Le poids de l’Europe dans les échanges commerciaux du Maroc recule à 63,4% en 2021

Le poids de l’Europe dans les échanges commerciaux du Maroc recule à 63,4% en 2021

Le commerce extérieur du Maroc reste largement dominé par les échanges avec l’Europe, particulièrement avec les pays de l’Union européenne, selon l’Office des changes. En effet, 63,4% des échanges commerciaux du Maroc ont été effectués avec l’Europe en 2021, a affirmé l’Office des changes dans son rapport annuel sur le commerce extérieur du Maroc en 2021 précisant que 83,6% de ces échanges ont été réalisés avec les pays de l’Union européenne. Les données recueillies montrent que les échanges avec l’Europe ont connu une augmentation de 20% (+90,5Mds DH) en 2021 atteignant 543,1 milliards de dirhams (MMDH) au lieu de 452,6 MMDH en 2020, a souligné l’Office constatant toutefois que le poids de ceux-ci dans le total des échanges du Maroc a accusé une baisse, passant de 66% en 2020 à 63,4% en 2021. Par pays, les échanges ont été effectués principalement avec l’Espagne (28,3%), la France (22,6%), l’Italie (7,5%), la Turquie (6,9%) et l’Allemagne (6%), a-t-il fait savoir dans son rapport annuel ajoutant que les transactions avec ces pays ont enregistré des progressions respectives de 20,2%, 13,4%, 21,5%, 30,6% et 6%. Au cours de l’année écoulée, les échanges du Maroc avec l’Asie ont progressé de 37,4% pour atteindre +43,9 MMDH. Leur part dans le total des échanges est ainsi passée de 17,1% en 2020 à 18,8% en 2021.  Selon le document, publié récemment, la Chine reste en tête des partenaires asiatiques avec une part de 40,3% en 2021, quand bien même celle-ci a accusé une baisse par rapport à 2020 (46%). Avec une valeur de 65 MMDH en 2021, les échanges commerciaux avec la Chine ont affiché une hausse de 20,4% (+11 MMDH) par rapport à 2020. Ils poursuivent ainsi leur progression pour la dixième année consécutive. Il est à souligner que les transactions effectuées avec les autres principaux partenaires asiatiques ont de même enregistré des augmentations en 2021. C’est notamment le cas de l’Inde, de l’arabie Saoudite et des Emirats arabes Unis dont les transactions ont crû respectivement de 46,5%, 81,1% et 81,5%, après avoir reculé  en 2020. Dans son rapport annuel, l’Office des changes fait également état d’une hausse de 27% (+20,7 MMDH) des échanges avec l’Amérique en 2021, en raison de  « l’augmentation des échanges, principalement avec le Brésil (+7,7 MMDH ou +42,6%) troisième pays client du Maroc depuis 2020, les Etats-Unis (+7,6 MMDH ou +21%), l’Argentine (+2,2 MMDH ou +26,9%) et le Mexique (+1,6 MMDH ou +59,9%) ». Après deux années de baisse, les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique sont repartis à la hausse en 2021. Ils ont en effet enregistré une progression de +29,8%, soit  +10,6MMDH. Selon le document, l’Egypte demeure pour la troisième année consécutive le principal partenaire africain du Royaume. Le pays des Pharaons est suivi de l’Algérie, de la Tunisie et de la Côte d’Ivoire, a indiqué l’Office des changes précisant que ces quatre pays représentent près de la moitié des échanges avec l’Asie (47,9%). En ce qui concerne les échanges avec l’Océanie, les données montrent qu’« ils restent limités et représentent 0,4% de nos échanges. Ils enregistrent une augmentation de 2,4 MMDH, générée en grande partie par la progression des échanges avec l’Australie de +2 MMDH », a-t-il fait savoir. Il est important de noter que, par continent, le Maroc présente un déficit commercial vis-à-vis de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique en 2021 et que la hausse des importations excède celle des exportations. Il faut aussi relever le fait que le déficit commercial vis-à-vis de l’Europe s’est creusé de 24,5%, passant de 83,8 MMDH en 2020 à 104,3 MMDH en 2021, du fait de la détérioration de la balance commerciale avec l’Espagne (-10,2 MMDH) et avec la Turquie (-5,8 MMDH), selon les explications de l’Office. Restons sur ce point pour dire, également, que le déficit commercial vis-à-vis de l’Asie s’est creusé de 19,9 MMDH et s’est établi à 83,4 MMDH en 2021 contre 63,5 MMDH l’année précédente. Cette situation s’explique principalement par « l’aggravation du déficit commercial vis-à-vis de la Chine, des Emirats arabes unis et de l’Arabie Saoudite », a estimé l’Office des changes. Avec -1,1 MMDH, le solde commercial avec l’Amérique s’est également dégradé au cours de l’année dernière, affichant ainsi un déficit de 22,8 MMDH contre 21,8 MMDH l’année précédente. Dans son rapport annuel, l’Office a toutefois assuré que « le creusement du déficit vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Argentine est compensé en partie par l’amélioration de l’excédent enregistré vis-à-vis du Brésil ». Enfin, selon la même source, la balance commerciale avec l’Afrique marque un excédent commercial de 6,3Mds DH, en baisse de 1,2 MMDH (-16%) par rapport à 2020. Pour les experts de l’Office des changes, cette situation provient essentiellement du creusement du déficit vis-à-vis de l’Egypte et l’Algérie. Alain Bouithy

Les phosphates et dérivés contribuent pour près de la moitié à la hausse des exportations marocaines en 2021

Les phosphates et dérivés contribuent pour près de la moitié à la hausse des exportations marocaines en 2021

En 2021, les exportations de marchandises (exprimées FAB) ont affiché une croissance de 25% (+65,8Mds DH), a indiqué l’Office des changes dans son rapport annuel sur le commerce extérieur du Maroc qu’il vient de  rendre public. Après un recul de 7,5% en 2020, elles se sont établies à 328,8Mds DH au lieu de 263,1Mds DH un an auparavant, selon le rapport, qui relate les statistiques annuelles des importations et des exportations de marchandises au titre de l’année 2021. Les phosphates et dérivés dont les exportations ont progressé en 2020, malgré la crise, ont poursuivi leur hausse au cours de l’année écoulée pour atteindre 80,3Mds DH, souligne le document notant ainsi une contribution pour près de la moitié (+44,7%) à la hausse des exportations globales. Portées par les ventes d’engrais naturels et chimiques (+60,2%), de l’acide phosphorique (+74,1%) et des phosphates (+21,9%), les exportations de phosphates et dérivés ont enregistré une croissance de 57,8% (+29,4Mds DH) durant cette même année, a indiqué l’Office des changes dans son rapport. Bien que fortement touchées en 2020, les exportations      du secteur de l’automobile sont de leur côté reparties à la hausse et ont même dépassé leur niveau d’avant-crise, a fait savoir l’OC précisant qu’elles ont affiché une progression de 11,3Mds DH, soit +15,6%, par rapport à 2020 et maintenu la position du secteur en tant que premier exportateur. Ayant atteint plus de 10,1Mds DH correspondant à une croissance de +34,7%,  les exportations de l’écosystème construction ont été à l’origine de cette hausse, selon l’Office des changes. Pour leur part, et après avoir enregistré une stabilité en 2020, les exportations du secteur «agriculture et agro-alimentaire» ont évolué à la hausse au cours de la même année. Les données relatives à cette période montrent qu’elles ont connu une progression de 11,4% équivalant à 7,1Mds DH, suite principalement à la hausse des ventes de l’industrie alimentaire (11,6%) et de l’agriculture, sylviculture, chasse (11,1%). Egalement en hausse, le secteur électronique et électricité a vu ses exportations croître de 30,2% ou +3,1Mds DH au titre de l’année 2021 après avoir stagné en 2020. D’après l’Office des  changes, «cette évolution est liée essentiellement à la hausse des exportations de fils, câbles et autres conducteurs isolés de l’électricité (+1,3Md DH) et de composants électroniques (+1,3Md DH)». Quant aux exportations du secteur textile et cuir et celles du secteur aéronautique, elles se sont redressées en 2021, après avoir accusé des baisses l’année précédente. Selon l’OC, les exportations du secteur textile et cuir ont progressé de 6,5Mds DH ou +21,7% et se sont établies à 36,4Mds DH, niveau proche de celui de 2019 (36,9Mds DH). Ce, en raison de la hausse des ventes de vêtements confectionnés et d’articles de bonneterie, qui ont atteint respectivement +4,5Mds DH et +1,7Md DH l’année écoulée. Enfin, suivant la même tendance, les exportations du secteur aéronautique ont bondi de 3,1Mds DH, soit +24,5% au titre de l’année 2021 sans que le secteur ne retrouve cependant son niveau d’avant-crise. Il est important de noter que les exportations du Maroc au titre de l’année dernière ont été prédominées par sept produits qui ont participé à hauteur de 55,2% au total des exportations. Selon l’Office des changes, il ressort des données recueillies que les engrais naturels et chimiques se sont classés en tête des produits exportés en 2021 (15,7%) suivis des voitures de tourisme (11,4%) et des fils, câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité (8,7%). Les vêtements confectionnés (6,9%) viennent en quatrième position, a poursuivi l’OC ajoutant qu’ils sont suivis de l’acide phosphorique (6%), des crustacés, mollusques et coquillages (3,5%) et des parties d’avions et d’autres véhicules aériens ou spatiaux (3%). Alain Bouithy

Maroc. La croissance économique à 7,9% en 2021

Maroc. La croissance économique à 7,9% en 2021

Le rebond de l’économie nationale  résulte d’une forte hausse de l’activité agricole, suite à une exceptionnelle campagne agricole, et des activités non agricoles Après une année 2020 marquée par une profonde récession de 7,2%, causée en particulier par la crise sanitaire du Covid- 19 qui a frappé plusieurs pans de l’économie nationale, le Maroc a retrouvé le chemin de la croissance en 2021. Dans une récente note d’information relative aux comptes nationaux provisoires de l’année 2021,  le Haut-commissariat au plan (HCP) indique que l’économie nationale a nettement rebondi l’an dernier enregistrant une croissance de 7,9%. En effet, « le Produit Intérieur Brut en volume a enregistré une croissance de 7,9% en 2021 au lieu d’un recul de 7,2% une année auparavant », a indiqué  l’institution publique chargée de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc. D’après l’organisme public, et après avoir mis à jour ses prévisions, ce rebond économique post-Covid « est le résultat d’une forte hausse de 17,8% de l’activité agricole suite à une exceptionnelle campagne agricole et de 6,6% des activités non agricoles ». Rappelons toutefois que la situation dans le secteur agricole n’est pas la même cette année et laisse présager des perspectives moins rassurantes. La forte baisse de la production des céréales en perspective en est un exemple inquiétant. Estimée à 32 millions de quintaux, la production prévisionnelle devrait, en effet, reculer de 69% par rapport à la campagne précédente, selon le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. A titre d’exemple, lors de la séance des questions orales, en mai dernier, les parlementaires ont été unanimes à considérer que l’agriculteur souffre en silence et attend des mesures d’exception pour sauver ce qui peut encore l’être. Autant dire que l’économie nationale ne devrait pas compter cette année sur une exceptionnelle campagne agricole. Quoi qu’il en soit, on retiendra que le secteur primaire a enregistré une forte croissance de 17,6% en 2021 au lieu d’un repli de 7,1% réalisé en 2020, en raison de la hausse de 17,8% de l’activité de l’agriculture au lieu d’une baisse de 8,1% et de 12,7% de celle de la pêche au lieu de 12,2% une année auparavant. Selon le Haut-commissariat, la valeur ajoutée du secteur secondaire a,  de son côté, connu une augmentation de 6,8% après un recul de 5,2%, suite à l’amélioration des valeurs ajoutées du bâtiment et travaux publics de 10,7% au lieu d’une baisse de 4,1%,  de l’«électricité, gaz, eau, assainissement et déchets » (6,5% au lieu d’une baisse de 1,3%) ainsi que des industries manufacturières (6,1% au lieu d’une baisse de 7,4%). Quant à la valeur ajoutée du secteur tertiaire, les chiffres révèlent qu’elle a connu une amélioration de 6,4% après avoir accusé une baisse de 7,9% en 2020. Des explications de l’organisme public, il ressort également que la VA de ce secteur a été marquée par la hausse des activités de l’hébergement et restauration (31,6% au lieu d’une forte baisse de 54,6%), des transports et entreposage (15,2% au lieu d’un recul de 28,5%), de la recherche et développement et services rendus aux entreprises (10% au lieu d’une baisse de 13,4%) ainsi que du commerce et réparation véhicules (7,9% au lieu d’un recul de 6,6%). D’après le Haut-commissariat, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a également été marquée par la hausse des activités des services financiers et assurances (4,6% au lieu de 0,6%), des services immobiliers (3% au lieu d’une baisse de 0,8%) et des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale (3% au lieu de 0,8%). Comme le relève, par ailleurs, la dernière note d’information du Haut-commissariat, il est important de souligner que la croissance de l’économie nationale a été également tirée par la demande intérieure. Dans le détail, « la demande intérieure a progressé de 9,1% au lieu d’une baisse de 6,5% en 2020, contribuant ainsi pour 9,8 points à la croissance économique nationale au lieu d’une contribution négative de 7,1 points », d’après le HCP. Le Haut-commissariat estime ainsi que les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 8,2% au lieu d’une baisse de 5,6%, contribuant pour 4,8 points à la croissance au lieu d’une contribution négative de 3,3 points. Il apparait en outre que la consommation finale des administrations publiques a affiché une augmentation de 5,6% au lieu d’une baisse de 0,5%, avec une contribution à la croissance de 1,1 point au lieu d’une contribution négative de 0,1 point. Quant à l’investissement brut, tout porte à croire qu’il « a connu une forte hausse de son taux d’accroissement passant de -11,9% en 2020 à 13,3% en 2021, avec une contribution à la croissance de 3,8 points au lieu de -3,6 points », a souligné le HCP. Il sied de noter que la croissance de l’économie a été réalisée dans un contexte marqué par une forte inflation et une aggravation du besoin de financement de l’économie nationale. Hausse du niveau général des prix, contribution négative des échanges extérieurs et aggravation du besoin de financement ont marqué cette année-là. En effet, après analyse de la situation, il ressort qu’aux prix courants, le PIB national a connu une forte hausse de 11,4% en 2021 au lieu d’une baisse de 7,1% une année auparavant, dégageant ainsi une forte hausse du niveau général des prix passant de 0,1% en 2020 à 3,2% en 2021. Selon le HCP, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 1,8 point au lieu d’une contribution négative de 0,1 point en 2020 ; tandis que le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi aggravé passant de 1,2% du PIB en 2020 à  2,3% en 2021.  Alain Bouithy

Les énergies renouvelables se taillent la part du lion des ajouts de capacité dans le monde en 2021

Les énergies renouvelables se taillent la part du lion des ajouts de capacité dans le monde en 2021

De nouvelles données publiées par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) montrent que les énergies renouvelables ont poursuivi leur progression et gagné du terrain malgré un contexte mondial difficile. À la fin 2021, la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables s’élevait à 3 064 gigawatts (GW), soit une augmentation du stock de ces énergies de 9,1 %. Bien que l’énergie hydroélectrique ait représenté la plus grande part de la capacité de production renouvelable totale dans le monde avec 1 230 GW, le rapport Renewable Capacity Statistics 2022 de l’IRENA montre que le solaire et l’éolien ont continué à dominer les nouvelles capacités de production. Ensemble, ces deux technologies ont contribué pour 88 % à la part de toutes les nouvelles capacités renouvelables en 2021. La capacité solaire est en tête avec une augmentation de 19 %, suivie par l’énergie éolienne, qui a renforcé sa capacité de production de 13 %. « Cette progression soutenue est un nouveau témoignage de la résilience des énergies renouvelables. Les excellentes performances enregistrées l’année dernière offrent aux pays la possibilité de bénéficier dans une encore plus large mesure des nombreux avantages socio-économiques des énergies renouvelables. Toutefois, malgré cette tendance mondiale encourageante, notre nouvelle publication Perspectives pour les transitions énergétiques mondiales montre que la transition énergétique est loin d’être suffisamment rapide ou généralisée pour éviter les conséquences désastreuses des changements climatiques », déclare Francesco La Camera, Directeur général de l’IRENA. « La crise énergétique que nous traversons actuellement vient confirmer que le monde ne peut plus compter sur les combustibles fossiles pour répondre à sa demande énergétique. Les fonds versés dans les centrales électriques à combustibles fossiles produisent des résultats indésirables, tant pour la survie d’une nation que pour celle de la planète. Les énergies renouvelables devraient devenir la norme dans le monde entier. Nous devons mobiliser la volonté politique pour accélérer le Scenario 1,5 °C. » Pour atteindre les objectifs climatiques, les énergies renouvelables doivent croître à un rythme plus rapide que la demande énergétique. Or, malgré une augmentation significative de l’utilisation des énergies renouvelables pour la production d’électricité, de nombreux pays n’ont pas encore atteint ce stade. En 2021, 60 % des nouvelles capacités ont été ajoutées en Asie, portant le total des capacités renouvelables à 1,46 térawatt (TW). La Chine a été le principal contributeur, avec un ajout de 121 GW à la nouvelle capacité du continent. L’Europe et l’Amérique du Nord, les États-Unis d’Amérique en tête, occupent respectivement la deuxième et la troisième place, avec un ajout de 39 GW pour la première et 38 GW pour la seconde. La capacité d’énergie renouvelable a augmenté de 3,9 % en Afrique et de 3,3 % en Amérique centrale et dans les Caraïbes. Malgré une croissance régulière, le rythme observé dans ces deux régions est beaucoup plus lent que la moyenne mondiale, ce qui souligne le besoin de renforcer la coopération internationale en vue d’optimiser les marchés de l’électricité et de stimuler les investissements massifs dans ces régions. Principales tendances par technologie : Énergie hydroélectrique : sa croissance a augmenté de façon continue en 2021, la mise en service de plusieurs grands projets ayant été reportée à cette année. Énergie éolienne : en 2021, son expansion s’est poursuivie, mais à un rythme plus lent qu’en 2020. (+93 GW contre +111 GW l’année précédente). Énergie solaire : avec l’augmentation des nouvelles capacités dans toutes les grandes régions du monde au cours des années précédentes, la capacité solaire mondiale totale dépasse aujourd’hui l’énergie éolienne. Bioénergie : l’expansion nette des capacités s’est accélérée en 2021 (+10,3 GW contre +9,1 GW en 2020). Énergie géothermique : la capacité géothermique a enregistré une croissance exceptionnelle en 2021, avec un ajout de 1,6 GW. Électricité hors réseau : la capacité hors réseau a augmenté de 466 MW en 2021 (+4 %) pour atteindre 11,2 GW. IRENA.

Maroc. Les performances économiques de 2021 ne sont qu’un rattrapage qui est par sa nature temporaire

Maroc. Les performances économiques de 2021 ne sont qu’un rattrapage qui est par sa nature temporaire

ECONOMIE. «Les performances (économiques) enregistrées en 2021 ne sont qu’un rattrapage qui est par sa nature temporaire», a affirmé le Centre marocain de conjoncture (CMC) dans sa dernière publication mensuelle «Maroc Conjoncture» n° 344 précisant qu’elles interviennent après des résultats médiocres observés en 2020. «Elles ne peuvent être en aucun cas considérées comme des résultats qui peuvent se prolonger dans le temps», a estimé le CMC dans ce spécial portant sur «L’instabilité des marchés : Quel programme de soutien au pouvoir d’achat?». Aussi, selon l’Observatoire privé et indépendant, «l’économie marocaine pourrait-elle connaître une décélération de son rythme de croissance au cours des prochaines années pour retourner progressivement à la normale», a-t-il prévenu dans ce nouveau numéro. Selon le Centre spécialisé dans l’analyse et le suivi de la conjoncture, la prévision et l’évaluation d’impact, «ce ralentissement prévisible contribuera à atténuer les tensions sur l’offre et les pressions inflationnistes, notamment avec un reflux des prix des produits alimentaires, qui ont atteint des niveaux élevés en 2021». Rappelons que la crise et ses effets négatifs n’ont pas épargné l’économie marocaine qui a en effet été frappée par un choc récessif sans précédent en 2020. Fort heureusement que «la reprise a été au rendez-vous l’année suivante», comme l’a relevé le CMC dans sa publication. Un retour qu’on a pu observer dans d’autres économies du monde touchée également par cette crise. Si l’accélération de la croissance en 2021 a pu bénéficier du ralentissement de la pandémie, de la bonne campagne agricole et de la relance de la demande extérieure, force est de constater qu’elle est restée fragile et inégale, a fait remarquer le CMC de même source. Aussi, bien que cette tendance à l’amélioration ait permis au marché de travail de se ressaisir, force est de constater qu’elle n’a pas été «en mesure de réduire substantiellement le chômage», a fait savoir le Centre qui note, en outre, que cette même «dynamique n’a pas été suffisante également pour réduire la pauvreté». Par ailleurs, même si elle reste modérée, l’inflation a connu une nette accélération par rapport à 2020, a poursuivi le CMC. Qu’à cela ne tienne, l’Observatoire privé et indépendant a toutefois noté que «l’économie marocaine a, aussi, réalisé d’autres résultats positifs» au cours de cette période. Le Centre en veut pour preuve qu’«elle est parvenue, grâce à une gestion judicieuse de ses finances, à contenir le déficit budgétaire dans des proportions modérées comparativement à d’autres pays semblables et à ne pas recourir aux marchés internationaux pour couvrir ses besoins de financement depuis décembre 2020». Quoi qu’il en soit, pour les experts du CMC, « ces résultats sont un révélateur de la capacité de l’économie marocaine à s’adapter aux changements qui s’opèrent dans son environnement et à saisir les opportunités qui s’offrent à elle pour améliorer ses performances, ses structures productives et éviter à la population marocaine de voir son niveau de vie se détériorer». Dans sa publication «Maroc conjoncture», le Centre marocain de conjoncture a toutefois estimé que les pouvoirs publics doivent s’efforcer de développer à l’avenir davantage les piliers de la compétitivité future. «C’est dans ce sens qu’une attention particulière doit être accordée au développement des investissements internationaux, à l’amélioration de la productivité ou encore aux termes de l’échange entre le Maroc et le reste du monde en vue de préserver les acquis d’avant la crise et de faire de la crise une opportunité pour améliorer sa compétitivité», a-t-il expliqué. Selon toujours le CMC, «les pouvoirs publics doivent également faire en sorte que l’inflation reste à un niveau bas, stable et prévisible pour préserver la valeur de la monnaie nationale et le pouvoir d’achat des ménages», a-t-il conclu. Alain Bouithy

Maroc. Le déficit commercial affiche un solde en hausse de 24,3% à fin 2021

Maroc. Le déficit commercial affiche un solde en hausse de 24,3% à fin 2021

Selon les chiffres définitifs du commerce extérieur à fin 2021, les échanges commerciaux de marchandises ont marqué un accroissement tant au niveau des importations qu’au niveau des exportations par rapport à l’année 2020. Après analyse des données recueillies par l’Office des changes au titre de l’année écoulée, il ressort que les importations ont enregistré une augmentation de 24,7% soit+104,6 milliards de DH pour atteindre une valeur de 527,4 milliards de DH en 2021 contre 422,9 milliards de DH une année auparavant. Au cours de la même période, les exportations se sont, de leur côté, améliorées de 25% soit +65,8 Milliards de DH passant de 263,1 milliards de DH en 2020 à 328,8 milliards de DH en 2021, indique un communiqué de l’Office des changes et du ministère de l’Economie et des Finances. Ainsi, le déficit commercial a affiché un solde en hausse de 24,3% équivalant à 38,8 milliards de DH se situant à 198,6 milliards de DH contre 159,8 milliards de DH, a indiqué l’Office des changes soulignant que le taux de couverture est, quant à lui, resté quasi-stable à 62,3%. Au niveau du compte courant, les chiffres se rapportant à ce volet montrent que « les résultats de la balance des paiements au titre de l’année 2021 font ressortir un déficit du compte des transactions courantes de 29,1 milliards de DH contre -13,4 Milliards de DH pour l’année 2020 soit une hausse de 15,7 Milliards de DH», a poursuivi l’organisme public Selon les explications de l’Office des changes, cette évolution est due d’une part, à l’accroissement des déficits enregistrés au titre des échanges de biens et du revenu primaire à concurrence de 31,4 Milliards de DH et 6,6 Milliards de DH respectivement et d’autre part, à la baisse de l’excédent de la rubrique des services passant de 63,6 Milliards de DH à 62,4 milliards de DH. L’Office des changes constate toutefois que « ces évolutions ont été partiellement contrebalancées par l’amélioration de l’excédent du revenu secondaire de 23,5 milliards de DH». Il est à noter qu’au cours de cette même période, le volume des transactions courantes s’est établi à 1.111,3 Milliards de DH en hausse de 21,6% ou 197,7 Milliards de DH sous l’effet combiné de l’augmentation des recettes courantes (+91 milliards de DH) et des dépenses courantes (+106,7 milliards de DH), a indiqué l’Office. Au niveau des investissements internationaux,  il apparait qu’à fin décembre dernier, « la position extérieure globale, qui reflète la situation patrimoniale de l’économie marocaine vis-à-vis du reste du monde, fait ressortir une situation nette débitrice de 771,3Millards de DH contre -765,2 Milliards de DH à fin septembre 2021 ». A en croire l’Office des changes, « cette situation résulte de la hausse simultanée des encours des engagements financiers (+15,9 milliards de DH) et des avoirs financiers (+9,8 milliards de DH) ». L’Office des changes note à ce propos que l’accroissement des engagements financiers a été conséquent durant cette période, principalement, de la progression de l’encours de la composante « autres investissements » de 9,6 Milliards de DH et de l’encours des investissements directs étrangers au Maroc de +6,6 milliards de DH. A en croire l’Organisme public, « la hausse de l’encours des avoirs financiers s’explique, essentiellement, par l’accroissement de 13 Milliards de DH des avoirs de réserve compensé, néanmoins, par la baisse de l’encours de la composante « autres investissements » de 5,3Millards de DH». Rappelons à toutes fins utiles que les statistiques du commerce extérieur et les comptes internationaux du Maroc, notamment, les comptes trimestriels de la balance des paiements et de la position extérieure globale, sont publiées selon les formes et l’agenda prévus par la Norme spéciale de diffusion des données (NSDD), dont le calendrier est diffusé à l’avance par l’Office des Changes sur son site Internet et auprès du Fonds monétaire international (FMI), comme cela a été relevé dans le communiqué. Alain Bouithy

Maroc : 53% des actifs occupés n’ont aucun diplôme

Maroc : 53% des actifs occupés n’ont aucun diplôme

Le Haut-commissariat au plan (HCP) dresse le portrait de la population active occupée et les traits saillants de la qualité de l’emploi en 2021 dans une note d’information rendue publique récemment. La population en âge d’activité (15 ans et plus) a atteint 27.127.000 personnes, 12.280.000 sont des actives (10.772.000 pourvues d’un emploi et 1.508.000 en situation de chômage) et 14.847.000 sont en dehors du marché de travail, constate le HCP Parmi les 10.772.000 actifs occupés, 42,1% sont des ruraux et 22,3% sont de sexe féminin. Les jeunes âgés de 15 à 34 ans en constituent 34,8% ; 8,9% pour les 15-24 ans et 26,9% pour les 25-34 ans, poursuit le HCP dans sa note. Selon la même source le secteur des « Services » demeure le premier pourvoyeur de l’emploi, avec 45,8% des actifs occupés dont 33,5% d’entre eux exercent dans la branche du commerce, suivi de l’ »Agriculture, forêt et pêche » (avec 31,2%). Et d’ajouter: Plus de la moitié (51,8%) des actifs occupés sont des salariés, 29,6% des indépendants, 13,7% des aides familiales et 2,2% d’entre eux sont des employeurs. Quant aux emplois exercés, ils restent peu qualifiés, faiblement protégés et organisés. Ainsi, plus de la moitié (52,9%) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 10,5% occupent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, plus de 14% exercent un emploi non rémunéré, 25% bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (45,4% pour les salariés), plus de la moitié des salariés (54,6%) ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation avec l’employeur et 9,3% sont en situation de sous-emploi. Augmentation de l’emploi, mais toujours inférieur au niveau enregistré avant la pandémie Après une baisse de 2,2 points, entre 2019 et 2020, passant de 41,6% à 39,4%, le taux d’emploi a augmenté de 0,3 point pour se situer à 39,7% au niveau national en 2021. Ce taux a baissé de 0,2 point en milieu urbain (de 35,3% à 35,1%) et a augmenté de 1,4 point en milieu rural (de 47,0 à 48,4%). Il a baissé parmi les hommes (-0,2 point) et augmenté parmi les femmes (+0,7 point). Le taux d’emploi des jeunes de 15-29 ans se maintient à 25,4 % entre 2020 et 2021, il est de 2,8 points sous son niveau d’avant crise (28,2% en 2019). Le taux d’emploi des 30-44 ans a légèrement progressé de 0,4 point pour atteindre 54,8%, contre 56,8% une année avant la crise sanitaire. Les services et l’agriculture premiers pourvoyeurs de l’emploi La répartition des actifs occupés selon le secteur d’activité montre que le secteur des services se situe en première position avec 4.935.000 personnes et une part de 45,8%, suivi de l’ »Agriculture, forêt et pêche » avec 3.364.000 personnes (31,2%), de l’Industrie avec 1.261.000 personnes (11,7% dont 44,6% exercent d’activités artisanales[selon l’auto-détermination des répondants]) et, enfin, des BTP avec 1.210.000 personnes (11,2%) [la différence par rapport au volume total de l’emploi, soit 0,1% des actifs occupés, concerne les activités non désignées]. Parmi les 4.935.000 personnes exerçant dans le secteur des services, 33,5% relèvent de la branche du commerce, 12,5% des services sociaux fournis à la collectivité et 11,8% du transport, entrepôts et communications. Les statuts du salariat et de l’emploi indépendant prédominent Près de la moitié (51,8%) des actifs occupés sont des salariés (contre 50,7% une année auparavant), 29,6% des indépendants (contre 30,9%), 13,7% des aides familiales (contre 13,7%) et 2,2% des employeurs (contre 2,0%). Les professions les plus exercées sont les professions des ²artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux² avec 19,1%, des « ouvriers et manœuvres de l’agriculture et de la pêche » (19,0%) et des « manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers » (16,6%). Meilleur niveau d’éducation des travailleurs dans les services et l’industrie, en comparaison avec les autres secteurs. En 2021, un peu plus de la moitié (52,9% contre 54,3% en 2020) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 31,2% ont un diplôme de niveau moyen [Les diplômes de niveau moyen regroupent les certificats de l’enseignement primaire, du secondaire collégial et les diplômes de qualification ou de spécialisation professionnelle.] et 15,9% un diplôme de niveau supérieur [Les diplômes de niveau supérieur regroupent le baccalauréat, les diplômes de techniciens ou de techniciens spécialisés et les diplômes d’enseignement supérieur (facultés, grandes écoles et instituts)]. Selon le secteur d’activité, la part des actifs occupés ayant un diplôme supérieur est de 27,8% dans les services, 16,8% dans l’industrie et de 6,6% dans les BTP Faible protection des travailleurs, avec de disparité selon les secteurs En 2021, le quart des actifs occupés (25%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi, 37,4% dans les villes et 7,9% à la campagne. Les actifs occupés exerçant dans l’industrie enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé avec 45,4%, suivis de ceux relevant du secteur des services (36,9%), des BTP (11,7%) et de l’agriculture, forêt et pêche (4,6%). La part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s’améliore nettement au fur et à mesure que le niveau de diplôme s’élève. Elle passe de 10,5% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme à 72,9% parmi celles ayant un diplôme supérieur. Un peu moins de la moitié (45,4%) des salariés bénéficient d’une couverture médicale assurée par l’employeur, 53,3% en milieu urbain et 23,4% en milieu rural, 58,8% parmi les femmes et 42% parmi les hommes. Pour les auto-employés, cette part est de 4,2%. Près d’un actif occupé sur 4 (24,4%) est affilié à un système de retraite, 37,1% en milieu urbain et 6,8% en milieu rural. Le taux de couverture par un système de retraite est légèrement plus élevé parmi les femmes que les hommes, respectivement 28,7%et 23,1%. Par ailleurs, plus de la moitié des salariés (45,4%) disposent d’un contrat formalisant leur relation avec l’employeur. Cette part s’élève à 59,1% parmi les femmes contre 41,9% parmi les hommes. Les travailleurs dans l’agriculture et les BTP enregistrent les taux les plus faibles de contractualisation, 16,9% et 17,8%, respectivement. Alors que, les travailleurs dans l’industrie et les services sont contractualisés à hauteur de 59,1% et 56,6%, respectivement. Près d’un actif occupé sur 10 (10,5%) exerce un emploi

Les entreprises pharmaceutiques ont contribué à la catastrophe des droits humains en 2021

Les entreprises pharmaceutiques ont contribué à la catastrophe des droits humains en 2021

Les grands groupes pharmaceutiques ont monopolisé la technologie liée aux vaccins contre le COVID-19, se sont opposés au partage de la propriété intellectuelle, ont facturé leurs vaccins à des prix élevés et les ont vendus en majeure partie à des pays riches. C’est ce qu’observe Amnesty International dans le cadre d’une nouvelle évaluation des pratiques des principaux laboratoires élaborant les vaccins contre le virus. Dix milliards de doses de vaccins contre le COVID-19 ont été produites l’année dernière, ce qui était largement suffisant pour atteindre l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de vacciner 40 % de la population mondiale d’ici la fin de l’année 2021. Pourtant, le rapport intitulé Quand l’argent dicte les décisions : La réponse des entreprises pharmaceutiques à la crise des vaccins contre le COVID-19, qui est une mise à jour du rapport de septembre 2021 d’Amnesty International intitulé «Une double dose d’inégalité. Les laboratoires pharmaceutiques et la crise des vaccins contre le COVID-19», révèle que seulement un peu plus de 4 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu présentaient un schéma vaccinal complet à la fin de l’année dernière. « Plus de 1,2 milliard de personnes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire inférieur auraient pu être vaccinées à la fin de l’année 2021 si les pays à revenu élevé et les fabricants de vaccins avaient pris au sérieux leurs obligations et responsabilités en matière de droits humains », a déclaré Danièle Gosteli Hauser, experte économie et droits humains à Amnesty International Suisse.  « Si les pays à revenu élevé ont accaparé les vaccins, épuisant impitoyablement les stocks avant que les régions plus pauvres du monde ne puissent y accéder, les entreprises pharmaceutiques ont également joué un rôle majeur dans cette catastrophe des droits humains, laissant les personnes les plus vulnérables livrées à elles-mêmes. Ces entreprises ont tourné le dos à celleux qui avaient le plus besoin de vaccins et ont simplement continué de faire des affaires comme si de rien n’était, plaçant les profits au-dessus des êtres humains. Si nous voulons que l’année 2022 soit la dernière de cette pandémie, nous devons changer de cap dès maintenant pour atteindre l’objectif fixé par l’OMS de voir 70 % de la population mondiale vaccinée en juillet 2022. » En 2021, Pfizer/BioNTech et Moderna ont projeté des revenus allant jusqu’à 54 milliards de dollars américains, et pourtant, moins de 2 % de leurs vaccins ont été envoyés à des pays à faible revenu. Tandis que les entreprises chinoises Sinovac et Sinopharm ont envoyé respectivement seulement 0,5 % et 1,5 % de leurs vaccins à des pays à faible revenu. Johnson & Johnson et AstraZeneca ont effectué une meilleure distribution, 50 % de leurs stocks ayant été envoyés à des pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire inférieur (dont un grand nombre de doses ont été fournies à titre de « dons » par des pays à revenu élevé et non pas dans le cadre d’accords commerciaux). Cependant, les deux entreprises refusent toujours de partager leur technologie et leur propriété intellectuelle dans le cadre des initiatives coordonnées par l’OMS et abandonnent maintenant leur modèle tarifaire sans but lucratif. Chiffres éloquents « Malgré les milliards de dollars de financement public, ces entreprises continuent de placer leur cupidité avant leurs responsabilités en matière de droits humains. Il est extrêmement inquiétant que l’on donne la priorité aux profits plutôt qu’aux êtres humains, alors même que plus de 5,6 millions de personnes sont mortes du COVID-19 à ce jour. Combien de variants devons-nous affronter avant que les pays à revenu élevé et les entreprises pharmaceutiques réalisent que les personnes dans les pays à faible revenu doivent également avoir accès aux vaccins, et non pas seulement celles des pays riches ? », a déclaré Danièle Gosteli Hauser. Des éléments fournis jusqu’au 31 décembre 2021 par Airfinity, une entreprise scientifique et pharmaceutique, indiquent : AstraZeneca a produit presque 2,4 milliards de doses de vaccin en 2021 et en a fourni 1,7 % à des pays à faible revenu et 70 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, soit une augmentation par rapport à l’évaluation précédente. Johnson & Johnson a produit un peu plus de 300 millions de doses en 2021 et en a fourni 20 % à des pays à revenu faible et 31 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, soit une augmentation considérable par rapport à l’évaluation précédente. Moderna a produit 673 millions de doses en 2021 et en a fourni 2 % à des pays à faible revenu et 23,5 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à l’évaluation précédente, mais n’est toujours pas suffisant pour atteindre le niveau nécessaire. Pfizer/BioNTech a produit 2,4 milliards de doses en 2021 et en a fourni 1 % à des pays à faible revenu et 14 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, ce qui représente une légère augmentation par rapport à l’évaluation précédente, mais reste bien en dessous de l’objectif de 50 % fixé par Amnesty International. Sinopharm a produit un peu plus de 2,2 milliards de doses en 2021, dont la plupart ont été destinées à la Chine. L’entreprise a fourni 1,5 % de ses doses à des pays à faible revenu et 24 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur, ce qui est en dessous de ce qui est nécessaire pour assurer une distribution équitable de ses vaccins. Sinovac a produit un peu plus de 2,4 milliards de doses en 2021, dont la plupart ont été destinées à la Chine. L’entreprise a fourni 0,4 % de ses doses à des pays à faible revenu et 20,5 % à des pays à revenu intermédiaire inférieur. Pas de partages des technologies Le rapport d’Amnesty montre également que ces entreprises ne partagent pas leur propriété intellectuelle, leurs connaissances et leur technologie, érigeant ainsi des obstacles à un accès équitable aux vaccins, et font activement pression contre l’assouplissement des droits de la propriété intellectuelle. « La lutte pour un accès équitable aux vaccins et loin d’être terminée », a déclaré Danièle Gosteli Hauser. « Nous continuerons d’appeler les entreprises pharmaceutiques à donner la priorité aux livraisons aux pays à faible revenu, afin d’arriver à l’objectif fixé par l’OMS