Maroc/SIAM 2023: La France fait son grand retour avec une participation remarquable de 34 entreprises

Le pavillon France, organisé de concert par Business France, le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, l’Ambassade de France au Maroc, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) et Bpifrance, mettra en avant l’expertise française lors de la 15e édition du SIAM en présence de 34 entreprises exposantes. La France fait son grand retour au Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) avec une reprise aussi ambitieuse que la dernière édition avant COVID en 2019, annoncent Business France et CFCIM dans un communiqué. Selon cette même source, cette année encore, les entreprises françaises et les institutionnels se sont mobilisés pour être présents à ce rendez-vous incontournable dans les secteurs agricoles et agro-alimentaires. Une présence remarquable de 34 entreprises françaises exposantes et les secteurs représentés sont variés, allant des fruits et légumes, aux produits agro-alimentaires en passant par les animaux vivants et les équipements agricoles. Les entreprises participantes présenteront des innovations passionnantes pour le secteur, notamment la Vitipince Complanteuse de vignes, des sachets recyclables et des sachets papiers, la variété bicolore Inobi C.O.V. résistante à la tavelure, des fabriques d’aliments pneumatiques automatisées, la Chambre Froide Solaire Autonome AirSolar Solutions pour la conservation de denrées, le moulin Mélia détenteur de 5 brevets et 2 prix d’innovation et bien plus encore. En outre, les exposants présenteront également de nouvelles technologies et équipements, notamment un système de vendanges avec plateforme et porte-caisses, sacs à amiante, gaine étirable sans EVA et produits biodégradables, un nouveau mode de sélection génomique, la première gamme de piquets métalliques intégrant le contrôle de l’impact carbone, un tapis XXL de 20 m d’envergure pour les melons et les cucurbitacées ainsi que des technologies digitales. Situé dans le Hall International, stand I-2, le Pavillon France animera également une série de conférences le 3 mai de 9h à 13h en salle Myrtille. Le Pavillon France au SIAM est une occasion unique pour les entreprises françaises de renforcer leur présence sur le marché marocain et de nouer des partenariats durables. Aussi, les exposants auront l’opportunité de rencontrer des partenaires potentiels dans le cadre des rendez-vous BtoB organisés par la CFCIM. » Nous sommes fiers de participer une fois de plus au SIAM aux côtés de nos partenaires français et marocains. C’est une occasion unique de mettre en avant l’excellence de l’agriculture et de l’agro-alimentaire français, une opportunité pour les entreprises françaises de rencontrer des acteurs clés du secteur agricole et agroalimentaire marocain, d’explorer de nouveaux marchés et de présenter leurs innovations et leurs savoir-faire. Nous sommes persuadés que le Pavillon France sera un lieu d’échange dynamique pour les professionnels et les visiteurs et que cette édition sera une réussite pour nos entreprises que nous continuerons d’accompagner dans leur développement à l’international « , indique Thierry Alain TRUONG, chef du pôle pavillons France pour les équipements et solutions pour l’agriculture et l’agro-alimentaire de Business France. » Nous sommes ravis de la participation française au Salon International de l’Agriculture au Maroc après la période COVID. Cet événement est une opportunité unique pour les entreprises françaises de présenter leur savoir-faire et de nouer des partenariats commerciaux avec des acteurs clés du Maroc et de la région. La CFCIM est fière de contribuer à chaque fois à l’organisation des rendez-vous BtoB pour le compte des exposants, et de promouvoir les échanges commerciaux entre la France et le Maroc. Nous sommes convaincus que cette participation renforcera encore davantage les liens économiques entre nos deux pays », a déclaré Claudia GAUDIAU-FRANCISCO, Présidente de la CFCIM.
Fathallah Oualalou : Il ne faut pas avoir peur de la Chine

L’ancien ministre marocain de l’Economie et des Finances a animé le “Forum Adhérents” du CFCIM Fathallah Oualalou, ancien ministre de l’Economie et des Finances, était l’invité du dernier « Forum Adhérents », un rendez-vous d’information, d’analyses et d’échanges, organisé récemment par la Chambre française de commerce et d’industrie (CFCIM). Fin connaisseur de l’Empire du milieu, le professeur d’économie est intervenu sur le thème « Le Maroc, l’Afrique, l’Europe face à la Chine». Habitué et fidèle de ce rendez-vous, l’ancien maire et président du Conseil de la ville de Rabat a animé le « Forum Adhérents », chaque année, sans discontinuer à l’époque où il était ministre, a rappelé dans son mot de circonstance le président de la CFCIM, Philippe-Edern Klein. Avant de présenter brièvement l’éminent parcours de l’auteur de la récente publication intitulée « La Chine et nous: Répondre au second dépassement ». Durant plus d’une heure, l’homme d’Etat a partagé ses analyses et livré ses réflexions sur l’évolution économique de la Chine, agrémentant, à chacune fois, son exposé de références historiques et économiques pour bien situer le débat qui suivra. « Notre région doit tenir compte d’un phénomène important, celui de la Chine qui, en 35 ans, est passée d’un statut d’une économie en développement, à une économie émergente, à la deuxième puissance économique mondiale et, a l’ambition de devenir entre 2030 et 2040, la première puissance dans le monde», a d’emblée déclaré le ministre estimant qu’il est de ce fait important que le Maroc, le Maghreb, l’Afrique et l’espace sud-méditerranéen en tiennent compte. Cette évolution s’est faite grâce à l’adoption de nouveaux modèles de développement, a-t-il affirmé expliquant que la Chine a mis en place une nouvelle politique de réformes et d’ouverture sur le monde qui tient compte de ce qui s’est passé au Japon et en Corée du Sud, notamment. « Elle a mis en place une politique d’industrialisation fondée essentiellement sur l’exportation et sur une main-d’œuvre pas chère au départ. En même temps, le système est resté centralisé, dirigé par un parti, l’armée et un Etat ouvert sur le capitalisme qu’il protège. Ce qui est nouveau », a noté le ministre. Depuis lors, l’Empire du Milieu est devenu la première puissance industrielle, le premier exportateur de produits industriels, le premier marché émetteur de touristes, la première puissance en matière d’Internet, de téléphone mobile et même d’économie verte, même s’il est vrai qu’il figure parmi les grands pollueurs au monde. « Il est surtout devenu au cœur de la demande mondiale, notamment face à l’essoufflement des économies du Nord qui, depuis maintenant 15 ans, et surtout depuis la crise de 2008, connaissent des taux de croissance très faibles », a relevé le ministre soutenant que la demande chinoise, notamment en matières premières et en hydrocarbures, a permis à deux continents de bouger : l’Amérique du Sud et l’Afrique qui, « depuis les indépendances en 1960 jusqu’à pratiquement 2000, ne connaissait aucune avancée en matière économique ». En effet, c’est à partir de 2000 qu’« on a enregistré des taux de croissance autour de 5% et quelquefois 10%, notamment dans les pays producteurs de matières premières et d’hydrocarbures, mais aussi dans les pays qui ont réussi de grandes réformes », a noté l’intervenant. Cela a duré jusqu’à 2014. A cette date, le taux de croissance en Chine a baissé, autour de 6% et c’est ainsi qu’elle a changé de modèle de développement qui n’est plus lié à l’exportation, « mais de plus en plus au marché local. D’où l’augmentation des salaires, l’intérêt accordé à la protection sociale et à la protection en matière de santé, etc.», a-t-il ajouté. C’est dire que le monde doit s’adapter d’autant plus que la Chine, grâce à ses grandes réserves, a traversé la crise de 2008 avec sérénité et s’est même permise de lancer un plan de relance de 3.500 milliards de dollars qui a eu énormément d’effets et d’acheter, en même temps, des obligations dans tous les pays déficitaires. Avec le nouveau modèle, le ministre fait observer que la Chine a mis en place une nouvelle stratégie mondiale, une nouvelle route de la soie à trois dimensions : la route énergétique, essentiellement vers la Russie pour acheter du gaz; la route par chemin de fer et par autoroute qui passe essentiellement par les anciennes républiques qui dépendaient de l’ex-URSS jusqu’en Allemagne et la route maritime, qui passe par le Kenya vers le canal de Suez pour arriver à Tanger Med et le long de la Méditerranée. A propos de ses rapports avec l’Europe, il est à signaler que la Chine est le premier importateur des produits européens et le deuxième partenaire commercial après les Etats-Unis. En 2010, les échanges sont estimés à 1 milliard d’euros par jour et en 2014, la Chine représente 14% des échanges de l’Union européenne, juste après les Etats-Unis (15%). Mais, ce qui est important à savoir, « c’est qu’en 2002, la part de la Chine n’était que de 7%. Elle est montée à 14% alors que la part des Etats-Unis était de 24%, et a baissé à 15%». Après avoir souligné les nombreuses analogies entre la Chine et le Maroc dont l’attachement à l’intégrité territoriale, le ministre a indiqué par la suite que les rapports entre les deux pays, comme ceux entre la Chine et l’Afrique et de la Chine avec le monde arabe, sont passés d’une phase à une autre. Mais il a fallu attendre l’ouverture économique et la politique des réformes qu’elle a menées dans les années 1980 pour que sa stratégie vis-à-vis du monde arabe et de l’Afrique et donc du Maroc change pour devenir essentiellement économique. Le commerce entre les deux pays a évolué depuis les années 80 mais pas d’une façon significative, d’autant plus que la Chine, comme le Maroc, est producteur de phosphates. Elle en est même la première au monde alors que le Maroc détient les plus grandes réserves. Autant dire, un dossier important dans les relations avec la Chine. Par ailleurs, a rappelé le ministre, la Chine a