L’Avènement des femmes chanteuses à Brazzaville :  » MARIE BELLA » Une légende immortelle

C’est au cours des années 40 que Paul Kamba a commencé à travailler avec deux associations féminines qui l’accompagnaient régulièrement : « Anonyme » et « Espérance » dans lesquelles trois chanteuses étaient particulièrement appréciées, notamment, Gaby Maleka (épouse de Paul Kamba), Anne Bassou et Ibéa qui ont  eu un grand retentissement.

L’apparition des premières vedettes de scène

Progressivement, en 1970, on voit apparaître les véritables premières vedettes de scène accompagnées par des orchestres modernes qui vont jouer un rôle remarquable dans la chanson congolaise. Joséphine Bijou et Marie-Bella sont incontestablement les figures marquantes des années 70. Plus tard, viendront Pembe Sheiro, Mami Claudia, Carmen Essou, Judith Ndeko, Berthe Loudi, Vermiche Sheila, Perpétue, Pierrette Adams et Eulalie Kipala, pour ne citer que celles des années 70.

Retour sur le parcours de  « Marie-Bella »

La chanteuse « Marie Bella », de son vrai nom Marie Bélè, a constitué autour de son groupe d’accompagnement un genre à part, que l’on peut considérer comme tradi-moderne. Elle a mis dans ses interprétations toute la nostalgie des deux départements de la Cuvette et de la Cuvette-Ouest à travers des rythmes traditionnels afférents aux folklores « makoua », « kouyou » et « téké » du district d’Ewo, son fief natal, précisément au village Yaba en 1938.

Elle a eu le mérite de laisser pour la postérité un 45 tours avec deux compositions: « Opina tsenge » et « Itouyi kambi ». Elle a voyagé en Chine et sillonné plusieurs pays africains dont le Nigéria où, après sa participation en 1977, au 2ème Festival Mondial des Arts-Negro Africains de Lagos (en compagnie des chanteuses Joséphine Bijou et Carmen Essou). Soucieuse de continuer à se perfectionner, elle opte pour son installation à Lagos et pour avoir une carrière à l’internationale.

La mort de « Marie Bella »

Le séjour de Marie Bella à Lagos ne sera pas de longue durée. Elle va payer de sa vie son talent et son succès. Sauvagement poignardée, elle sera battue à mort, le 06 août 1979 à Lagos (Nigéria). Un assassinat crapuleux non élucidé.

La triste nouvelle de la mort de Marie Bella a provoqué une grande émotion. Les stars africaines de la chanson ont multiplié leurs témoignages sur la toile à l’égard de l’une des premières vedettes congolaise de la  chanson.

Rapatriée à Brazzaville le 23 août  1979, sa dépouille mortelle est transférée à Ewo le 25 août 1979 pour inhumation.

A Brazzaville, et au siège de l’arrondissement 03 Poto-Poto, sa dépouille mortelle a reçu un hommage méritée de l’UNEAC (Union nationale des Ecrivains et Artistes Congolais), des autorités publiques et administratives nationales.

Clément Ossinondé

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