La Rumba cubaine entre au Patrimoine Culturel de l’Unesco

La Rumba cubaine a été sacrée, mercredi 30 novembre2016, « Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité » par une décision du comité ad hoc de l’Unesco réuni à Addis Abeba (Ethiopie)

Pourquoi Rumba cubaine et non pas Rumba congolaise ?

On peut dire que Cuba a triomphé du Bassin du Congo (Congo, RDC, Angola), en s’octroyant la paternité de la Rumba. Pourtant, il y a quelques mois, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) avait accepté d’entamer le processus du classement de la rumba comme patrimoine immatériel de l’humanité. Le directeur et représentant de l’Unesco en RDC, Abdouramane Diallo, l’avait annoncé mercredi 5 mai 2016 à Kinshasa.

«Le processus est en cours pour que la rumba soit en fait inscrite comme élément immatériel au niveau de la région. La RDC, le Congo-Brazzaville et même l’Angola, vont introduire et soumettre la candidature de la rumba comme élément immatériel du patrimoine de l’humanité », avait affirmé Abdouramane Diallo, lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies.

Le directeur de l’UNESCO en RDC avait indiqué que ce dossier de classement de la rumba comme patrimoine de l’humanité est soutenu par plusieurs pays, dont ceux de l’Amérique latine.

« Nous sommes en bonne voie, il y a juste un exercice technique qui doit être fait ici par le ministre de la Culture. Il s’agit de faire des inventaires, de commencer par un exercice d’inventaire et par après le processus poursuivra », avait ajouté Abdouramane Diallo.

Nkumba ou Rumba

En fait, la Rumba est issue de la danse « Nkumba » (la danse du nombril) au Royaume Kongo.
Après son arrivée à Cuba, au XVe siècle, par le canal de la traite négrière, la danse « NKumba » va subir la déformation de la langue espagnole, pour s’appeler désormais « Rumba ». De son évolution à Cuba, trois tendances : la Columbia, le Guanguanco et le Yambu, vont connaître, à partir de 1932, un rayonnement international (Amérique Europe)

Le Congo, par le truchement de l’Europe, va se l’approprier, au cours des années 40, pour un retour aux sources. Depuis plus de quatre générations, la rumba congolaise proche de la tendance « Yambu » (« yambula » en Kongo) s’est installée définitivement.

La rumba congolaise est un style musical riche par la diversité des thèmes inspirant les chansons congolaises. Chanté en lingala, le rythme de la « rumba » se compte en 4 temps. Le pas de base consiste à faire un pas sur chacun des 3 premiers temps et une suspension sur le dernier temps. Il faut deux mesures pour faire une boite complète.

Désormais, la Rumba la vraie est cubaine !

La Rumba cubaine est estampillée, depuis mercredi 30 novembre 2016, patrimoine culturel immatériel de l’humanité, devenant une tradition digne d’être protégée.

Cuba, avait défendu l’inscription de la rumba « mélange festif de musiques et de danses », « symbole d’une société marginalisée à Cuba ». « La rumba à Cuba, avec ses chants, ses mouvements, ses gestes et sa musique, est une expression de résistance et d’estime de soi qui évoque également la grâce, la sensualité et la joie de rapprocher les individus », résume le communiqué. La délégation de Cuba à Addis Abeba a indiqué dédier cette inscription à la mémoire du leader de la révolution cubaine Fidel Castro, décédé le 25 novembre 2016

Quoi qu’il en soit la Rumba a des origines Africaines (Kongo)

La musique et les mouvements de la rumba à Cuba sont principalement associés à la culture africaine (Kongo), mais comportent également des éléments de la culture antillaise et du flamenco espagnol. La rumba à Cuba a pris son essor dans les quartiers marginalisés de plusieurs villes de Cuba telles que La Havane et Matanzas, près d’autres ports et dans les bidonvilles, et est devenue particulièrement populaire dans les zones rurales où vivaient les communautés d’esclaves africains (Kongo). Connaissant une expansion d’ouest en est sur le territoire, la rumba a constitué un symbole majeur pour une couche marginalisée de la société cubaine et pour l’identité cubaine ; elle permet d’exprimer l’estime de soi et la résistance et contribue au rayonnement social en enrichissant la vie des communautés qui la pratiquent.

Le merengue dominicain également parmi les nouveaux entrants

Toujours dans le domaine de la musique et de la danse, le merengue de la Républicaine dominicaine a été reconnu comme « faisant partie intégrante de l’identité nationale » d’un pays qui, depuis 2005, lui consacre une « journée nationale ».

Notons que Le Comité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, qui a siégé du 28 novembre au 2 décembre 2016 en Éthiopie, a examiné 37 dossiers portant sur différents types de patrimoine vivant (danse, musique, gastronomie, fêtes ou festivals…).

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