Guinée/N’zérékoré : le Chef de l’Etat officie la célébration de la Journée internationale des droits des femmes
Le Président de la Transition était à N’Zérékoré ce mercredi 8 mars 2023, où il a officié la célébration de la Journée internationale des droits de la femme autour du thème : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». C’est la place des martyrs de N’Zérékoré pleine à craquer, qui a servi de cadre aux festivités de cette journée. Les femmes de la capitale de la Guinée Forestière habillées en tissu traditionnel et accompagnées par toutes les couches socio-professionnelles, étaient massivement mobilisées pour exprimer leur soutien à la politique de refondation du Colonel Mamadi Doumbouya. Elles ont surtout remercié le Chef de l’Etat pour la subvention non remboursable qu’il a accordée à plus de 300 groupements féminins du pays. C’est à 10 heures 40 minutes que le Président-Colonel Mamadi Doumbouya est arrivé à la place des martyrs où il a reçu des ovations nourries teintées de chants et danses des populations de la Forêt. Autant de gestes qui dénotent la satisfaction des populations de cette localité de le compter parmi elles à cette grandiose cérémonie. Au nom des populations des 6 Préfectures de la Région, Almamy Kéita, Gouverneur de N’Zérékoré, a salué les actes positifs posés par le Colonel Mamadi Doumbouya depuis le 5 septembre 2021. Des actes au nombre desquels, il a cité l’organisation des Assises nationales, la lutte contre la corruption, la réalisation des infrastructures. Pour lui, le choix que le Chef de l’Etat a porté sur sa collectivité pour célébrer cette journée, est une marque de reconnaissance et de sympathie. De ce fait, il a rassuré du soutien total des populations du Sud-est de la Guinée à la politique de refondation du pays. La représentante du Système des Nations Unies à la cérémonie, Mme Doumbouya, Mariama Conté, a exprimé toute sa reconnaissance aux autorités guinéennes pour leurs efforts constants en faveur des femmes et des filles de Guinée. Elle a souligné qu’à travers les agences des Nations Unies en Guinée, plusieurs initiatives concourant à l’intégration numérique des femmes, ont été lancées. Pour cela, Mariama Conté a rassuré du soutien du Système des Nations Unies à la Guinée dans ce processus. La ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Louopou Lamah, a magnifié l’appui financier que le Chef de l’Etat a apporté aux femmes pour leurs activités génératrices de revenus. Pour elle, cela dénote l’importance que le Président de la Transition accorde à la couche féminine guinéenne. Ces discours ont été entrecoupés par des prestations des artistes de la zone forestière, émerveillant ainsi le public rassemblé. Le Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a tout d’abord rendu un vibrant hommage aux femmes pour leurs efforts en faveur de la cohésion sociale et la paix à N’Zérékoré. Après avoir exprimé toute l’attention qu’il accorde à la femme guinéenne, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur son rôle incontournable dans la stabilité du pays. Aussi, le Colonel Mamadi Doumbouya a-t-il rassuré de la poursuite de son appui à l’autonomisation et à la formation des femmes guinéennes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le Chef de l’Etat a invité ces femmes à s’impliquer davantage pour une transition réussie.
Maroc. Les NTIC, une avancée technologique à double tranchant pour les femmes
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) apportent confort et progrès. Cependant, la prolifération de celles-ci n’a pas que des avantages. Le revers de la médaille est qu’elles contribuent aussi à l’émergence de la violence numérique, sous toutes ses formes, à l’égard des femmes. C’est ce qui ressort sans équivoque de la récente note d’information du Haut-commissariat au plan (HCP), publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la femme – 2023, placée, cette année, sous le thème «Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». L’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication contribue à hauteur de 19% à la violence à l’encontre des femmes En effet, selon une de analyse de l’organisme public, « avec cette prolifération des NTIC et l’expansion des réseaux sociaux, la violence numérique, sous toutes ses formes, a émergé », souligne-t-elle dans cette publication dont l’objet est d’apporter un éclairage sur les inégalités hommes-femmes en matière d’accès aux outils numériques et de cyber-violence à l’égard des femmes et des filles dans les espaces numériques. Il ressort des données publiées par le HCP qu’« avec une prévalence de 14%, près de 1,5 million de femmes sont victimes de violence électronique aux moyens de courriels électroniques, d’appels téléphoniques, de SMS, etc. », indique le HCP de même source. « Le risque d’être victime de ce type de violence est plus élevé parmi les citadines (16%), les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans (29%), celles ayant un niveau d’enseignement supérieur (25%), les célibataires (30%) et les élèves et étudiantes (36%) », précise-t-il. Dans sa note, le Haut-commissariat précise que cette forme de violence est dans 73% des cas le fait d’un homme inconnu. Quant au reste des cas de cyber-violence, il est intéressant de constater qu’« il revient, à part égale de près de 4%, à des personnes ayant un lien avec la victime notamment le partenaire, un membre de la famille, un collègue de travail, une personne dans le cadre des études ou un(e) ami(e) », souligne le Haut-commissariat de même source. En fin de compte, « cette forme de violence contribue à hauteur de 19% à l’ensemble des formes de violence à l’égard des femmes », conclut l’institution publique précisant que cette contribution s’élève à 34% pour les filles âgées de 15 à 19 ans et à 28% pour les femmes âgées de 20 à 24 ans. Dans sa note, le Haut-commissariat constate toutefois une amélioration de l’accès des femmes aux NTIC. Pour preuve, entre 2015 et 2020, la part des femmes, âgées de 5 ans et plus, possédant un téléphone mobile est passée de 92,2% à 94,9 % ; tandis que celle des hommes est passée de 95,5 % à 96,4% sur la même période. A noter que, durant le confinement, « le temps moyen d’utilisation des Smartphones, des tablettes ou ordinateurs pour la communication, la socialisation et les loisirs à travers les réseaux sociaux a été de 1h40mn pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 1h57mn par les hommes et 1h23mn les femmes, 2h01mn en milieu urbain et 1h01mn en milieu rural », rappelle le HCP. Selon les résultats de l’enquête par Panel sur les répercussions de la pandémie COVID-19 sur la situation des ménages, réalisée par le HCP en trois passages entre 2020 et 2022, ce temps été plus long parmi les jeunes de 18 à 24 ans (3h05mn), parmi ceux ayant le niveau d’enseignement supérieur (3h01mn) et ceux en cours d’études ou de formation (3h30mn), précise l’organisme. Le HCP rapporte, en outre, qu’avant le confinement, plus de la moitié des Marocains (51,5%) y ont consacré « plus de temps, 53,3% des hommes et 49,4% des femmes, 38,2% autant de temps, 38,4% des hommes et 37,8% des femmes, et 8,8% moins de temps, 7,1% des hommes et 10,8% des femmes ». Par ailleurs, poursuit le Haut-commissariat, 1,5% de la population, 1,2% des hommes et 2% des femmes, ont exercé cette activité pour la première fois pendant cette période. La détention d’un compte bancaire demeure marquée par un net écart entre les deux sexes Autre constat : à la sortie de la crise sanitaire, il a été constaté que « ce temps moyen a baissé à 48mn, 54mn pour les hommes et 42mn pour les femmes, 1h0mn pour les citadins et 26mn pour les ruraux ». Et le HCP de préciser : 1h35mn pour les personnes ayant le niveau des études supérieures, contre 17 min pour les sans niveau scolaire, 1h45mn pour les étudiants contre 50mn pour les actifs occupés et 37mn pour les femmes au foyer, 1h31mn pour les jeunes de 15 à 24 ans contre 36mn pour les personnes âgées de 45 à 59 ans. Enfin, toujours selon le Haut-commissariat, « au plan de la bancarisation, la détention d’un compte bancaire demeure marquée par un net écart entre les deux sexes : 71% des bancarisés âgés de 15 ans et plus sont des hommes et 29% des femmes. Alain Bouithy
Journée de la femme: A travail égal, salaire différent
Les écarts de rémunération entre hommes et femmes demeurent insupportablement élevés à l’échelle mondiale, avait déploré l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son « Rapport sur les salaires 2018/2019 » publié il y a quelques mois. Dans ce document, qui faisait état de la baisse de la croissance mondiale des salaires à son plus bas niveau depuis 2008, soit bien en-dessous des niveaux prévalant avant la crise financière mondiale, l’agence onusienne relevait que les femmes continuent d’être payées approximativement 20% de moins que les hommes. Ce qui fera dire à Guy Ryder, directeur général de l’OIT: «L’écart de rémunération entre hommes et femmes représente aujourd’hui l’une des plus grandes manifestations d’injustice sociale et tous les pays devraient essayer de mieux comprendre ce qu’il cache et de progresser plus rapidement vers l’égalité des genres». En détail, il avait été constaté que dans les pays à haut revenu, « c’est dans la partie haute de l’échelle des salaires que l’écart de rémunération entre hommes et femmes est le plus grand, tandis que dans les pays à bas revenu et à revenu intermédiaire l’écart de rémunération entre les sexes est plus fort parmi les travailleurs les moins bien rémunérés ». Selon les auteurs dudit rapport, l’analyse des données empiriques avait permis de montrer aussi que les explications traditionnelles, comme les différences de niveau d’éducation entre hommes et femmes qui occupent un emploi salarié, jouent un rôle limité pour expliquer les écarts de rémunération entre hommes et femmes. A ce propos, Rosalia Vazquez-Alvarez, économétricienne, avait fait remarquer à son tour que «dans de nombreux pays, les femmes sont plus éduquées que les hommes mais touchent des salaires inférieurs, même lorsqu’elles travaillent dans les mêmes catégories professionnelles». Selon cette spécialiste des salaires à l’OIT et coauteur du rapport, «les salaires des hommes et des femmes tendent aussi à être inférieurs dans les entreprises et les professions où la main-d’œuvre féminine est prédominante ». Analysant toujours les causes de l’écart de rémunération entre hommes et femmes, l’organisation avait également relevé que les mères perçoivent généralement des salaires inférieurs à ceux des femmes sans enfant à charge. Ce qui, avait-elle tenté d’expliquer, « peut être lié à une multitude de facteurs, dont les interruptions de carrière, les réductions du temps de travail, la moins bonne rémunération des postes permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale ou les décisions de promotion stéréotypées à l’échelon de l’entreprise ». Qu’à cela ne tienne, l’OIT s’était étonnée que « les faits montrent qu’avant même la maternité, les femmes subissent déjà une inégalité de rémunération », soulignant la nécessité de combattre les stéréotypes et la discrimination dès l’entrée sur le marché du travail. Quoi qu’il en soit, le principe sur l’égalité salariale, « A travail égal, salaire égal », bien connu des employeurs et rarement appliqué, est encore loin d’être appliqué. Alain Bouithy