Maroc. Les disparités économiques régionales font ressortir des écarts significatifs

Quatre régions ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale au titre de l’année 2021, a indiqué le Haut-Commissariat au plan (HCP) notant que l’économie nationale a enregistré, cette année-là, un PIB en volume de 1244,9 milliards de DH avec une croissance de 8 %. Dans une récente note relative aux comptes régionaux de l’année 2021, l’organisme public précise qu’il s’agit de la région de Fès-Meknès (12,7%), de Béni Mellal-Khénifra (10,4%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,7%) et de Marrakech-Safi (8,5%). Quatre régions ont affiché un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale (8%), selon le HCP Selon les données publiées par le HCP, «les huit régions restantes ont enregistré des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale (8%); allant de 4,2% dans la région de Guelmim-Oued Noun à 7,9% dans la région de Casablanca-Settat ». S’agissant de la contribution régionale à la création du PIB en valeur, les chiffres montrent en outre qu’aux prix courants, la région de Casablanca-Settat a créé presque un tiers (32,2%) du PIB national au cours de la même année. Toujours selon le HCP, les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont créé un peu plus d’un quart (26,4%) de la richesse nationale, avec 15,9% et 10,5% respectivement. Le Haut-Commissariat indique également dans sa note que cinq régions ont généré un autre tiers (33,5%) du PIB, à savoir la région de Fès-Meknès avec 8,2%, la région de Marrakech-Safi avec 7,9%, la région de Souss-Massa avec 6,2%, la région de Béni Mellal-Khénifra avec 5,9% et la région de l’Oriental avec 5,3%. Quant aux trois régions du sud et la région de Drâa-Tafilalet, les chiffres suggèrent qu’elles n’ont contribué qu’à hauteur de 7,7% à la création du PIB en valeur, avec 4,8% et 2,8% respectivement, a fait savoir l’institution relevant ainsi une accentuation des disparités régionales quant à la création de la richesse. Pour preuve, «l’écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen) est passé de 66,4 milliards de DH en 2020 à 71,8 milliards en 2021», a fait remarquer le HCP dans sa note. Selon le document, qui présente également les dépenses de consommation finale des ménages de l’année 2021 selon la base 2014 des comptes nationaux, les activités primaires (agriculture et pêche) ont constitué 12% du PIB au niveau national en 2021 et leur contribution à la création de la richesse a dépassé, dans la majorité des régions, cette moyenne nationale. Les chiffres montrent en effet que ces activités ont contribué « pour 25,3% au PIB de la région Fès-Meknès, 24,5% au PIB de la région de Drâa-Tafilalet, 18,7% au PIB de la région de Dakhla-Oued-Ed-Dahab, 18,4% au PIB des régions de Béni Mellal-Khénifra et de Souss-Massa, 15,4% au PIB de la région de Marrakech-Safi et 14,3% au PIB de la région de l’Oriental». En revanche, la région de Casablanca-Settat a affiché la part la plus faible avec 4,8%, a indiqué le Haut-Commissariat dans sa note. En ce qui concerne les activités secondaires (industrie manufacturière, mines, électricité, eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution, et bâtiment et travaux publics), les données montrent qu’elles ont représenté 25,8% du PIB au niveau national en 2021. Dans sa note, le HCP relève que quatre régions ont affiché des parts supérieures à cette moyenne, à savoir Casablanca-Settat (37,4%), Laâyoune-Sakia El Hamra (34%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (33,3%) et Béni Mellal-Khénifra (29,5%). Quant aux activités tertiaires (services marchands et non marchands), elles ont créé plus de la moitié de la richesse nationale en 2021 (51,9%), selon les données recueillies. Lesquelles montrent que les régions de Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued-Ed-Dahab, Rabat-Salé–Kénitra et Marrakech-Safi ont présenté «des structures économiques dominées par les activités des services, avec des parts largement supérieures à celle réalisée au niveau national, respectivement de 73,2%, 65,2%, 64% et 67,9% », apprend-on. Des chiffres relatifs aux comptes nationaux de 2021, il ressort par ailleurs que les activités du secteur primaire restent l’apanage d’un nombre limité de régions. En effet, sept régions ont créé plus de quatre cinquièmes de la valeur ajoutée du secteur. Il s’agit des régions de Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa et Béni Mellal-Khénifra qui ont contribué pour 83,8% à la création de la valeur ajoutée nationale du secteur primaire contre 80,9% en 2020. Concentrées dans les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les activités du secteur secondaire ont, pour leur part, participé pour 60,4% à la valeur ajoutée nationale au lieu de 61,7% en 2020. A souligner que 57% de la richesse créée par les activités tertiaires sont imputés aux régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Notons enfin que les dépenses de consommation finale des ménages (DCFM), au niveau national, ont atteint 751,5 milliards de dirhams et que les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès ont accaparé un peu plus de la moitié (51,5%) de ces dépenses, avec 25,3%, 14,7% et 11,6%, respectivement. Alain Bouithy
Maroc. Les crédits accordés aux sociétés non financières en forte baisse en 2021

Les émissions du trésor public dans le marché intérieur ont marqué une légère augmentation au terme de l’année 2021, selon le Haut-commissariat au plan (HCP). Après analyse des données couvrant cette période, il ressort qu’elles ont affiché un flux net de l’ordre de 48,6 milliards de dirhams en 2021 au lieu de 47,2 milliards de DH en 2020, a indiqué l’organisme public. Sur la même période, l’endettement extérieur de ce secteur a pour sa part connu une forte baisse, enregistrant un flux net de l’ordre de 8,1 milliards de DH en 2021 contre 42,9 milliards de DH en 2020. Dans une note d’information relative aux comptes nationaux des secteurs institutionnels au titre de l’année 2021, le Haut-commissariat précise : « à ce niveau, le flux net des titres de créances négociables émis à l’international, qui a été positif de 23,3 milliards de DH en 2020, est devenu négatif de 2,1 milliards de DH en 2021 ». La même source révèle que les sociétés non financières (SNF) ont de quant à elles marqué une très forte baisse des crédits bancaires au cours de cette période. En effet, comme le suggèrent les données recueillies, « le flux net des crédits accordés aux SNF a enregistré 1,2 milliards de DH en 2021 contre 7,4 milliards de DH en 2020, représentant ainsi 2% et 18% de leurs engagements, successivement pour 2021 et 2020 », a indiqué l’institution publique. Il est à noter que l’endettement des ménages (y compris les entrepreneurs individuels) auprès des banques a marqué une augmentation remarquable, passant de 14,8 milliards de DH en 2020 à 20,4 milliards de DH en 2021, ressort-il de la note d’information du Haut-commissariat. Au cours de cette même période, les dépôts ont en revanche enregistré une baisse massive, affichant un flux net de 38,9 milliards de DH en 2021 contre 101,1 milliards de DH en 2020, ce qui représente 63,3% et 96,5% de leurs avoirs respectivement, a constaté le HCP de même source. Quant aux sociétés financières (SF), les données montrent qu’elles continuent de maintenir leur participation importante au financement de l’économie. Le Haut-commissariat en veut pour preuve que « le flux net des crédits accordés par ce secteur a atteint 34,2 milliards de DH en 2021 contre 38,2 milliards de DH en 2020 » ; tandis que les dépôts auprès de ces établissements ont en parallèle affiché un flux net de l’ordre de 102,5 milliards de DH en 2021 contre 125,2 milliards de DH une année auparavant. Premier producteur de la richesse nationale, « le secteur des sociétés (financières et non financières) a affiché une légère amélioration de sa contribution au PIB, de 43,6% en 2020 à 44,2% en 2021 », a relevé le HCP dans sa note d’information. La contribution des ménages et des ISBLSM (Institutions sans But Lucratif au Service des Ménages) s’est située à 29,7% du PIB au lieu de 29,5% une année auparavant, alors que celle des administrations publiques s’est en revanche établie à 15,8% du PIB, au lieu de 16,8%, a-t-il fait savoir soulignant en outre que les impôts nets de subventions sur la production et les importations, ont enregistré un gain de 0,2 point par rapport à 2020 pour atteindre 10,3% du PIB. A noter que l’économie nationale a enregistré un produit intérieur brut (PIB) en valeur de 1284,2 milliards de DH en 2021, en augmentation de 11,4% par rapport à 2020. Il importe de rappeler que pour couvrir leurs besoins de financement, les Administrations publiques (APU) recourent généralement à l’endettement (intérieur et extérieur). D’où l’importance de rendre public les chiffres et les évolutions enregistrées au cours de l’année écouée dans la note du HCP. Alain Bouithy
Maroc. Le montant des incidents de paiement par chèques explose en 2021

En hausse de 6% par rapport à 2020, le nombre d’incidents de paiement sur chèques s’est situé à 501 mille à fin 2021, a récemment annoncé Bank Al-Maghrib (BAM) confirmant ainsi des observations relevées quelques mois plus tôt dans son Rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière. « Au cours de l’année 2021, le montant de ces incidents a, quant à lui, accusé une hausse plus accentuée de 23%, contre une baisse constatée l’année dernière de près de 14,5% », a indiqué la Banque centrale dans son Rapport annuel sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et l’Inclusion financière – Exercice 2021. Selon ce document, les demandes de renseignement émanant des banques se sont situées à 2,4 millions de requêtes, ce qui correspond à un recul de 24% par rapport à l’année 2020. L’examen du profil mensuel des IP déclarés en 2021 montre une accélération de leur cadence à partir de mars. En effet, et après avoir oscillé près du niveau habituel de 35 mille impayés mensuellement entre les mois de janvier et février, le nombre des IP a vu son rythme s’accélérer à une moyenne de 41 mille IP sur les cinq mois qui suivent, avant d’atteindre une moyenne de 46 mille incidents sur le reste de l’année, sachant que sur la même période lors des trois dernières années, il se situait aux alentours de 39 mille impayés. Le nombre des régularisations a pour sa part accusé un repli de 23%, revenant de 251 mille à 193 après avoir plus que doublé un an auparavant, a ajouté Bank Al-Maghrib dans ledit rapport. Ce recul est en lien avec l’opération d’amnistie fiscale relative à la contribution libératoire de 2020 au titre des amendes afférentes aux incidents de paiement sur chèques, a fait savoir BAM. En s’établissant à 4,6 milliards de dirhams, au lieu de 7 milliards un an auparavant, le montant de ces régularisations s’est inscrit également en baisse, a constaté la Banque centrale dans son rapport. En ce qui concerne le traitement des requêtes clients, il ressort que le dispositif d’écoute mis en place par Bank Al-Maghrib a permis de traiter 5,7 mille requêtes, dont 96% sont prises en charge par le réseau de la Banque. Selon les précisions de la Banque centrale, ce dispositif a permis de lever 122 interdictions à tort et de répondre à 5,5 mille demandes d’accès aux informations personnelles. La répartition des demandes de renseignement par agence de Bank Al-Maghrib, révèle la prédominance des succursales de Casablanca et de Rabat, avec une part de 48% du total des demandes traitées en 2021, contre 60% en 2020. S’agissant des incidents de paiement non régularisés (conformément aux termes de l’article 313 de la loi 15-95 formant code de commerce), ils ont cumulé près de 3,3 millions de cas, soit une hausse de 1%, contre une baisse dans la même proportion en 2020, a indiqué BAM précisant que la répartition par catégorie de clientèle indique que 75% des impayés, soit 2,5 millions de cas, concernent des personnes physiques. Pour sa part, le nombre d’interdits d’émission de chèques est passé de 685 mille personnes à 682 mille personnes. A noter que les interdictions d’émission de chèques, prédominées par celles concernant les personnes physiques à hauteur de 86%, sont passées de 685 mille personnes à 682 mille personnes concernées. Selon le rapport, « la répartition par tranche de montant des incidents de paiement non régularisés à fin 2021, fait apparaître, qu’en nombre d’incidents, 82% des incidents sont d’une valeur comprise entre mille et 50 mille dirhams, et 36% portent sur des montants entre 10 mille et 50 mille dirhams ». Quant à l’encours de ces incidents, il ressort du même rapport que les chèques supérieurs à 100 mille représentent 55% de la valeur totale des impayés alors que leur part en nombre ne dépasse pas 6%. Alain Bouithy
Maroc. Le portefeuille des créances en souffrance des banques atteint 85 milliards de dirhams en 2021

Le portefeuille des créances en souffrance détenu par les banques a enregistré une hausse de 6,7% en 2021 contre une progression de 14% un an auparavant, ont annoncé Bank Al-Maghrib (BAM), l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Selon le dernier rapport annuel sur la stabilité financière- Exercice 2021, publié conjointement par ces trois institutions publiques, il a ainsi décéléré pour atteindre près de 85 milliards de dirhams au terme de l’année écoulée. Ce ralentissement de la sinistralité serait lié à la reprise de l’activité économique, ont indiqué BAM, l’ACAPS et l’AMMC précisant qu’il a concerné à la fois les prêts accordés aux ménages et ceux destinés aux entreprises non financières. Selon le rapport rendu public récemment, les créances non performantes des ménages, détenues par les banques, sont passées d’une progression de 19,3% en 2020 à 7,8% au terme de l’année 2021. Elles ont ainsi décéléré par rapport à l’année précédente pour atteindre plus de 30 milliards de dirhams. La même source indique que les créances en défaut des entreprises non financières ont augmenté de 6,6% contre 11,3% une année auparavant. A noter que « les secteurs d’activité les plus sinistrés sont ceux du BTP, des industries manufacturières et de l’hôtellerie, enregistrant respectivement des hausses de 17,3%, 9,1% et 30,1%, soit des créances additionnelles de 1,5 milliard, 1,3 milliard et 1,1 milliard de dirhams d’une année à l’autre », a souligné le rapport. « Dans l’ensemble, le taux de sinistralité moyen du secteur bancaire s’est établi à 8,5% contre 8,2% une année auparavant », d’après les trois organismes publics qui précisent que pour les trois banques systémiques ensemble, ce ratio s’est établi à 7,9% en 2021 après 7,5% en 2020. Représentant plus de 83% des créances en souffrance, l’encours des créances compromises a connu une décélération au titre de l’année écoulée, rapportent BAM, l’ACAPS et l’AMMC dans leur rapport. Les trois institutions constatent qu’il est revenu à 8,7%, après une progression de 13,8% observée une année auparavant, pour s’établir à 70,8 milliards de dirhams. Représentant respectivement 8% et 9% du total des créances en souffrance, les créances pré-douteuses ont augmenté de 12,8%, tandis que celles dites douteuses ont enregistré une contraction de 12,5%. Dans ce contexte d’augmentation de la sinistralité, la Banque centrale, l’ACAPS et l’AMMC rapportent que les provisions spécifiques ont enregistré une hausse de 4,9% contre 12,9% en 2020. Ce qui ramène le taux de couverture moyen à près de 68% après 69%. Comme le précise le rapport, « ce taux ressort à 74,8% pour les créances compromises, 50,7% pour les créances douteuses, et 9,4% pour les créances pré-douteuses » ajoutant que pour les trois banques systémiques, le taux de couverture s’est établi autour de 67%. Notons enfin qu’au terme de l’année 2021, les banques ont également constitué des provisions à caractère général, d’un montant de 13,5 milliards de dirhams, en légère baisse de près de 1,9% par rapport à 2020. Ainsi que le relèvent les trois organismes publics dans leur rapport, « ces provisions constituent pour les banques un volant de sécurité permettant de couvrir les risques latents ». Alain Bouithy
Maroc. Baisse des prix de l’immobilier sur l’ensemble de l’année 2021

Les prix des actifs immobiliers se sont inscrits en baisse de 3,3% sur l’ensemble de l’année 2021, par rapport au niveau de l’année précédente, selon BankAl-Maghrib (BAM), l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). « Cette dépréciation recouvre des replis de 4% des prix des actifs résidentiels, de 1,9% de ceux des terrains et de 4,6% de ceux des biens à usage professionnel », ont indiqué ces trois institutions publiques dans un rapport annuel sur la stabilité financière –Exercice 2021. Après avoir accusé une baisse de 13,6% en 2020 consécutive à l’impact de la crise de la Covid-19, le nombre de transactions immobilières a enregistré une forte hausse de 33,1% en 2021, ont souligné BAM, l’ACAPS et l’AMMC dans ce document qui retrace les événements survenus au niveau macroéconomique sur la scène internationale et nationale, les risques y afférents ainsi que leurs impacts potentiels ou avérés sur le système financier. Selon le rapport conjoint rendu public dernièrement, ce rebond a concerné l’ensemble des catégories de biens immobiliers, avec des taux de progression de 26,4% pour le résidentiel, de 50,3% pour le foncier et de 46,3% pour les biens à usage professionnel. Notons qu’au terme de l’année écoulée, l’encours des crédits immobiliers s’est, pour sa part, apprécié de 2,4% pour s’établir à 291,1 milliards de dirhams. Dans leur rapport, les trois organismes publics attribuent cette évolution notamment à la progression des crédits à l’habitat (+4,7%), lesquels ont été encouragés par le tassement des taux d’intérêt immobiliers et le maintien au titre du 1er semestre de l’année 2021 de certains avantages fiscaux sur les droits d’enregistrement. D’après la même source, l’encours des crédits à la promotion immobilière a accusé une baisse de 8% au titre de l’année 2021. Pour BAM, l’ACAPS et l’AMMC, ce recul traduit particulièrement la poursuite de l’écoulement des stocks des invendus amenant les promoteurs à limiter leur endettement. Au niveau mondial, les données recueillies font état du redressement graduel des marchés immobiliers au terme de l’année dernière. En effet, comme le relève le rapport, un renchérissement quasi-généralisé des biens immobiliers résidentiels a été constaté au cours de l’année dernière, notamment dans les pays avancés qui ont enregistré une hausse des prix de 8,2% après 4,3% en 2020. Selon les explications des auteurs dudit rapport, cet accroissement de la valeur des logements immobiliers résulte de la forte demande, elle-même stimulée par le niveau relativement bas des taux s’intérêt et la recherche d’un lieu de résidence plus spacieux. Dans le détail, les données recueillies montrent que les évolutions les plus marquées ont concerné principalement la Nouvelle-Zélande (21,5%, après, 8,3%), les Pays-Bas (11,9%, après 6,3%) et les Etats- Unis (10,6%, après 5,1%). Le rapport relève en revanche, que « la hausse des prix s’est limitée à 2,2% dans les pays émergents, couvrant des évolutions contrastées entre les pays, allant d’un repli en Malaisie (-1,8%) et aux Philippines (-4,3%) à une forte croissance en Chili (7,1%) et en Turquie (16,3%) ». Il est à souligner que l’immobilier commercial a commencé à se remettre des répercussions de la pandémie au cours de la même année, grâce au retour graduel de l’activité économique. Dans ce contexte, « plusieurs pays ont enregistré une atténuation des baisses des prix, voire un accroissement de la valeur des biens à usage professionnel », ont fait savoir les trois institutions dans leur rapport. Alain Bouithy
Maroc. Le relatif redressement du marché du travail en 2021 en deçà des attentes

Le marché du travail a opéré un relatif redressement au terme de l’année 2021, après une sensible dégradation en 2020, marqué par la création nette de 230 mille emplois, selon Bank Al-Maghrib. Mais en dépit de cette performance, l’évolution du marché du travail « reste bien insuffisante pour compenser les pertes enregistrées un an auparavant et en deçà des attentes au regard de l’ampleur du rebond de l’économie nationale », a estimé la Banque centrale dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière -exercice 2021. Dans ce rapport, présenté samedi dernier à Sa Majesté le Roi, Bank Al-Maghrib a toutefois noté que 309 mille demandeurs d’emploi ont en parallèle intégré le marché du travail, soit le nombre le plus élevé depuis 2004. Comme le souligne l’institution publique dans ce document, cela s’est traduit par une importante hausse du taux d’activité, laquelle a concerné exclusivement les femmes avec une amélioration d’un point de pourcentage à 20,9%. C’est dans ces conditions que le taux de chômage s’est accru de 0,4 point à 12,3% globalement, a noté Bank Al-Maghrib faisant toutefois état d’une aggravation prononcée parmi les jeunes citadins de 15 à 24 ans dont près de la moitié a été sans emploi. Bien qu’il ait le plus pâti des restrictions sanitaires, le secteur des services a créé 115 mille postes contre une diminution de 107 mille en 2020 ; tandis qu’il a été observé une augmentation de 71 mille emplois dans le BTP, après un recul de 9 mille. Mais ce qu’il est important de constater, c’est qu’« en dépit de la très bonne campagne agricole 2020/2021, les créations dans l’agriculture se sont limitées à 68 mille contre une perte de 273 mille, tandis que dans l’industrie y compris l’artisanat, la baisse du volume d’emplois se poursuit avec un repli de 19 mille après celui de 37 mille postes », a fait savoir la Banque centrale. Dans ce contexte et tenant compte également de l’évolution de la valeur ajoutée, le rapport annuel de Bank Al-Maghrib note que « la productivité apparente du travail dans les activités non agricoles s’est améliorée de 4,2% au lieu d’une contraction de 4,9% en 2020 ». Selon ledit rapport, en revanche, les salaires en termes réels ont accusé une diminution de 2,5%, après un accroissement de 2,5%, dans le secteur privé, et une progression de 0,4%, au lieu de 1,2%, dans la fonction publique. Quoi qu’on en pense, le document note que le marché du travail a connu une entrée nette de 309 mille demandeurs d’emploi au titre de l’année dernière, après une sortie de 110 mille un an auparavant ; alors que la population active s’était en conséquence accrue de 2,6% à près de 12,3 millions de personnes au terme de la même période. Ainsi qu’il ressort du rapport de BAM, « cette hausse a été plus marquée en milieu urbain avec un taux de 3% contre 1,9% dans les campagnes, et parmi les femmes avec 6,6% contre 1,4% pour leurs homologues masculins ». Notons qu’au cours de cette même année, la population active est restée peu féminisée avec une part de 23,5%, et faiblement qualifiée avec une proportion des sans diplômes qui atteint 48,6% au niveau national et 71,4% en milieu rural. A l’échelle internationale, grâce au maintien des mesures de soutien à l’emploi déployées depuis le déclenchement de la crise et à la reprise vigoureuse de l’activité économique, le rapport fait état d’une amélioration globale de la situation sur les marchés du travail en 2021, particulièrement dans les économies avancées. « Ainsi, le taux de chômage a connu un net recul aux Etats-Unis, revenant de 8,1% en 2020 à 5,4% en 2021, avec une création de 6,1 millions d’emplois contre une destruction de 8,9 millions », a estimé la Banque centrale. Alain Bouithy
Le Maroc enregistre un flux d’IDE équivalant à 2,5% du PIB en 2021

En 2021, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont dépassé leurs niveaux d’avant crise, à l’échelle mondiale, selon le wali de Bank al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. «Les IDE ont connu un net redressement avec une progression de 77% à 1.647 milliards de dollars, soit un niveau supérieur à celui observé avant la pandémie», a précisé Bank Al-Maghrib dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière -Exercice 2021. Selon le document, présenté samedi 30 juillet devant Sa Majesté le Roi par le wali de Bank al-Maghrib, le raffermissement des IDE à l’échelle internationale s’est également reflété au niveau national par l’amélioration des recettes relatives aux investissements directs étrangers équivalant à 2,5% du PIB. En effet, en dépit du contexte d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie de la Covid-19, «les recettes au titre des investissements directs étrangers ont enregistré une hausse de 22,7% à 31,9 milliards, soit l’équivalent de 2,5% du PIB contre 2,3% en 2020 et une moyenne de 3,3% au cours des 5 années précédant la crise», a indiqué la Banque centrale dans son rapport. Selon le même document, les dépenses au même titre se sont parallèlement quasiment stabilisées à 12,6 milliards après un recul de 30,2%, le flux net des IDE ressortant ainsi en expansion de 43,6% à 19,4 milliards. Il est à préciser que cette amélioration a concerné l’ensemble des secteurs avec notamment des progressions des flux de 11,6% à 8,8 milliards vers les industries manufacturières et de 14,5% à 6,6 milliards à destination de l’immobilier, les services financiers et d’assurance et l’« agriculture, sylviculture et pêche» ayant attiré des montants respectifs de 3,3 milliards et 1,2 milliard, comme l’a relevé l’institution publique dans ledit rapport. Au titre toujours de l’exercice écoulé, il ressort du rapport de Bank al-Maghrib que 2,7 milliards ont été drainés par l’«hébergement et restauration», 1,6 milliard par le secteur du «transport et entreposage» et 7,8 milliards ont bénéficié à diverses activités. Soulignons que la répartition par pays d’origine montre que plus de la moitié des IDE provient des trois principaux investisseurs étrangers au Maroc. A savoir : la France, les Emirats Arabes Unies et la Grande Bretagne. Restons dans cette rubrique pour préciser que «les entrées émanant de la France ont atteint 9,5 milliards, celles des Emirats Arabes Unis 4,3 milliards et la Grande Bretagne a été à l’origine d’un flux de 3,4 milliards». Il est important de relever également un des nombreux enseignements de ce rapport, celui portant sur que les investissements directs des Marocains à l’étranger. Selon les données recueillies par Bank al-Maghrib et après analyse, il apparait que ceux-ci ont connu «une évolution significative avec des hausses à 18,2 milliards pour les dépenses et à 13,6 milliards pour les cessions après 7,6 milliards et 3,2 milliards de dirhams respectivement un an auparavant». La banque centrale en déduit que le flux net est ressorti en accroissement de 4,5% à 4,6 milliards contre une moyenne de 7,6 milliards au cours des cinq années précédant la crise. Selon BAM, «plus de la moitié des dépenses, soit 9,4 milliards, a été réalisée dans les industries manufacturières et 6,6 milliards dans les activités financières et d’assurance». Autre enseignement de son analyse sur ce sujet, et non des moindres: L’Afrique reste l’une des principales destinations avec une part de 44,1% en 2021 et de 60,5% en moyenne entre 2018 et 2020. Signalons enfin, qu’hormis la France qui a drainé un flux exceptionnel de 8,4 milliards soit 46,5% du total, les montants des investissements en direction des autres destinations classiques sont restés bien en deçà des niveaux d’avant crise, a conclu la Banque centrale. Alain Bouithy
Maroc. Les ressources bancaires se sont renforcées en 2021

Soutenues par la bonne tenue des dépôts collectés auprès de la clientèle, qui ont progressé à un rythme de 5,3%, les ressources bancaires se sont renforcées au terme de l’année 2021, a annoncé Bank Al-Maghrib (BAM). Au cours de cette année, les dettes envers les établissements de crédit et les fonds propres ont augmenté respectivement de 8,3% et 4,4%, tandis que les dettes obligataires ont accusé une baisse de 0,6%, a indiqué la Banque centrale dans son 18ème rapport annuel sur la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib (BAM). «Compte tenu de ces évolutions, les parts des dépôts de la clientèle et des dettes envers les établissements de crédit dans les ressources bancaires se sont renforcées de 0,3 point chacune à respectivement 67,5% et 11%», a relevé l’institution publique. Selon le document, rendu public en tout début de semaine, la part des fonds propres est restée stable à 9,5% et celle des dettes obligataires s’est atténuée de 0,4 point à 7,7%; tandis que celle des ressources des banques libellées en devises collectées auprès des non-résidents s’est maintenue à un niveau limité de 1,9% du total des ressources, peut-on lire. A noter que le besoin de liquidité des banques s’est atténué pour revenir à 70,8 milliards en 2021, après avoir atteint un niveau de 90,2 milliards de dirhams en moyenne en 2020, première année de la crise Covid-19. Cette variation est intervenue suite à l’allègement progressif des restrictions des activités économiques, a expliqué Bank Al-Maghrib dans son rapport. C’est ainsi que, poursuit le document, «les dettes envers les établissements de crédit et assimilés ont décéléré à 8,3% à près de 173 milliards de dirhams en 2021, après une hausse de 15,5% en 2020». Après une hausse de 32,6%, l’encours des dettes auprès de la Banque Centrale s’est accru de 2,2% totalisant un montant de 91 milliards de dirhams à fin 2021. Ce qui a ramené leur part dans les dettes envers les établissements de crédit à environ 53%. Ainsi que le précise la Banque centrale dans son rapport, cet encours est constitué d’avances à 7 jours à hauteur de 47 milliards de dirhams, d’avances de long terme pour 30 milliards et de prêts garantis accordés dans le cadre du programme de refinancement de la TPME pour 14 milliards de dirhams. Après une baisse de 22,1% un an auparavant, les dettes interbancaires se sont appréciées de 28% à 25,5 milliards suite à la hausse des emprunts de trésorerie de 74,4% et des emprunts financiers de 13,9%, a noté BAM rappelant que les valeurs données en pension se sont repliées de 34,1% après 11,9% en 2020. A noter l’augmentation de 10,7% à 27,1 milliards de dirhams des emprunts auprès des autres établissements de crédit et la progression des dettes envers les établissements de crédit à l’étranger ont progressé de 12,1% à 28,8 milliards, dont 22,7 milliards sous forme de dettes envers les banques étrangères représentant 1,4% du total des ressources des banques. Selon Bank Al-Maghrib, «sur le total des dettes envers les établissements de crédit et assimilés, les dettes libellées en dirhams, d’un encours de 127,6 milliards, ont enregistré une hausse de 6%, tandis que les dettes en devises ont progressé de 15,6% à 45 milliards de dirhams». Dans ce rapport de BAM, il est par ailleurs indiqué qu’à fin 2021, les dépôts collectés auprès de la clientèle ont totalisé 1.056 milliards de dirhams, marquant une hausse de 5,3%, après 5% une année auparavant. Il en résulte un coefficient moyen d’emploi, rapportant les crédits aux dépôts, de 94%, selon la Banque centrale. «Représentant 97,4% du total, les dépôts libellés en dirhams se sont inscrits en hausse de 5,2% après 4,9% en 2020 et ceux en devises se sont accrus au même niveau que l’année précédente, soit 9%», a-t-elle souligné. Par catégorie, les dépôts à vue se sont appréciés de 7,5% à 709,5 milliards de dirhams et les dépôts sous forme de comptes d’épargne ont augmenté de 2,7% à près de 173,7 milliards. D’un encours de près de 142 milliards, les dépôts à terme ont accusé une nouvelle baisse de 1,5%, après celle de 9,5% un an auparavant, dans un contexte de taux créditeurs bas, a précisé BAM. Constitués essentiellement de valeurs données en pension à caractère volatil, les autres dépôts ont bondi de 4% pour totaliser 30,7 milliards, après une baisse de 3,9% en 2020. Ainsi, «les dépôts à vue ont vu leur quote-part se renforcer à 67,2%, au détriment des dépôts à terme et des comptes d’épargne, dont les parts respectives se sont contractées à 13,4% et 16,5%», a noté la Banque centrale. S’il ressort de ce rapport que les émissions des banques sur le marché de la dette privée se sont atténuées, accusant un recul de 0,6% pour s’établir à 120,1 milliards de dirhams, les données montrent que les fonds propres des banques ont continué à progresser. Après une hausse de 6,6% en 2020, ceux-ci ont grimpé de 4,4% à 149 milliards de dirhams en 2021. Alain Bouithy