heures de ce vendredi 20 septembre 2019 afin d’exprimer de nouveau leur ras-le-bol du système en place et leur rejet du gouvernement de Bidaoui dont ils exigent le départ. Des manifestations qui ont eu lieu dans toute l’Algérie et même à l’étranger et dont les slogans sont plus parlants que tout autre chose. N’est-ce pas monsieur Gaïd Salah ? Les mots d’ordre scandés étaient « pas d’élections avec la bande », « on est venu harragas à la capitale », « le peuple veut la chûte de Gaïd Salah », « Ali la Pointe, l’Algérie ouellat (L’Algérie est de retour) ». Ces manifestations se sont déroulées alors que le gouvernement algérien avait annoncé la date du 12 décembre 2019 pour les élections présidentielles en Algérie. Mais le peuple algérien vient d’exprimer son refus catégorique à l’organisation de l’élection en scandant « pas d’élections tant que les figures de l’ancien système sont en place ». Des élections présidentielles algériennes, prévues le 12 décembre 2019, placées dans le viseur de la communauté internationale, tout particulièrement française, qui craindrait une vague d’immigration causée par une crise politique accentuée en Algérie. Farid Mnebhi.
Comment interpréter le dernier discours de Gaid Salah?
C’est peut-être le discours le plus agressif et le plus mauvais de Gaid Salah depuis le 22 février. Traiter de traîtres ceux qui demandent un Etat civil contredit de façon flagrante les différentes déclarations selon lesquelles l’ANP accompagne le hirak. Il y a deux raisons à cet énervement. La première est que l’EM s’est rendu compte que les relais civils qu’il a sollicités pour faire réussir la réunion du 6 juillet ont été inefficaces et n’ont pas la crédibilité qu’ils ont prétendu avoir. Avec un FLN et un RND infréquentables et des partis islamistes en baisse d’influence, le néo-DRS n’a pas trouvé de relais crédibles dans la société pour convaincre une partie des manifestants du vendredi. L’EM comptait sur la réunion du 6 juillet pour envisager une élection présidentielle vers novembre-décembre 2019. L’EM n’aura pas « son » président dans les délais escomptés, et cela énerve Gaid Salah. La deuxième raison est que, pour la première fois depuis l’indépendance, le pays n’a pas de président légal ou légitime selon les normes même du régime. L’EM apparaît comme l’instance qui prive le pays d’avoir un président et qui fait perdurer la crise politique. Gaid Salah ne veut pas reconnaître et assumer ce blocage qu’il impute « à des traîtres qui haïssent le pays et l’ANP ». De mon point de vue, le blocage va perdurer jusqu’à septembre-octobre. Si les manifestations du vendredi ne baissent pas en nombre, l’EM va céder du terrain pour discuter des prérogatives constitutionnelles du futur chef d’Etat à élire qui n’aura pas cependant d’autorité sur l’armée. Ce serait un compromis qu’une grande partie de la population accepterait. Ce serait un pas vers la construction de l’Etat en Algérie. Si on se réfère aux expériences européennes de construction de l’Etat, les monarques n’ont pas renoncé à leurs pouvoirs du jour au lendemain. Le pays est dans la bonne direction. Cette génération aura l’Etat que les générations précédentes n’ont pas eu. A condition de sauvegarder le caractère pacifique des manifestations et d’être conscients que beaucoup de militaires aspirent aussi à un Etat de droit qu’ils serviront avec loyauté. Personne en Algérie ne hait l’ANP qui est un acquis historique du mouvement national. Lahouari Addi