Maurice OBAMI . La vivacité et la gaieté d’une voix insolite

Il y quarante un ans, le 6 Juillet 1969 à Brazzaville, une voix s’est tue. Celle du chanteur-compositeur Maurice OBAMI, alias « Eliphax ». Une voie solitaire et prenante au timbre clair. Son tempérament, comme son sens de nuances, ont fait de lui, entre 1967-1969, l’un des chanteurs congolais les plus appréciés.

Né le 15 janvier 1949 à Brazzaville, « Eliphax » passe son enfance à Gamboma où il effectue de brèves études sanctionnées par le Cepe (certificat d’études primaires élémentaires). Malgré ses dons évidents, Maurice hésite entre la poursuite des études et la carrière musicale. Chantre remarquable au sein de la chorale St Pie X de Gamboma, il rencontre un organiste qui l’aiguille définitivement vers la musique. Et, c’est avec fougue et passion qu’il se consacre à l’étude des techniques de chant.

Une fois à Brazzaville, en 1964, il doit renoncer à la chorale et se tourne vers la musique de danse. Il s’enthousiasme pour le grand KALLE et surtout pour PAMELO MOUNK’A. Avec ce dernier, ils créent, en 1968, le groupe « Les Fantômes », qui réalisera, chez Pathé Marconi, de forts belles œuvres, comme : « Oiseau rare », « Petite Lola », « Séjour » et « Amita », avec l’accompagnement à la guitare solo de Freddy KEBANO.

Bien auparavant et en 1965, Maurice est aidé et soutenu par le saxophoniste, chef de l’orchestre Africa Mod « Matata », NGOMBE « Pincky », qui le fait participer à l’ouverture des Premiers Jeux Africains de Brazzaville.

Dès 1967, la vie d’ « Eliphax » se transforme. Car il crée, avec le nouvel orchestre du saxophoniste NGOMBE « Pincky », Manta Lokoka, un langage musical nouveau qui se révèle dans les mélodies et s’épanouit dans les œuvres d’amour. Puis, avec la sortie, au cours de la même année, de son œuvre le plus célèbre, « Manta Lokoka », c’est la consécration.

En 1970, et à titre posthume, la chanson « Manta Lokoka » obtient le 1er prix de RFI (Radio France Internationale). Cette chanson, qui a fait recette sur le continent, a été reprise par plusieurs groupes congolais et africains.

41 ans après sa disparition, Maurice OBAMI n’a pas quitté la pensée collective. Sa voix restera, à jamais, gravée dans la mémoire du dernier millénaire, comme le seront celles de Pamélo MOUNK’A, Ange LINAUD, Franklin BOUKAKA, José MISSAMOU ou Jean Serge ESSOUS.

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