
TRIBUNE. Aucun congolais épris de bon sens ne peut rester indifférent après avoir visionné cette vidéo où l’orateur fait devant la base de l’UDPS des déclarations incendiaires suivantes :
« C’est la première fois qu’on va arrêter Ambongo. Ambongo c’est un grand voleur. Et il n’est pas le premier. Depuis ses ancêtres ( prédécesseurs), ils sont toujours des voleurs. Cardinal Malula était mort suite à ses désordres. Étsou était mort suite à ses désordres. Il faut chasser les catholiques. Grand Merci aux musulmans pour le service que vous nous rendez de chasser les catholiques partout. Nous on va prier dans l’église de Mukuna. Chez les églises de réveil. Si on ne va pas chez Mukuna, on ira chez Walesa ou Mutombo. On sera derrière les églises de reveil parce que c’est là-bas que se trouve le Dieu de vérité. Catholiques avec leur chapelet c’est l’enfer. Des sorciers».
On est en pleine incitation de la haine contre l’église catholique à qui de surcroît les mêmes extrémistes de l’Udps attribuent la responsabilité d’avoir érigé 8600 écoles fictives et 2000 diocèses fictifs dans un pays qui n’en compte que cinquante-deux.Toute cette campagne de diabolisation est orchestrée depuis que la Cenco a osé rappeler au président la nécessité du respect de calendrier du scrutin présidentiel 2023.
Le fait qu’il n’ y ait aucune réaction officielle de la part de la hiérarchie de ce parti en vue de rappeler à l’ordre les auteurs de ce discours de haine peut induire la probabilité que ces parlementaires debout parlent en service commandé. Les responsables de l’église catholique doivent tirer les conséquences de cet état de faits et prendre leurs responsabilités en posant à qui de droit la question suivante que le divin Maître Jésus avait posée jadis à son bourreau : «Si j’ai mal parlé, montre-moi ce que j’ai dit de mal; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? » (Jn 18, 23).
En cette ère de réseaux sociaux, chaque parole prononcée et chaque image postée sur la toile ont le pouvoir d’impacter la perception de millions d’internautes sur une personne ou un groupe de personnes. Si devant de tels délits flagrants et répétitifs d’incitation à la haine, d’atteinte à l’ordre public , d’insultes et diffamations observées par-ici par-là, l’autorité judiciaire congolaise ne prend aucune initiative pour rétablir la justice, il reviendra aux avocats catholiques de se regrouper en collectif pour intenter un procès là où les évêques ne le peuvent, et ce, dans l’objectif de défendre leur église attaquée et souillée à longueur des journées par ces auteurs d’apologie du terrorisme, d’incitations à la haine et d’imputations dommageables contre des tiers.
Vivement qu’on aille devant les cours et tribunaux pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. Qu’on fixe la liste de ces biens publics volés par les trois cardinaux successifs cités par les accusateurs, qu’on désigne nommément les deux mille diocèses dits fictifs mais aussi les 8600 écoles fictives en RDC dont l’église catholique serait comptable. Si l’église catholique venait à être jugée coupable, elle devra en répondre devant la loi. S’il s’avère que ce sont là des affabulations mensongères, il faudra sanctionner très sévèrement les auteurs de ces propos. L’urgence ici c’est l’impératif de rétablir la vérité pour le plus grand bien des jeunes générations menacées de perdre les repères moraux qui les aident à croître harmonieusement et à distinguer le vrai du faux, le bien du mal.
Face à ces outrages contre des personnalités publiques traînées dans la boue simplement pour avoir pris position en faveur de la gestion du bien commun, devant ce populisme et extrémisme qui sabordent les fondations mêmes de la res publica, se taire devient synonyme d’encourager le mal et d’accélérer la fracture sociale d’un pays déjà au bord du précipice. Garder silence devant un tel déferlement de haine qui met à risque l’unité nationale, c’est en devenir dangereusement complice. C’est inacceptable. J’ai dit!
Par Germain Nzinga (chercheur indépendant)