RDC. Quelques précisions relatives à l’affaire Biselele et aux tensions entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi

RDC. Quelques précisions relatives à l’affaire Biselele et aux tensions entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi

LIBRES PROPOS. 1) L’arrestation de Fortunat Biselele, celui-là même qui était jusqu’à récemment le tout-puissant conseiller privé de Félix Tshisekedi, n’est pas directement liée au dossier du Rwanda, comme l’ont affirmé certains médias (notamment Africa Intelligence), mais à des rivalités internes au sein du pouvoir congolais. 2) Aussi, l’information selon laquelle Félix Tshisekedi aurait décidé de faire le ménage autour de lui en raison des problèmes de corruption liés à certains de ses proches ne reflète pas toute la réalité des faits. Plusieurs sources congolaises affirment que Félix et les membres de sa famille sont eux-mêmes impliqués dans plusieurs affaires de corruption décriées. Pour la petite histoire, l’ancien conseiller spécial en matière de sécurité, François Beya, l’avait découvert à ses dépens, lui qui avait souvent l’habitude d’informer Félix sur les pratiques discutables de ses collaborateurs véreux. En fait, « Fantômas » n’avait pas réalisé que Tshilombo était lui-même impliqué dans un certain nombre de dossiers et se jouait de lui. Tout ceci permet de relativiser l’information d’Africa Intelligence relative à l’arrestation de Fortunat Biselele. Selon toute vraisemblance, les journalistes de ce magazine spécialisé se sont fait avoir par leurs sources congolaises à la présidence. Ne maîtrisant pas les subtilités de la politique politicienne congolaise, ils ont été manipulés, prenant ainsi pour argent comptant l’information selon laquelle l’arrestation de Biselele serait liée au dossier du Rwanda (notamment le document d’Alain Foka sur le rôle du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC) et à une affaire de corruption massive dans l’encourage de Félix Tshisekedi. Or la réalité des faits, on l’a dit, est beaucoup plus complexe que cela. En réalité, Félix Tshisekedi et certains de ses proches hostiles à Biselele (Dieu seul sait qu’ils sont aussi nombreux que ceux qui haïssaient F. Beya) ont profité du documentaire d’Alain Foka, pourtant commandité par la présidence, pour neutraliser de Biselele. 3) S’agissant des tensions entre le Rwanda et la RD Congo, il convient de souligner que l’initiative de la rencontre avortée, qui devait avoir lieu entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame au Qatar, émanait non pas de Doha mais de Tshisekedi lui-même. C’est en tout cas ce qu’affirment les Rwandais. Selon des sources dans la sous-région, des contacts très discrets entre les services congolais et rwandais auraient eu lieu, il y a peu. Les mêmes sources affirment que l’option militaire contre le M23 est encouragée par un seul pays, les autres ayant préféré adopter une position attentiste. Autrement dit, la diplomatie congolaise peine à convaincre tant dans la sous-région qu’à l’international où l’on a levé l’option de laisser les pays de la région gérer la crise entre la RDC et son voisin problématique. À la lumière de tout ce que nous observons, on peut dire que le Rwanda de Paul Kagame mène la partie, tant sur le terrain militaire que sur la scène diplomatique. À vrai dire, pas grand monde n’accorde de l’importance aux propos de Félix Tshisekedi, qui ne semble toujours pas maîtriser les subtilités des enjeux géopolitiques dans la région des Grands Lacs. Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko

Un ancien Premier ministre algérien placé en détention provisoire

Un ancien Premier ministre algérien placé en détention provisoire

Une nouvelle figure de l’ère Bouteflika vient d’être écrouée en la personne de Noureddine Bedoui, ancien Premier ministre algérien. Un autre épisode dans la lutte contre la corruption engagé par le pays depuis 2019. L’ancien Premier ministre algérien Noureddine Bedoui a été placé en détention provisoire ce 23 août, selon un verdict rendu par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger. Rattrapé par des affaires de corruptions, il est notamment accusé de détournement illégal foncier et d’octroi de marchés à des entrepreneurs de manière non conforme. Les faits qui lui sont reprochés remontent à l’époque où il était wali de Constantine. Certains sont en lien avec l’événement « Constantine, capitale de la Culture Arabe » qui s’était déroulé en 2015, rapporte le quotidien Echorouk. Lutte contre la corruption Noureddine Bedoui est le troisième ex-Premier ministre de l’ère Abdelaziz Bouteflika à rejoindre ainsi la case prison. Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia avaient déjà connu le même destin, là encore pour des affaires de corruption. De vastes enquêtes ont été menées contre les anciens caciques de la période Bouteflika, après la chute de l’ancien Président algérien. L’assainissement des affaires publiques était l’une des principales revendications des manifestations qui avaient agité le pays en 2019. Sputniknews

Congo. Denis Christel Sassou Nguesso soupçonné d’avoir blanchi 19 millions d’euros en France

Congo. Denis Christel Sassou Nguesso soupçonné d’avoir blanchi 19 millions d’euros en France

CORRUPTION. Le fils du président du Congo et actuel ministre de la Coopération Internationale et de la Promotion du Partenariat Public-privé, Denis Christel Sassou Nguesso, est soupçonné d’avoir blanchi 19 millions d’euros en France, rapporte Mediapart. « La justice anticorruption a saisi au début de l’été, à Neuilly-sur-Seine, un hôtel particulier suspecté d’appartenir à Denis Christel Sassou Nguesso, ministre et fils du président autocrate du Congo-Brazzaville », indique le site d’informations français dans un article publié jeudi 18. Pour justifier cet acte, le journal numérique, participatif et indépendant rapporte que « les juges ont rédigé une ordonnance pénale qui détaille des années d’enquête sur un vertigineux train de vie ». D’après Mediapart, l’hôtel particulier aux volets vert bouteille et aux poignées dorées, abrite une famille, « celle de Denis Christel Sassou Nguesso, le fils du président autocrate du Congo-Brazzaville et l’un des chefs d’État les plus influents du continent africain », peut-on lire.  Adrien Thyg

Un ministre en fonction écroué au Niger pour corruption

Un ministre en fonction écroué au Niger pour corruption

Le ministre de la Communication Mahamadou Zada, a été écroué mardi (19.04.2022) pour son implication présumée dans une affaire de détournement de trois milliards de FCFA, soit un peu plus de 4,5 millions d’euros. Les faits qui lui sont reprochés remontent à la période de 2013 à 2021 où le ministre de la Communication dirigeait une entreprise publique. Mahamadou Zada était directeur général de la société de patrimoine des mines du Niger (Sopamine).  Cette arrestation survient dans un contexte de lutte contre la corruption. Une campagne menée par le chef de l’Etat lui-même. Mohamed Bazoum s’en est d’ailleurs récemment félicité lors d’une interview à la Deutsche Welle. L’affaire qui a fait grand bruit porte sur un dépôt à terme de trois milliards de Francs Cfa au près d’une institution de microfinance dénommée Tanadi.  Une affaire scabreuse qui n’a pas fini de livrer ses secrets puisqu’on ne retrouve nulle part les traces de l’argent.  Le président Mohamed Bazoum est enfin sur la bonne voie, a estimé Mamane Wada, le président de l’association nigérienne de lutte contre la corruption, une structure rattachée à l’ONG Transparency international… Lire la suite sur DW

RD Congo. Entre « diminuer » ou « éradiquer » la corruption : Les musiciens congolais interrogent l’IGF…

RD Congo. Entre « diminuer » ou « éradiquer » la corruption : Les musiciens congolais interrogent l’IGF…

OPINION. Je me suis sérieusement interrogé sur le message que l’inspection générale des finances avait à dire à la rencontre qu’elle a convoquée avant-hier avec les musiciens congolais. Ma première hypothèse a été l’annonce de l’obligation de déclaration d’impôt de la part des artistes congolais. Mais je me suis trompé ! En écoutant le mot de clôture de Alingete qui cherche à faire des artistes congolais en tant que leaders d’opinion comme des collaborateurs directs de l’actuel chef de l’état dans sa lutte contre la corruption, j’ai simplement déchanté. En réalité nous sommes plutôt en pleine période de pré-campagne électorale présidentielle et chaque candidat fourbit déjà ses armes pour damer les pions aux adversaires. De mémoire d’homme, c’est la première fois dans l’histoire des nations que le ministère des finances puisse recourir aux artistes de son pays dans sa lutte contre la corruption au moment où il détient entre ses mains tous les instruments utiles pour s’imposer et imposer une nouvelle mentalité du respect absolu du Bien de l’Etat. De toutes les interventions des participants ayant fait suite à l’allocution de l’inspecteur général, c’est Félix Wazekwa qui a été à la hauteur du débat. Regardant droit l’inspecteur Alingete dans les yeux, il lui a dit : « Là où tu dis qu’on DIMINUE seulement la magouille, ça revient-il à dire que le gouvernement se sent impuissant à ÉRADIQUER cette corruption? Ça ça fait très mal. » Sans le savoir peut-être ce congolais a mis le doigt dans la plaie béante du mal congolais. Et lorsqu’il va continuer à parler au responsable de l’IGF en lui posant là question suivante : « Et pour ce qui regarde la construction des routes et les détournements y afférents, pourquoi ne pas surveiller PENDANT qu’ils font les travaux au lieu de venir faire le constat de vol d’argent quand c’est trop tard? », Félix Wazekwa ignore que la rétrocommission comme puissant levier de vol et de corruption du régime actuel s’est vu légitimé par le numéro un de ce pays dans son interview de septembre 2019 aux journalistes de TV 5 où, en réponse à la question lui posée sur les millions de dollars volés par Kamerhe, il avouait publiquement avoir récriminé contre l’inspecteur général des finances qui avait voulu s’arroger les compétences du procureur dans ce dossier de détournements de millions de dollars par son DirCab. De sa propre bouche donc, Félix-Antoine Tshisekedi a enchaîné cette phrase très illustrative de la gouvernance actuelle : « Ça ce n’est pas l’argent volé du trésor de l’Etat. Ce sont des rétro commissions. En lingala on appelle ça coop qui est le diminutif de coopération. Donc c’est ça. » Les nombreuses preuves sont là : Vital Kamerhe, Willy Bakonga, Eteni Longondo etc. accusés de détournements de millions de dollars sont libérés sans condition. Autant comprendre que la corruption est devenue un mal endémique et systémique qui a gangrené tout le tissu national et en a fait un mode de gouvernance. Depuis la deuxième république jusqu’à ce jour, la corruption va de mal en pis puisque le poisson pourrit par la tête. Aucun travail de sensibilisation des musiciens n’y pourra changer grand chose aussi longtemps que la justice congolaise ne travaillera pas en toute indépendance et que les tenants du pouvoir régalien ne se remettront pas eux-mêmes en question pour servir de vrai moteur de ce changement. Par Germain Nzinga

Congo Brazzaville. Et si un audit sur la gouvernance et la corruption arrangeait tout

Congo Brazzaville. Et si un audit sur la gouvernance et la corruption arrangeait tout

TRIBUNE. SNPC, ex- Délégation générale aux grands travaux, dossiers Ecair et Asperbras, gestionnaires des fonds Prepaids, banques et personnes qui ont cautionné ce surendettement…, peuvent-ils être dans le collimateur ? Au-delà du discours du Président de la République sur l’état de la Nation devant le parlement réuni en congrès, il faut maintenant passer à la concrétisation de la lutte contre la corruption grâce aux instruments dont s’est doté le Congo(ministère du contrôle d’État, Haute autorité de lutte contre la corruption, Inspection générale d’État, Cours Suprême…). Dans la mise en œuvre du programme conclu récemment avec le Fmi, « il n’est pas impossible que cette institution de Bretton Woods impose la recette d’audit à la Snpc. Un audit qui pourrait être confié à un cabinet dont l’indépendance ne souffre d’aucune contestation « , croît savoir un expert financier proche du FMI. Il n’y aura donc pas de cabinet ayant déjà des intérêts au Congo(KPMG, Ernst &Young, Price Whaterhouse & Cooper, Deloite…). Les comptes de gestion de la Snpc (société nationale des pétroles du Congo) seront, dans ce cas , poursuit notre source, passés au peigne fin. Leur certification par les cabinets d’expertise comptable de renommée internationale pourrait même être remise en cause. En d’autres termes, le nouvel auditeur ne s’appuiera pas sur les comptes de gestion interne certifiés par Kpmg ou Ernst &Young par exemple. Qui a fait quoi et dans quel intérêt? C’est, entre autres, des questions que se posent généralement les auditeurs dans pareilles circonstances. Comme pour se mettre à l’abri de la clameur publique et de l’audit à venir, le mastodonte pétrolier congolais s’était déjà fendu d’un document non officiel en 2017 pour tenter de se dédouaner à la Ponce Pilate.  » À la lecture de ce document, que nous avons refusé d’exploiter, aucun chiffre, ni les montants des transactions menées n’y figurent. Un tract mal conçu. Comme dans un kilogramme de mensonge, il y a aussi des centaines de grammes de vérité, ce document révèle que « …Le ministre des Finances(ndlr, Gilbert Ondongo) s’est, par conséquent, largement appuyé sur la Snpc pour obtenir de la liquidité via ces dispositifs de financement adossés au pétrole couramment appelés prepaiements. .. «  Que « Les prepaiements contractés par la Snpc pour le compte de l’Etat résultaient en effet de la demande du gouvernement afin de fournir des liquidités pour permettre la mise en oeuvre de plans de développement infrastructurel… », peut-on y lire. En clair, la Snpc, au centre des transactions et montages financiers, sera dans la ligne de mire des fins limiers de l’audit indépendant recommandé, c’est un euphémisme, par le FMI aux autorités congolaises. Ensuite seront passés au peigne fin le dossier des travaux d’envergure gérés par la Délégation générale aux Grands travaux, les montages des dossiers Ecair, ASPERBRAS, la gestion des liquidités procurées par ces prepaiements, le circuit emprunté par ces fonds prepaids avant d’atterrir à la Beac via trésor public… Existe t-il des paradis fiscaux ? Et quand il ne s’agira pas de taux d’intérêt trop élevés à leurs yeux sur certains prêts, et donc sur les risques potentiels sur les ratios du surendettement du Congo, les experts pourront sortir de leur chapeau « l’absence de transparence et de la mauvaise gouvernance « , spécule, sous couvert d’anonymat, un auditeur qui travaille chez KPMG. Comme au Mozambique, il est donc à craindre que le FBI et autres services européens de lutte contre la délinquance financière braquent leur caméras sur Brazzaville pour solder certains vieux comptes à Beijing pour sa percée au Congo, sous le nez et barbe des ex conquistadors français. Un expert de l ‘Agence française de développement(AFD) nous avait confié, sous couvert d’anonymat, en 2013, qu’elle jugeait partiaux les appels d’offres internationaux de la Délégation générale aux Grands travaux. Certaines entreprises chinoises qui rafflent la mise dans le cadre de ces appels d’offres ne sont même pas identifiées en Chine. À qui appartiennent-elles alors? S’interrogeait-il. Vrai ou faux? Toujours est-il que « l’audit sur la gouvernance et la corruption commandé par le FMI pourrait aboutir à des scandales qui donnent des crises d’urticaire », affirme notre expert financier international. Last but no least, pourraient aussi être sur la sellette des banques(une congolaise et des étrangères) et des personnes physiques qui ont cautionné ce surendettement du Congo dans le but de gagner des commissions. C’est ce que le FBI fait déjà avec les banques qui ont participé au surendettement du Mozambique. Si tant est possible que ce surendettement du Congo a profité à des personnes que l’on appelle à Brazzaville « les intouchables de la République « , Denis Sassou-Nguesso pourra t-il engager une opération toges blanches ? La justice congolaise pourra t-elle enfin faire montre de son indépendance en s’autosaisissant du dossier pour couper l’herbe sous le pied du FBI? Seuls les résultats de l’audit pourraient établir la proportion de la gravité des faits ou pas, imputables à ceux que les brazzavillois, si friands des matches de Barça, Réal de Madrid et PSG, désignent déjà comme » le trio arbitral ». Les amoureux du ballon rond savent bien qu’au football, les rôles sont clairement définis entre l’arbitre central, qu’assitent ses deux juges de touche et le commissaire du match. Bonne devinette pour l’année 2022! Par Alphonse Ndongo Journaliste économique et financier.

En Côte d’Ivoire, la corruption des forces de l’ordre en procès

Sept policiers et gendarmes comparaissent vendredi 5 novembre devant le tribunal militaire d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, pour « extorsion de fonds ». Au total, quarante-trois membres des forces de l’ordre sont appelés à prendre place dans le box des accusés ces prochaines semaines pour des faits de « racket ». Un nombre de procès inédit pour ce tribunal militaire qui jugeait en moyenne jusqu’ici chaque année une trentaine de cas de ce genre. Cette subite profusion découle de l’opération « coup de poing » menée au sein des services publics par les autorités ivoiriennes. Première cible dans le viseur de l’ancien juge Epiphane Zoro Bi Ballo, ministre de la promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption : les contrôles routiers « payants » menés par les forces de l’ordre… Lire la suite sur Le Monde Afrique

Corruption. Saisie de 153 millions de dollars dans la fortune de l’ex-ministre du Pétrole au Nigeria

Corruption. Saisie de 153 millions de dollars dans la fortune de l’ex-ministre du Pétrole au Nigeria

Une partie de la fortune de Diezani Alison-Madueke a été saisie par les autorités nigérianes ce 11 mai. Dans cette affaire de corruption qui court depuis cinq ans, c’est une première victoire symbolique, faute de pouvoir organiser un procès. L’ancienne ministre a fui au Royaume-Uni. Celle que l’on surnomme la “reine du pétrole” a connu des jours meilleurs. Le 11 mai, 153 millions de dollars [140 millions d’euros] ont été saisis à l’ex-ministre du Pétrole nigériane, Diezani Alison-Madueke. Et 80 de ses maisons, dont certaines sont situées dans le quartier très privé de Banana Island à Lagos, lui ont aussi été ôtées. La gestion des ressources pétrolières a toujours été un poste clé important au Nigeria, premier pays producteur d’or noir en Afrique. Et, selon les enquêtes menées par les autorités, l’objet de convoitises… Lire la suite sur Courrier international