« 3 M », un hymne à la tolérance, une oeuvre cinématographique admirable, à voir absolument

Ce film, de près de deux heures, retrace l’histoire de trois enfants nés à Casablanca le même jour, dans le même quartier et de confession différente, puisque Moïse est juif, Mathieu est Chrétien et Malika est Musulmane. Ces trois personnages, liés par une forte amitié depuis leur plus tendre enfance, seront séparés par les événements politiques au Maroc et dans le monde. Moïse quitte le Maroc pour Israël et Mathieu pour la France. Quant à Malika, elle restera au Maroc et vivra cette séparation dans la douleur et l’incompréhension. Les trois amis ne se retrouveront à Paris qu’à l’âge adulte pour leurs études et tenteront, malgré les événements qui font rejaillir parfois brutalement leurs différences d’opinion, de rester unis et de préserver leurs liens, à savoir de respecter leurs promesses. Ce film est, en fait, une belle histoire d’amitié et d’amour qui transcende les différences et les identités et retrace plus de 60 ans d’histoire, en exposant les événements politiques ayant marqué l’histoire contemporaine, notamment la guerre des Six jours, les accords de Camp David, les guerres Iran-Irak et d’Afghanistan, l’Intifada, les Accords d’Oslo, les attentats de 2003 à Casablanca et, enfin, le Printemps arabe, et leurs impacts sur la coexistence entre les peuples. Ce long métrage jette, également, la lumière sur plusieurs valeurs, notamment la cohabitation pacifique qui existait entre Juifs, Chrétiens et Musulmans au Maroc et la noblesse de la relation d’amitié qui réduit les différences et dépasse les frontières. C’est un film fort qui transmet des messages de paix, d’ouverture et d’acceptation d’autrui. D’où cette multitude de questions : nos trois amis pourront-ils garder cette amitié au-dessus de tout ? Arriveront-ils à s’affranchir de la folie du monde et à être des témoins pour les futures générations ? Vers qui penche le cœur de Malika ? Et quel est ce secret qu’elle leur cache ? »Seule la projection du film permettra aux cinéphiles de connaître le dénouement de cette histoire qui semble mystérieuse. Une histoire d’amitié et d’amour. Une traversée de ces soixante dernières années de l’histoire du Maroc et du monde arabo-musulman. La relation entre les trois amis évolue de l’amitié à l’amour et du goût politique à l’engagement. Ils se font la promesse de se retrouver à leur date anniversaire tous les dix ans et d’être les témoins de leur époque en réalisant un documentaire. Ce film marocain est réalisé par le grand cinéaste marocain Saad CHRAIBI et a pour actrice et acteurs principaux Sonia OKACHA, Younes BOUAB et Ivan GONZALEZ. Quant au titre, très court, mais significatif, il fait allusion au trio que forment, dans l’intrigue, les personnages de Malika, Moïse et Mathieu.L’avant-première de « 3M » aura lieu le jeudi 04 avril 2019 à 19h00 au cinéma multiplexe Mégarama à Casablanca et sera suivie d’une conférence de presse débat.Bon spectacle. Farid Mnebhi.
Cinéma : «Dans les pas des porteurs d’initiatives» Armand Blaise Balembonkazi en avant-première à Brazzaville

Le documentaire de création, «Dans les pas des porteurs d’initiatives» du réalisateur Armand Blaise Balembonkazi, produit par l’agence de développement culturel (Médiafrique communication), a été présenté en avant-première, le 31 juillet 2018 à Brazzaville en présence de plusieurs invités. Ce film documentaire montre que la précarité, le syndrome des guerres et le chômage au Congo Brazzaville développent en chaque congolais un réflexe de survie. Des hommes et des femmes, potentiels promoteurs, et porteurs d’initiatives ne manquent toujours pas d’initiatives et d’idées mais ils sont plutôt dépourvus de moyens financiers et de nouvelles méthodes de travail pour inverser de manière irréversible, leur destin. Ce documentaire de 52 minutes vise également à porter un éclairage sur les citoyens congolais qui ont décidé de ne pas baisser les bras pour construire ou reconstruire une activité économique dans le Congo-Brazzaville post-conflit. Son déroulé permet de suivre l’itinéraire, souvent anonyme de ces protagonistes, trois femmes et cinq hommes, qui défilent devant l’objectif du réalisateur et parlent de leurs idées d’entreprise, les épreuves vécues, les résultats obtenus, les négociations avec les structures de microfinances ainsi que l’impact de toutes ces péripéties sur leur vie privée. De leur côté, les acteurs de la microfinance indiquent le suivi difficile auquel ils sont soumis par les porteurs d’initiatives et les délicates décisions risquées qu’ils prennent pour les accompagner. Dans ce mouvement de risques à tous les niveaux, se joue une quête de dignité, d’humanité autant que de résultats. Le documentaire de création, «Dans les pas des porteurs d’initiatives» cherche aussi à toucher un très large public, autant celui des apprenants encore sur les bancs (collège, lycée, université) que celui des diplômés sans emploi et des chômeurs sans perspectives qui peuvent trouver là une expérience contagieuse et propre à déplacer les tabous et à essaimer le goût d’entreprendre. Médiafrique communication existe depuis septembre 1998 à l’initiative de l’écrivaine Marie Léontine Tsibinda. Cette agence de développement culturel est actuellement dirigée par un administrateur-gérant en la personne du pharmacien et producteur Jean Blaise Bilombo Samba. «Dans les pas des porteurs d’initiatives» est sa douzième production. Le réalisateur Balembonkanzi est géographe de formation. Il s’est converti dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel depuis 2003. Fort de son expérience à Comafrique audiovisuel, il a réalisé des documentaires tels que «Les béquilles du spectacle» et «L’emploi, ça passe ou ça casse» en 2009 ainsi que «La semaine sociale», un documentaire institutionnel, en 2017. Florent Sogni Zaou.
Lizbeth Mabiala plaide pour l’existence de salles de cinéma dans les quartiers

Communicatrice de formation, Mlle Lizbeth Mabiala est également artiste comédienne et réalisatrice. Elle vient de réaliser an compagnie de plusieurs artistes congolais et étrangers à Pointe-Noire et à Brazzaville un film intitulé Kinkoko avant de plaider à travers la rédaction de Pagesafrik (ex-Starducongo) à Brazzaville en faveur de l’existence de salles de cinéma dans les quartiers des villes du Congo Brazzaville. Pagesafrik/Starducongo: Peut-on avoir une idée du titre et du contenu de ce film que vous réalisez ? Lizbeth Mabiala: Je suis entrain de réaliser un film intitulé Kinkoko. Il porte sur les droits des enfants et les conséquences des guéguerres autour des Kinkokos sur la vie des enfants. Le choix de ce titre s’explique par le fait que je suis née dans une région, la région du Kouilou et à Pointe-Noire, où on parle beaucoup de ce pouvoir. Il y aussi le caractère national de ce pouvoir qu’on retrouve dans tout le pays à travers différentes dénominations.Peut-on dire que c’est le premier film ? Lizbeth Mabiala : Non, c’est le sixième comme actrice et le troisième en tant que réalisatrice. Le premier porte le titre «Au secours» que j’ai réalisé en 2012 ; le second est intitulé « Dilemme» en 2014 et le troisième en cours de réalisation, je veux parler de Kinkoko. Pourquoi avoir fait venir des acteurs étrangers aux côtés des congolais pour le réaliser ? Lizbeth Mabiala: Je crois que pour aider notre cinéma à émerger, il faut mettre en place des stratégies. J’ai remarqué qu’on s’engloutissait par manque d’accompagnement.J’ai pensé que c’était peut-être nous qui ne proposions pas de produits de qualité. Alors, j’ai voulu faire quelque chose d’assez grand et de mieux, ce n’est pas pour dire que je fais mieux que les autres, mais j’ai voulu innover en créant une certaine interactivité entre les pays d’Afrique, ça aiderait d’autres nations et pourquoi pas la nôtre. Je pense qu’une Afrique unie est une Afrique plus forte. C’est à cet effet que, pour ce premier film, j’ai fait venir Michel Bohiri. Toutefois, j’ai un projet plus grand qui sera une série télévisée avec des acteurs d’autres pays. Ce qui est sûr, c’est qu’on a besoin de travailler avec d’autres pays pour que nous produisions mieux que ce que nous faisons actuellement.Ce sera également l’occasion de faire valoir notre cinéma. Peut-on penser que la présence de Michel Bohiri est une sorte de caution pour le succès de ce film ? Lizbeth Mabiala: Même à Hollywood, il existe des têtes d’affiche. Lorsqu’on veut faire un cinéma à vendre, il faut étudier toutes les stratégies possibles et choisir la meilleure. Utiliser une tête d’affiche est une très bonne chose et c’est important dans le cinéma. Il faut souligner que je n’ai pas seulement fait appel aux services de Bohiri comme tête d’affiche. D’abord, c’est un acteur que j’apprécie beaucoup depuis lorsque je regardais le film Ma famille à la télévision.La présence de Michel Bohiri a crédibilisé le projet. Je crois que cela aidera à ouvrir d’autres portes. En réalité, je m’étais dit que j’écrivais un film sur mesure. En écrivant ce film, j’avais déjà un acteur dans la tête. Cette manière de faire a facilité le contact entre ces acteurs et chacun dans son rôle. Je suis à ce jour à 75% de réalisation de ce film, et j’en suis fière. Je sais que nous allons faire une grande œuvre. Quel est l’apport des sponsors en tant que troisième main ? Lizbeth Mabiala: Je n’ai malheureusement pas cette troisième main. Il faut le dire clairement, je m’endette. Je puise également dans les fonds propres et j’ai quelques amis qui m’accompagnent parce que le projet coûte des millions de FCFA. Je suis déjà à 22 millions FCFA de dépenses et ça me donne des maux de tête mais il faut tenir. J’aime tellement ce que je fais et je suis certaine que ça ira de l’avant et du coup, je ne vois pas le sacrifice mais je crois en l’avenir. Je vais dans le sens du goût du risque et c’est ce qui m’attire chez les anglophones. On dit souvent que celui qui ne risque rien n’a rien. J’en profite pour lancer un appel à des personnes qui peuvent aider d’une manière ou d’une autre, nous les recevons à bras ouverts. Comment vivez-vous la sélection de vos films aux différents festivals et qu’envisagez-vous dans les jours à venir ? Lizbeth Mabiala: Je parle des festivals du cinéma. Le premier auquel l’un de mes premiers films a été sélectionné, c’est le festival Yara au Cameroun. Il m’a permis de voir le travail des autres. Ce que j’aime dans les festivals, c’est l’échange avec les professionnels. On apprend beaucoup et ce n’est pas bien de rester enfermés dans notre cercle du Congo.On ne découvre pas de nouvelles choses. Il faut reconnaitre que mon premier contact à un festival n’a pas été facile mais tenant compte du fait que j’ai fait communication, théâtre et musique, ça n’a pas été difficile de me retrouver au milieu des gens. C’est l’expérience acquise aux festivals qui a fait que je fasse ce film. Il est même mieux fait que les autres. Avez-vous un plan de communication pour soutenir votre production ? Lizbeth Mabiala: Le plan de communication se prépare. Si je me suis permis de déplacer Michel Bohiri et une vingtaine d’acteurs, ce n’est pas pour faire un film que je mettrai dans un tiroir. Nous préparons une forte stratégie de communication, pour qu’à la sortie du film, que tout le monde sache qu’un film est sorti à Brazzaville. C’est un film qui sera distribué par une maison de distribution française et sortira en France. Il suffit de lui livrer un produit fini. Un coup d’œil vers le futur ? Lizbeth Mabiala: Je serai comblée de constater la présence de salles de cinéma dans tous les quartiers. Je me pose la question de savoir comment on peut parler de cinéma sans salles. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou
Asset Malanda : «Le cinéma s’est imposé à moi»

«Les étoiles noires de Nollywood» est le livre qu’Aset Malanda, origine du Congo Brazzaville vivant à Paris, a publié en 2014 à travers lequel elle parle de la bonne position du cinéma africain en général et du Nigéria en particulier. La rédaction de starducongo l’a rencontrée à Paris au Salon du livre. Pagesafrik/Starducongo : D’où vous vient cette passion pour le cinéma ? Asset Malanda : C’est avec un véritable plaisir que je partage ma passion pour le cinéma avec le peuple congolais, avec les africains et tout le monde. La passion pour le cinéma me vient tout simplement de ma curiosité. Je souligne que je suis curieuse de nature. Dans ma jeunesse, j’ai connu des situations qui m’ont conduite au devant du cinéma. J’ai participé aux tournages de films, c’est un univers dans lequel j’ai toujours baigné. Le cinéma s’est imposé à moi. J’ai acquis ma culture cinématographique grâce au cinéma afro-américain. Depuis quelques années, je suis amoureuse du cinéma africain et nigérian en particulier. A quel niveau se situe la différence entre Hollywood, Bollywood et Nollywood dans le monde du cinéma ? Asset Malanda : Je pense que tout le monde sait que Hollywood renvoie à la grande industrie du film américain ; Bollywood est en référence au film indien et la première lettre de ce mot nous fait penser à la capitale Bombay et Nollywood nous fait tourner vers l’industrie du cinéma nigérian. Qu’entendez-vous par «le Nigéria vient de déplacer les Etats-Unis» tel que vous l’avez écrit sur la quatrième de couverture de votre livre ? Asset Malanda : Lorsque j’écris que le Nigéria vient de déplacer les Etats-Unis, je le dis simplement en termes de production annuelle de films. On a l’impression que l’Amérique est le premier pays de production de films au monde, les choses ont changé car c’est le Nigéria qui occupe la première place en termes de production de films. Il en produit chaque année entre 2000 et 2500 films. Affirmeriez-vous que cette production de films se fait à partir du Nigéria ou d’une capitale d’un pays développé ? Asset Malanda : Nollywood est une production purement locale, une production nigériane. C’est une production qui n’est partie de rien pour créer une industrie nigériane. C’est donc une industrie qui s’autofinance. C’est un phénomène hors du commun. C’est une industrie qui s’est créée seule sans subventions gouvernementales, sans mécénat et sans investisseurs privés. Pensez-vous que les thèmes des films nigérians qui ont tendance à ne traiter que du fétichisme participent à l’éducation des masses ? Asset Malanda : C’est bien de me poser cette question mais c’est ce à quoi on pense lorsqu’on ne connait pas bien le cinéma nigérian. Ce sont des films qu’on qualifie de films traitant de la sorcellerie et de la magie noire, on peut dire que c’est un genre comme tous les genres qui existent. Mais Nollywwood ne produit pas que ce genre de films, on y trouve également des films traitant de la romance, des films d’action, de la comédie. Cette industrie produit énormément de films. Au Congo par exemple, on regarde beaucoup plus les films dénommés «Karachika», on a l’impression qu’il n’y a que cela qui intéresse le Congo. Je comprends que cela est aussi du à ce phénomène des églises de réveil. Il faut corriger cette vision congolaise parce qu’il y a beaucoup de genres de films dans le cinéma nigérian. A combien de titres êtes-vous déjà en ce qui vous concerne ? Asset Malanda : Je suis à ma seconde réédition. Mon livre a été publié en 2014. Que savez-vous du cinéma congolais en tant que congolaise ? Asset Malanda : Je ne connais pas bien le cinéma congolais, mais j’étais au Congo en 2014 et j’ai constaté que des jeunes gens commençaient à produire de films mais je suis convaincue qu’il reste beaucoup à faire. Il y a un problème d’infrastructures et ces jeunes ne sont pas soutenus. Ils n’ont pas de moyens et ils se débrouillent avec les moyens de bord. Il faut qu’il y ait un peu plus de cinéastes congolais qui émergent pour représenter le pays à l’extérieur et vendre son image. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou
Rufin Mbou Mikima : «Le cinéma est unique, qu’il soit chinois, africain ou français»

Le cinéaste Rufin Mbou Mikima vit en France. Il a fait ses premiers pas dans ce monde sous la supervision du Docteur Jean Blaise Bilombo Samba grâce à qui il a fait son premier film fiction à Brazzaville. La rédaction de Pagesafrik (starducongo) l’a rencontré à Paris à l’occasion de la 35ème édition du Salon du livre de Paris au Stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo où il venait de prendre part à une table ronde. Pagesafrik/Starducongo : Qu’est-ce que cela vous fait de vous retrouver ici au Salon du livre de Paris ? Rufin Mbou Mikima : C’est un immense plaisir et c’est la première fois que j’y viens d’ailleurs. C’est aussi la première fois que je trouve un cadre où on me donne la possibilité de réfléchir autour de ce métier que nous pratiquons, je veux parler du cinéma. Ce que j’ai très peu l’occasion de faire en milieu congolais. Comment appréciez-vous à ce jour l’encadrement dont vous avez bénéficié auprès d’un homme comme le docteur Bilombo ? Rufin Mbou Mikima : Je n’arrive pas à qualifier Jean Blaise Bilombo. J’ai eu une chance incroyable et je crois que je suis une exception parce qu’il y a eu plusieurs jeunes de ma génération qui ont commencé à ce moment là mais qui n’ont pas eu la même chance que moi. J’ai rencontré Jean Blaise Bilombo qui a cru en en moi et qui a parrainé mon premier court métrage de fiction. Il a ensuite accompagné mon documentaire et a fait la même chose lorsque j’ai commencé ma formation. C’est un homme qui a beaucoup misé sur moi et peut-être parce qu’il pensait qu’avec l’expérience que j’allais prendre, que je pouvais entrainer d’autres personnes et c’est ce qui s’est fait. Après avoir travaillé avec Jean Blaise, j’ai monté ma propre structure de production, je me suis aussi mis dans cette dynamique d’accompagner d’autres personnes et j’ai commencé à animer des formations. Si je n’avais pas rencontré cette personne dans ma vie, je ne serais pas ce que je suis devenu aujourd’hui. C’est un grand merci que je dis au Dr Bilombo pour cela. A combien de films êtes-vous aujourd’hui ? Rufin Mbou Mikima : En ce qui me concerne, je dois en avoir fait sept ou huit. Je dois avoir produit une trentaine de productions. Comment se porte le cinéma congolais vu de l’intérieur et de l’extérieur ? Rufin Mbou Mikima : Commençons donc par l’intérieur, on sent déjà son existence, avec Claudia Haïdara qui fait de bons films, Amour Sauveur et bien sûr Jean Blaise Bilombo Samba qui a apporté ce côté professionnel du travail. Ce cinéma a commencé depuis l’an 2000 mais les gens ne le voyaient pas et ne le sentaient pas. Ce n’est un secret pour personne si je vous dis que le film congolais n’est exporté. Ce film existe aujourd’hui parce qu’il a fait ses preuves à l’extérieur. Il a été découvert et les gens le redécouvrent encore dans les années 2005, 2006 et 2010. Le film congolais est entrain de monter parce qu’il y a une grande fracture entre 1981 avec le dernier film de Jean Michel Tchissoukou et l’année 2000 où il y a eu des initiatives un peu timides. Aujourd’hui, on a Amog Nemra qui était au Fespaco avec son film et bien d’autres réalisateurs qui sortent du lot du Congo et à l’étranger. Pourquoi n’avez-vous pas fait allusion simplement au film africain sans trop vous référer au film congolais ? Rufin Mbou Mikima : On ne peut pas donner une identité au film. La seule identité qu’on peut lui donner, c’est le lieu de tournage, la nationalité de son réalisateur ou celle de son producteur. Même si un film est fait au Congo, il peut être fait avec des étrangers vivant au Congo et il peut parler à d’autres. On ne peut pas cantonner un film à une identité quelconque, on ne peut pas catégoriser un film en disant que c’est un film congolais ou d’ailleurs. Le cinéma est unique. Il existe par lui-même, qu’il soit chinois, africain ou français. Propos recueillis par Florent Sogni Zaou
« Kinshasa Kids » de Marc-Henri Wajnberg en ouverture du 29ème Festival international de cinéma Vues d’Afrique

Le film «Kinshasa Kids » de Marc-Henri Wajnberg sera présenté, ce soir, à 19h, au cinéma Impérial, en ouverture de la 29ème édition du Festival international de cinéma « Vues d’Afrique ». Emmanuel Fakoko, Gabi Bolenge, Gauthier Kiloko et Rachel Mwanza (lauréate du Jutra 2013 de la meilleure actrice), qui s’est déjà illustrée dans « Rebelle » de Kim Nguyen, comptent parmi les principaux protagonistes de cette production d’1h25 sortie cette année. Accusés de sorcellerie et rejetés par leurs familles, huit enfants des rues décident de fonder un groupe de musique pour changer leur vie. Tel est la trame du film que les Montréalais découvriront lors de cette soirée inaugurale, au cours de laquelle un hommage sera rendu à Osvalde Lewat. Le cinéaste franco-camerounaise recevra, à cette occasion, le prix Micheline Vaillancourt décerné par le Cirtef sur proposition du Festival. Il est à souligner que cent films, réalisés par des cinéastes représentant plus d’une trentaine de pays d’Afrique et des pays créoles, seront projetés lors de cette 29ème édition, qui se poursuivra au Cinéma Excentris du samedi 27 avril au dimanche 5 mai. Des films répartis dans cinq catégories compétitives: les sélections internationales Fiction (longs et courts métrages), Documentaire (longs et courts métrages), Afrique connexion (séries, longs et courts métrages), ainsi que la sélection canadienne et québécoise Regards d’ici et la sélection Prix des droits de la personne, peut-on lire dans la plaquette du festival. « Pour sa 29e édition, Vues d’Afrique propose 90 séances dont 12 rencontres, 14 projections spéciales, 5 coups de cœur de personnalités d’ici (Sarah Nacer, Yanik Létourneau, Franz Volataire, Nathalie Barton, Raymonde Provencher), « un coup de sang » d’Alain Deneault et 2 séances accessibles aux anglophones », expliquent les organisateurs dans une note de présentation du Festival. Soulignons que cette soirée, organisée sous la présidence d’honneur de M. Maka Kotto, Ministre des Communications et de la Culture du Québec, et animée par la troupe rwandaise Itorero Umurage, verra la participation de deux acteurs remarquables de la scène culturelle et artistique, à savoir : Nabila Ben Youssef et François Bugingo, respectivement marraine et parrain de cet important rendez-vous cinématique.