Ramsès Bongolo, un des écrivains congolais les plus prolifiques de sa génération, vient de publier Les sorciers de l’île Tibau III, quelques mois seulement après la publication de Les sorciers de l’île Tibau II. Si le tome 2 a conduit au Volcan aux neiges éternelles (royaume céleste du Grand Ararat, roi des sylphes, maître des songes et des rêves et gardien de l’invisible éther), le troisième volet de cette saga de la magie noire fait plonger dans les grands fonds du golfe de Guinée ou plutôt Les grands secrets de l’océan.
La fabuleuse odyssée
Cette fabuleuse odyssée, interdite aux âmes sensibles, publie avec une lumière directe et dure les vérités interdites et les pratiques ténébreuses des habitants des pays situés sur le golfe de Guinée. Dans ce volume, Ramsès Bongolo nous mène d’une traite dans les profondeurs de l’océan, à Atlantis, cité aquatique gouvernée par Glaucos et Calypso, des dieux marins.
Publié aux éditions Edilivre, Les Sorciers de l’île Tibau III est le récit d’une sombre amitié entre une sorte de Charon (passeur des Enfers dans la mythologie grecque) et un vendeur d’âmes. Entre un homme infortuné et un prince cruel et exilé, prêt à tous les sacrifices pour devenir une étoile de la chanson. C’est donc l’histoire de Sergio Sullivan, un jeune homme naïf à qui le destin joue un bien vilain tour, et de Pedro Álvares, un misérable qui du jour au lendemain devient immensément riche en s’unissant avec Tahiti, la nymphe du lotus bleu, une fille de l’océan, belle comme le jour, mystérieuse comme la nuit et redoutable comme une pieuvre géante. Mais à l’apogée de sa gloire, Pedro Álvares commet l’irréparable en jetant un sort à José Mariano, son ami d’enfance et cousin du valeureux Gaspar Melchor de Balthazar, personnage sympathique dont le nom nous rappelle ceux qui, selon l’évangile, guidé par une étoile, sont venus adorer l’enfant Jésus à Bethléem : les rois mages.
Des questions fusent : peut-on porter un tel nom sans être soi-même un envoyé de Dieu ? Peut-on se lancer dans une guerre sans merci contre les forces du mal quand on n’a pas le soutien des anges et tous les saints ? Peut-on seulement prétendre être un humain ordinaire quand on est doué de clairvoyance et d’un sixième sens hérités des protégés d’Horus (dieu du ciel, de la lumière et de la bonté) et d’Isis (déesse de la Fertilité et de la Maternité) ?
Les sorciers de l’île Tibau, donne raison aux superstitions africaines.
« (…) Voici la fiction qui ouvrira les yeux aux Africains occidentalisés ou aux sceptiques complètement aveuglés et déracinés qui ont toujours pensé que la sorcellerie est un produit de l’imaginaire primitif universel ou une création de la superstition individuelle, donc une chimère inventée », écrit Ramsès Bongolo dans son avis au lecteur.
Bien plus qu’une simple fiction, Les grands secrets de l’océan dévoilent les transactions enténébrées, les unions incestueuses, les liaisons anthropophages et les relations contre nature entre l’occultiste égoïste et cupide qu’est l’homme et les créatures maléfiques et lubriques que sont les génies des eaux, pourvoyeurs de richesses, de gloire et de prospérité. Ce « roman-témoignage » qui nous guide au cœur de l’un des plus anciens paradis sous-marins, nous en dit plus qu’il ne semble dire sur l’organisation sociale des civilisations aquatiques et leur commerce plus ou moins équitable avec le monde des humains, spécialement les disciples des ténèbres (avec qui ils entretiennent des échanges libre et harmonieux) et les élus de Dieu (avec qui ils ont, depuis la nuit des temps, des relations extrêmement conflictuelles).
D’un point de vue religieux, Les grands secrets de l’océan tirent la sonnette d’alarme sur l’hégémonie spirituelle du monde aquatique. « Prenez garde ! Ce n’est pas parce que la menace est invisible qu’elle n’existe pas. Beaucoup d’icônes, de grands hommes, d’hommes d’église et de célébrités sont soumis au joug funeste des puissances obscurs», révèle Ramsès Bongolo.
Ce conte moderne et initiatique met en même temps l’accent sur les basses manœuvres des organisations secrètes dans le milieu professionnel. Il nous apprend que derrière une assistance bienfaisante pourrait se cacher une grande animosité.«Pour parler plus simplement, derrière une grande générosité se cache souvent de sombres intentions. Car le monde n’est plus ce qu’il fut… L’autre leçon essentielle de ce roman est :« Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l’Éternel. Jérémie 17 verset 5 », fait remarquer Ramsès Bongolo. « Ce réalisme fantastique exhorte également les lecteurs à garder espoir – quel que soit la durée de la nuit -, et à invoquer le Bon Dieu pour connaître les choses cachées, comme nous le conseil les Saintes-Ecritures dans Jérémie 33 verset 3», poursuit-il.
Les Sorciers de l’île Tibau III apporte la preuve convaincante que la vie ne s’arrête pas après la mort, car au-delà du visible ou du monde sensible existent des plans suprasensibles, des paradis terrestres, célestes et aquatiques non seulement peuplés d’anges, de fées, de gnomes et de sylphes, mais aussi de mauvais génies, de djinns malfaisants, d’âmes immortelles qui scrutent le bonheur de l’homme – créature faite à l’image de Dieu– d’un œil mauvais et d’un cœur jaloux.
« Comme le volume précédent, Les Sorciers de l’île Tibau III n’est pas l’heureux dénouement, mais le maillon d’une chaîne. Cela sous-entend que des suites logiques sont en chantier dans mes ateliers. Je profite de l’occasion pour annoncer à mes aimables lecteurs, que pour ma part, cette année sera littérairement florissante »,dixit Ramsès Bongolo.
Né le 6 février 1980 à Pointe-Noire, Ramsès Bongolo est le digne continuateur de l’œuvre Les sorciers de l’île Tibau, une saga romanesque publiée en 1988 aux éditions NEA par Zounga Bongolo, son géniteur. Romancier, essayiste, dramaturge et critique littéraire, Ramsès Bongolo est l’auteur de plusieurs publications, dont Les fils du serpent royal ; Le comte de Fontainebleau ; La danse du patriote ; La saga des rois d’Asgard ; les deux versions de «Les sorciers de l’île Tibau».