Le commerce mondial reste résilient

Le commerce mondial reste résilient

ECONOMIE. «Le commerce mondial est resté résilient et a affiché de meilleurs résultats que ceux annoncés dans les prévisions pessimistes pour 2022», a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour preuve, «les économies fortement éprouvées par la guerre en Ukraine ont trouvé d’autres sources d’approvisionnement », a indiqué dans une nouvelle note d’information l’institution qui définit les règles régissant les échanges mondiaux. Malgré les ravages qui ont été constatés un an après la guerre en Ukraine, les flux commerciaux sont restés ouverts, a fait remarquer l’économiste en chef Ralph Ossa. D’après lui, « nous n’avons pas vu les pires prédictions prévues au début de la guerre. La forte hausse des prix des denrées alimentaires et les pénuries d’approvisionnement ne se sont pas matérialisées grâce à l’ouverture du système commercial multilatéral et à la coopération à laquelle les gouvernements se sont engagés dans le cadre de l’OMC, a-t-il déclaré. Dans sa note intitulée «Un an de guerre en Ukraine: Evaluation de l’impact sur le commerce mondial et le développement», l’organisation internationale indique que la croissance du commerce en 2022 a été supérieure à ses prévisions commerciales de 3%, publiées en avril, et nettement supérieure à ses estimations pour des scénarios plus pessimistes pour l’année. Selon la même source, « la stabilité du commerce mondial s’est également manifestée dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, confirmée par la croissance de 4% en glissement annuel du commerce des biens intermédiaires au deuxième trimestre de 2022». L’OMC, qui encourage le développement du commerce international et règle les conflits commerciaux entre Etats membres, a en plus constaté que le commerce des produits fortement touchés par la guerre et le commerce des pays les plus exposés ont remarquablement bien résisté. Pour preuve, «les partenaires commerciaux ont trouvé des sources alternatives pour combler les lacunes de la plupart des produits touchés par le conflit, tels que le blé, le maïs, les produits du tournesol, les engrais, les carburants et le palladium – un minéral de terre rare utilisé dans les convertisseurs catalytiques des voitures», a-t-elle fait savoir. L’OMC a, par ailleurs, relevé que les prix des produits fortement affectés par la guerre ont augmenté moins que prévu au début de la guerre. Parmi les produits les plus touchés par la guerre, les prix ont augmenté entre 4,4% (palladium) et 24,2% (maïs), a-t-elle précisé dans un communiqué. L’organisation fait observer aussi que les augmentations de prix, fussent-elles substantielles, sont nettement inférieures aux prédictions les plus sombres. Mais en cas de restrictions en cascade des exportations de denrées alimentaires, elle annonce que des simulations effectuées par le personnel de son Secrétariat «ont mis en évidence que les prix du blé auraient pu augmenter jusqu’à 85% dans certaines régions à faible revenu, alors que l’augmentation réelle a été de 17%». Autre constat relevé dans sa note : les exportations ukrainiennes se sont effondrées de 30% en 2022 en termes de valeur tandis que les exportations de céréales ont diminué de 14,9%, obligeant ces économies à ajuster leurs modes d’approvisionnement. Du côté de la Russie, il ressort que les exportations ont augmenté de 15,6% en valeur en raison d’une hausse des prix, notamment des carburants, des engrais et des céréales. L’OMC estime toutefois que le volume des exportations russes pourrait avoir légèrement diminué, selon les estimations ; alors que les flux commerciaux sont en forte baisse pour les biens industriels (véhicules à moteur, produits pharmaceutiques, avions, etc.) A noter que les nouvelles simulations de l’Organisation mondiale du commerce, en ce qui concerne les perspectives à plus long terme, «démontrent qu’il importe de renforcer le système commercial multilatéral et que les pays les moins avancés sont susceptibles d’être les plus durement touchés si la coopération internationale venait à cesser», a-t-elle prévenu. Pour l’économiste Ralph Ossa, la résilience du commerce mondial «sera finalement mieux servie en favorisant des marchés internationaux plus profonds et plus diversifiés, ancrés dans des règles commerciales ouvertes et prévisibles». Alain Bouithy

Le commerce mondial, un levier essentiel pour placer la planète sur une trajectoire durable

Le commerce mondial, un levier essentiel pour placer la planète sur une trajectoire durable

  Le commerce international et le renforcement de la coopération peuvent amplifier l’action menée à l’échelle mondiale pour faire face au changement climatique et mettre la planète sur une trajectoire durable, affirme l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans son Rapport sur le commerce mondial-Edition 2022, rendu public en début de semaine – en marge de la 27ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), tenue à Charm el-Cheikh (Égypte), l’Organisation internationale estime que le commerce mondial doit être une pierre angulaire de l’action climatique. La publication phare de l’OMC, qui explore les différentes facettes de la relation entre le commerce international et le changement climatique, souligne l’OMC, «  soutient que le commerce est une force positive pour le climat et une partie de la solution pour parvenir à une transition à faible émission de carbone, résiliente et juste », souligne la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. « Il examine comment le commerce international est susceptible d’exacerber le changement climatique, comment les conséquences du changement climatique pourraient modifier la structure des échanges et les relations commerciales, et comment le commerce pourrait servir de catalyseur à la réponse mondiale à la crise climatique », explique l’Organisation internationale. S’il considère le commerce comme étant un levier essentiel pour transformer l’économie mondiale et placer la planète sur une trajectoire durable, le Rapport sur le commerce mondial s’articule autour de quatre messages principaux. Le premier message rappelle que le changement climatique est une menace majeure pour la croissance et la prospérité futures en raison des pertes de productivité potentielles, des pénuries de production, des infrastructures de transport endommagées et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Il soutient, en outre, que « sans réductions significatives des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), de nombreux pays verront probablement leurs avantages comparatifs changer, l’agriculture, le tourisme et certains secteurs manufacturiers étant particulièrement vulnérables aux impacts climatiques ». Le deuxième message sous-tend que le commerce est un multiplicateur de force pour les efforts d’adaptation des pays face aux perturbations climatiques, réduisant les coûts des technologies et des biens et services essentiels. L’OMC est certaine qu’ « à plus long terme, des marchés internationaux ouverts aideraient les pays à réaliser les ajustements économiques et la réaffectation des ressources nécessaires », notamment pour les économies les plus vulnérables – les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral. Le troisième message soutient que le commerce peut réduire le coût de l’atténuation du changement climatique – en soutenant la réduction ou la prévention des émissions de GES – et accélérer la transition vers une économie à faible émission de carbone et la création d’emplois verts. En effet, comme l’explique l’Organisation dans un communiqué, « les simulations de l’OMC présentées dans le rapport suggèrent que l’élimination des droits de douane et la réduction des mesures non tarifaires sur un sous-ensemble de biens environnementaux liés à l’énergie pourraient stimuler les exportations de 5 % d’ici 2030, tandis que les augmentations de l’efficacité énergétique et de l’adoption des énergies renouvelables qui en résulteraient réduiraient les émissions mondiales de 0,6% ». A retenir également, le quatrième message qui soutient que la coopération internationale sur les aspects commerciaux de la politique climatique est essentielle pour rendre les actions climatiques plus efficaces et la transition bas carbone plus juste, en minimisant les frictions commerciales et l’incertitude des investisseurs. Les auteurs du rapport sont persuadés que le monde n’atteindra pas l’objectif de l’Accord de Paris de limiter la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius sans coopération mondiale autour de politiques climatiques ambitieuses. Alain Bouithy

Solide reprise du commerce mondial des marchandises

Solide reprise du commerce mondial des marchandises

Après une chute brutale mais brève observée au deuxième trimestre de l’année 2020, suite aux conséquences de la pandémie de coronavirus (Covid-19) sur cette activité, le commerce mondial des marchandises reprend du poil de la bête. Selon les données recueillies par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), une organisation internationale qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays, «le commerce mondial des marchandises continue de se redresser en 2021». En effet, «le baromètre du commerce des marchandises indique une solide reprise du commerce», souligne l’organisation dans son dernier rapport rendu public vendredi 28 mai. Comme le fait remarquer l’OMC dans ce document, «la lecture actuelle du baromètre de 109,7 est près de 10 points au-dessus de la valeur de base de 100 pour l’indice et en hausse de 21,6 points d’une année sur l’autre». Ces données reflètent «à la fois la force de la reprise actuelle et la profondeur du choc Covid-19 l’année dernière », souligne l’institution dont la principale fonction est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges. Dans son rapport, l’organisation estime que la dernière lecture du baromètre est globalement conforme à ses prévisions commerciales actuelles publiées le 31 mars dernier. Lesquelles «prévoyaient une reprise de 8% du volume du commerce mondial de marchandises en 2021 après une baisse de 5,3% l’année précédente». Selon l’OMC, le commerce mondial se redresse depuis le deuxième trimestre de 2020, lorsque la propagation du virus Covid-19 a provoqué des verrouillages dans de nombreux pays et déclenché une forte baisse du commerce mondial. L’organisation rappelle que «le volume du commerce des marchandises était en baisse de 15,5% d’une année sur l’autre au deuxième trimestre, lorsque les verrouillages étaient pleinement effectifs ». Une situation qui a évolué depuis lors puisqu’au quatrième trimestre, le commerce avait dépassé le niveau de la même période en 2019, souligne-t-elle. Revenant sur les récentes observations, l’organisation internationale relève que les gains les plus importants observés parmi les indices des composants du baromètre ont été enregistrés dans les commandes à l’exportation (114,8), le fret aérien (111,1) et les composants électroniques (115,2), qui sont tous très prédictifs de l’évolution du commerce à court terme. Poursuivant son analyse, l’OMC estime que « la vigueur de l’indice des produits automobiles (105,5) peut refléter une amélioration de la confiance des consommateurs, la confiance étant étroitement liée aux ventes de biens durables. Cela vaut également pour les matières premières agricoles (105,4), qui sont majoritairement constituées de bois destiné à la construction de logements ». Pour l’organisation, il ne fait aucun doute que « la bonne performance du transport par conteneurs (106,7) est plus impressionnante compte tenu du fait que les expéditions maritimes ont bien résisté pendant la pandémie et avaient donc moins de terrain à rattraper ». En dépit de ces améliorations, l’OMC reste toutefois prudente. Et pour cause : «Les perspectives commerciales à court terme relativement positives sont gâchées par les disparités régionales, la faiblesse persistante du commerce des services et le retard des calendriers de vaccination, en particulier dans les pays pauvres », relève-t-elle. En revanche, quand bien même les statistiques trimestrielles du volume des échanges pour les premier et deuxième trimestres de 2021 n’aient pas encore été publiées, l’OMC affirme qu’«elles devraient afficher une très forte croissance d’une année sur l’autre, en partie en raison du récent renforcement des échanges et en partie à cause de l’effondrement des échanges de l’année dernière». Enfin, l’organisation internationale attire l’attention sur le fait que tout n’est pas pour autant gagné. D’autant plus que la pandémie «continue de représenter la plus grande menace pour les perspectives du commerce, car de nouvelles vagues d’infection pourraient facilement compromettre la reprise», conclut-elle. Alain Bouithy

Reprise partielle du commerce mondial des produits manufacturés

Reprise partielle du commerce mondial des produits manufacturés

Les produits électroniques et les produits de l’industrie automobile ont dopé le commerce des marchandises au troisième trimestre 2020, a indiqué l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les dernières statistiques publiées par l’OMC montrent ainsi une reprise partielle du commerce mondial des produits manufacturés, sous l’effet du redémarrage de la production et de l’assouplissement des mesures de confinement dans les principales économies. Mais en dépit de la nette amélioration observée au cours des derniers mois, l’organisation a fait savoir que le commerce des marchandises reste bien en deçà des niveaux de 2019. Qu’à cela ne tienne, dans un communiqué, rendu public vendredi 4 décembre, l’OMC a constaté que « le commerce des produits manufacturés a reculé de 5% d’une année sur l’autre au cours du trimestre de juillet à septembre, bien plus près des niveaux commerciaux d’avant la pandémie que le déficit de 19% au deuxième trimestre». Selon les statistiques du commerce international, « les ordinateurs et les composants électroniques ont connu une croissance à deux chiffres du commerce, tout comme les expéditions de textile, qui ont été stimulées par la demande de masques faciaux ». Soulignons que le commerce des produits automobiles, qui représente 11% du commerce des produits manufacturés dans le monde, s’est, de son côté, accéléré au troisième trimestre, a relevé la même source. A en croire l’organisation, « le commerce des produits automobiles a reculé de 19% d’une année sur l’autre en juillet, mais seulement de 8% en septembre. Pour l’ensemble du troisième trimestre, les livraisons du secteur ont diminué de 13% par rapport à l’an dernier ». Pour l’organisation, cette évolution traduit une amélioration substantielle par rapport au deuxième trimestre, lorsque le commerce des produits automobiles était en baisse de 53% d’une année sur l’autre en raison, à la fois, de perturbations de l’approvisionnement et de la baisse de la demande aux premiers stades de la pandémie. Avec des expéditions en baisse de seulement 4% d’une année sur l’autre en septembre, le commerce de l’habillement a également montré des signes de résilience au troisième trimestre. A titre de comparaison, le commerce en juillet a reculé de 15% par rapport au même mois en 2019, a rappelé l’OMC. Aussi, quand bien même il reste également en deçà des niveaux d’avant la pandémie, il apparaît qu’au cours de cette même période le commerce des jouets, des jeux, des équipements de sport et des articles de voyage / luxe s’est redressé. Alors que la reprise du commerce de la chaussure semble stagner. En ce qui concerne le commerce des équipements de télécommunications, il a accusé un recul de 11% en septembre par rapport au même mois en 2019, après s’être amélioré d’une année sur l’autre au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, a souligné l’organisation attribuant cette évolution à une saturation du marché. Dans son rapport, l’OMC a ajouté que « le commerce des ordinateurs et des composants électroniques, qui avait déjà enregistré une croissance positive au deuxième trimestre, s’est accéléré au troisième trimestre de 11% et 10%, respectivement ». Autres enseignements des statistiques de l’organisation : la contraction de 1% des échanges de produits pharmaceutiques au troisième trimestre en raison, semble-t-il, de la fin du stockage, en particulier en Europe, où les cas de Covid-19 ont considérablement diminué au cours de l’été. Pour sa part, «le commerce des équipements de protection individuelle (EPI) a continué de croître rapidement, augmentant de 63% au troisième trimestre par rapport à l’année précédente, avec un commerce de masques faciaux, principalement des masques en tissu, en hausse de 102%», fait savoir l’OMC. Malgré toutes les évolutions observées au troisième trimestre, «les estimations préliminaires donnent à penser que le commerce des services reste atone », souligne l’OMC relevant un retard au niveau des services. En effet, selon des estimations fondées sur des statistiques préliminaires de 39 économies, «le commerce des services est resté déprimé, en baisse de 17% d’une année sur l’autre en septembre après avoir enregistré des baisses de 23% en juillet et de 22% en août par rapport aux mêmes mois de l’année précédente». Dans son rapport, l’OMC a également noté que le commerce total des marchandises – qui comprend les carburants et les produits agricoles ainsi que les produits manufacturés – de janvier à septembre a reculé de 11% d’une année sur l’autre. Si le commerce des produits manufacturés s’est contracté de 10% en moyenne au cours des neuf premiers mois de 2020, les données montrent que « la valeur du commerce des carburants et des produits miniers a connu une forte baisse au troisième trimestre, tandis que le commerce des produits agricoles est resté résilient. Le premier en raison de la baisse des prix et le second suite à la demande soutenue de produits alimentaires pendant la pandémie». Alain Bouithy

Le commerce mondial se redresse progressivement face à la pandémie

Le commerce mondial se redresse progressivement face à la pandémie

L’ Organisation mondiale du commerce (OMC) vient de confirmer la tendance observée ces derniers temps. Selon l’institution internationale, «le commerce mondial montre des signes de reprise par rapport à la forte baisse provoquée par le Covid-19». Au lieu de 12,9% annoncés dans le scénario optimiste de la prévision sur le commerce d’avril 2020, le volume du commerce mondial des marchandises devrait chuter de 9,2% pour l’année en cours. «Les bons résultats commerciaux enregistrés en juin et juillet ont redonné un peu d’optimisme quant à la croissance globale du commerce en 2020. La croissance du commerce des produits liés au Covid-19 a été particulièrement forte au cours de ces mois, ce qui montre que le commerce est capable d’aider les gouvernements à assurer les approvisionnements nécessaires», a expliqué l’organisation. L’OMC a toutefois prévenu que le rythme de l’expansion pourrait ralentir fortement une fois que la demande aura été épuisée et que les stocks des entreprises auront été reconstitués.Aussi, en cas de résurgence du Covid-19 au quatrième trimestre, l’organisation n’exclut pas des résultats plus négatifs. Pour l’année 2021, le volume du commerce mondial des marchandises devrait rebondir à 7,2%, mais il resterait à un niveau nettement inférieur à la tendance d’avant crise, a-t-elle souligné dans un communiqué. En effet, comme l’a expliqué l’organisation de même source, «la prévision pour l’année prochaine est plus pessimiste que l’estimation précédente indiquant une croissance de 21,3%, de sorte que le commerce des marchandises serait en 2021 bien en deçà de la tendance antérieure à la pandémie». Mais pour les économistes de l’institution internationale, il est à craindre que le redémarrage soit perturbé par les effets persistants de la pandémie. D’autant plus que «ces estimations sont sujettes à un degré d’incertitude exceptionnellement élevé dans la mesure où elles dépendent de l’évolution de la pandémie et des réponses données par les gouvernements», a expliqué l’OMC. S’agissant du PIB mondial, les données actuelles montrent qu’il reculera de 4,8% en 2020 contre 2,5% dans le scénario plus optimiste décrit dans les prévisions d’avril de l’OMC, puis progressera de 4,9% en 2021. Selon les explications de l’OMC, «contrairement au commerce, le PIB a chuté plus que prévu au premier semestre de 2020, ce qui a entraîné une baisse des prévisions pour l’année».Quant à la croissance du PIB en 2021, son évolution dépend fortement des mesures de politique générale adoptées et de la gravité de la pandémie, a-t-elle précisé. A propos de la croissance du PIB, les économistes de l’organisation pensent qu’il est tout à fait possible que la faible reprise du commerce soit insuffisante pour que ce dernier retrouve la tendance antérieure à la pandémie. A en croire l’OMC, «cela se traduirait par une croissance du commerce des marchandises d’environ 5% l’année prochaine, au lieu de 20% en cas de retour rapide à la trajectoire antérieure», a-t-elle souligné affirmant que les prévisions commerciales actuelles de 7,2% pour 2021 semblent être plus proches du scénario de « faible reprise » que de celui d’un «retour rapide à la tendance». Selon les estimations de l’OMC, toutes les régions du monde devraient enregistrer de fortes augmentations en pourcentage du volume des exportations et des importations en 2021. L’organisation affirme cependant que cette croissance se produira à partir d’une base réduite. A propos des prévisions, les économistes de l’OMC pensent que l’imposition de nouveaux confinements en réponse à une résurgence du Covid-19 pourrait réduire la croissance du PIB mondial de 2 à 3 points de pourcentage l’année prochaine. D’après ces derniers, d’autres risques baissiers pèsent sur les prévisions. Il s’agit notamment des perspectives incertaines pour la politique budgétaire et des marchés de l’emploi difficiles dans de nombreux pays. L’organisation mondiale du commerce assure qu’«ensemble, ces risques pourraient enlever jusqu’à 4 points de pourcentage à la croissance du commerce mondial des marchandises en 2021». A l’inverse, l’OMC affirme que «le déploiement rapide d’un vaccin efficace pourrait renforcer la confiance et faire augmenter la croissance de la production de 1 à 2 points de pourcentage en 2021, ce qui ajouterait jusqu’à 3 points de pourcentage au rythme de l’expansion du commerce». Dans son communiqué, l’organisation a ajouté que d’autres facteurs pourraient contribuer à améliorer les résultats commerciaux. Elle fait, entre autres, allusion aux «effets de richesse créés par la vigueur des marchés de l’immobilier et des marchés boursiers, et un coup de fouet donné à la croissance par de nouveaux secteurs technologiques tels que ceux de l’intelligence artificielle et du commerce électronique». Et l’OMC de souligner, par ailleurs, que la pandémie a stimulé l’innovation dans des secteurs commerciaux traditionnels, qui ont tiré parti des technologies de l’information pour livrer des biens et des services au domicile des clients. Alain Bouithy

Chute brutale attendue du commerce mondial de l’électronique et des produits automobiles

Chute brutale attendue du commerce mondial de l’électronique et des produits automobiles

Le commerce mondial des marchandises, qui avait déjà ralenti de 0,1% en volume en 2019, devrait afficher un recul de 13% à 32% en 2020 du fait de la pandémie du Covid‑19, a annoncé l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Alors qu’elle posait déjà problème lorsque le coronavirus était essentiellement limité à la Chine, la perturbation des chaînes de valeur « reste un facteur dominant aujourd’hui que la maladie est largement répandue », a constaté l’organisation. Ainsi, « il est probable que la baisse du commerce sera plus forte dans les secteurs caractérisés par des chaînes de valeur complexes, notamment ceux de l’électronique et des produits automobiles », a-t-elle prévenu dans un communiqué annonçant les prévisions commerciales et publié récemment. La chute annoncée du commerce de l’électronique et des produits automobiles ne devrait pas laisser indifférent le Maroc qui a fait de ces deux secteurs des segments stratégiques de sa politique industrielle. Situé en amont des industries aéronautique, automobile et ferroviaire, ainsi que des domaines de la défense et de la sécurité, le secteur de l’électronique a connu ces dernières années un développement soutenu au Maroc, relève le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique sur son site Internet. Cette évolution s’est faite avec des opportunités grandissantes, telles que « le développement de plus en plus de produits à forte valeur ajoutée ; l’émergence de sous-traitants mieux intégrés ; l’augmentation de la part de l’électronique dans l’automobile, l’aéronautique, le ferroviaire, les énergies renouvelables et la défense… », écrit-il sur son site web. Pour atteindre le plein potentiel du Maroc dans l’électronique, le ministère rappelle en outre que l’Etat a mis en place une offre axée sur le développement de l’électronique de spécialité. Ce qui, souligne-t-il, a permis « au pays de devenir une plateforme de production et d’exportation vers l’Europe ». Cependant, à fin février 2020, l’Office des changes a relevé une baisse des exportations du secteur de l’électronique à 1.126MDH contre 1.428MDH à la même période de 2019. Ce qui correspond à -21,1% ou -302MDH. Notons qu’au niveau mondial, et selon la base de données sur le commerce en valeur ajoutée (TiVa) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « la part de la valeur ajoutée étrangère dans les exportations de produits électroniques était d’environ 10% pour les Etats-Unis, 25% pour la Chine, plus de 30% pour la Corée, plus de 40% pour Singapour et plus de 50% pour le Mexique, la Malaisie et le Vietnam », selon l’OMC. Hissée à des niveaux de croissance soutenus au cours des dix dernières années, l’industrie automobile marocaine (premier secteur exportateur du Maroc) a de son côté connu une performance particulièrement remarquable à l’export et en termes de création d’emplois (116.000 postes entre 2014 et 2018). En détail, soulignons que le positionnement du Maroc en tant que plateforme de production et d’exportation d’équipements et de véhicules automobiles a été conforté par les implantations de groupes étrangers de renom tels que RENAULT, SNOP, GMD, BAMESA, DELPHI, YAZAKI, SEWS, SAINT-GOBAIN et plus récemment PSA Peugeot Citroën, rappelle là aussi le ministère de l’Industrie. A noter qu’à fin février 2020, les exportations du secteur ont enregistré un accroissement à 13.919MDH contre 13.462MDH au même mois de l’année écoulée (+3,4% ou +457MDH). Selon l’Office, cette hausse résulte essentiellement de la progression des ventes du câblage (5.847MDH au lieu de 5.646MDH une année auparavant, soit +3,6% ou +201MDH) et dans une moindre mesure de l’intérieur véhicules et sièges (956MDH contre 821MDH, soit +16,4% ou +135MDH). La part de ce secteur dans le total des exportations s’élève, ainsi, à 28,9% contre 28,2% un an auparavant. Revenons au niveau mondial pour dire que « la perturbation des chaînes d’approvisionnement complexes peut aussi résulter de catastrophes localisées telles que les ouragans et les tsunamis et d’autres perturbations économiques », a mis en garde l’OMC. Par ailleurs, l’organisation écrit : « Il se pourrait que le commerce des services soit la composante du commerce mondial la plus directement touchée par le Covid-19 en raison des restrictions imposées dans les domaines des transports et des voyages et de la fermeture de nombreux établissements de vente au détail et d’hébergement ». S’ils ne sont pas inclus dans les prévisions de l’OMC relatives au commerce des marchandises, l’organisation a estimé que l’essentiel du commerce des marchandises serait impossible sans eux, citant en exemple les transports.Par ailleurs, « les services sont également interconnectés, avec des transports aériens qui maintiennent un écosystème d’autres activités culturelles, sportives et récréatives », a fait remarquer l’organisation. Quoi qu’il en soit, à l’OMC on est persuadé que certains services pourraient toutefois retirer des bénéfices de la crise. « C’est le cas des services informatiques, dont la demande a explosé du fait que les entreprises s’efforcent de permettre à leurs employés de travailler chez eux et que la socialisation se fait à distance », a-t-elle expliqué. « Le large éventail de possibilités liées à la baisse prévue s’explique par la nature sans précédent de cette crise sanitaire et par l’incertitude quant à son impact économique précis », selon les économistes de l’OMC qui pensent que cette baisse sera probablement supérieure à la contraction du commerce causée par la crise financière mondiale de 2008-2009. S’il est indéniable que les chiffres sont mauvais, le directeur général de l’OMC assure qu’une relance rapide et vigoureuse est possible, soulignant que « les décisions prises aujourd’hui détermineront la forme de la reprise et les perspectives de croissance mondiale ». Pour Roberto Azevêdo, « nous devons poser les fondements d’une reprise forte, soutenue et socialement inclusive. Le commerce sera un ingrédient important en la matière, associé aux politiques budgétaires et monétaires », a-t-il poursuivi. Pour stimuler les investissements renouvelés dont aura besoin le commerce mondial, il a estimé « essentiel de maintenir l’ouverture et la prévisibilité des marchés, ainsi que de favoriser un environnement économique plus généralement favorable ». Et de conclure : « Si les pays travaillent la main dans la main, nous aurons une croissance beaucoup plus rapide que si

Les mesures restrictives prennent de l’ ampleur au niveau du commerce mondial

Les mesures restrictives prennent de l’ ampleur au niveau du commerce mondial

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a indiqué récemment que les restrictions commerciales appliquées par ses membres sont restées à des niveaux historiquement élevés. Entre mi-octobre 2018 et mi-octobre 2019, le montant des échanges visés par les mesures restrictives à l’importation appliquées par ces derniers était estimé à 747 milliards de dollars, a relevé l’organisation dans un nouveau rapport. Ce montant est le plus élevé enregistré depuis octobre 2012 etreprésente une augmentation de 27% par rapport à celui enregistré dansle rapport annuel précédent (588 milliards de dollars), a constaté le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo, lors d’une réunion de l’Organe d’examen des politiques commerciales tenue récemment. « Les conclusions du rapport devraient être très préoccupantes pour lesmembres de l’OMCet la communauté internationale dans son ensemble », a déclaré Roberto Azevêdo. D’autant plus que, comme le relève le rapport, de nouvelles restrictions commerciales et les tensions commerciales croissantess’ajoutent à l’incertitude concernant le commerce international et l’économiemondiale. Selon l’organisation, 102 nouvelles mesures restrictives pour le commerce ont été mises en place par les membres au cours de la période considérée, notamment des augmentations tarifaires, des restrictions quantitatives, des procédures douanières plus strictes et l’imposition de taxes à l’importation et de droits d’exportation. Dans un communiqué rendu public jeudi 12 dernier, l’OMC indique que les principaux secteurs visés par les nouvelles restrictions à l’importation étaient les minéraux et les mazouts (17,7%), les machines et appareils mécaniques (13%), les machines électriques et leurs parties (11,7%) et les métaux précieux (6%). La forte augmentation des niveaux des mesures restrictives commerciales « nuisent à la croissance, à la création d’emplois et au pouvoir d’achat dans le monde », a prévenu Roberto Azevêdo. Soulignons que ces mesures commerciales s’accumulent avec le temps. Ce qui n’a rien de réjouissant d’autant plus que, selon les estimations du Secrétariat de l’OMC, « le stock accumulé de restrictions à l’importation introduites depuis 2009, et toujours en vigueur, affecte actuellement 7,5% des importations mondiales ». L’évolution de l’environnement commercial a de quoi vraiment inquiéter. L’OMC en veut pour preuve qu’à la fin de 2018, 1.500 milliards de dollars sur un total de 19.500 milliards de dollars d’importations mondiales étaient affectés par les restrictions à l’importation mises en place par les membres de l’OMC au cours de la dernière décennie. Précisons que le stock de restrictions à l’importation a continué de croître puisque cette couverture commerciale était estimée à 1,7 billion USD à la mi-octobre 2019. Pour Roberto Azevêdo, seul« un leadership collectif solide de la part des membres apporterait une contribution importante à accroître la certitude, à encourager l’investissement et à soutenir le commerce et la croissance économique », a-t-ilsoutenu affirmant que « les tendances défavorables pourraient empirer » la situation. Soulignons toutefois qu’au cours de la même période d’examen, les membres de l’OMC sont tout de même parvenus à mettre en œuvre 120 nouvelles mesures visant à faciliter le commerce, notamment la réduction ou l’élimination des tarifs, des droits d’exportation et des taxes à l’importation. L’organisation s’en presse d’ailleurs de relayer la bonne nouvelle en rappelant que « la couverture commerciale des mesures de facilitation des importations mises en œuvre au cours de la période considérée a été estimée à 545 milliards de dollars, le deuxième chiffre le plus élevé pour ce type demesures depuis octobre 2012 ». L’autre bonne nouvelle relevée dans son communiqué, c’est que « la libéralisation associée à l’élargissement en 2015 de l’Accord sur les technologies de l’information (ATI) de l’OMC continue de jouer un rôle important dans la facilitation des échanges ». Selon les estimations préliminaires de l’organisation, la couverture commerciale des mesures de facilitation desimportationsmises enœuvre au cours de la période de réexamen associée à l’ATI s’élevait à 705 milliards de dollars, souligne la même source ajoutant que lamoyennemensuelle des ouvertures demesures correctives commerciales par les membres de l’OMCest dansl’ensemble restée stable parrapport à l’année précédente. A noter que le rapport fournit également des preuves de l’augmentation continue des problèmes commerciaux et des préoccupations exprimées dans un pluslarge éventail d’organes de l’OMC au cours de la période considérée. Ainsi, il apparaît qu’environ 230 problèmes commerciaux ont été soulevés lors de 28 réunions formelles d’organes de l’OMC autres que le Comité des mesures sanitaires et phytosanitaires et le Comité des obstacles techniques au commerce, ce qui représente une augmentation de 8% par réunion par rapport au précédent aperçu annuel. Autant dire que la situation demeure finalement préoccupante à bien des niveaux. Alain Bouithy

Le dynamisme du commerce mondial pourrait s’essouffler au deuxième trimestre

Le dynamisme du commerce mondial pourrait s’essouffler au deuxième trimestre

La forte croissance du commerce pourrait perdre un peu de son dynamisme au deuxième trimestre de l’année en cours, si l’on en croit les dernières prévisions commerciales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’expansion vigoureuse du commerce devrait se poursuivre, tout en ralentissant légèrement au deuxième trimestre de 2018, a relevé le dernier Indicateur des perspectives du commerce mondial (WTOI) de l’organisation. D’après l’indicateur WTOI, qui fournit des renseignements en temps réel sur les tendances du commerce mondial, « le chiffre actuel, à 101,8, demeure supérieur à la valeur de référence de l’Indicateur, qui est de 100, mais est inférieur au chiffre précédent (102,3) ». Pour l’organisation onusienne, cela indique que la croissance solide du commerce devrait se maintenir au deuxième trimestre de 2018. Cependant, si la forte croissance du commerce devrait continuer, l’OMC estime toutefois que ce dynamisme va se faire probablement à un rythme plus lent qu’au premier trimestre de l’année. Selon l’organisation, dont la principale fonction est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges, « le récent fléchissement du WTOI traduit la baisse d’indices correspondant aux commandes à l’exportation en particulier, mais aussi au fret aérien ». Elle explique que cela peut être lié à l’incertitude économique croissante due à la montée des tensions commerciales. Bien que les risques liés aux tensions commerciales demeurent présents, l’OMC note que les derniers résultats sont globalement conformes à ses dernières prévisions commerciales publiées en avril dernier. Pour rappel, les prévisions de l’organisation du mois précédent faisaient état d’une modération de la croissance du volume des échanges de marchandises de 4,7% en 2017 à 4,4% en 2018. En détail, l’OMC explique que la baisse modérée de l’indice global de l’OMCI a été provoquée par la baisse des indices des composantes pour les commandes à l’exportation et le fret aérien. Dans un communiqué rendu public récemment, elle relève que « l’indice des commandes à l’exportation tourné vers l’avenir a fortement chuté, passant d’un niveau supérieur à la tendance à une valeur inférieure à la tendance (98,1) au cours du dernier mois ». L’autre constat relevé dans ce document concerne l’indice du fret aérien qui, en dépit du fait qu’il reste supérieur à la tendance (102,5), a perdu de sa vigueur au cours des derniers mois. Quant au trafic de conteneurs, il reste supérieur à la tendance (105,8) tout en montrant des signes de stagnation. « Alors que les ventes d’automobiles (97,9) et de matières premières agricoles (95,9) pèsent actuellement sur le WTOI », poursuit l’OMC. Contrairement aux résultats mitigés observés ailleurs, l’indice du commerce des composants électroniques (104,2) a augmenté, grimpant au-dessus de la tendance. Dévoilé en juillet 2016 à Shanghai (Chine), en marge d’une réunion des ministres du commerce du G-20, l’Indicateur WTOI a été conçu pour fournir des informations «en temps réel» sur la trajectoire du commerce mondial par rapport aux tendances récentes. Il n’est pas conçu pour donner une prévision à court terme, même si elle fournit une indication de la croissance du commerce dans un proche avenir, rappelle l’organisation. La principale contribution du WTOI est d’« identifier les points de retournement et de mesurer l’élan de la croissance du commerce mondial. En tant que tel, il complète les statistiques commerciales et les prévisions de l’OMC et d’autres organisations », explique l’OMC. Dévoilé en juillet 2016 à Shanghai (Chine), en marge d’une réunion des ministres du commerce du G-20, l’Indicateur WTOI combine divers indices relatifs au commerce. Il est destiné à donner une première indication de l’évolution actuelle du commerce mondial et de son orientation probable dans un avenir proche, souligne l’OMC sur son site Internet. « Le WTOI donne un chiffre global permettant de comparer les résultats à la tendance. Un chiffre de 100 indique que la croissance du commerce suit les tendances récentes, un chiffre supérieur à 100 indique une croissance supérieure à la tendance et un chiffre inférieur à 100 indique une croissance inférieure à la tendance », souligne-t-on. Alain Bouithy