Côte d’Ivoire. Entre Alassane Ouattara et Tidjane Thiam, le courant n’est jamais vraiment passé

LU QUELQUE PART. Entre Alassane Ouattara et Tidjane Thiam, deux fortes personnalités, le courant n’est jamais vraiment passé. Les égos sont à vif. Dans l’entourage de l’opposant, on soupçonne le pouvoir d’enquêter sur lui à la recherche du moindre dossier qui pourrait l’affaiblir. « Tidjane ne pourra éviter la discussion avec Ouattara, plaide une des personnalités favorables à un rapprochement. Il faut qu’ils s’entendent en regardant l’intérêt supérieur de la nation. Le chef de l’Etat n’a pas de dauphin à même de conduire la destinée du pays après les décès d’Amadou Gon Coulibaly et d’Hamed Bakayoko (ndlr : tous anciens Premiers ministres) » L’Opinion N°2662 daté des 15 et 16 décembre 2023 (France)
3e mandat de Alassane Dramane Ouattara: le point de vue de Nathalie Yamb

Proposition du Roi Mohammed VI pour une initiative africaine pour lutter contre le Coronavirus (COVID-19)

Le Souverain marocain s’est entretenu téléphoniquement, le 13 avril 2020, avec les Présidents de la république de Côte d’Ivoire et du Sénégal, respectivement Leurs Excellence Messieurs Alassane Dramane Ouattara et Macky Sall. Au cours de ces entretiens Sa Majesté le Roi Mohammed VI a proposé le lancement d’une initiative de Chefs d’État africains en vue d’établir un cadre opérationnel à même d’accompagner les pays africains dans leurs différentes phases de gestion de la pandémie du Coronavirus (COVID-19) suite à son évolution alarmante sur le continent africain. Cette nouvelle initiative pragmatique du Roi du Maroc est orientée vers l’action et permet un partage d’expériences et de bonnes pratiques afin de faire face à l’impact sanitaire, économique et social du COVID-19. La vision Royale, novatrice, audacieuse, déclinée par des engagements fermes et immuables du Maroc envers son continent d’appartenance, sa famille institutionnelle et ses sœurs et frères africains, a été saluée avec solennité et admiration d’un bout à l’autre du monde. Elle consacre le Roi du Maroc en qualité de Chef d’État habilité à en appeler à la mise en œuvre d’une solidarité africaine face au COVID-19 et ce, en raison des réticences anachroniques des pays riches ou aux proclamations vertueuses de certains de leurs dirigeants qui n’en démordent pas de s’engloutir dans leurs égoïsme nationaux. A rappeler qu’à ce jour, l’Afrique recense 14.525 cas confirmés de coronavirus, dont 788 décès et 2.570 personnes déclarées guéries, selon le Centre pour la Prévention et le Contrôle des Maladies de l’Union Africaine. Quatre pays ont déjà dépassé la barre des 1.000 cas. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, de l’Egypte et du Maroc. Et s’il fallait une preuve supplémentaire de l’attachement du Roi Mohammed VI à l’Afrique, la période de crise due au COVID-19 subie par la planète entière, nous l’aura fournie allégrement et ce, avant même que le Président français, Emmanuel Macron, n’en évoque du bout des lèvres, dans son intervention du 13 avril 2020, l’impératif de soutenir l’Afrique. Le Roi Mohammed VI n’oublie l’Afrique, son Afrique et ses peuples. Il secoue le cocotier de l’indifférence, des attentismes des autres, il n’en a cure. Farid Mnebhi.
Libération des prisonniers politiques : Le C.A.C.I prend acte mais exige le départ de M. Alassane Dramane Ouattara

TRIBUNE. Nous publions ci-dessous, la position et l’analyse du Comité d’actions pour la Côte d’Ivoire aux Etats-Unis (CACI-USA) concernant les récents événements en Côte d’Ivoire. Le contexte Le 6 août 2018, la veille de la célébration de « l’indépendance » de la Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara a annoncé des décisions dont les plus importantes sont une ordonnance portant « amnistie » pour 800 personnes que son régime illégitime accuse d’avoir commis des exactions durant la crise de 2010-2011 et la réforme de la Commission Electorale Indépendante (C.E.I). Au nombre des personnes « amnistiées » figurent Mme. Simone Ehivet-Gbagbo, MM. Lida Kouassi Moise, Assoa Adou, et bien d’autres. L’annonce de cette décision et la libération effective des personnes concernées ont donné lieu à des célébrations dans les familles biologiques et politiques. Sans s’opposer à cette liesse, le Comité d’Actions pour la Côte d’Ivoire (C.A.C.I.) s’interroge sur le sens et les fondements de cette « amnistie » inattendue. Pourquoi maintenant ? Cette « amnistie » pourra-t-elle favoriser la réconciliation en Côte d’Ivoire ? Avons-nous des raisons suffisantes de célébrer cette « amnistie » ? Les observations du C.A.C.I Le C.A.CI fait les observations suivantes. Il y a une simultanéité intéressante entre le récent rapport de l’Union Européenne qui accuse M. Alassane Ouattara de « refuser tout dialogue » et l’annonce de cette « amnistie ». C’est d’autant plus intéressant que pendant sept ans, M. Alassane Ouattara a rejeté tous les appels à libérer les prisonniers et engager un vrai dialogue avec les partis politiques parce que les rapports de l’Union Européenne et la France lui étaient favorables. Aujourd’hui, il est juste de dire que M. Alassane Ouattara a la pression de cette Union Européenne qui, en réalité, à travers la France, est responsable de l’instabilité politique en Côte d’Ivoire. Sur le plan national, « l’amnistie » intervient au moment où l’alliance entre le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Rassemblement des Républicains (RDR) s’effrite. Non seulement le PDCI n’a pas participé à la création du parti unifié, mais aussi, il a annoncé son retrait des activités du RHDP. Ce retrait établit un nouveau rapport de force et confine le RDR dans sa vraie position de parti minoritaire. Comme le PDCI, le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI) s’est éloigné du RDR en promouvant la candidature de M. Soro Guillaume aux élections de 2020. La rupture idéologique du RACI accentue aussi l’isolement du RDR. Aujourd’hui, des acteurs politiques souhaitent une alliance entre le PDCI, le Front Populaire Ivoirien (F.P.I.) et Ensemble pour la Démocratie (E.D.S). Si elle voyait le jour, cette alliance consacrerait la descente rapide du RDR à l’enfer politique. En sept ans de pouvoir inconstitutionnellement acquis en 2011, M. Alassane Ouattara a œuvré plus à détruire le tissu sociologique ivoirien à tel point que la libération et/ou l’arrêt des poursuites contre ces 800 personnes et la réforme de la CEI ne suffisent pas pour déclencher un vrai dialogue national. Sur le plan juridique, « l’amnistie » semble dire que les procédures judiciaires engagées par M. Alassane Ouattara contre les 800 personnes étaient transparentes et équitables. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Nous avons plutôt assisté à des procédures extra-judiciaires qui continuent de causer la violation des droits des personnes et la mort de plusieurs autres. L’ordonnance de M. Alassane Ouattara exclut « une soixantaine » de personnes, « militaires et/ou membres de bandes armées que son régime accuse d’avoir commis des crimes de sang. » Cette exclusion est contraire à l’objectif de la réconciliation puisque les vrais auteurs des crimes de sang et crimes économiques en Côte d’Ivoire sont les rebelles des « Forces Nouvelles » avec qui il partage son pouvoir. Donc, ne pas libérer les militaires qui ont loyalement et vaillamment défendu la République, relève plutôt du chantage auquel le régime de M. Alassane Ouattara a habitué les Ivoiriens et Ivoiriennes. Les réactions de joie que nous observons depuis l’annonce de cette « amnistie » sont normales. Cependant, elles doivent être mesurées pour ne pas conduire l’opposition à relâcher la pression. La sortie de prison des 800 personnes doit être appréciée comme un moment important dans la remobilisation des forces pour mettre fin à l’imposture de M. Alassane Ouattara et de son régime. La position du C.A.C.I A la suite de l’analyse qui précède, Le C.A.C.I, qui milite pour l’unité nationale, la démocratie, et la souveraineté en Côte d’Ivoire réaffirme que la libération de TOUS LES prisonniers politiques y compris le Président Laurent Gbagbo et le Camarade Blé Goudé est une étape nécessaire à la réconciliation nationale. Le C.A.C.I prend acte de la libération des 800 personnes, réaffirme sa solidarité à ces personnes et à leurs familles et salue la mémoire de celles qui sont décédées en prison ou en exil. Le C.A.C.I. invite les Ivoiriens et Ivoiriennes, les partis politiques, les organisations de la société civile, les patriotes, les souverainistes, et tous ceux et toutes celles qui sont fidèles aux intérêts supérieurs de la Côte d’Ivoire à demeurer intransigeants face à M. Alassane Ouattara dont le régime perfide et violent nous a habitués à des pirouettes. Le C.A.C.I. refuse de saluer « l’amnistie » de M. Alassane Ouattara parce qu’elle reflète sa dictature. En effet, cette amnistie confirme l’idée que M. Alassane Ouattara s’est investi du pouvoir de faire et défaire la condition des citoyens de la Côte d’Ivoire. Il aurait plutôt fallu à M. Alassane Ouattara de profiter de son discours pour présenter ses excuses à ceux/celles et aux familles à qui il a injustement privé de leurs droits et libertés durant toutes ces années. Comme on le dit chez nous, « on ne remercie pas un voleur qui ramène l’objet volé à son propriétaire. » Le C.A.C.I. réaffirme avec force que la sortie de crise, la réconciliation, et la paix en Côte d’Ivoire passent incontestablement par le départ de M. Alassane Ouattara du pouvoir et la mise sur pied d’une transition politique. Des aspects de la structuration, durée, et mission de cette