Audrey Azoulay célèbre le retour de « l’esprit de Mossoul » alors que la reconstruction par l’UNESCO s’achève

Audrey Azoulay s’est rendue mercredi à Mossoul pour remercier l’ensemble des ouvriers, architectes et ingénieurs qui ont mené à bien les chantiers de l’UNESCO pour la reconstruction de la vieille ville. En 7 ans, grâce à l’effort conjoint des Mossouliotes et de la solidarité internationale, cette cité multiculturelle martyrisée par Daesh a réussi à renaître et inspire à nouveau. En février 2018, moins d’un an après la libération de la ville, Audrey Azoulay lançait l’initiative « Faire revivre l’esprit de Mossoul ». Pour la première fois de son histoire, l’UNESCO proposait non seulement de coordonner mais aussi de conduire directement la reconstruction de sites patrimoniaux détruits par la guerre. Une intervention d’une rare complexité : la vieille ville était détruite à 80%, vide de ses habitants ayant fui les combats et truffée de bombes non explosées. « Sept ans plus tard, après avoir mobilisé plus de 115 millions de dollars, déblayé et déminé les lieux, conduit une vaste consultation avec la population et formé plus de 2800 Irakiens aux métiers de la restauration et du patrimoine, l’UNESCO achève ses chantiers et Mossoul recouvre des éléments essentiels de son identité », a salué Audrey Azoulay. « C’est une victoire collective, qui démontre à quel point le multilatéralisme peut être utile, concret et dans l’action », a-t-elle ajouté. L’alliance du patrimoine, de la culture et de l’éducation Centre-vingt-quatre maisons historiques accueillent à nouveau des familles, le célèbre minaret penché Al-Hadba a retrouvé sa place dans le ciel de la ville, tandis que les cloches de l’église syriaque catholique Al-Tahira et du couvent dominicain Notre-Dame de l’Heure sonnent à nouveau. Enfin, d’ici quelques semaines, la Grande mosquée Al-Nouri, qui avait été détruite par Daesh qui y avait planté son drapeau noir, pourra reprendre le fil de son histoire. L’initiative de l’UNESCO s’est aussi traduite par la rénovation de 400 salles de classes à Mossoul et ses alentours, le soutien à la bibliothèque universitaire, la formation de plus de 5 000 enseignants et éducateurs à des programmes d’éducation à la paix et la conduite de nombreux projets culturels comme la relance de festivals et de centres d’art. La visite de la Directrice générale de l’UNESCO visait à remercier toutes celles et tous ceux qui ont fait de cette initiative une réalité : ouvriers, artisans, architectes, ingénieurs, tout comme de nombreux acteurs de la société mossouliote. Au total, l’initiative de l’UNESCO a permis la création de 7 700 emplois, accélérant aussi la reprise de la vie économique. Un exemple pour la région et pour le monde « Grâce à l’engagement des Émirats arabes unis et de l’Union européenne ainsi que d’autres partenaires, sous l’impulsion de l’UNESCO, la société civile de Mossoul a montré son engagement pour renouer avec son patrimoine, sa culture, le savoir et lutter contre l’amnésie afin de se relever d’une tragédie profonde », a salué la Directrice générale de l’UNESCO en parcourant les ruelles de la vieille ville à la rencontre de ses habitants. L’UNESCO sort elle aussi renforcée par cette initiative. L’Organisation a acquis une nouvelle expertise des situations post-conflit qu’elle est désormais en mesure de transposer sur d’autres théâtres de crise. Les enseignements de son action à Mossoul ont déjà inspiré ces dernières années plusieurs de ses interventions – comme au Liban pour réhabiliter les écoles de Beyrouth endommagées par la double-explosion du port le 4 août 2020, ou en Ukraine pour protéger le patrimoine et aider à la poursuite de l’éducation en temps de guerre. « Ce qui a été accompli à Mossoul est un exemple de ce qui pourra être fait à l’avenir par l’UNESCO et d’autres acteurs dans la région et dans le monde », a souligné Audrey Azoulay lors d’un discours devant le minaret Al-Hadba. Mossoul, ville historiquement multiculturelle Mossoul – al-mawsil en arabe – signifie « le point de rencontre ». Pendant 2 500 ans, cette ville a été un carrefour des cultures, marquée par la coexistence de différentes communautés religieuses et linguistiques, le creuset de l’identité plurielle de l’Irak. Le patrimoine de la vieille ville de Mossoul a toujours incarné ces valeurs de coexistence et d’ouverture. Cet héritage multiculturel se distinguait dans le ciel de la ville par la présence du minaret Al-Hadba, érigé au XIIe siècle et haut de 45 mètres, auquel répondait à quelques dizaines de mètres de là le clocher de Notre-Dame de l’Heure et son horloge offerts aux Mossouliotes par l’impératrice Eugénie à la fin du XIXe siècle, à la suite de la première mission pontificale en Mésopotamie. En juin 2014, Daesh s’est emparé de la ville pour en faire sa capitale. Depuis la Grande mosquée Al-Nouri, son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, proclamait la création du califat islamique en Irak. Des milliers de livres et d’objets anciens furent détruits ou pillés. Daesh ferma les cafés et poursuivi les artistes. Les minorités religieuses avaient pour choix de se convertir ou mourir. Le couvent Al Saa’a – Notre-Dame de l’Heure – devint un lieu de formation de djihadistes, et sa maison de prière adjacente un lieu d’emprisonnement et de torture. Lors de sa déroute, en juillet 2017, Daesh décida de dynamiter le minaret Al-Hadba et la Grande mosquée Al-Nouri. Seule une chaine humaine formée par des habitants avait alors permis d’éviter la destruction totale de ces deux monuments.
Audrey Azoulay salue la renaissance de Notre-Dame de Paris, joyau du patrimoine mondial de l’UNESCO

Cinq ans après l’incendie dévastateur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’UNESCO salue la réussite de sa restauration et sa réouverture par la France. Ce monument de l’art gothique retrouve ainsi toute sa place au sein du site « Paris, rives de la Seine », protégé par l’UNESCO depuis 1991 en tant que patrimoine mondial de l’humanité. « L’émotion mondiale suscitée par l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019 est venu rappeler la place centrale qui est celle du patrimoine dans nos sociétés mais aussi dans le cœur de chacun d’entre nous. Cette restauration dans les règles de l’art, fruit d’un élan collectif mondial et du recours à de nombreux savoir-faire français ancestraux, ont permis à ce chef d’œuvre de retrouver toute sa splendeur. C’est la démonstration éclatante de l’attachement universel au patrimoine de l’humanité », se réjouit Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, qui prendra part samedi à la cérémonie officielle. En 2010, l’UNESCO décidait d’inscrire « le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier » sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité – remettant sur le devant de la scène l’un des derniers mouvements français d’enseignements des techniques professionnelles anciennes entre pairs. Les mouvements compagnonniques se sont appuyés sur cette inscription pour susciter une nouvelle génération de vocations, après des années de baisse du nombre de pratiquants. Quinze ans plus tard, cette pratique a été au cœur de la reconstruction de l’un des plus grands chefs d’œuvre de l’art gothique, la cathédrale Notre-Dame de Paris, démontrant une fois de plus le lien indissociable entre le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel. Les couvreurs-zingueurs et ornemanistes, dont les savoir-faire ont rejoint ces derniers jours la Liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO, ont également occupé un rôle clé dans cette restauration. Au travers de cette réouverture, c’est un ensemble de métiers du patrimoine qui s’en retrouve valorisé. Ces savoir-faire ont aussi été au cœur de la restauration des monuments emblématiques de la vieille ville de Mossoul, menée par l’UNESCO, qui s’achève cette année. Depuis l’incendie d’avril 2019 qui a entraîné l’effondrement de la charpente, l’UNESCO a suivi étroitement la restauration de la cathédrale menée par la France, celle-ci se tenant au cœur du site du patrimoine mondial « Paris, rives de la Seine ». Une mission d’experts s’est notamment rendue sur place en mars 2022, conduite par le Directeur du patrimoine mondial, afin d’apporter un soutien technique pour une restauration des lieux à l’identique. Le Comité du patrimoine mondial a évalué par trois fois l’état de conservation du site et l’avancement des travaux de Notre-Dame de Paris, confirmant leur « compatibilité » avec la valeur universelle exceptionnelle du bien. Le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO travaillera en 2025 à tirer les enseignements de cette restauration pour que les bonnes pratiques employées puissent être appliquées à d’autres monuments à travers le monde.
Les journalistes de plus en plus victimes de poursuites financières abusives, alerte l’UNESCO

Un nouveau rapport de l’UNESCO souligne l’augmentation alarmante des cas d’allégations de malversations financières visant à intimider et à réduire au silence les journalistes et les médias : sur 120 cas examinés par l’UNESCO entre 2005 et 2024, 60% sont survenus entre 2019 et 2023. « Les journalistes jouent un rôle essentiel pour la société en enquêtant sur les délits et en faisant progresser la transparence. Ils ne devraient jamais faire l’objet d’allégations infondées de malversations financières ou de harcèlement juridique visant à les réduire au silence. Ces procédés portent atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression de chacun d’entre nous. L’UNESCO appelle tous ses États membres à protéger les journalistes de ces pratiques », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. L’extorsion, l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent sont les accusations les plus fréquemment utilisées à tort contre les journalistes et les médias. Parmi les autres charges infondées, on trouve le chantage, le financement du terrorisme, la fraude, le détournement de fonds ou encore la réception illégale de fonds étrangers. Toutes ces attaques minent considérablement la confiance du public dans les journalistes et les médias. Un subterfuge pour priver les journalistes ou les médias de leurs ressources Contrairement aux affaires de diffamation, les accusations financières peuvent souvent être portées sans qu’aucun lien ne soit établi entre le contenu éditorial produit par le journaliste ou l’organe de presse et l’accusation elle-même, ce qui occulte le véritable motif de ces accusations. Les instigateurs des accusations financières portées contre les journalistes et les médias sont le plus souvent des acteurs étatiques. Le pouvoir exécutif peut aussi charger des organes administratifs, tels que les autorités fiscales, d’ouvrir des enquêtes pour contourner le système judiciaire. L’emploi abusif de la législation financière peut permettre aux autorités de geler les avoirs d’un journaliste ou d’un média de façon à réduire ses moyens de subsistance et à l’empêcher de poursuivre ses activités dans l’attente du procès. Ces accusations, lorsqu’elles conduisent à l’arrestation ou au gel des avoirs des cadres dirigeants d’une rédaction, peuvent entraîner la fermeture pure et simple du média. La crainte de loures difficultés financières chez les journalistes ou les organisations médiatiques peut également se traduire par une hausse de l’autocensure. Certaines régions plus touchées que d’autres Le rapport de l’UNESCO signale au moins 5 cas en Amérique latine et dans les Caraïbes ces trois dernières années, contre seulement 2 au cours des dix années précédentes. L’Afrique compte au moins 8 cas entre 2019 et 2023, contre 7 au cours pour l’ensemble des dix années précédentes. Parmi les cas recensés dans ces régions, l’évasion fiscale et l’extorsion sont les accusations les plus fréquentes et 9 personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement, la peine la plus élevée étant de 12 ans. Le problème est encore plus répandu en Europe de l’Est, en Asie et dans le Pacifique, en particulier en Asie centrale, avec 41 cas examinés entre 2020 et 2024, contre 19 cas au total pendant les douze années précédentes. Cette tendance est observée depuis le début des années 2010. En Asie du Sud, les accusations infondées d’extorsion sont constatées depuis le milieu des années 2000, avec également un recours fréquent à la limitation des financements étrangers et aux accusations de financer le terrorisme . Ce harcèlement survient souvent en période de manifestations, pendant les campagnes électorales et à l’approche d’événements internationaux majeurs, lorsque le pays et le gouvernement font l’objet d’une attention accrue de la part de la communauté internationale. La prolifération des attaques juridiques contre les journalistes est une tendance nouvelle qui comprend toute une série d’allégations criminelles. Les données présentées dans le rapport de l’UNESCO s’appuient sur des informations accessibles au public, combinées à une étude documentaire et à des entretiens avec des avocats, des journalistes et des experts de la liberté de la presse. Le nombre réel de cas est probablement plus élevé. Le rapport fait suite à l’analyse produite par l’UNESCO sur la tendance croissante du harcèlement juridique des journalistes en 2021 et en 2022. Les données de l’UNESCO s’appuient sur l’évaluation et l’analyse de 120 cas déclarés, mais est la dissimulation est vraisemblablement importante.
L’UNESCO désigne Rabat comme Capitale mondiale du livre 2026

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, annonce la désignation de Rabat (Maroc) comme Capitale mondiale du livre 2026, sur la recommandation du Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre. « Après Rio de Janeiro en 2025, je suis heureuse d’annoncer la désignation de Rabat comme Capitale mondiale du livre 2026. Rabat est un important carrefour culturel où le livre contribue à la transmission des savoirs et des arts dans toute leur diversité. L’industrie locale du livre, en plein essor, joue aussi un rôle crucial dans l’amélioration de l’éducation », salue la Directrice générale de l’UNESCO. Avec 54 maisons d’édition, le 3e plus grand salon international du livre et de l’édition en Afrique et un nombre croissant de librairies, l’industrie du livre n’est pas seulement un élément vital de l’économie créative de la ville, mais aussi un puissant moteur de la démocratisation du savoir. L’UNESCO et le Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre ont reconnu Rabat pour son engagement clair en faveur du développement de la littérature, de l’autonomisation des femmes et des jeunes par la lecture et de la lutte contre l’analphabétisme, en particulier dans les communautés les moins favorisées. En tant que Capitale mondiale du livre pour 2026, Rabat conduira une série d’actions pour donner accès au livre et soutenir l’industrie locale de l’édition. Elle lancera aussi une initiative majeure pour renforcer l’accès de tous ses citoyens à l’alphabétisation. Ces actions contribueront à une croissance économique durable et aux avancées sociales de la ville. L’année de célébration débutera le 23 avril 2026, à l’occasion de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. À propos des capitales mondiales du livre Les villes désignées comme capitale mondiale du livre de l’UNESCO s’engagent à promouvoir le livre et la lecture pour tous les âges et tous les groupes, à l’intérieur et au-delà des frontières nationales, et à organiser un programme d’activités pour l’année. Vingt-sixième ville à porter ce titre depuis 2001, Rabat succède à Madrid (2001), Alexandrie (2002), New Delhi (2003), Anvers (2004), Montréal (2005), Turin (2006), Bogota (2007), Amsterdam (2008), Beyrouth (2009), Ljubljana (2010), Buenos Aires (2011), Erevan (2012), Bangkok (2013), Port Harcourt (2014), Incheon (2015), Wroclaw (2016), Conakry (2017), Athènes (2018), Sharjah, (2019), Kuala Lumpur (2020), Tbilissi (2021), Guadalajara (2022), Accra (2023), Strasbourg (2024) et Rio de Janeiro (2025). Le Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre de l’UNESCO est composé de représentants de la Fédération européenne et internationale des libraires (EIBF), du Forum international des auteurs (IAF), de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques (IFLA), de l’Association internationale des éditeurs (UIE) et de l’UNESCO.
Cameroun : l’UNESCO mobilise 44,5 M$ pour l’éducation

En visite officielle à Yaoundé, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a annoncé la mobilisation de 44,5 M$ pour l’éducation au Cameroun. Ils financeront notamment la modernisation des programmes scolaires et la formation de plus de 28 000 professionnels de l’éducation. « Le Cameroun a fait de l’éducation une priorité et il était essentiel pour l’UNESCO de lui apporter son soutien. Grâce au Partenariat mondial pour l’éducation, nous mobilisons aujourd’hui un montant de 44,5M$ pour donner un véritable coup d’accélérateur à l’amélioration du système scolaire du pays », a déclaré lundi Audrey Azoulay, en marge des célébrations de la Journée internationale de l’alphabétisation à Yaoundé. « C’est un nouvel exemple de l’engagement résolu de l’UNESCO à accompagner tous ses Etats membres vers l’accès universel à l’éducation », a-t-elle ajouté. Avec ces financements, l’UNESCO et le Cameroun travailleront ensemble à moderniser les programmes scolaires avec une priorité donnée à l’enseignement multilingue. L’Organisation fournira plus de 4 millions de manuels scolaires et de guides pédagogiques. Elle soutiendra également la formation de 15 000 enseignants, de 13 000 directeurs d’école, de formateurs et de responsables pédagogiques. Enfin, cette réforme prioritaire prévoit la distribution de repas scolaires aux enfants des familles les plus modestes pour soutenir leur scolarisation. Cette initiative au Cameroun vient s’ajouter à celles déjà engagées par l’UNESCO dans de nombreux autres pays d’Afrique. Ces dernières années, l’Organisation a notamment mobilisé 15,7M$ pour l’éducation au Burundi, 39,5M$ en Côte d’Ivoire, 10,7M$ au Congo et 48,2M$ au Tchad, là encore dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation. Alors que l’Union africaine a dédié l’année 2024 à l’éducation, l’UNESCO confirme ainsi son rôle de partenaire de premier plan des Etats africains dans ce domaine. 20 pays d’Afrique vont avoir accès à la chaîne TV éducative de l’UNESCO Dans le cadre de sa visite, Audrey Azoulay s’est également rendue au Centre d’éducation à distance de Yaoundé, créé en 2020 pour assurer la continuité des apprentissages au cœur de la pandémie de COVID-19. L’urgence passée, ce centre a trouvé une nouvelle vocation en diffusant des contenus éducatifs qui bénéficient aux élèves qui résident dans les zones les plus reculées du pays. Il compte aujourd’hui plus de 300 enseignants qui ont déjà produit plus de 1800 cours multilingues couvrant toutes les disciplines de l’enseignement secondaire général et technique et qui sont diffusés en ligne. Le Centre de Yaoundé va prendre un nouvel essor cette année, en accueillant les premiers studios d’enregistrement d’EDUCA-TV, la nouvelle chaîne éducative de l’UNESCO. Diffusée 24h/24 et 7j/7, cette chaine de télévision proposera deux grands types de programmes : des contenus scolaires pour préparer les examens et des contenus d’éducation non-formelle sur des enjeux comme la santé publique, la protection de l’environnement ou encore l’éducation aux médias et à l’information. Elle sera accessible gratuitement dans vingt pays de la région. Le Cameroun salué pour son éducation multilingue La Directrice générale de l’UNESCO a également participé aux célébrations de la Journée internationale de l’alphabétisation, accueillies cette année par le Cameroun à l’initiative du Président Paul Biya. L’évènement a été l’occasion pour Audrey Azoulay de saluer l’action du Cameroun pour une éducation multilingue, tout en rappelant que 40% des citoyens à travers le monde n’ont toujours pas accès à une éducation dans leur langue natale. Ces célébrations ont été marquées par la remise des Prix internationaux de l’alphabétisation de l’UNESCO qui distinguent chaque année des projets modèles à travers le monde. Les six lauréats – originaires d’Autriche, d’Egypte, du Ghana, d’Indonésie, du Nigéria et du Panama – ont reçu des dotations allant de 20.000 à 30.000$ pour soutenir la poursuite de leur projet. L’alphabétisation reste un défi mondial majeur : 754 millions d’adultes aujourd’hui (plus de 15 ans) ne savent ni lire ni écrire, dont près de deux tiers des femmes. Et trois quarts des enfants âgés de 10 ans dans les pays en développement ne sont pas en mesure de lire et de comprendre un texte simple. L’UNESCO en appelle ainsi à la mobilisation de tous les Etats pour faire de l’éducation une réalité pour toutes et tous.
Patrimoine immatériel de l’UNESCO : 55 nouvelles inscriptions pour les 20 ans de la Convention

Le Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni à Kasane (Botswana) du 5 au 8 décembre, a inscrit 55 nouveaux éléments culturels sur les Listes du patrimoine culturel immatériel, à l’initiative de 72 pays. Ce Comité fut aussi l’occasion de célébrer le 20ème anniversaire de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui rassemble aujourd’hui 181 Etats Parties et plus de 700 traditions et pratiques culturelles. 55 nouvelles inscriptions Du 5 au 8 décembre s’est tenue la 18e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde de ce patrimoine vivant, sous la présidence du Botswana. A l’issue des débats, les 24 Etats membres du Comité ont décidé l’inscription de 55 nouveaux éléments culturels dont 6 éléments sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, 45 éléments sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et 4 éléments au Registre de bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Avec ces nouvelles inscriptions, ce sont aujourd’hui 730 éléments culturels répartis dans 145 pays qui font partie du patrimoine vivant de l’UNESCO. Le Comité a également décidé d’accorder deux Assistances internationales : l’une au Zimbabwe et l’autre au Paraguay, d’un montant respectif de 321 300 dollars et 74 500 dollars. Depuis la création de la Convention, l’UNESCO a financé par ce biais plus de 140 projets de sauvegarde répartis dans plus de 70 pays, pour un total de plus de 12 millions de dollars. Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO, a félicité « toutes les communautés et les Etats dont le patrimoine vivant fait aujourd’hui partie de notre culture commune », rappelant que « cette Convention est un outil puissant pour sauvegarder la diversité culturelle et les identités locales dans le contexte de la mondialisation ». Dans plus de la moitié des pratiques inscrites cette année, la transmission des pratiques culturelles se fait dans le cadre intrafamilial, de génération en génération. Cette caractéristique rappelle que le patrimoine culturel immatériel, tel que défendu et promu par l’UNESCO, est un patrimoine vivant sauvegardé grâce à l’action de transmission entre les individus, notamment au sein des familles, entre les parents et leur descendance. Le rôle clef des femmes dans la sauvegarde et la transmission des pratiques est également au cœur de ces nouvelles inscriptions. Elles sont de véritables gardiennes des traditions, qui sont aussi souvent source d’émancipation et d’autonomisation. Pour la première fois depuis 2008, le Comité a inscrit cette année un nombre record de 12 éléments du continent africain, démontrant à quel point toutes les régions du monde se sont saisies de cette Convention avec le même dynamisme et la même capacité à inscrire des pratiques. 12 inscriptions multinationales ont également été saluées par le Comité, car la Convention a aussi un rôle important de catalyseur du dialogue culturel par-delà les frontières. Cette année 2023 marque également la première inscription au patrimoine vivant de l’UNESCO pour 5 pays : Angola, Bahamas, Cameroun, Djibouti et Grenade. 20 ans d’action pour sauvegarder le patrimoine vivant des communautés Célébrant cette année au Botswana son 20ème anniversaire, la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a transformé radicalement la façon de penser le patrimoine. « Grâce à cette Convention, la définition même de patrimoine culturel a été étendue. Elle n’est plus seulement affaire de monuments, de sites ou de pierres. Elle reconnaît que le patrimoine est aussi vivant, qu’il peut être chanté, écrit, écouté, touché. Chacun de nous porte une part de ce patrimoine et en est le garant, » a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. La Convention porte aujourd’hui la voix de millions de praticiens et membres de communautés locales à travers le monde, dont les savoir-faire, les rituels, les traditions et les manifestations sont sauvegardés et soutenus par l’ensemble de la communauté internationale. Placés au cœur des processus d’inscription et de sauvegarde, les communautés locales, souvent autochtones, sont depuis 20 ans placés au cœur de cette Convention. Au-delà des inscriptions, l’UNESCO accompagne depuis 20 ans les Etats parties pour qu’ils transposent les règles et principes de la Convention dans leur droit national. Ainsi, le patrimoine immatériel bénéficie aujourd’hui dans la plupart des pays d’un cadre juridique de sauvegarde, ainsi que de programmes éducatifs et économiques – sur le même principe qu’il en existe pour le patrimoine bâti. La prochaine réunion du Comité aura lieu en décembre 2024 sous la présidence du Paraguay.
Le nombre d’enfants non scolarisés dans le monde a augmenté de 6 millions

Le nombre d’enfants n’allant pas à l’école a augmenté de six millions depuis 2021, selon de nouvelles données présentées lundi par l’UNESCO, pour qui cela compromet les objectifs des Nations Unies en matière d’éducation et exige une action rapide des Etats. « L’éducation est en état d’urgence. Si des efforts considérables ont été déployés au cours des dernières décennies pour assurer une éducation de qualité pour tous, les données de l’UNESCO démontrent que le nombre d’enfants non scolarisés est aujourd’hui en hausse. Les États doivent se remobiliser de toute urgence s’ils ne veulent pas sacrifier l’avenir de millions d’enfants », a déclaré la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay. Les chiffres sont publiés alors que les Etats membres des Nations Unies sont réunis lundi et mardi au siège de l’ONU à New York pour un Sommet des objectifs de développement durable. 250 millions d’enfants et de jeunes non scolarisés Selon les chiffres de l’UNESCO, le nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés s’élève désormais à 250 millions. L’augmentation observée depuis 2021 est en partie due à l’exclusion massive des filles et des jeunes femmes de l’éducation en Afghanistan, mais elle s’explique également par la constante stagnation des progrès de l’éducation dans le monde. Ce bilan compromet l’objectif de développement durable (ODD) 4 des Nations Unies, qui fixe l’objectif d’une éducation de qualité pour tous d’ici à 2030 et prend en compte sept indicateurs principaux : l’éducation préscolaire, la fréquentation scolaire, l’achèvement des études et l’apprentissage, la formation des enseignants, l’égalité des genres, et les dépenses publiques. Selon l’analyse de l’UNESCO, si les pays s’employaient à atteindre les objectifs nationaux fixés par cet objectif de développement durable, 6 millions d’enfants supplémentaires en âge d’entrer à l’école primaire seraient aujourd’hui dans des établissements préscolaires, 58 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes supplémentaires seraient scolarisés, et au moins 1,7 million d’enseignants d’école primaire supplémentaires seraient formés. Les engagements des Etats doivent être honorés Il y a un an, lors du Sommet des Nations Unies sur la transformation de l’éducation, 141 pays se sont engagés à transformer leurs systèmes éducatifs afin d’accélérer les progrès vers la réalisation de l’objectif de développement durable 4. Parmi eux, 4 pays sur 5 se sont fixés pour objectif de faire progresser la formation et le développement professionnel des enseignants, 7 sur 10 se sont engagés à augmenter ou à améliorer leur niveau d’investissement dans l’éducation et 1 sur 4 à augmenter le soutien financier aux repas scolaires. « Ces engagements doivent maintenant se traduire en actes. Il n’y a plus de temps à perdre. Pour atteindre l’ODD 4, un enfant doit être inscrit à l’école toutes les deux secondes d’ici à 2030 », a expliqué Audrey Azoulay. Pour que les pays atteignent leurs objectifs, il faut que 1,4 million d’enfants soient scolarisés dans l’enseignement préscolaire chaque année jusqu’en 2030, et que les taux d’achèvement du cycle primaire soient presque triplés. Des progrès trop lents depuis 2015 Selon le Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2023 de l’UNESCO, le pourcentage d’enfants achevant le cycle primaire a augmenté de moins de 3 points depuis 2015, pour atteindre 87%. Le pourcentage de jeunes achevant le cycle secondaire a quant à lui augmenté de moins de 5 points pour atteindre 58%. Parmi les 31 pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire faible qui mesurent les progrès de l’apprentissage à la fin de l’école primaire, le Viet Nam est le seul pays où la plupart des enfants atteignent un niveau de compétence minimal en lecture et en mathématiques. À l’échelle mondiale, le taux d’alphabétisation des jeunes a progressé de moins d’un point de pourcentage. Le taux de participation des adultes à l’éducation (formelle ou non formelle) a chuté de 10%, une baisse principalement due à la pandémie de COVID-19.
Les États-Unis annoncent leur intention de réintégrer l’UNESCO en juillet

La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a réuni ce midi (lundi 12, Dnr) les représentants des 193 États membres de l’UNESCO pour les informer que les États-Unis d’Amérique lui ont communiqué officiellement leur décision de réintégrer l’Organisation à compter de juillet 2023 sur la base d’un plan de financement concret. Le Département d’État américain salue en effet dans une lettre adressée à la Directrice générale la façon dont l’UNESCO s’est attelée ces dernières années à relever les défis émergents, a modernisé sa gestion et réduit les tensions politiques. Élue à la tête de l’UNESCO en novembre 2017, Audrey Azoulay a conduit des médiations permettant d’apaiser les tensions politiques et de trouver des consensus sur les sujets les plus sensibles comme le Moyen-Orient. De nouvelles initiatives ont été menées permettant à l’UNESCO de se saisir pleinement des défis contemporains – tels que l’éthique de l’intelligence artificielle ou la protection des océans – tandis que de nouvelles campagnes emblématiques de terrain – à l’image de la reconstruction de la vieille ville de Mossoul en Irak – ont permis à l’Organisation de renouer avec ses ambitions historiques. Enfin, les réformes administratives déployées depuis 2018 ont rendu l’UNESCO plus efficace et financièrement plus saine. Ce retour annoncé des États-Unis est rendu possible par l’accord trouvé au Congrès en décembre 2022 autorisant des contributions financières à l’UNESCO. En effet, les États-Unis avaient suspendu leur contribution en 2011 du fait de leur législation nationale, puis avaient notifié le 12 octobre 2017 leur décision de se retirer juridiquement de l’Organisation. Le plan proposé doit désormais être soumis à l’approbation de la Conférence générale des États membres de l’UNESCO – des États membres ont demandé la tenue d’une session extraordinaire à brève échéance pour en décider.