Après l’Ukraine, est-ce le tour de la RD Congo ?

Après l’Ukraine, est-ce le tour de la RD Congo ?

TRIBUNE. Dans une de mes précédentes publications du mois passé, je vous disais qu’une quelconque défaite de l’OTAN en Ukraine signera le déclin de l’hégémonie occidentale qui a duré deux millénaires depuis les conquêtes d’Alexandre le Grand jusqu’à l’hégémonie de l’empire américain et de ses satellites. Et cela aura des conséquences incalculables pour les équilibres géopolitiques du monde et pour l’environnement sécuritaire en Afrique en général et en RDC en particulier. 1. Les effets collatéraux de la défaite de l’OTAN en Ukraine. La victoire de Trump a entraîné de soi la déflagration de l’OTAN avec une politique de rapprochement avec Poutine et d’abandon de l’Europe qui est désormais privé du bouclier militaire américain. En attendant d’en avoir un dans quatre ans avec la fin du deuxième et dernier mandat de Trump ou encore dans une décennie avec la reconstruction d’une Europe de la Défense, l’heure est au réalisme. L’Union européenne a posé deux actes qui ne seront pas sans conséquences sur la RDC. Primo la rencontre de membres de l’UE à Bruxelles hier vendredi a levé l’option de renouer avec la Russie et d’acheter le pétrole et le gaz russes en vue de juguler la crise énergétique européenne. En sourdine, la défaite des européens implique une perte considérable de deux pays riches en matières premières ( l’Ukraine et la Russie) dont ils ont voulu s’emparer pour s’assurer une bonne réserve minière en faveur de leur industrie technologique. Cette défaite les oblige d’ouvrir ailleurs de nouveaux fronts militaires dans d’autres pays qui présentent ce profil de richesse minière. Et la guerre du Rwanda et de la RDC nous indique vers où se déplace l’épicentre de cette violence internationale. Dans un post précédent, je vous expliquais que le second mandat de Trump sera un mandat va-t’en-guerre surtout vis-à-vis des pays qui offrent des opportunités capables de satisfaire ses nouveaux alliés de Hign Tech. La boulimie états-unienne en matières premières et la volonté affichée de l’UE de se reconstruire sur le plan technologique et militaire demandent une grande disponibilisation des minerais dits rares et qui sont en abondance au Sahel et en République Démocratique du Congo qu’ils considèrent comme un no man’s land, une terra nullius où tout simplement leur chasse gardée. 2. Des signes annonciateurs de la guerre L’on observe des faits non négligeables depuis la prise de Goma la semaine dernière. D’abord d’un côté la gué-guerre entre le gouvernement sud-africain qui a décidé de renforcer ses effectifs en RDC puis hier soir le président angolais qui a annoncé vouloir s’en prendre au Rwanda pour le déloger des territoires congolais qu’il occupe. D’autrefois part, il y a l’entrée dans la danse de l’état hébreu qui a promis de combattre au côté du Rwanda et de l’Union européenne qui a ouvertement promis de renforcer son aide militaire au Rwanda dans son éventuel combat contre l’Afrique du Sud sur le territoire congolais. La réunion de l’EAC à Nairobi et le sommet extraordinaire de la SADC hier 31 janvier à Harare s’inscrivent dans cette logique guerrière. Les choses évoluent très vite et il importe de ne pas nous laisser manipuler. Ouvrez bien les yeux : ni l’Afrique du Sud ni l’Angola ne nous donnent la certitude qu’ils combattent pour nous. Le premier détient de gros intérêts économiques chez nous à l’instar des puissances otaniennes et le deuxième est affilié à l’administration américaine et joue le rôle d’une seconde marionette américaine à l’instar de Paul Kagame. Mais l’élément déclencheur de l’Afrique du Sud et pour lequel lui en veut à mort l’OTAN est double : le fait d’avoir pris fait et cause pour la Palestine contre Israël soutenu par les forces otaniennes jusqu’au point de traîner l’état hébreu devant les juridictions internationales. Le second c’est son adhésion au BRICS qui est une organisation internationale en confrontation directe contre les intérêts otaniens. Battre l’Afrique du Sud en RDC devient une priorité pour faire taire toute velléité d’émancipation d’autres pays africains et remettre tout le monde au rang de soumission. 3. Et ces éléments de convergence très troublants Pour me résumer, la défaite de l’OTAN en Ukraine, le besoin des minerais rares de l’OTAN pour maintenir son hégémonie technologique et la volonté de plier les derniers alliés de la RDC convergent à l’éventualité d’une translation du foyer de guerre de l’Ukraine vers le territoire congolais. En ce sens les déclarations du président burundais dans la vidéo ci-dessous sont prémonitoires d’une guerre de grande envergure qui impliquera beaucoup de puissances étrangères et qui pourra mettre un terme à l’existence du Congo en tant que nation. Sachez que cette guerre imminente en RDC risque d’être la dernière chance de l’auto-affirmation de l’influence de l’Occident sur l’échiquier international et constitue par là une question de vie ou de mort pour l’hégémonie occidentale. Elle sera très atroce et très meurtrière. Le peuple congolais en paiera le prix très fort et risque de subir ce qu’a subi le peuple ukrainien, à savoir la perte quasi complète de l’intégralité de son territoire, de son autodétermination et de sa souveraineté. À ce propos, l’on observe malheureusement que des signes avant-coureurs de la grande guerre à venir en RDC sont les mêmes qu’en Ukraine . Comme en Ukraine avant le déclenchement de la guerre en 2022, des gros contrats ont été signés, des alliances ont été conclues par des puissances étrangères avec le Rwanda. Comme l’Ukraine livrée aux multinationales occidentales, la RDC a été elle aussi déjà dépecée et vendue aux potentats comme le souligne Al Gore dans son brillant ouvrage “ Le Futur” et par conséquent plusieurs portions du territoire n’appartiennent plus à la RDC, des parcs ne nous appartiennent plus, des réserves forestières, des lacs ne sont plus sous la souveraineté de l’État congolais. Il y a des territoires, des concessions minières, des régions minières qui ne nous appartiennent plus. Bref la guerre qui a commencé à l’Est du Congo peut être comprise comme la phase finale d’une planification bien huilée. Une autre ressemblance et, non de moindre, regarde Volodymyr Zelensky et Félix

Le Secrétaire Général de la Communauté Est Africaine (EAC) présente l’état des lieux des préparatifs du 23ème Sommet ordinaire des Chefs d’Etat au Président Burundais

Le Chef de l’Etat a reçu en audience ce 20 novembre 2023 à NTARE RUSHATSI le Secrétaire Générale de la Communauté Est Africaine qui était venu présenter au Chef de l’Etat Burundais et Président en exercice de cette communauté le rapport des préparatifs du futur Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté Est Africaine qui se tiendra au cours de ce mois de novembre. Leurs échanges ont particulièrement porté sur les points qui seront à l’agenda du Sommet notamment la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo, l’adhésion de la Somalie à la Communauté Est Africaine après sa requête d’adhésion, les finances au sein de la communauté et les préparatifs vers une fédération politique comme c’est prévu dans les objectifs du Traité de la Communauté. Les préparatifs du Sommet étant en bon état d’avancement, le Chef de l’Etat burundais et Président en exercice de la Communauté Est Africaine a remercié le Secrétaire Général de la Communauté pour le travail abattu et a confirmé la tenue du 23ème Sommet Ordinaire des Chefs d’Etat de la Communauté en date du 23 et 24 novembre 2023 à Arusha en République Unies de Tanzanie. En marge de ce Sommet Ordinaire, il sera organisé un sommet des Chefs d’Etat de la Communauté Est Africaine en date du 23 novembre 2023 à Arusha sur le changement climatique et la sécurité alimentaire.

RDC : Le gros piège de son entrée à l’EAC…

RDC : Le gros piège de son entrée à l’EAC…

PARLONS-EN. L’article 4 de la Charte de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est ( EAC) stipule en son alinéa 1 ce qui suit : “La Communauté a la capacité, à l’intérieur de chaque État membre, d’une personne morale avec succession perpétuelle et a le pouvoir d’acquérir, de détenir, de gérer et de céder des terres ou d’autres propriétés, d’ester en justice et d’être poursuivie devant les tribunaux en son propre nom.” Lorsque la Force régionale a décidé l’extension de son déploiement et qu’elle a eu, de surcroît, à repartir librement des zones d’influence sous le contrôle direct des armées ( ougandaises, kenyanes, rwandaises etc.) sur le propre territoire de l’Etat congolais sans que les FARDC n’aient plus rien à dire, les congolaises et congolais commettent un grave tort d’ignorer que c’est déjà la mise en exécution de cet article scélérat et la légitimation de la balkanisation du pays. Ce qui se passe c’est que JURIDIQUEMENT le gouvernement congolais est en train de céder ses propres terres à des pays ennemis. Il les cède gratuitement tout en octroyant aux ennemis une base juridique pour justifier l’injustifiable. Et si dans l’avenir il y a un quelconque désistement quant à ce, cette communauté s’est déjà octroyé la capacité juridique de poursuivre le Congo devant les juridictions internationales. C’est tout simplement hallucinant! Et si le peuple congolais n’exige pas au président Tshisekedi de quitter immédiatement cette organisation sous-régionale, le pays tout entier paiera très cher cette trahison collective. Si nous congolais restons bras croisés, sans rien faire, l’histoire retiendra que notre génération aura vendu à valeur nulle, les terres nous léguées par nos ancêtres. Nous ne serons pas pris pour des victimes mais pour des minables complices du malheur des générations futures. Par Germain Nzinga

RDC/Guerre. Cinq questions qui fâchent…

RDC/Guerre. Cinq questions qui fâchent…

ON VA PLUS LOIN. 1.Pourquoi les zones prétendument abandonnées par les M23 ne sont pas rétrocédées au contrôle direct de FARDC mais curieusement à la Force régionale de l’EAC, à l’état-major de laquelle siègent les armées étrangères? Quelle doctrine politique se cache derrière les zones-tampons et l’extension de la force régionale en plein territoire d’un pays souverain??? 2.Les médias congolais refusent de parler ouvertement de l’Arrivée hier à l’aéroport de Kisangani vers 14 h d’un contingent kenyan à bord de 3 avions Kenya air force. Que viennent-ils chercher à environ 1000 km du champ de bataille? Quand l’on parle de l’EXTENSION de la force régionale, pourquoi le gouvernement refuse de voir là une autre formule de l’extension de l’OCCUPATION du territoire souverain par les forces ennemies? 3.Dans l’état-major de la Force régionale siègent également les généraux burundais, rwandais et ougandais. Aucun congolais n’ignore que ce sont les RDF ( armée rwandaise) qui sont les véritables combattants de M23 ; que tout récemment au mois de novembre dernier, l’armée ougandaise était venue en soutien à l’armée rwandaise pour la prise de Bunagana et que début cette semaine en cours, l’armée burundaise a été aperçue encerclant une usine congolaise d’or dans le Sud Kivu. Rwanda, Burundi et Ouganda demeurent jusqu’à nos jours des alliés indéfectibles depuis l’AFDL qui avait envahi le grand Zaïre en 1997. Comment dès lors peut-on prétendre trouver une solution à la crise sécuritaire congolaise par l’intermédiaire de ceux-là mêmes qui en sont les principaux pyromanes? 4.Pourquoi la RDC se sent-elle obligée sinon condamnée à coopérer avec l’EAC (dont l’objectif d’occuper le Congo ne se cache plus) plutôt qu’avec la SADC qui dans le passé a fourni les preuves d’aider les FARDC à défendre l’intégrité territoriale? Quel deal secret peut bien conditionner cette alliance suicidaire pour le destin du peuple congolais ??? 5.Hier nous avons assisté ahuris aux pleurs sur la place publique de madame Bintu Keita ( cheffe de la Monusco en tête d’une armée de 19.000 soldats) en train de supplier le M23(3000 soldats) de quitter le territoire congolais. Le président congolais (commandant en chef de FARDC avec ses 175.074 soldats) s’étale piteusement en lamentations dans tous ses voyages étrangers. Le président de la république pleurniche. La représentante de la mission de la paix avec ses 19.000 soldats pleurniche. Mais que peut bien cacher ce théâtre de mauvais goût? Que peuvent bien cacher ces larmes de crocodiles? Qui est au fait le véritable visage de l’ennemi du peuple congolais ???? Par Germain Nzinga

RDC vs Rwanda : Réponse du berger à la bergère…

RDC vs Rwanda : Réponse du berger à la bergère…

OPINION. S’il arrivait à être validée par la plénière de l’assemblée nationale, la proposition de loi portant interdiction d’intégration, mixage et brassage des éléments des groupes armés terroristes et autres au sein des forces armées et de sécurité de la RDC, alors le peuple congolais reconnaîtra aux dirigeants congolais le mérite de casser la dynamique diabolique de l’EAC qui a déjà convoqué un nouveau dialogue inclusif à Nairobi ce 16 novembre 2022 pour forcer la main aux officiels congolais de négocier avec le M23. Cette loi mettra inévitablement les bâtons dans les roues de l’ennemi qui utilise tous les subterfuges pour faire intégrer de force ces rebelles M23 qui pour la plupart sont en réalité des militaires rwandais vêtus en treillis militaires étrangers. Ça sera à coup sûr la réponse du berger à la bergère. Pourquoi ? Parce qu’elle aura déjà ôté toute possibilité d’intégration des rebelles dans l’armée et dans des postes politiques et administratifs (ce qui est la finalité ultime du dialogue exigé à Nairobi). Notez que cette loi viendra en appui aux nouvelles stratégies encourageantes mises en place par les FARDC cette semaine en cours. Ils ont réussi à irriter l’ennemi sur son terrain pour le déstabiliser psychologiquement ( bombardier sukhoi atterri sur l’aéroport de Rubavu) avant le pilonnage de ses positions militaires. Avec cette nouvelle disposition juridique, ils sont en train d’engranger une nouvelle victoire, notamment celle d’étouffer dans l’œuf les desseins de l’adversaire. Car c’est aussi cela la stratégie offensive de l’art de la guerre, à savoir de s’attaquer au plan de l’ennemi, de chercher à résoudre les difficultés avant qu’elles ne surgissent. En s’attaquant à la stratégie de l’ennemi, les FARDC sont en train de réaliser ce qui est de la plus haute importance dans la conduite de la guerre. Mais, à mon humble avis, l’espoir d’une victoire totale viendra si les dirigeants congolais réussissent à empêcher les ennemis du Congo ( pays membres de l’EAC et leurs commanditaires anglo-saxons) de s’unir. Ils ( stratèges congolais) doivent viser à provoquer des fissures, de la rupture et de la dislocation des alliances des vautours. Depuis 1996, le Rwanda a eu le dessus sur le Congo au nom de ses complicités intérieures dans l’appareil de l’Etat congolais et au nom de ses alliances avec ses alliés régionaux et avec ses puissants commanditaires occidentaux. Mettez sur pied une stratégie d’isoler le Rwanda et sa position deviendra automatiquement faible, trop faible et prenable. Par Germain Nzinga

Déploiement de la force régionale de l’EAC en RDC : un échec programmé

Déploiement de la force régionale de l’EAC en RDC : un échec programmé

OPINION. Un contingent de l’armée burundaise est arrivé ce lundi 15 août, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre du déploiement de la force régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). D’autres pays de la région, excepté le Rwanda, vont déployer des troupes dans les semaines à venir dans les provinces de l’Ituri, du Haut-Uélé, du Nord et du Sud-Kivu. Le mandat confié à la force régionale est de «contenir, vaincre et éradiquer les forces négatives opérant dans l’est de la RDC. » Si la démarche est louable, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut rien attendre de cette force régionale. Les raisons sont multiples, mais je vais me limiter à en donner deux qui me paraissent essentielles : 1. Le mandat confié à cette force est plus que flou. Qu’entend-on par « forces négatives » ? Les groupes armés étrangers, les filles et fils du Congo (Mai Mai) qui ont décidé de prendre les armes pour se défendre des envahisseurs, les enfants de la région instrumentalisés par des gens à Kinshasa ou les voyous congolais et étrangers instrumentalisés par certains pays faisant partie de la force régionale ? Tout ceci rappelle étrangement le fameux « état de siège » dont personne n’ose plus parler à Kinshasa. Les mêmes causes vont produire les mêmes effets et les mêmes folies. 2. La répartition des théâtres d’opérations laisse penser que certains des pays intervenants vont chercher à défendre et à protéger leurs intérêts nationaux plutôt que d’œuvrer au rétablissement de la paix et de la stabilité dans les provinces orientales congolaises. C’est notamment le cas du Burundi et surtout de l’Ouganda, voire du Soudan du Sud dont le déploiement reste à confirmer. À l’instar de l’état de siège, la force régionale de l’EAC ne produira rien de bon. Son déploiement est la preuve que la RD Congo est incapable de sécuriser et de stabiliser la partie orientale de son territoire. On peut même craindre que cette force contribue à aggraver l’instabilité dans les provinces du Kivu et de l’Ituri. À Kinshasa, on se vante d’avoir rejeté catégoriquement toute participation de l’armée rwandaise dans les opérations de la force régionale en RDC. Si cette décision est salutaire, il n’en reste pas moins vrai que le Rwanda a un allié de circonstance qui peut faire le boulot à sa place : l’Ouganda. Pour rappel, le président ougandais Yoweri Museveni avait insisté pour que les forces de défense rwandaises soient associées aux opérations militaires dans le Kivu. La leçon à tirer est simple : malgré les tensions qui caractérisent leurs relations, Kigali et Kampala semblent émettre sur même fréquence en ce qui concerne le Congo. Il suffit d’analyser l’intervention du représentant ougandais au Conseil de sécurité pour s’en apercevoir. Félix Tshisekedi comprend-il cela ? Réalise-t-il seulement dans quel bordel il a embarqué le pays de Lumumba ? En vérité, la République à démocratiser du Congo n’est pas dirigée. On a un individu qui joue le rôle de président et dont le seul « haut fait » est d’insulter et de menacer ses propres compatriotes. Pendant ce temps, c’est un tout un pays qui se meurt… Par Patrick Mbeko