TRIBUNE . L’autre angle de vue par lequel l’on peut se faire une idée assez claire sur le combat de coqs au sommet de l’état congolais, c’est bel et bien la frénésie de communication des premières dames de ce pays.
Pour paradoxal que cela paraisse, ailleurs où on ne parle que d’une seule première dame, dans ce pays il y en a deux qui battent le pavé médiatique. Chaque semaine, si ce n’est pas Denise qui rend visite aux mamans vendeuses de pains de Malueka, c’est le tour d’Olive de s’exhiber pilon à la main devant une masure en délabrement dans les périphéries de Goma.
Chacune d’elles tient à occuper le devant de la scène au profit du système et des intérêts de son mari de président en exercice ou honoraire.
Tout comme leurs deux maris, les deux dames se sont inscrites dans la logique du “ôte-toi de là que je m’y mette”. Et c’est tellement indécent de voir deux mamans se battre par médias interposés sur la place publique pour se voler la vedette au dépend d’un peuple qui gît dans une misère noire à cause justement de la malgouvernance de leurs deux maris. Cynisme que j’attendais le moins du monde de la part des mamans congolaises!
Et pourtant l’histoire de ce pays a en mémoire une autre Première Dame, notamment maman Marie-Antoinette Mobutu qui ne ne s’est jamais complu à occuper l’espace des médias mais travaillait discrètement et sur le LONG TERME dans des projets costauds capables de procurer un nouvel avenir à des dizaines de milliers de filles congolaises désormais arrachées au chômage parce qu’ayant reçu d’elle l’opportunité d’apprendre un métier au Centre Féminin Maman Mobutu à Limete.
Elle ne faisait jamais sa propre publicité ni celle indécente de son mari. Plus elle se montrait discrète, plus les congolais de l’époque lui vouaient un respect illimité et une admiration sans faille. Parlant moins et s’affichant rarement devant les médias, c’est plutôt par ses œuvres qu’elle a réussi à faire parler d’elle plusieurs décennies après sa mort.
Chères Denise et Olive, arrêtez cette frénésie publicitaire qui somme toute s’avère contre-productive. Centrez votre communication sur des projets ou des œuvres qui s’inscrivent dans la durée et optez pour la réserve et la discrétion qui ennoblissent.
Maman Mobutu plus que son défunt mari est entrée dans les cœurs de tous les congolais de l’époque parce qu’elle travaillait avec amour de son peuple, très loin des caméras de télévision. Suivez son exemple et vous améliorerez énormément et pour longtemps votre image.
Par Germain Nzinga (Chercheur indépendant)