Dix ans après l’épidémie la plus meurtrière au monde, MSF demande un stock d’urgence de traitements contre Ebola

Dix ans après l’épidémie la plus meurtrière au monde, MSF demande un stock d’urgence de traitements contre Ebola

Alors que le monde célèbre les dix ans de l’épidémie la plus meurtrière de la maladie à virus Ebola, qui a tué plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest in 2014, Médecins Sans Frontières (MSF) regrette que, bien qu’il existe désormais deux traitements approuvés contre Ebola, ils ne soient pas facilement accessibles à travers un stock d’urgence prêt à être utilisés dans les endroits où ils pourraient être nécessaires lors d’une future épidémie. Les traitements restent sous le contrôle exclusif de deux sociétés pharmaceutiques américaines, Regeneron et Ridgeback Biotherapeutics, et la quasi-totalité des traitements actuellement disponibles dans le monde sont conservés dans un stock de sécurité nationale et de biodéfense détenu par les États-Unis. Il est donc nécessaire de constituer un stock international d’urgence de ces traitements, fourni par Regeneron et Ridgeback et géré par le Groupe international de coordination (GIC) sur la fourniture de vaccins, afin de garantir que les traitements puissent toujours être fournis à court terme à toute personne qui en a besoin et où qu’elle se trouve. « Il y a dix ans, le monde n’était pas préparé à l’apparition de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Il n’y avait pas de traitement antiviral, ce qui rendait difficile de convaincre les malades de se rendre dans les unités de traitement. Il n’y avait pas de vaccins et la protection des personnes se limitait donc à essayer de les convaincre de changer de comportement, ce qui, des années d’expérience nous l’ont appris, prend du temps et n’a souvent qu’un succès limité. Il était donc difficile de contrôler l’épidémie « , explique le Dr Armand Sprecher, spécialiste en santé publique à MSF. « Maintenant qu’il existe des traitements antiviraux et des vaccins efficaces, nous pouvons utiliser des outils importants pour sauver des vies, prévenir la maladie et contrôler les épidémies, mais seulement s’ils sont entièrement disponibles pour les personnes qui en ont besoin. C’est pourquoi nous demandons la constitution d’un stock d’urgence ». Après près d’un demi-siècle sans traitement spécifique, ce n’est que lors de la plus grande épidémie d’Ebola en 2014, lorsque les pays les plus riches ont été confrontés à la menace d’Ebola dans leurs frontières, que le financement de la recherche et du développement de traitements et de vaccins contre le virus a augmenté de façon spectaculaire. Puis, après une combinaison de plus de 800 millions de dollars américains de financements publics et de contributions essentielles, notamment de la part des gouvernements des pays touchés, des ONG et des établissements universitaires, qui ont accueilli ou facilité les essais cliniques, ainsi que des patients et des survivants qui ont directement participé à l’expérimentation des traitements, deux traitements ont été approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis en 2020. Ces traitements ont été recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2022, et figurent désormais sur la liste modèle des médicaments essentiels de l’OMS. Il existe également deux vaccins, qui en plus du traitement, sont essentiels pour prévenir et répondre à une épidémie d’Ebola. Bien qu’il s’agisse d’un ajout important à la boîte à outils de la riposte à Ebola, ces nouveaux outils médicaux ne répondent qu’à l’ébolavirus du Zaïre, l’espèce de virus la plus courante à l’origine de l’épidémie de 2014.* Les traitements – REGN-EB3 (atoltivimab/maftivimab/odesivimab), commercialisé par Regeneron sous le nom d’Inmazeb, et mAb114 (ansuvimab), commercialisé par l’OMS sous le nom d’Ebanga – restent largement inaccessibles aux personnes qui en ont besoin pendant les épidémies. Même si le déploiement rapide des traitements lors d’une épidémie d’Ebola se heurte à de nombreux obstacles, le fait que seul un tiers des patients ait reçu l’un ou l’autre traitement lors des cinq épidémies survenues depuis 2020 s’explique en grande partie par le fait que les traitements ne sont pas facilement accessibles là où les épidémies se produisent le plus souvent. Regeneron et Ridgeback conservent le contrôle privé de ces traitements par le biais de brevets et de licences, et presque tous les traitements disponibles sont détenus et contrôlés par les États-Unis. « Une leçon claire tirée des dix dernières années est que compter uniquement sur la bonne volonté des entreprises privées ou des gouvernements n’est pas la solution à un problème d’accès aux médicaments « , explique le Dr Márcio da Fonseca, conseiller en maladies infectieuses pour la Campagne d’accès de MSF.  » Pour que les traitements contre Ebola et les outils de prévention d’aujourd’hui et de demain soient plus largement disponibles, des conditions d’accès mondiales doivent être fixées dès le début du processus de recherche et de développement des outils médicaux mis au point avec de l’argent public, et l’accès aux traitements pour les communautés qui les ont testés doit être légalement garanti. Nous devons nous préparer dès maintenant à la prochaine épidémie et veiller à ce qu’il n’y ait aucune lacune dans l’accès aux outils médicaux appropriés, y compris pour les autres espèces d’Ebola, afin d’éviter les pertes de vies catastrophiques que nous avons connues il y a dix ans ». En outre, MSF a exhorté tous les détenteurs de brevets sur les traitements contre Ebola à délivrer des licences et à transférer les technologies à des fabricants compétents afin que davantage de producteurs puissent fabriquer des traitements contre Ebola, ce qui contribuera à accroître leur disponibilité à l’avenir. *L’épidémie en Ouganda en 2022 a été causée par l’espèce Soudan.

RD Congo : léger répit de l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans la province de l’Equateur

RD Congo : léger répit de l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans la province de l’Equateur

Sur le front de la lutte contre Ebola en République démocratique du Congo (RDC), si la menace est encore là, quelques informations un peu plus rassurantes tombent aussi. Les dernières données, de l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui sévit dans la province de l’Equateur, ne signalent aucun nouveau confirmé. « Aucun nouveau décès parmi les cas confirmés. Aucun nouveau patient déclaré guéri », rapporte l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans sa dernière mise à jour datée du dimanche 6 septembre 2020 et publiée sur son compte Twitter. C’est un léger répit par rapport au dernier bulletin sanitaire du Bureau de l’OMS en RDC. Pour les données du 5 septembre, la RDC avait recensé deux nouveaux cas confirmés dont un nouveau décès parmi les cas confirmés. Et La zone de santé de Bomongo a notifié son premier cas confirmé de la maladie à virus Ebola le 4 septembre.   Déclarée le 1er juin dans la province de l’Équateur, l’épidémie a fait 112 cas (106 confirmés & 6 probables) dont 48 décès et 50 guéris. Ce qui constitue un taux de létalité de plus de 42%. À ce jour, 37 aires de santé touchées, réparties dans 12 zones de santé. Aussi, 173 nouvelles personnes ont reçu le vaccin rVSV-ZEBOV-GP, portant le total à 27.303 personnes vaccinées depuis le début de la campagne de vaccination. 10.148 cas confirmés de Covid-19 dont 259 décès Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), une équipe pluridisciplinaire de riposte est arrivée dimanche 6 septembre à Buburu dans la zone de santé de Bomongo. « Le déploiement de cette équipe permet de mettre en place toutes les activités de réponse dans cette zone afin de contenir l’épidémie », relate l’OCHA dans son dernier bulletin humanitaire. « Dans la zone de santé de Bikoro, la méfiance contre la riposte Ebola est préoccupante », a ajouté l’OCHA, relevant qu’une « partie de la population est réticente face à la vaccination et les enterrements dignes et sécurisés ». Dans ces conditions, la commission Communication multiplie des séances de sensibilisation auprès des leaders communautaires afin d’obtenir une plus grande participation de la communauté dans la lutte contre Ébola.    Concernant la pandémie de Covid-19, la RDC a notifié 32 nouveaux cas testés positifs. Il s’agit de 23 cas au Nord-Kivu, 8 à Kinshasa et un au Nord-Oubangui. Au total, il y a eu 10.148 cas confirmés de Covid-19 dont 259 décès, selon un bilan établi lundi par l’OMS. Par ailleurs, le nouveau coronavirus circule toujours dans la Ville-Province de Kinshasa, qui reste le principal foyer en RDC avec 78,3% des cas, suivie des provinces du Nord-Kivu (8%), du Kongo Central (4,4%). Dix-huit (18) provinces, sur les 26 que compte la RDC, sont actuellement touchées : Ituri (115 cas), Haut-Katanga (320 cas), Kasaï Central (1 (115 cas), Haut-Katanga (320 cas). Avec ONU

RD Congo: l’OMS annonce la fin officielle de la dixième flambée d’Ebola

RD Congo: l’OMS annonce la fin officielle de la dixième flambée d’Ebola

Dans un communiqué publié hier, jeudi 25 juin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué la fin de la dixième flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC). « Il n’aurait pas été possible de surmonter cet épisode long, complexe et difficile sans le leadership et l’engagement du Gouvernement de la RDC, qui a pu compter sur le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’une multitude de partenaires et de bailleurs de fonds et, plus encore, sur les efforts déployés par les communautés touchées par le virus », a indiqué l’agence onusienne. Félicitant toutes les personnes qui ont participé au travail pénible et souvent dangereux nécessaire pour venir à bout de la flambée, l’Organisation a rappelé néanmoins qu’il faut rester vigilant. « Dans les mois à venir, il sera essentiel de continuer à soutenir les survivants et de maintenir des systèmes solides de surveillance et de riposte pour endiguer les éventuelles résurgences », a-t-elle insisté. D’après le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, « le monde est désormais mieux équipé pour riposter à Ebola. Un vaccin a été homologué et des traitements efficaces identifiés », a-t-il relevé. « L’heure est aux réjouissances, mais nous devons résister à la tentation de l’autosatisfaction. Les virus ne prennent pas de pause. Au final, la meilleure défense contre toute flambée consiste à investir dans un système de santé plus solide qui serve de fondement à la couverture sanitaire universelle. »  Pour rappel, cette flambée, qui s’est déclarée le 1er août 2018 dans le Nord Kivu, a été la deuxième au monde par son importance et a présenté des difficultés particulières du fait qu’elle est apparue dans une zone de conflit actif. On a dénombré 3 470 cas, 2 287 décès et 1 171 survivants. Au cours des 22 mois qu’elle a duré, la riposte – dirigée par le Gouvernement de la RDC et le Ministère de la santé avec le soutien de l’OMS et des partenaires – a supposé la formation de milliers d’agents de santé, l’enregistrement de 250 000 contacts, la réalisation de tests pour 220 000 échantillons, la mise à disposition des patients d’un accès équitable à des traitements de pointe, la vaccination de plus de 305 000 personnes avec le vaccin rVSV-ZEBOV-GP qui a fait preuve d’une grande efficacité, ou encore l’offre de soins pour tous les survivants après leur guérison. Pour la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, « la riposte que la RDC peut désormais apporter à Ebola n’en est que meilleure, plus judicieuse et plus rapide. Il s’agit là d’un acquis durable qui vient soutenir la riposte à la COVID-19 et à d’autres épidémies. » Cette dixième flambée en RDC s’est certes terminée, mais la lutte contre Ebola se poursuit, a affirmé l’OMS rappelant que le 1er juin 2020, sept cas de maladie à virus Ebola ont été notifiés dans la ville de Mbandaka et dans la zone de santé voisine de Bikoro, dans la province de l’Équateur. Ce qui, a-t-elle expliqué, a conduit à déclarer une onzième flambée. Quoi qu’il en soit, l’OMS soutient la riposte dirigée par les pouvoirs publics par le déploiement de plus de 50 membres de son personnel et l’administration d’un vaccin à plus de 5 000 personnes, a assure l’agence. Adrien Thyg avec CP

Ce que nous enseigne la lutte contre Ebola en RD Congo pour contenir le COVID-19

Ce que nous enseigne la lutte contre Ebola en RD Congo pour contenir le COVID-19

TRIBUNE. Alors que le monde entier a les yeux rivés sur la pandémie du COVID-19, un tournant dans la lutte contre Ebola en République démocratique du Congo est passé quasiment inaperçu. Aucune nouvelle infection n’a été enregistrée sur le dernier mois écoulé. Depuis août 2018, le virus a infecté plus de 3 400 personnes et fait plus de 2 264 morts dans le nord-est du pays. Devant la menace grandissante du COVID-19, l’expérience congolaise tourmentée dans la lutte contre Ebola souligne l’importance d’une communication efficace, d’une implication des communautés et de soins de santé complets, même dans les environnements les plus complexes. La région la plus gravement touchée par la flambée d’Ebola, autour du territoire de Beni, est une zone de conflit actif où les groupes armés ont tué plus de 1 700 civils depuis 2014. Les infrastructures de santé y sont très peu développées et l’accès à l’eau potable fort limité. Chaque année, le paludisme, la rougeole, le choléra et d’autres maladies font des milliers de morts. Dans ce contexte, de nombreux habitants ont exprimé méfiance et suspicion au vu des ressources considérables déployées par les agences internationales d’aide pour répondre à l’épidémie d’Ebola alors qu’une attention bien moins importante avait été jusque-là portée aux problèmes de santé existants ou à l’insécurité persistante. L’enterrement des morts et les activités du quotidien devaient désormais répondre de nouvelles consignes lorsque pour beaucoup, Ebola restait un phénomène étranger. Le recours à l’armée congolaise pour escorter les équipes d’intervention sur le terrain et les allégations de détournement à grande échelle des ressources destinées à la riposte ont alimenté d’autres suspicions. Enfin, sous prétexte d’épidémie, cette région, bastion de l’opposition, aura finalement été privée d’élections présidentielles en décembre 2018. La désinformation, le scepticisme quant à l’existence même de la maladie et les spéculations sur l’implication du gouvernement ou des agences humanitaires dans la propagation du virus ont ainsi provoqué des violences contre le personnel de santé. Quatre cent vingt attaques contre des établissements de santé et leurs équipes ont été enregistrées depuis le début de l’épidémie, faisant 11 morts et 86 blessés parmi les professionnels de la santé et les patients. Plusieurs organisations et centres de soins ont dû suspendre leurs activités. La flambée d’Ebola en RD Congo touche vraisemblablement à sa fin, peut-être en raison de l’utilisation de nouveaux vaccins et traitements expérimentaux qui semblent avoir peu à peu fait la différence. Mais l’épidémie aurait probablement été moins meurtrière et aurait pu être stoppée plus tôt si une plus grande attention avait été portée dès le début à la compréhension de la résistance des communautés face à la riposte. La pandémie du COVID-19 pose désormais ses propres défis menaçant la santé, l’économie et le tissu social de pays entiers et non plus d’un territoire ou d’une région en particulier. Néanmoins, certaines leçons ressortent de la lutte contre l’épidemie d’Ebola, ses erreurs et limites. L’implication des personnalités et des institutions locales respectées, ainsi que la communication dans les langues locales pour expliquer la maladie, sa prévention et les actions de réponse devraient être primordiales lors des efforts pour contenir des virus aussi contagieux et dangereux qu’Ebola ou le COVID-19. Il est également crucial d’assurer un accès universel à une couverture médicale de base, à l’eau et à l’assainissement. Les autorités doivent écouter les communautés elles-mêmes pour répondre à leurs besoins de soins les plus urgents. Dans les jours et semaines qui viennent, le COVID-19 risque de se propager, en RD Congo comme ailleurs, dans des régions reculées aux infrastructures médicales sous-équipées. L’activité de groupes armés et la méfiance des communautés vis-à-vis des autorités locales comme des interventions venues de l’extérieur sont autant d’obstacles à anticiper. Les gouvernements et leurs partenaires humanitaires devront en tenir en compte. Le temps presse. Par Ida Sawyer Directrice adjointe, division Afrique (HRW)

Coronavirus: lancement du plan de riposte dans une province de la RDC touchée par Ebola

Coronavirus: lancement du plan de riposte dans une province de la RDC touchée par Ebola

Le Nord-Kivu, une province de l’est de la RDC, met tout en oeuvre pour éviter l’arrivée de personnes atteintes du nouveau coronavirus, selon CGTN. « Le gouvernement provincial par l’entremise de son ministre de la Santé, a officiellement lancé son plan de contingence, en renforçant les mesures de surveillance aux différents points d’entrée de la ville de Goma, rapporte le correspondant de la chaîne de télévision chinoise, Zanem Nety Zaidi.

RD Congo : le ministre honoraire de la Santé, Oly Ilunga, en garde à vue

RD Congo : le ministre honoraire de la Santé, Oly Ilunga, en garde à vue

Interpellé alors qu’il tentait de regagner le Congo Brazzaville, le ministre honoraire de la Santé, Dr Oly Ilunga, est en garde à vue depuis samedi 14 septembre, rapporte radio Okapi citant des sources policières. L’ancien ministre de la Santé avait été interpellé il y a de cela moins d’un mois par la Coordination nationale de la police judiciaire de la police nationale congolaise, pour des faits infractionnels portant mégestion des fonds alloués à la riposte de la maladie à virus Ebola, rappelle la police nationale congolaise. Depuis peu, il avait disparu de la circulation « avec pour projet de gagner le Congo Brazza par le Kongo Central, et ce, aux fins de se soustraire des poursuites judiciaires », a rapporté la chaîne de radio. Avant d’être retrouver Oly Ilunga dans un appartement à Kinshasa. Ministre de la santé entre 2016 et 2019, Oly Ilunga sera déféré le lundi 16 septembre au Parquet général près la Cour de cassation, selon la chaîne Adrien Thyg

Ebola en RDC : lancement d’un essai clinique pour évaluer l’efficacité des médicaments utilisés

Ebola en RDC : lancement d’un essai clinique pour évaluer l’efficacité des médicaments utilisés

Le ministère de la santé de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé lundi qu’un essai clinique avait commencé pour évaluer l’efficacité et la sécurité des médicaments utilisés dans le traitement des patients atteints du virus Ebola au Nord-Kivu. « Jusqu’à présent, les patients étaient traités selon un protocole d’utilisation compassionnelle, avec des médicaments prometteurs et présentant un bon profil d’innocuité en laboratoire. Le pas de géant que la RDC prend maintenant clarifiera ce qui fonctionne le mieux et sauvera de nombreuses vies dans les années à venir », a déclaré le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Bien que notre objectif reste de mettre un terme à cette épidémie, le lancement de l’essai contrôlé randomisé en RDC constitue une étape importante vers la découverte définitive d’un traitement Ebola qui sauvera des vies », a-t-il ajouté. Il s’agit du tout premier essai multi-médicaments pour un traitement contre Ebola. Cet essai fera partie d’une étude multi-épidémies et multi-pays acceptée par les partenaires dans le cadre d’une initiative de l’OMS. « Nous espérons ainsi un jour dire que la mort et la souffrance causées par Ebola sont derrière nous », a dit le chef de cette agence onusienne. Jusqu’à présent, plus de 160 patients ont été traités avec des thérapeutiques expérimentales dans un cadre éthique mis au point par l’OMS, en consultation avec des experts sur le terrain et en RDC, appelé Utilisation surveillée en urgence des interventions expérimentales non enregistrées et expérimentales (MEURI). Le protocole MEURI n’a pas été conçu pour évaluer les médicaments. Une fois les protocoles d’essais mis en place, les patients se verront proposer des traitements dans ce cadre dans les établissements où l’essai a commencé. Dans d’autres cas, l’usage compassionnel continuera. Les données recueillies seront utiles pour tirer des conclusions sur la sécurité et l’efficacité des médicaments. « Notre pays est trop souvent frappé par des épidémies d’Ebola, ce qui signifie également que nous avons une expertise unique pour la combattre », a déclaré le Dr Olly Ilunga, ministre congolais de la Santé. « Ces essais contribueront à l’acquisition de ces connaissances, tout en continuant à intervenir sur tous les fronts pour mettre un terme à l’épidémie actuelle ». Recueillir des informations pour mieux traiter à l’avenir En octobre, l’OMS avait convoqué une réunion des organisations internationales, des partenaires des Nations Unies, des pays exposés au risque d’Ebola, des fabricants de médicaments et d’autres acteurs afin de convenir d’un cadre permettant de poursuivre les essais lors de la prochaine épidémie d’Ebola, où et quand elle aura lieu. Au fil du temps, cela conduira à une accumulation de preuves qui aideront à tirer des conclusions solides d’une épidémie à l’autre sur les médicaments actuellement disponibles et sur tout nouveau médicament susceptible de se présenter. L’objectif central du plan à long terme et des essais en cours est toujours de garantir que les patients atteints d’Ebola et leurs communautés soient traités avec respect et équité. L’OMS souligne que tous les patients devraient recevoir les soins de la plus haute qualité et avoir accès aux médicaments les plus prometteurs. L’essai en cours est coordonné par l’OMS et dirigé et parrainé par l’Institut national de recherche biomédicale de la RDC (INRB), en partenariat avec le ministère de la Santé de la RDC, l’Institut national de l’allergie et des maladies infectieuses (NIAID), l’Alliance pour l’action médicale internationale (ALIMA) et d’autres organisations.

RDC : l’épidémie d’Ebola atteint le seuil des 200 cas, Beni devient le nouvel épicentre

RDC : l’épidémie d’Ebola atteint le seuil des 200 cas, Beni devient le nouvel épicentre

La situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) préoccupe vivement l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Au total, 200 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 165 confirmés et 35 probables dans toute la province du Nord-Kivu », a déclaré vendredi, Tarik Jasarevic, le porte-parole de l’OMS à Genève. Selon l’OMS, la situation sécuritaire inquiétante à Beni, nouvel épicentre de l’épidémie, aurait contribué à l’augmentation des cas d’Ebola depuis septembre. La semaine dernière 39 nouveaux cas d’ Ebola ont été signalés dont 32 à Beni, soit 82% des nouveaux cas, alors que les équipes participant à la riposte ont connu plusieurs incidents sécuritaires, mettant en péril la réponse à la maladie. « L’augmentation récente de l’incidence des nouveaux cas est le résultat de la multitude de problèmes rencontrés par les équipes d’intervention », a ajouté Tarik Jasarevic, précisant que « ces incidents ont de graves conséquences pour les civils et les agents sanitaires qui sont en première ligne dans ce combat contre Ebola ». Face à cette situation, les autorités congolaises ont annoncé il y a quelques jours des mesures contre « les agressions des personnels de santé et le non-respect des mesures de prévention ». La semaine dernière, des volontaires de la Croix-Rouge congolaise ont été blessés. Pour l’OMS, ces nouveaux chiffres pourraient également indiquer que les communautés relaient davantage les nouveaux cas auprès des centres de santé. Selon Tarik Jasarevic, sur les 165 cas confirmés d’Ebola, 90 sont décédés et 53 sont guéris. Les autres sont hospitalisés dans les différents centres de traitement d’Ebola qui ont été installés. De façon générale, 26 cas suspects sont en cours d’investigation alors que six nouveaux cas sont confirmés, dont cinq à Beni et un à Masereka. En outre, trois nouveaux décès ont été confirmés à Beni. Tous les cas confirmés ont été localisés dans sept centres sanitaires du Nord-Kivu situés à Beni, Butembo, Kalunguta, Mabalako, Masereka, Musienene et Oicha. A noter que dans le cadre de la riposte à Ebola, 15.807 personnes ont été vaccinées dont presque 6.000 à Beni, plus de 4.000 à Mabalako, plus de 1.600 à Mandima, près de 1.400 à Katwa et plus d’un millier à Butembo. 80% des enfants en âge scolaire ont retrouvé le chemin de l’école De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a relevé le fait que 80% des enfants dans les zones affectées par Ebola sont scolarisés malgré la situation. « Un mois après la rentrée scolaire, 80% des enfants en âge scolaire sont retournés à l’école dans les zones de santé de Beni et de Mabalako, les deux épicentres de l’actuelle épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC », a déclaré Christophe Boulierac, le porte-parole de l’UNICEF. Il a précisé que plus de la moitié de ces enfants sont des filles. L’agence onusienne a identifié plus de 1.500 écoles dans les zones touchées par l’épidémie, parmi lesquelles 365 sont situées dans les épicentres de l’épidémie et sont considérées à haut risque. « Tous les enfants, y compris ceux qui vivent dans les zones touchées par le virus Ebola, ont droit à l’éducation », a déclaré le Dr Gianfranco Rotigliano, Représentant de l’UNICEF en RDC cité dans un communiqué. « Notre réponse contre le virus Ebola vise à permettre que les écoles des zones touchées offrent un environnement protecteur afin que les enfants puissent poursuivre leurs études tout en apprenant à se protéger du virus Ebola ». Écoliers, messagers des mesures de prévention contre la propagation du virus Le Représentant de l’UNICEF en RDC rappelle que lorsque les enfants scolarisés apprennent à se protéger du virus Ebola, ils contribuent également à éviter la propagation de la maladie au sein de la communauté. L’objectif est de permettre qu’une fois rentrés à la maison, ces enfants fassent la promotion d’un lavage des mains régulier auprès de leurs familles. À ce jour, l’UNICEF et ses partenaires ont fourni des équipements d’hygiène et de santé aux 365 écoles considérées à haut risque. Près de 70.000 écoliers ont été ciblés avec des messages de prévention d’Ebola alors que l’UNICEF a formé plus de 3.500 enseignants aux mesures préventives contre l’épidémie afin de permettre que les écoles constituent un environnement protecteur pour les enfants. L’agence onusienne a également fourni une assistance à 129 enfants orphelins et non-accompagnés en âge scolaire pour leur permettre de retourner à l’école.