Etats-Unis : les tensions commerciales et géopolitiques devraient affecter la croissance économique en 2025

L’économie américaine a enregistré une croissance robuste de 2,8% en 2024, soutenue par la vigueur de la consommation et des gains de productivité. Cependant, en termes de perspectives, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit un ralentissement à 2,2% en 2025 et 1,6% en 2026, selon le Département des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère marocain de l’Economie et des Finances.

La montée des tensions commerciales introduit une forte incertitude qui affecte la confiance des consommateurs, des investisseurs et des marchés financiers. D’autres défis persistent, dont les déficits budgétaires élevés et la dette publique croissante.

La croissance du PIB s’est modérée au T4 2024 (2,3% après 3,1% au T3, en rythme annualisé). La consommation a accéléré (4,2% après 3,7%), mais les dépenses publiques ont ralenti (2,9% après 5,1%), tandis que l’investissement fixe s’est contracté (-1,4% après 2,1%), freiné par l’équipement. Les stocks ont nettement pesé sur la croissance (-0,8 point), alors que le commerce extérieur a peu contribué.

L’économie semble s’essouffler début 2025. La croissance de l’activité du secteur privé a fléchi, comme en témoigne l’indice PMI composite (51,6 en février après 52,7 en janvier). Les services ont ralenti (51,0 après 52,9) mais le secteur manufacturier s’est redressé (52,7 après 51,2). Les ventes de détail ont marqué une légère hausse en février (+0,2% après -1,2% en janvier). Le moral des consommateurs chute,
alors que les anticipations d’inflation à long terme atteignent un sommet inédit en 32 ans.
Le marché du travail reste relativement résilient.

L’économie américaine a créé 151 000 emplois nets en février, après 125 000 en janvier. Néanmoins, l’emploi fédéral a diminué de 10 000, traduisant déjà l’impact des licenciements du DOGE (Department of government efficiency). Les effets des réductions des dépenses fédérales et des hausses des tarifs devraient peser davantage sur le marché du travail dans les mois à venir. Le taux de chômage s’est établi à 4,1% en février contre 4% en janvier.

L’inflation s’est atténuée en février (à 2,8% après 3,0% en janvier). L’inflation sous-jacente s’est aussi apaisée (3,1% après 3,3%), mais reste élevée.
Dans ce contexte, la Fed a maintenu ses taux à 4,25%-4,5% en janvier, marquant une pause dans son cycle d’assouplissement après trois réductions successives en 2024, totalisant 100 pb.
La pause a été prolongée en mars, reflétant une approche prudente face aux incertitudes liées aux politiques commerciale et budgétaire de la nouvelle administration américaine

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